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Liturgie - Page 606

  • Saint Michel

    Fidelis sermo et omni acceptione dignus: Michael Archangelus, qui pugnavit cum diabolo: Gratia Dei iste victor exstitit, et ille hostis antiquus patuit ruinæ magnæ. Gaudent Angeli, lætentur Archangeli de Michaele, Dei nuntio. Gratia Dei iste victor exstitit, et ille hostis antiquus patuit ruinæ magnæ.

    Elle est fiable la parole, et digne d’être reçue : l’Archange Michel, qui a combattu contre le diable, par la grâce de Dieu s’est montré vainqueur, et l’antique ennemi a subi un désastre. Les Anges se réjouissent, les Archanges jubilent, à propos de Michel, le messager de Dieu...

    (Dernier répons des matines, qui commence par une citation de la première Epître à Timothée et continue par une évocation de l’Apocalypse. La citation de l’épître laisse entendre qu’on doit faire résonner la phrase entière en contrepoint de ce qui suit. La voici : « Elle est fiable la parole, et digne d’être reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier. » Et tel est le désastre subi par l’antique ennemi.)

  • 20e dimanche après la Pentecôte

    L’évangile est celui où un « officier royal » (selon la traduction littérale du grec) demande à Jésus de venir chez lui guérir son fils.

    L’épisode ressemble beaucoup à celui que racontent de leur côté saint Matthieu et saint Luc.
    Mais ils sont très différents.

    Chez Matthieu et Luc, le père (?) est un centurion qui a confiance que Jésus peut guérir son fils (ou son serviteur) sans se déplacer.

    Chez Jean, le père est sans doute un chef local (c’est pourquoi la Vulgate a judicieusement traduit “basilicos” par “regulus”, petit roi). Et celui-là croit d’abord qu’il faut que Jésus se rende chez lui pour accomplir le miracle.

    Ainsi, chez Matthieu et Marc, l’essentiel du récit est la louange de la foi du centurion. Alors que chez Jean, Jésus commence par stigmatiser le manque de foi de ses contemporains. Et l’histoire, comme le relève Bède le Vénérable, décrit les degrés successifs de la foi.

  • Saints Côme et Damien

    Alleluia, alleluia. Hæc est vera fraternitas, quæ vicit mundi crimina ; Christum secuta est, inclyta tenens regna cælestia. Alleluia.

    Alléluia, alléluia. Telle est la vraie fraternité, qui a triomphé des péchés du monde. Elle a suivi le Christ, elle possède la gloire du royaume céleste. Allélluia.

  • Saint Cyprien et sainte Justine

    Les destructeurs de la liturgie et du culte des saints ont décidé que ce saint Cyprien était l’évêque de Carthage, père et docteur de l’Eglise, dont une étrange légende a fait un magicien d'Antioche converti sous l’influence d’une certaine Justine. C’est ce que dit mon missel de 1962, me demandant de prier des saints qui n’existent pas. Depuis lors, naturellement, Cyprien et Justine sont (logiquement) passés à la trappe.

    Mais saint Cyprien et sainte Justine ont toujours été honorés en Orient. Puisque l’Eglise romaine a décidé de les abandonner à la légende (à cause d'une erreur de saint Grégoire de Nazianze, apparemment), voici le résumé de leur histoire dans la liturgie byzantine (à la date du 2 octobre).

    st-c-28.jpgCyprien vivait à Antioche sous le règne de l'empereur Dèce (vers 250). Il était riche et de noble naissance, et brillait particulièrement dans la philosophie et les pratiques magiques. A cette époque vivait à Antioche une jeune vierge à la beauté éblouissante, fille d'Aidesios, prêtre des idoles. Elle assista un jour à la prédication du Diacre Praülios, venu répandre les paroles de vie éternelle dans le peuple. Elle en fut si frappée qu'elle crut immédiatement de tout son cœur au Christ. La foi et l'amour de Dieu la transformèrent tellement qu'elle entraîna sa mère qui convainquit également son époux, si bien qu'ils demandèrent tous trois le Saint Baptême à l'Evêque Optat. Par la suite, Justa décida de consacrer sa virginité au Seigneur et de demeurer tout le reste de sa vie dans la chasteté, le jeûne et la prière. Un jeune païen, nommé Aglaïdas, tomba éperdument amoureux de Justa et se désespérant de voir toutes ses avances repoussées, s'adressa à Cyprien, afin qu'il déclenchât la passion dans le corps de la pure vierge au moyen de ses charmes. Après avoir consulté ses livres, Cyprien invoqua les démons dont il s'était assuré les services. Mais rien ne pouvait parvenir à tenter la jeune fille et à déclencher en elle les assauts de la concupiscence, tant son amour pour son céleste Epoux était puissant. Constatant qu'à trois reprises les démons qu'il avait envoyés à Justa avaient été vaincus par la grâce du Christ et le signe de la Croix, Cyprien reconnut que la Foi des Chrétiens avait une puissance plus grande que tous les artifices de son art démoniaque. Il crut lui aussi, demanda le Baptême à l'Evêque Anthime, renonça à sa science et brûla publiquement ses livres de magie. Il devint par la suite lui-même Evêque et consacra Justa Diaconnesse, en lui donnant le nom de Justine. Pendant la persécution de Dèce, ils furent tous deux capturés et emmenés à Damas pour y être torturés. On les conduisit ensuite devant l'empereur à Nicomédie, où ils eurent, sur son ordre, la tête tranchée.

