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Liturgie - Page 552

  • La bergerie

    Oui, elle sera une bergerie, cette Eglise que Jésus organise en ce moment, et qui se révélera au jour de la Pentecôte. Le Verbe de Dieu est descendu du ciel « pour réunir en un les enfants de Dieu qui auparavant étaient dispersés », et le moment approche où il n'y aura plus « qu'une « seule bergerie et un seul Pasteur. » Nous vous bénissons, nous vous rendons grâces, ô notre divin Pasteur ! C'est par vous qu'elle subsiste et qu'elle traverse les siècles, recueillant et sauvant toutes les âmes qui se confient à elle, cette Eglise que vous fondez en ces jours. Sa légitimité, sa force, son unité, lui viennent de vous, son Pasteur tout-puissant et tout miséricordieux. Nous vous bénissons aussi et nous vous rendons grâces, ô Jésus, pour la prévoyance avec laquelle vous avez pourvu au maintien de cette légitimité, de cette force, de cette unité, en nous donnant Pierre votre vicaire, Pierre notre Pasteur en vous et par vous, Pierre à qui brebis et agneaux doivent obéissance, Pierre en qui vous demeurez visible, ô notre divin Chef, jusqu'à la consommation des siècles.

    Dom Guéranger

  • Deuxième dimanche après Pâques

    Il est appelé dimanche du Bon Pasteur, à cause de l'évangile. L'an dernier, je soulignais qu'en se présentant comme le bon berger, Jésus proclamait sa divinité, puisqu'il renvoyait à des textes de l'Ancien Testament qui donnaient ce titre à Dieu.
    Autrefois, on appliquait spécifiquement cet évangile au pape, parce que ce jour-là se réunissait le synode de Rome, sous la conduite de son Pasteur.

    Et l'on pensera tout particulièrement à Benoît XVI, qui y avait fait allusion au cours de l'homélie de la messe inaugurale de son pontificat : « Priez pour moi, afin que je ne me dérobe pas, par peur, devant les loups. » Le mercenaire s'enfuit et laisse les loups déchirer le troupeau. Le bon pasteur fait face, défend ses brebis et donne sa vie pour elles.

    Les loups sont déchaînés. Nous prions pour le pape. Mais en sachant qu'il est le bon pasteur, et que les loups ne le feront pas fléchir.

  • Saint Anicet

    Vers 154, saint Polycarpe rendit visite au pape saint Anicet. Ils discutèrent de la date de la célébration de Pâques. Mais le pape ne put persuader Polycarpe d'adopter l'usage romain, car le disciple de saint Jean faisait valoir l'origine apostolique de l'usage oriental...

    "Le bienheureux Polycarpe ayant fait un séjour à Rome sous Anicet, ils eurent l'un avec l'autre d'autres divergences sans importance, mais ils firent aussitôt la paix, et sur ce chapitre ils ne se disputèrent pas entre eux. En effet, Anicet ne pouvait persuader Polycarpe de ne pas observer ce que, avec Jean, le disciple de Notre Seigneur, et les autres apôtres avec qui il avait vécu, il avait toujours observé ; et Polycarpe de son côté ne persuada pas Anicet de garder l'observance ; car il disait qu'il fallait retenir la coutume des presbytres antérieurs à lui. Et les autres choses étant ainsi, ils communièrent l'un avec l'autre, et à l'église, Anicet céda l'Eucharistie à Polycarpe, évidemment par déférence ; ils se séparèrent l'un de l'autre dans la paix ; et dans toute l'Église on avait la paix, qu'on observât ou non le quatorzième jour."

    (Saint Irénée, Lettre au pape Victor, citée par Eusèbe).

  • Par la Croix

    Par les chants les plus beaux, célébrons avec transport

    La nouvelle victoire que le grand Roi a remportée sur la croix.

