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Liturgie - Page 608

  • Saint Nicolas de Tolentino

    Nicolas de Tolentino, ainsi appelé du nom de la ville où il demeura davantage, était né de parents pieux au bourg de Saint-Ange dans la Marche d'Ancône Le désir d'avoir des enfants ayant conduit par suite d'un vœu à Bari son père et sa mère, ils y reçurent de saint Nicolas l'assurance qu'ils étaient exaucés: d'où le nom qu'ils donnèrent ensuite à leur fils. Parmi les nombreuses vertus dont dès l'enfance il fut le modèle, brilla surtout l'abstinence ; âgé de sept ans à peine, à l'exemple de son bienheureux patron, il commença de jeûner plusieurs jours de la semaine, coutume qu'il garda depuis, se contentant de pain et d'eau.

    Déjà inscrit dans la milice cléricale et chanoine, il était jeune encore, lorsque entendant un prédicateur de l'Ordre des Ermites de Saint-Augustin parler sur le mépris du monde, il fut tellement embrasé de son discours qu'il entra aussitôt dans cet Ordre. On l'y vit observer une forme si parfaite de vie religieuse, qu'il était la lumière de tous en charité, humilité, patience et toutes vertus, ne portant qu'un habit grossier, matant son corps par les disciplines et les chaînes de fer, s'abstenant de chair et de presque tous mets.

    Malgré les embûches de Satan qui cherchait à le troubler en diverses manières et parfois l'accablait de coups, il ne relâchait rien de son zèle pour l'oraison. Enfin, durant les six mois qui précédèrent sa mort, il entendit chaque nuit les concerts des Anges ; c'était l'avant-goût des joies du paradis, et pénétré de leur douceur, il redisait souvent le mot de l'Apôtre : Je désire de mourir et d'être avec le Christ. Son désir s'accomplit le quatre des ides de septembre, ainsi qu'il l'avait annoncé aux frères. Il fut, après comme avant son trépas, illustré beaucoup de miracles : quels ayant été reconnus canoniquement, le Pape Eugène IV le mit au nombre des Saints.

    (bréviaire)

  • Saint Gorgon

    Gorgonius était intendant général des offices du palais et de la chambre de Dioclétien. Sa foi chrétienne lui attira les foudres de l’empereur (c’est sous son règne qu’eurent lieu les pires persécutions), mais celui-ci ne pouvait se résoudre à perdre ce serviteur de haut rang et de grande valeur. Aussi chercha t-il à le corrompre en lui offrant des honneurs plus importants s’il adorait les dieux. Gorgon refusait avec obstination. Il fut suspendu à un chevalet et frappé, on lui arracha la peau avec des ongles de fer puis on versa sur ses plaies du vinaigre mélangé à du sel. La béatitude de Saint Gorgon malgré ces terribles tourments mit en rage Dioclécien et il ordonna aux bourreaux de le placer sur un gril au-dessus de charbons ardents pour le torturer davantage jusqu’à ce que mort s’en suive.

    Les reliques de saint Gorgon furent transférées en 766 au monastère de Gorze par Chrodegand, évêque de Metz, puis données au monastère de Sainte Claire de Pont-à-Mousson. En1595, les Clarisses rendirent deux ossements, à l'église paroissiale de Gorze. Le 20 novembre 1796, le 8 juillet 1805 et le 28 avril 1807, les reliques furent visitées et reconnues canoniquement.

    Il existe dans le Morbihan un village appelé Saint-Gorgon. Mais il ne s’agit pas du même saint. Celui-ci est à l’origine saint Cogo, un ermite venu du pays de Galles au Ve ou VIe siècle.