  • Confitebimur tibi, Deus

    Confitebimur tibi, Deus, confitebimur, et invocabimus nomen tuum.
    Narrabimus mirabilia tua. Cum accepero tempus, ego justitias judicabo.
    Liquefacta est terra et omnes qui habitant in ea : ego confirmavi columnas ejus.
    Dixi iniquis : Nolite inique agere, et delinquentibus : Nolite exaltare cornu.
    Nolite extollere in altum cornu vestrum ; nolite loqui adversus Deum iniquitatem.
    Quia neque ab oriente, neque ab occidente, neque a desertis montibus : quoniam Deus judex est.
    Hunc humiliat, et hunc exaltat, quia calix in manu Domini vini meri, plenus misto.
    Et inclinavit ex hoc in hoc ; verumtamen fæx ejus non est exinanita ; bibent omnes peccatores terræ.
    Ego autem annuntiabo in sæculum ; cantabo Deo Jacob :
    Et omnia cornua peccatorum confringam, et exaltabuntur cornua justi.

    Nous te louerons, ô Dieu, nous te louerons, et nous invoquerons ton Nom.
    Nous raconterons tes merveilles. Au temps que J'aurai fixé, Je ferai parfaite justice.
    La terre s'est liquéfiée, avec tous ceux qui l'habitent. Moi J'ai affermi ses colonnes.
    J'ai dit aux méchants: Ne commettez plus l'iniquité; et aux pécheurs: N'élevez plus votre corne.
    Ne levez plus si haut votre corne; arrêtez de parler de façon inique contre Dieu.
    Car ce n'est ni de l'orient, ni de l'occident, ni des montagnes désertes… parce que c'est Dieu qui est juge.
    Il humilie celui-ci, et Il élève celui-là; car il y a dans la main du Seigneur une coupe de vin pur, pleine d'aromates.
    Il en verse de côté et d'autre, et pourtant la lie n'en est pas encore épuisée; tous les pécheurs de la terre en boiront.
    Pour moi, j'annoncerai ces choses à jamais; je chanterai à la gloire du Dieu de Jacob.
    Et Je briserai toutes les cornes des pécheurs, et les cornes du juste se redresseront.


    (Psaume 74)

    [NB. Pour nous, hélas, dire que quelqu’un a des cornes est quelque peu inconvenant. Mais en hébreu, la corne est le symbole de la puissance, de la force spirituelle. Une puissance qui peut être utilisée pour le bien ou pour le mal. Il y avait une corne à chacun des coins de l’autel du Temple : c’était la puissance de Dieu, la présence de Dieu, le symbole de Dieu qui donne sa force. De même nous avons des ongles (de la corne) au bout de nos membres, et des cheveux (c’est aussi de la corne : de la kératine) sur le sommet du crâne. En traduisant en grec, les Septante ont gardé le mot corne. Les traducteurs latins ont également gardé le mot corne. Nous devons donc le garder aussi en français. Il n’est d’ailleurs pas traduisible.]

  • Notre Dame de la Merci

    En français on devrait dire Notre Dame de la Rançon. Je ne sais par quelle pudeur mal placée on a édulcoré la traduction. Le mot espagnol merced vient du latin merces qui veut dire rançon (et salaire, profit, etc.) : il s’agit bel et bien d’argent. L’ordre de Notre Dame de la Merci a été fondé pour racheter les chrétiens captifs des musulmans.

    Cette fête commémore l’apparition de Notre Dame à saint Pierre Nolasque… et à saint Raymond de Penyafort… et au roi d'Aragon.

    L’AED (Aide à l’Eglise en détresse) demande de prier aujourd’hui spécialement pour les chrétiens d’Inde persécutés par les fanatiques hindous.