    C'est sur ce bois qu'il a triomphé de l'empire de la mort ;

    Qu'il a anéanti l'antique cédule de nos péchés ;

    Que l'Agneau pascal a été immolé comme une victime pour le troupeau ;

    Qu'il a foulé le pressoir, celui qui est venu d'Edom et de Bosra,

    Apportant avec lui le remède qui devait guérir la blessure faite par le serpent.

    Par la croix le monde est réconcilié avec Dieu ; par le bois l'homme fut vendu dans Adam, et par le bois il est racheté maintenant.

    Par la croix, la créature dernière est associée aux Astres du matin ; c'est elle qui remplira les vides du ciel.

    O croix, arbre de vie, qui portes Celui qui est la vie et la rançon du monde, tu es l'échalas auquel est suspendue la grappe transplantée des vignes d'Engaddi.

    Le Christ, notre paix, a détruit l'inimitié ; il a donné la paix à ceux qui étaient près, et à ceux qui étaient loin.

    O croix puissante, tu as attiré le monde entier, en l'enserrant tout entier dans tes deux bras.

    O croix, tu t'élèves dans les airs, mais tu plonges aussi jusqu'aux abîmes, et les captifs que tu viens délivrer, tu les élèves jusqu'au ciel.

    Le Christ a offert en victime sur ton bois le temple de sa chair, ce temple qui fut créé dans le nombre de jours figuré par les quatre lettres grecques du nom d'Adam ; mais c'est afin de réédifier après trois jours le monde, dont les quatre points du ciel mesurent l'étendue.

    Agneau du Père souverain, toi qui par la croix ôtes les péchés du monde, donne-nous l'accroissement de la foi, de l'espérance et de la charité, afin que nous puissions comprendre avec tous les Saints, les dimensions mystérieuses de cette croix sacrée.

    Rends-nous pleins de compassion pour le prochain ; encourage-nous à mortifier la chair, et laisse-nous marcher sur tes traces, chargés aussi nous-mêmes du poids de notre croix.

    Ainsi protégés et garantis ici-bas, nous attendrons de paraître devant ton tribunal, ô Juge, mettant notre confiance dans le sceau imprimé sur nous de ta sainte croix,

    Et proclamant devant toutes les nations que Dieu a vaincu, et qu'il règne par le bois. Amen.

    (Séquence des missels de Saint-Gall, dans l'Année liturgique de Dom Guéranger)

  • La commémoraison de la Croix (2)

    Lundi, j'ai donné le texte de la commémoraison de la Croix. C'était celle des laudes. Voici celle des vêpres, qui s'en différencie par son antienne, qui est fort belle. (Je m'aperçois que je les avais déjà données l'an dernier, mais ce n'est pas une raison pour s'en priver cette année...)

    Crucem sanctam subiit, qui infernum confregit, accinctus est potentia, surrexit die tertia, alleluia.
    V. Dicite in nationibus, alleluia.
    R. Quia Dominus regnavit a ligno, alleluia.
    Oremus. Deus, qui pro nobis Filium tuum Crucis patibulum subire voluisti, ut inimici a nobis expelleres potestatem, concede nobis, famulis tuis : ut resurrectionis gratiam consequamur. Per eumdem Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia sæcula sæculorum. Amen.

    Il a subi la sainte Croix, celui qui a brisé l'enfer, il s'est ceint de puissance, il est ressuscité le troisième jour, alléluia.
    Dites aux nations, alléluia - que le Seigneur règne par le bois, alléluia. Dieu, qui avez voulu que votre Fils subisse pour nous le gibet de la Croix, afin de chasser de nous la puissance de l'ennemi, accordez-nous, à nous vos serviteurs, de réaliser la grâce de la résurrection.

