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12e dimanche après la Pentecôte

« Lequel des trois te semble avoir été le prochain de l’homme qui est tombé aux mains des brigands ? »

Il est étonnant de constater que nombre de commentaires de l’évangile « du bon Samaritain » ne portent pas attention à ce que dit le Christ. Jésus ne demande pas au docteur de la loi lequel des trois hommes a considéré le blessé comme son prochain, mais lequel s’est montré le prochain de l’homme blessé.

La différence n’est pas minime, puisque c’est littéralement le contraire.

Et par sa question, qui devrait attirer l’attention par son caractère très insolite, Jésus veut nous faire comprendre que sa parabole n’est pas, n’est pas d’abord, sur la charité fraternelle.

C’est une parabole du salut. Et cela est très explicite si l’on daigne se souvenir de ce qui la précède immédiatement, et de son début.

« Jésus dit à ses disciples : Bienheureux les yeux qui voient ce que vous voyez. Car je vous le dis, beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, et entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » Que voient-ils ? Le Fils de Dieu qui par ses miracles et son enseignement, et bientôt sa Passion, apporte le salut. Alors, poursuit saint Luc, un docteur de la loi se dressa (surrexit !) et voulant le mettre à l’épreuve lui demanda ce qu’il devait faire pour avoir la vie éternelle. Jésus lui demanda ce qu’il y a dans la Loi. Le docteur lui répond : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toutes tes forces, et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même.
Mais qui est mon prochain ?

Dans la parabole, le prochain de l’homme blessé est le Samaritain. C’est le Fils de Dieu qui va chercher l’homme blessé par le péché originel, le porte en son humanité par l’Incarnation, le soigne avec l’huile et le vin, ce qui représente à la fois les sacrements et la double nature divino-humaine du Christ. Mon prochain est le Christ qui me sauve, qui me donne la vie éternelle, alors que la Loi et les prophètes (le prêtre et le lévite) sont incapables de me sortir de ma misérable condition.

Et comme le Christ s’est fait notre prochain, en se faisant Samaritain, le plus méprisé des hommes, jusqu’à la mort de la croix, nous devons nous aussi nous faire le prochain des autres hommes.

« Le nom de prochain suppose une relation, et nous ne pouvons être le prochain d’un homme sans que lui-même ne devienne notre prochain », note saint Augustin. Ainsi, mais seulement ainsi, on retrouve l’interprétation habituelle de la parabole. L’homme blessé est en effet mon prochain, parce que le Christ s’est fait mon prochain. C’est par le Christ que l’autre peut être mon prochain, parce que je vois le Christ en lui.

C’est ainsi qu’en effet, comme le dira Jésus, les deux commandements (les deux deniers donnés à l’aubergiste, c’est-à-dire à l’Eglise) n’en font qu’un. Puisque l’amour est un.

Commentaires

  • Oui très juste interprétation, Jésus est mon prochain car il s'est penché sur l'homme blessé que je suis.

    Mais également c'est la réponse à "- qui dois-je aimer comme moi-même ?" réponse "-celui qui t'aime" quelle que soit sa race, ou sa religion (etc.)

    Je dois aimer tous les hommes et même mes ennemis parce que ce sont des hommes comme moi, mais je ne les aime pas "comme moi-même" cet amour est réservé à "mon prochain", celui qui m'aime et je n'aime pas mes ennemis parce que ce sont mes ennemis, ce qui serait pervers, mais parce que ce sont des hommes comme moi.

    Pr 8,17. "J'aime ceux qui m'aiment" (...) dit la Sagesse. Pourquoi ne l'imiterions-nous pas ?

  • Aimer mon prochain, c'est d'abord aimer celui qui me fait du bien.

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