    Au milieu de la nuit du 1er août 1218, alors que l’Eglise célébrait la fête de Saint Pierre aux Liens, la Vierge Marie, accompagnée d’Anges et de Saints, apparut à Saint Pierre Nolasque et lui dit : « Mon fils, je suis la Mère du Fils de Dieu qui, pour le salut et la liberté du genre humain, répandit tout son sang en souffrant la mort cruelle de la Croix ; je viens ici chercher des hommes qui veuillent, à l’exemple de mon Fils, donner leur vie pour le salut et la liberté de leurs frères captifs. C’est un sacrifice qui lui sera très agréable. Je désire donc que l’on fonde en mon honneur un Ordre dont les religieux, avec une foi vive et une vraie charité, rachètent les esclaves chrétiens de la puissance et de la tyrannie des Turcs, se donnant même en gage, s’il est nécessaire, pour ceux qu’ils ne pourront racheter autrement. Telle est, mon fils, ma volonté ; car, lorsque dans l’oraison tu me priais avec des larmes de porter remède à leurs souffrances, je présentais tes vœux à mon Fils qui, pour ta consolation et pour l’établissement de cet Ordre sous mon nom, m’a envoyée du ciel vers toi. »

    Saint Pierre Nolasque répondit : « Je crois d’une foi vive que vous êtes la Mère du Dieu vivant et que vous êtes venue en ce monde pour le soulagement des pauvres chrétiens qui souffrent dans une barbare servitude. Mais que suis-je, moi, pour accomplir une œuvre si difficile au milieu des ennemis de votre Divin Fils et pour tirer ses enfants de leurs cruelles mains ? ». Et Notre Dame de lui répondre : « Ne crains rien, Pierre, je t’assisterai dans toute cette affaire et, pour que tu aies foi en ma parole, tu verras bientôt l’exécution de ce que je t’ai annoncé et mes fils et mes filles de cet Ordre se glorifieront de porter des habits blancs comme ceux dont tu me vois revêtue ». En disant cela, la Vierge disparut. Pierre Nolasque passa en prière le reste de la nuit puis rejoignit Raymond de Penyafort qui lui dit : « J’ai eu cette nuit la même vision que vous : j’ai été aussi favorisé de la visite de la Reine des Anges et j’ai entendu de sa bouche l’ordre qu’elle me donnait de travailler de toutes mes forces à l’établissement de cette religion et d’encourager dans mes sermons les catholiques fidèles à venir en aide à une œuvre de charité si parfaite. C’est pour remercier Dieu et la Très Sainte Vierge que j’étais venu si matin à la cathédrale ». Le Roi Jacques Ier d’Aragon entra alors dans la cathédrale et leur dit : « La glorieuse Reine des Anges m’est apparue cette nuit, avec une beauté et une majesté incomparables, m’ordonnant d’instituer, pour la rédemption des captifs, un Ordre qui porterait le nom de Sainte Marie de la Merci; et, comme je connais en toi, Pierre Nolasque, un grand désir de racheter les esclaves, c’est toi que je charge de l’exécution de cette œuvre. Pour toi, Raymond, dont je sais la vertu et la science, tu seras le soutien de l’Ordre par tes prédications. »

  • Saint Lin et sainte Thècle… en France ?

    Ce jour est célébrée la fête de saint Lin, premier successeur de saint Pierre à Rome, et commémorée sainte Thècle, grande disciple de saint Paul, que les orientaux appellent la protomartyre.

    Ces deux saints sont aujourd’hui plutôt méconnus, et il faut bien dire qu’on ne sait rien de très précis sur eux. Au moyen âge, leur proximité avec les apôtres fit qu’on se les annexait (ceux-là et les autres) pour rehausser l’antiquité de l’Eglise locale.

    Ainsi Besançon, qui est incontestablement l’une des plus antiques Eglises de France, après Lyon et Vienne, fit de saint Lin son premier évêque, et la légende raconte comment saint Lin, qui y avait été envoyé par saint Pierre, fut très mal accueilli par les païens et se résolut à retourner à Rome. En réalité, il y eut bien un saint Lin évêque de Besançon, mais il s’agissait du successeur de saint Ferréol, premier évêque de la ville au début du IIe siècle. (Du reste, la fête de saint Lin de Besançon a lieu le 26 novembre.)