  • Nativité de la Sainte Vierge


    podcast

    Notre Dame et Vierge très pure, Mère divine immaculée,
    Salut, épouse sans époux ! (refrain : khairé nymphi anymphevté)
    Mère vierge et reine, toison imprégnée de rosée,
    Plus élevée que les cieux, plus brillante que les rayons solaires,
    Joie qui surpasse les chœurs purs des anges,
    Plus resplendissante et plus pure que la lumière céleste,
    Plus sainte que toutes les milices célestes,
    Maire toujours vierge, souveraine de l’univers entier,
    Epouse immaculée et très pure, souveraine toute sainte,
    Marie épouse de sang royal, cause de notre joie,
    Vierge honorable, reine et Mère très sainte,
    Vierge honorable et plus glorieuse que les Chérubins,
    Plus élevée que les Trônes et que les Séraphins incorporels,
    Salut, cantique des Chérubins ; salut, hymne des anges,
    Salut, ode des Séraphins ; salut, joie des anges,
    Salut notre paix et notre joie, notre port de salut.
    Portique sacré du Verbe, fleur d’incorruptibilité,
    Salut, Jardin de la vie bienheureuse et éternelle,
    Salut, Arbre de Vie, source d’immortalité.
    Je t’implore, ô Souveraine ; je t’invoque en cet instant,
    Je te supplie, ô Reine du monde, je sollicite ta grâce,
    Vierge honorable et immaculée, Souveraine très sainte,
    Je t’invoque avec ferveur, ô Temple très sanctifié,
    Secours-moi et délivre-moi de l’ennemi,
    Et accepte-moi comme héritier de la Vie éternelle.

    (Hymne de saint Nectaire d’Egine – 1846-1920 – chanté par le P. Maximos Fahmé, protopsalte de l’église Saint-Julien-le-Pauvre à Paris)

  • 17e dimanche après la Pentecôte.

    Aimer Dieu de tout son cœur, c’est n’avoir dans son cœur aucun affection qui l’emporte sur l’amour de Dieu ; aimer Dieu de toute son âme, c’est avoir un esprit solidement établi dans la vérité et ferme dans la foi ; car l’amour du cœur est tout différent de l’amour de l’âme ; l’amour du cœur est en quelque sorte sensible, et nous fait aimer Dieu sensiblement, ce que nous ne pouvons faire qu’en détachant notre cœur de l’amour des choses de la terre. L’amour du cœur se fait donc sentir dans le cœur, tandis que l’amour de l’âme ne se sent pas, mais se comprend, parce qu’il consiste dans le jugement de l’âme. Car celui qui croit que Dieu renferme tout bien, et qu’en dehors de lui il n’existe aucun bien véritable, aime Dieu de toute son âme. Aimer Dieu de tout son esprit, c’est consacrer toutes ses facultés au service de Dieu ; car celui dont l’intelligence obéit à Dieu, dont la sagesse a Dieu pour objet, dont la pensée aime à s’occuper des choses de Dieu, dont la pensée conserve le souvenir des bienfaits de Dieu, celui-là aime Dieu de tout son esprit.

    Saint Jean Chrysostome

  • De sainte Marie le samedi

    Lecture des matines au mois de septembre

    Les images (de l’Ancien Testament) ne pouvaient accomplir le mystère de notre réconciliation, que Dieu dans sa Sagesse avait préparé avant les temps éternels, parce que le Saint Esprit n'avait encore plané sur la Vierge et la Vertu du Très-Haut ne l'avait point encore couverte de son ombre, afin que la Sagesse se construisît une maison dans ces entrailles non profanées, que le Verbe se fît chair en réunissant en une seule personne la nature de Dieu et la nature de l'esclave, que le Créateur des temps naquît dans le temps, et celui par qui tout a été fait soit engendré au milieu de toutes les créatures. Si l'Homme nouveau, créé à la ressemblance de la chair du péché, n'avait point revêtu notre vieille nature, et, consubstantiel à son Père, n'avait daigné être consubstantiel à sa mère, et, seul sans péché, n'avait point uni notre nature à la sienne, l'humanité gémirait encore sous le joug du démon.

    (Saint Léon, lettre à l’impératrice Pulchérie)

  • Saint Laurent Justinien

    « Venez, vous tous que sollicite l'attrait du bien immuable, et qui vainement le demandez à ce siècle qui passe ; je vous dirai ce que le ciel a fait pour moi. Comme vous jadis je cherchais fiévreusement ; et ce monde extérieur ne donnait point satisfaction à mon désir brûlant. Mais, par la divine grâce qui nourrissait mon angoisse, enfin m'est apparue, plus belle que le soleil, plus suave que le baume, Celle dont alors le nom m'était ignoré. Venant à moi, combien son visage était doux ! combien pacifiante était sa voix, me disant : « O toi dont la jeunesse est toute pleine de l'amour que je t'inspire, pourquoi répandre ainsi ton cœur ? La paix que tu cherches par tant de sentiers divers est avec moi ; ton désir sera comblé, je t'en donne ma foi : si, cependant, tu veux de moi pour épouse. » J'avoue qu'à ces mots défaillit mon cœur ; mon âme fut transpercée du trait de son amour. Comme toutefois je désirais savoir son nom, sa dignité, son origine, elle me dit qu'elle se nommait la Sagesse de Dieu, laquelle, invisible d'abord au sein du Père, avait pris d'une Mère une nature visible pour être plus facilement aimée. Alors, en grande allégresse, je lui donnai consentement; et elle, me donnant le baiser, se retira joyeuse.