  • Saint Justin

    Justin était né aux environs de l'an 100 près de l'antique Sichem, en Samarie, en Terre Sainte; il chercha longuement la vérité, se rendant en pèlerinage dans les diverses écoles de la tradition philosophique grecque. Finalement, - comme lui-même le raconte dans les premiers chapitres de son Dialogue avec Tryphon - un mystérieux personnage, un vieillard rencontré sur la plage de la mer, provoqua d'abord en lui une crise, en lui démontrant l'incapacité de l'homme à satisfaire par ses seules forces l'aspiration au divin. Puis il lui indiqua dans les anciens prophètes les personnes vers lesquelles se tourner pour trouver la voie de Dieu et la "véritable philosophie". En le quittant, le vieillard l'exhorta à la prière, afin que lui soient ouvertes les portes de la lumière. Le récit reflète l'épisode crucial de la vie de Justin:  au terme d'un long itinéraire philosophique de recherche de la vérité, il parvint à la foi chrétienne. Il fonda une école à Rome, où il initiait gratuitement les élèves à la nouvelle religion, considérée comme la véritable philosophie. En celle-ci, en effet, il avait trouvé la vérité et donc l'art de vivre de façon droite. Il fut dénoncé pour cette raison et fut décapité vers 165, sous le règne de Marc Aurèle, l'empereur philosophe auquel Justin lui-même avait adressé l'une de ses Apologies.

    Benoît XVI, le 21 mars 2007. On peut lire la suite ici.

  • Saint Herménégilde

    Le roi Herménégilde, fils de Léovigilde, roi des Visigoths, fut converti de l'hérésie arienne à la foi catholique par les instructions du vénérable Léandre, évêque de Séville, avec lequel je suis lié depuis longtemps d'une étroite amitié. Son père demeuré arien fit tout son possible, par caresses et par menaces, pour le faire retomber dans l'hérésie. Mais Herménégilde ayant répondu avec constance que jamais il n'abandonnerait la vraie foi qu'il avait enfin connue, son père irrité le priva de ses droits au trône, et le dépouilla de tous ses biens. Le jeune roi conçut alors un grand dégoût du royaume terrestre, et se mit à désirer ardemment celui du ciel. Déjà chargé de chaînes, il se couvrit d'un cilice ; il demanda au Dieu tout-puissant la force qui lui était nécessaire, et il regarda désormais les pompes de ce monde qui passe avec d'autant plus de mépris, qu'il reconnaissait par sa captivité même le néant d'une gloire qui avait pu lui être ravie.

    La fête de Pâques étant survenue, son perfide père lui envoya, durant le silence de la nuit, un évêque arien, afin qu'il reçût des mains de cet évêque la communion eucharistique, que celui-ci ne pouvait lui conférer que par un sacrilège, et qu'il rentrât ainsi dans les bonnes grâces du roi. Mais Herménégilde, tout dévoué à Dieu, voyant venir l'évêque arien, lui parla comme il devait, et repoussa par de justes reproches la perfidie qu'il venait lui proposer; car quoique étendu par terre sous le poids de ses chaînes, il n'en conservait pas moins tout le calme et toute l'élévation de son âme.

    L'évêque étant retourné auprès du père, ce prince arien frémit de rage, et envoya sur le champ quelques-uns de ses officiers chargés de faire périr ce très fidèle confesseur de Dieu dans sa prison: ce qui fut exécuté. Etant entrés, ils lui fendirent la tête d'un coup de hache; mais en lui ôtant ainsi la vie du corps, ils ne purent atteindre en lui que ce qu'il avait lui-même méprisé. Bientôt des miracles célestes éclatèrent pour manifester la véritable gloire dont il jouissait; car le silence de la nuit fut tout à coup interrompu par des chants harmonieux qui retentissaient près du corps de ce roi martyr, d'autant plus véritablement roi qu'il était martyr. Quelques-uns rapportent que des lampes allumées parurent aussi durant la nuit autour du corps ; ce qui porta tous les fidèles à le révérer comme celui d'un martyr.