    Quant à sainte Thècle, une légende raconte que, fuyant les persécutions en Asie mineure, elle se réfugia en Gaule, et serait morte dans le Gévaudan. De fait le culte de sainte Thècle est resté vivant en Lozère (elle est la sainte patronne de Rocles) et en Auvergne, à Chamalières : parce que cette ville possède une relique de la sainte. De même, saint Thècle est la sainte patronne de Tarragone, en Espagne, non pas parce que son tombeau s’y trouverait, comme on l’a dit, mais parce que la cathédrale possède un de ses bras. Son tombeau est à Séleucie d’Isaurie, aujourd’hui Selefkeh en Turquie.

    Il est remarquable de constater que la présence d’une relique finissait par être interprétée comme la présence du saint lui-même. Ce qui est parfaitement légitime sur le plan spirituel, si ce ne l’est pas du point de vue historique.

  • Saint Thomas de Villeneuve

    Fils de meuniers castillans, on l’envoya étudier à l’université d’Alcala, où il fut nommé professeur dès qu’il eut terminé ses études. Puis il devient professeur à l’université de Salamanque. Mais bientôt il se fit ermite de saint Augustin, et il devint provincial de l’ordre. Charles Quint, qui lui avait donné le titre de chapelain royal, voulut le faire archevêque de Grenade, mais il refusa. Il fut ensuite contraint d’accepter l’archevêché de Valence. Surnommé “l’aumônier” en raison de ses œuvres de charité (et béatifié par Paul V sous le nom de “bienheureux Thomas l’Aumônier”), il dépensait tous ses revenus pour les pauvres, au point qu’il mourut sur un lit que lui prêta celui à qui il l’avait donné. Convoqué au Concile de Trente, il ne put s’y rendre à cause de sa santé ; mais il invita les évêques de sa province à se réunir auprès de lui et leur remit ses travaux après en avoir discuté avec eux. Il eut ainsi sur le concile une grand influence. Par ses écrits ascétiques et mystiques, il est l’un des grands représentants de l’Ecole spirituelle espagnole du XVIe siècle.

    Il a été canonisé par le pape Alexandre VII, le 1er novembre 1658. À cette occasion l’église paroissiale de Castel Gandolfo a été restaurée et lui a été dédiée.

  • 19e dimanche après la Pentecôte

    Saint Grégoire le Grand commente ainsi l’évangile :

    « Dieu le Père fit des noces pour Dieu son Fils lorsqu’il lui unit la nature humaine dans le sein de la Vierge, et quand il voulut que celui qui était Dieu avant les siècles devînt homme à la fin des siècles. Mais ce n’est pas parce que l’union conjugale se fait normalement à partir de deux personnes, que nous pouvons admettre l’idée que la personne de Jésus-Christ, notre Rédempteur, Dieu et homme, résulte de l’union de deux personnes. (…)

    « Le Père fit des noces pour le roi son Fils en lui associant la sainte Eglise par le mystère de l’Incarnation. Le sein de la Vierge Mère fut le lit nuptial de cet Epoux. Aussi le psalmiste dit-il : « Il a dressé sa tente dans le soleil ; et lui-même est comme l’époux qui sort de la chambre nuptiale.» Le Dieu incarné est en effet sorti comme un époux de la chambre nuptiale, en quittant le sein non altéré de la Vierge pour s’unir à l’Eglise. »

  • C’est au Bénin…

    images-1.jpegLu sur le blog de l'abbé Bernard Pellabeuf :

    Mgr Pascal N’koué, l’évêque de Natitingou, est très engagé pour la promotion de la liturgie en latin. Il a par exemple eu l’occasion de célébrer la messe selon le missel tridentin à Rome, lors de l’un des derniers congrès du Centre International d’Etudes Liturgiques. Il a fait venir des religieuses bénédictines de l’abbaye de Joucques (diocèse d’Aix en Provence), qui ont leur liturgie en latin [selon l’ancien missel], pour faire une fondation dans son diocèse. Et il tient tout particulièrement à ce que les séminaristes apprennent le latin, conformément au droit canon.

    Il a créé une paroisse personnelle pour les fidèles qui souhaitent avoir la messe dans le missel antérieur au concile. Le curé de cette paroisse, l’abbé Denis Le Pivain, qui a fait construire l’Eglise Saint Jean-Baptiste, a consulté Monseigneur N’Koué pour l’orientation de l’autel, qu’il voulait disposer de façon qu’on puisse y dire la messe d’un côté ou de l’autre. Monseigneur a voulu que l’autel soit tout contre le mur.

    [Il y avait 78 élèves au petit séminaire de Natitingou l’an dernier. Il va y en avoir 95 à la rentrée d’octobre, selon ce qu’a communiqué l’abbé Pellabeuf au Forum catholique.]