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Quelques nouvelles de la "forme extraordinaire"

A Liverpool 

Mgr Patrick Kelly, archevêque de Liverpool, avait proposé de réserver une église du centre ville de Liverpool à la messe de saint Pie V, en érigeant une paroisse personnelle.

Mais le conseil presbytéral (dont l’avis n’est que consultatif) a voté contre ce projet par 18 voix contre 2. Et l’archevêque, considéré comme plutôt favorable à la célébration de la messe de saint Pie V, a abandonné son projet…

Une pétition 

Dans le même temps, diverses personnalités britanniques ont signé une pétition demandant aux évêques de permettre davantage de messes selon la forme extraordinaire, soulignant que c’est la volonté du pape que cette messe puisse être célébrée dans toutes les paroisses.

La pétition a été lancée par Evelin Booth, une jeune fidèle de l’Oratoire de Londres. Elle est signée par des catholiques célèbres, comme Lord Alton de Liverpool, Bianca Jagger, Dom Antony Sutch, les prêtres de l’Oratoire de Londres, le prince Rupert zu Löwenstein (ancien président de l’Ordre de Malte en Grande-Bretagne), le prince Albert et la princesse Elisabeth von Thurn und Taxis, sir Rocco Forte, actionnaire principal du Catholic Herald, Peter Sheppard, PDG de ce journal. Plusieurs écrivains et chroniqueurs ont également signé, dont l’ancien rédacteur en chef du Spectator, ou l’historien Desmond Seward. On signale aussi la signature du grand pianiste Stephen Hough, et de l’éditeur de Continuum Books, Robin Baird-Smith, qui se dit « libéral et progressiste » mais « soutient néanmoins les buts de la pétition ».

Evelin Booth a déclaré au Catholic Herald : « Lorsque j’ai commencé à assister à la forme extraordinaire j’ai découvert que c’était une expérience beaucoup plus religieuse [« much more reverent » : cela inclut la piété et le respect]. J’ai pensé que c’était une véritable honte que les catholiques en dehors de Londres n’aient pas accès à cette liturgie, et aussi que certains évêques et prêtres ne veuillent rien savoir. Pourtant c’est le vœu du pape que l’ancienne messe soit au premier plan du culte. »

La pétition sera présentée à la conférence épiscopale d’Angleterre et Galles, et une copie envoyée à la commission Ecclesia Dei qui, ajoute le Catholic Herald, a récemment demandé que les évêques appliquent vraiment le Motu Proprio.

Cette pétition n’est pas sans rappeler celle qui avait été signée notamment par Agatha Christie, en 1970, ainsi que par plusieurs nobles, la soprano Joan Sutherland, ou deux évêques… anglicans, et qui avait conduit Paul VI a promulguer un indult permettant aux évêques de donner l’autorisation de célébrer occasionnellement la messe de saint Pie V en Angleterre. (Pour la petite histoire, l’indult a été appelé « indult Agatha Christie » parce que l’on dit que Paul VI, lisant en silence la liste des signataires, s’exclama tout à coup « Ah ! Agatha Christie ! » et signa alors le document…)

Une lettre d’Una Voce

img1.jpgChez nous, l’association Una Voce a envoyé le 17 juillet une lettre au pape, pour lui demander qu’à l’occasion de sa visite en France, « un soutien du Magistère – suivi d’effets – soit apporté aux laïcs catholiques qui demandent à l’Église d’utiliser la forme extraordinaire du rit romain dans les paroisses de nos diocèses ». Car, souligne Una Voce, « les demandes que de nombreux catholiques français expriment filialement ne sont ni satisfaites, ni même reconnues », et « le texte du Motu proprio n’a pas reçu la diffusion qu’il mérite ».

(Via Le Forum catholique)

Commentaires

  • Pour apprécier le Motu Proprio Summorum Pontificum, il faut garder à l'esprit quelques points importants : le premier, c'est que le temps de l'Eglise n'est pas celui des hommes, ainsi, c'est certainement d'ici à des années, peut-être même à des dizaines années que l'on pourra porter un jugement sur les effets de ce Motu Proprio. Le second, qui incite à l'espérance, c'est de ne pas oublier que le Pape est très bien informé, mieux que nous ! et, sachant que ce n'est pas un imbécile, son Motu Proprio a été rédigé en tenant compte des hostilités diverses qu'il n'a pas manqué de soulever.

    Je suis toujours frappé de la fracture générationnelle qui apparaît autour de la messe de Saint Pie V : les générations les plus âgée (dès 50-60 ans) sont les plus hostiles à la forme extraordinaire, sans d'ailleurs, que je me l'explique, sachant qu'elles furent baptisées et cathéchisées avec ce rite (à l'époque unique). A contrario, les jeunes générations constituent le gros de la troupe des fidèles de la messe de saint Pie V, et même ceux qui ne sont pas fidèles sont beaucoup moins hostiles que leurs aînés.

    Donc, patience...

  • @Ysengrin

    Premier paragraphe : Combien vous avez raison. Il nous faut changer de rythme et garder confiance.

    Second paragraphe: C'est que pour les seniors, la nouvelle messe représentait la nouveauté, le changement, la mode, en somme la jeunesse. En comparaison, le latin c'était la langue "morte", la liturgie celle des grands-parents, le figé, bref l'ancien. Quand, actuellement à la messe, les seniors lèvent les bras, se secouent la main, disent ou font mille choses autrefois incongrues, ils ont l'impression qu'ils font partie des JMJ ! Ils redoutent donc de retourner à ce qui leur est apparu vieux, il y a 40 ans.

    Les jeunes, eux, n'ont pas ce souci : ils découvrent !

  • @ Jean Theis

    Je vous remercie pour votre explication, concernant la "fracture générationnelle" envers la messe de saint Pie V, mais il y a plusieurs façons d'être hostile. On peut être hostile-indifférent, ou hostile-virulent. Ce que j'observe, de la part des générations âgées, c'est véritablement une hostilité-virulence, qui provient d'ailleurs de personnes étant, par ailleurs plutôt modérées dans leurs vues générales.

    Ainsi, lors d'un week-end pris en commun, mon oncle et ma tante (70 ans), s'élevèrent vigoureusement contre ma suggestion d'aller assister à une messe de saint Pie V, et quand je dis vigoureusement, croyez-moi, j'étais vraiment surpris.

    Une autre fois, deux vieilles cousines (78 et 80 ans), avec lesquelles j'avais pris rendez-vous, à Reims, pour se rencontrer un week-end m'appelèrent le vendredi, pour bien préciser qu'elles n'assisteraient pas à la messe forme extraordinaire, le dimanche, me précisant qu'elles avaient préféré m'appeler, car "elles n'en dormaient pas la nuit" !!!

    C'est ce violent rejet que je m'explique pas, provenant de personnes qui ont parfaitement connu la forme extraordinaire. Qu'elles soient hostiles-indifférentes, façon "bon, maintenant que l'on est habitués à la nouvelle messe, ce n'est pas à nos âges que l'on va changer", je le comprendrais, mais je parle d'un rejet véritablement violent (du reste, à l'image d'une bonne partie du clergé diocésain). Sans doute la psychologie aurait-elle la réponse.

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