    Le père infidèle et parricide se sentit enfin touché de repentir, et regretta sa faute ; mais ce regret n'alla pas jusqu'à lui faire obtenir le salut. Il reconnut que la foi catholique était la véritable ; mais la crainte que lui inspirait sa nation l'empêcha de la professer. Une maladie lui étant survenue, et se trouvant réduit à l'extrémité, il recommanda à l'évêque Léandre, qu'il avait vivement persécuté autrefois, le roi Reccarède son fils qu'il laissait dans son hérésie, afin que par ses instructions il rendit à ce prince le même service qu'à son frère. Après avoir fait cette recommandation, Léovigilde mourut : et après sa mort, le roi Reccarède voulant imiter, non son père infidèle, mais son frère le martyr, se convertit de l'hérésie arienne, et ramena si complètement à la vraie foi toute la nation des Visigoths qu'il refusa d'admettre dans ses armées quiconque oserait se déclarer ennemi de Dieu en professant l'hérésie. Il ne faut pas s'étonner qu'il soit devenu ainsi le prédicateur de la foi catholique, ce prince qui était le frère d'un martyr, par les mérites duquel il est aidé en ce moment même pour ramener tant d'âmes au sein du Dieu tout-puissant.

    Saint Grégoire le Grand

  • La commémoraison de la Croix

    La changements apportés au bréviaire en 1960 ont aboli le suffrage de tous les saints, que l'on disait après l'oraison du jour, et la commémoraison de la Croix, qui remplaçait le suffrage au temps pascal. Il serait pourtant dommage d'oublier cette belle prière, que voici.

    Crucifixus surrexit a mortuis, et redemit nos, alleluia, alleluia.
    V. Dicite in nationibus, alleluia
    R. Quia Dominus regnavit a ligno, alleluia.
    Oremus. Deus, qui pro nobis Filium tuum Crucis patibulum subire voluisti, ut inimici a nobis expelleres potestatem, concede nobis, famulis tuis : ut resurrectionis gratiam consequamur. Per eumdem Dominum nostrum Jesum Christum Filium tuum, qui tecum vivit et regnat in unitate Spiritus Sancti, Deus, per omnia sæcula sæculorum. Amen.

    Le Crucifié est ressuscité des morts, et nous a rachetés, alléluia, alléluia. Dites aux nations, alléluia - que le Seigneur règne par le bois, alléluia. Dieu, qui avez voulu que votre Fils subisse pour nous le gibet de la Croix,
    afin de chasser de nous la puissance de l'ennemi, accordez-nous, à nous vos serviteurs, de réaliser la grâce de la résurrection.

  • Premier dimanche après Pâques

    Et c'est le premier dimanche de l'histoire de la liturgie chrétienne.

    Le soir du jour de Pâques, « le premier de la semaine », Jésus ressuscité s'était montré aux apôtres rassemblés, portes closes. Il avait « insufflé » sur eux le Saint-Esprit, comme Dieu avait « insufflé » la vie en Adam au premier jour du monde des hommes. Le Saint-Esprit, pour remettre les péchés, rétablir la justice perdue d'Adam.

    Huit jours après, Jésus est là, de nouveau, devant eux, portes closes. Il est réellement présent, crucifié et ressuscité, au milieu de l'assemblée. Comme le « premier jour » précédent. Cette réitération est le signe que ce jour, le dimanche, le jour du Seigneur, est désormais celui où le peuple de Dieu se rassemblera. Le prêtre, dans l'Esprit des apôtres, remettra les péchés, et Jésus sera réellement présent, dans son corps crucifié et ressuscité : « Mon Seigneur et mon Dieu ».

  • Le jardin

    « Au lieu où il a été crucifié, il y avait un jardin, et dans le jardin un sépulcre neuf » (Jean, 19, 41).

    Et quand le Ressuscité apparaît à Marie-Madeleine, celle-ci croit que c'est le jardinier de ce jardin (Jean, 20, 15).

    Celui qui s'est levé du sépulcre neuf est celui qui fait toutes choses nouvelles (Apocalypse 21, 5). Le jardin de la Résurrection, le jardin du printemps de Pâques où tout refleurit, renvoie au jardin de la première création, le « paradisus voluptatis » (le paradis de délices), que Dieu avait planté « a principio », à l'origine (Genèse, 2, 8), et la Croix est l'arbre de Vie. Le Verbe de Dieu était le jardinier de ce jardin, et c'est bien le Jardinier qu'a vu Marie-Madeleine.