    « Depuis, la flamme de son amour a été croissant, absorbant mes pensées. Ses délices durent toujours; c'est mon épouse bien-aimée, mon inséparable compagne. Par elle, la paix que je cherchais fait maintenant ma joie. Aussi, écoutez-moi, vous tous : allez à elle de même; car elle met son bonheur à ne rebuter personne. »

    (Fasciculus amoris, cap. XVI)

  • « De la férie »

    Dans le calendrier liturgique, quand il n’y a pas de fête proprement dite d’un saint, comme aujourd’hui, le jour est dit « de la férie ». Cette expression, qui paraît toujours exister officiellement, a disparu de nombreux calendriers (y compris ceux auxquels on a accès par Le Salon Beige ou par Eucharistie miséricordieuse, qui ne sont pourtant pas des sites "progressistes"), où ce jour est indiqué comme le « jeudi de la 22e semaine du temps ordinaire ».

    L'effacement de la "férie" est regrettable. L’emploi du mot férie veut dire que ce jour, même en l’absence d’un saint particulier à fêter, est quand même un jour de fête. Parce qu’en vérité l’Eglise, dans son martyrologe, commémore un grand nombre de saints chaque jour, et surtout parce que pour le chrétien tous les jours sont des jours de fête : tous les jours sont des jours du temps de la Résurrection.

    Le mot férie vient du latin feriæ, un pluriel qui désignait à l’origine les jours… fériés, à savoir ceux où l’on chômait en l’honneur des dieux. Certes le chrétien ne fait pas de chaque jour un jour férié en l’honneur de Dieu, mais il doit prendre du repos, dans la prière, chaque jour, en l’honneur de Dieu. Car ce n’est qu’en Dieu qu’on trouve le repos.

    Le mot feriæ vient du verbe ferire, immoler des victimes. Or chaque jour, dans le monde entier, l’Eglise immole la Victime.

    Ce jour est donc bien une férie.

  • Saint Pie X

    Parmi les sollicitudes de la charge pastorale, non seulement de cette Chaire suprême que, par une insondable disposition de la Providence, Nous occupons bien qu’indigne, mais encore de chaque Église particulière, une des principales est sans nul doute de maintenir et de promouvoir la dignité de la maison de Dieu, où se célèbrent les saints mystères de la religion, et où le peuple chrétien se rassemble pour recevoir la grâce des Sacrements, assister au Saint Sacrifice de l’Autel, adorer le très auguste sacrement du Corps du Seigneur et s’unir à la prière commune de l’Église dans la célébration publique et solennelle des offices liturgiques.

    Rien donc ne doit se présenter dans le temple qui trouble ou même seulement diminue la piété et la dévotion des fidèles, rien qui suscite un motif raisonnable de dégoût ou de scandale, rien surtout qui offense directement l’honneur et la sainteté des fonctions sacrées et qui, par suite, soit indigne de la maison de prière et de la majesté de Dieu.

    Nous n’évoquerons pas chacun des abus qui peuvent se produire en cette matière. Aujourd’hui, Notre attention se porte sur l’un des plus communs, des plus difficiles à déraciner et qu’il y a lieu de déplorer parfois là même où tout le reste mérite les plus grands éloges (…). C’est l’abus dans tout ce qui concerne le chant et la musique sacrée. Nous le constatons, soit par la nature de cet art, par lui-même flottant et variable, soit par suite de l’altération successive du goût et des habitudes dans le cours des temps, soit par la funeste influence qu’exerce sur l’art sacré l’art profane et théâtral, soit par le plaisir que la musique produit directement, et qu’on ne parvient pas toujours à contenir dans de justes limites, soit enfin par suite de nombreux préjugés qui s’insinuent facilement en pareille matière et se maintiennent ensuite avec ténacité même chez des personnes autorisées et pieuses, il existe une continuelle tendance à dévier de la droite règle, fixée d’après la fin pour laquelle l’art est admis au service du culte et très clairement indiquée dans les Canons ecclésiastiques, dans les ordonnances des Conciles généraux et provinciaux, dans les prescriptions émanées à plusieurs reprises des Sacrées Congrégations romaines et des Souverains Pontifes, Nos prédécesseurs.

    (…) Si donc Nous consultons Notre propre expérience et tenons compte des plaintes sans nombre qui, de toutes parts, Nous sont parvenues en ce court laps de temps écoulé depuis qu’il a plu au Seigneur d’élever Notre humble personne au faîte suprême du Pontificat romain, Nous estimons que Notre premier devoir est d’élever la voix sans différer davantage pour réprouver et condamner tout ce qui, dans les fonctions du culte et la célébration des offices de l’Église, s’écarte de la droite règle indiquée.

    Notre plus vif désir étant, en effet, que le véritable esprit chrétien refleurisse de toute façon et se maintienne chez tous les fidèles, il est nécessaire de pourvoir avant tout à la sainteté et à la dignité du temple où les fidèles se réunissent précisément pour puiser cet esprit à sa source première et indispensable : la participation active* aux mystères sacro-saints et à la prière publique et solennelle de l’Église. Car, c’est en vain que nous espérons voir descendre sur nous, à cette fin, l’abondance des bénédictions du Ciel si notre hommage au Très-Haut, au lieu de monter en odeur de suavité, remet au contraire dans la main du Seigneur les fouets avec lesquels le divin Rédempteur chassa autrefois du Temple ses indignes profanateurs.

    (Début du motu proprio Tra le sollecitudini, 1903)

    * « La partecipazione attiva ai sacrosanti misteri ». Cela non plus, ce n’est pas de Vatican II. Ce qui est nouveau, c’est la mauvaise interprétation de cette formule…

  • Saint Etienne de Hongrie

    Saint Etienne, en hongrois Szent István, fut le premier roi à consacrer son royaume à Marie. Voici la fin de la notice du bréviaire :

    Dans sa très ardente vénération pour la Mère de Dieu, il construisit en son honneur une église splendide, et l'institua Patronne de la Hongrie. En retour, la bienheureuse Vierge le reçut dans le ciel au jour même de son Assomption, qu’en vertu d'un édit du saint roi, les Hongrois nomment le jour de la Grande Dame. Nombreux et divers furent ses miracles. Son saint corps devant être par l'ordre du Pontife Romain élevé de terre et transféré dans un lieu plus honorable, on le trouva répandant une odeur très suave et nageant dans une liqueur céleste. Le Souverain Pontife Innocent XI a fixé sa fête au quatre des nones de septembre, jour de l'insigne victoire où Buda fut reprise sur les Turcs avec le secours de Dieu par l'armée de Léopold Ier empereur élu des Romains et roi de Hongrie.

  • Saint Gilles

    Né à Athènes de race royale, Gilles, dès son premier âge, s'adonnait de telle sorte aux lettres divines et aux œuvres de charité, qu'il ne semblait avoir souci d'aucune autre chose. Aussi, ses parents morts, distribua-t-il aux pauvres tout son patrimoine, allant jusqu'à dépouiller sa tunique pour en couvrir un malade dans l'indigence. Celui-ci avait aussitôt recouvré la santé; puis survinrent beaucoup d’autres miracles, en sorte que, craignant la renommée qui ne pouvait manquer d'en résulter pour lui, Gilles se rendit à Arles auprès de saint Césaire. Deux ans après, il le quittait pour s'enfoncer dans la solitude. Longtemps il n'eut pour nourriture que des herbes, des racines, et le lait d'une biche qui venait à lui à des heures déterminées. Admirable était devenue sa sainteté, quand un jour cette biche, poursuivie par la meute royale, s'enfuit vers la grotte du bienheureux; le roi de France, l'ayant ainsi découvert, obtint à force d'instances qu'il voulût bien laisser bâtir un monastère au lieu où se trouvait cette caverne. A la prière du prince, Gilles en prit malgré lui la conduite ; et c'est après s'être plusieurs années prudemment et pieusement acquitté de cette charge, qu'il passa au ciel.

    (Bréviaire)

    [L’épisode de la biche poursuivie par la meute royale a été raconté en détail par Jacques de Voragine, dans un texte que j’ai cité l’an dernier.]