    Il y a un autre jardin, celui de Gethsémani (littéralement : le pressoir à huile...). Le jardin de l'agonie. Le jardin de la souffrance due au péché originel. Le jardin noir, le jardin de la nuit du péché (cf. les images saisissantes du film de Mel Gibson, où l'on voit précisément le Serpent). Cet anti-jardin est aboli par la Résurrection, qui du cœur même du Golgotha rétablit le « paradis » de l'origine, sur le plan infiniment plus élevé du Royaume.

    On remarque que Jésus, pendant toute sa prédication, n'a utilisé qu'une seule fois le mot « paradis ». Il parle toujours du « royaume de Dieu » ou du « royaume des cieux ». Il emploie le mot « paradis » une seule fois : sur la Croix. C'est-à-dire à l'extrême fin de sa prédication terrestre. Ce n'est évidemment pas un hasard. Il renvoie ainsi au tout début du Livre : l'histoire est bouclée. Entre la Genèse et le Christ, personne n'avait parlé du paradis (sinon pour citer la Genèse). Lui, il vient rétablir le paradis, mais ce n'est pas le paradis terrestre, c'est le Royaume. Qui implique de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans la lumière de la vie éternelle qui surgit à Pâques.

    La façon dont saint Jean raconte la rencontre entre Marie-Madeleine et le Ressuscité renvoie d'autre part à un autre jardin, un jardin spirituel et symbolique, celui du Cantique des cantiques. « Où est parti ton bien-aimé, ô la plus belle des femmes ? Où s'est tourné ton bien-aimé, que nous le cherchions avec toi ? - Mon bien-aimé est descendu dans son jardin. » On pourrait citer d'autres exemples, mais celui-ci contient les trois correspondances avec l'Evangile : le bien-aimé dans son jardin, la recherche du bien-aimé, le fait de se tourner. Ici, c'est le bien-aimé qui se tourne. Mais ailleurs, il dit par deux fois « Reviens ! Reviens ! ». Et c'est l'explication de la très curieuse notation de saint Jean qui montre Marie-Madeleine se retourner deux fois. Par cette précision a priori absurde (si Marie-Madeleine se retourne deux fois, la deuxième fois elle ne voit plus le Christ et ne peut pas lui dire « Rabbouni » ni se jeter à ses pieds) saint Jean souligne qu'il renvoie au Cantique des cantiques.

    Saint Grégoire le Grand écrit : « Quand les disciples eux-mêmes quittaient le tombeau du Christ, elle ne le quitta pas : Celui qu'elle n'avait pas trouvé, elle ne renonçait pas à le chercher ; en cherchant, elle pleurait : et le feu de son amour rendait plus vif l'ardent désir du Seigneur disparu. Si elle fut alors seule à le voir, c'est qu'elle avait persévéré à le chercher. (...) D'abord elle chercha et ne trouva pas. Mais elle s'obstina dans sa recherche ; et c'est pourquoi elle trouva : son désir même, à force de grandir, obtint de trouver et de saisir son objet. Pensant au même époux, l'Eglise épouse chante, dans le Cantique des cantiques : "Sur ma couche, durant les nuits, j'ai cherché celui qu'aime mon âme." »

    On voit que dans les premières lignes de ce texte, avant d'évoquer le Cantique, c'est déjà par une paraphrase du Cantique que saint Grégoire évoque Marie-Madeleine. On voit aussi qu'il fait de Marie-Madeleine, via l'épouse du Cantique, une figure de l'Eglise : l'épisode se situe entre le coup de lance qui ouvre la porte des sacrements, et le pouvoir donné aux apôtres de remettre les péchés. Ici, c'est l'Eglise en tant que peuple de Dieu, avec sa hiérarchie. L'Eglise comme Sacrement, c'est le jardin lui-même, que le Jardinier ne cesse de cultiver pour faire éclore les plus belles fleurs de la grâce.

    (Daoudal Hebdo N° 75)