De la Vierge Marie, chrétiens, faites retentir les louanges.
O bienheureuse dame, par votre intercession, réconciliez les pécheurs à Dieu.
Afin qu'ils puissent recevoir la victime pascale, daignez les délivrer du vieux levain.
O Marie, vierge clémente et miséricordieuse,
Faites-nous jouir de la vue du Christ vivant, et contempler la gloire de sa résurrection.
Par vos tendres prières, faites notre paix avec lui.
Vous seule êtes mère et vierge, la Mère du Verbe de Dieu.
La foi nous enseigne que celui qui de vous naquit Dieu et homme, est ressuscité glorieux du tombeau.
Oui, nous savons que le Christ est vraiment ressuscité des morts; ô vous qui êtes sa Mère, soyez notre salut et notre défense. Amen.
(Séquence du missel de Cluny 1523, traduction donnée par Dom Guéranger.)
Liturgie - Page 550
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De la Vierge Marie
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Saint Stanislas
Il est émouvant de relire aujourd'hui la prière de Dom Guéranger à saint Stanislas, écrite en un temps où la Pologne avait disparu de la carte :
Bon pasteur, qui n'avez ni reculé, ni tremblé devant le loup, obtenez-nous des pasteurs semblables à vous. Soutenez la sainte Eglise, qui est en butte à ses ennemis par toute la terre. Convertissez ses persécuteurs, comme vous avez converti Boleslas votre meurtrier, qui a trouvé le salut dans votre sang. Souvenez-vous de votre chère Pologne, qui vous honore d'un culte si fervent. Brisez enfin, ô Stanislas, le joug de fer qui l'accable. N'est-il pas temps qu'elle reprenne son rang parmi les nations ? Dans les épreuves que ses fautes avaient méritées, elle a conservé le lien sacré de la foi et de l'unité catholique, elle a été patiente et fidèle ; suppliez le divin Ressuscité d'avoir pitié d'elle, de récompenser sa patience et sa fidélité. Qu'il daigne lui donner part à sa résurrection ; et ce jour sera un jour de joie pour toutes les Eglises qui sont sous le ciel ; car elle est leur sœur chérie ; et si elle revit, nous chanterons partout au Seigneur un cantique nouveau.(Saint Stanislas sur ce blog : 1, 2 (texte de Jean-Paul II), 3 (le tombeau de saint Stanislas).)
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Ubi vera sunt gaudia
Deus, qui fidelium mentes unius efficis voluntatis: da populis tuis id amare quod praecipis, id desiderare quod promittis; ut inter mundanas varietates ibi nostra fixa sint corda, ubi vera sunt gaudia. Per Dominum...
Dieu, qui unissez les cœurs de vos fidèles dans un même vouloir, donnez à votre peuple d'aimer ce que vous commandez, de désirer ce que vous promettez, afin que, au milieu des fluctuations de ce monde, nos cœurs demeurent fixés là où sont les vraies joies.
Cette collecte du quatrième dimanche après Pâques (qui est donc aussi celle de tous les jours de cette semaine quand il n'y a pas de fête) est l'une des plus belles du missel, non seulement par sa signification, mais par son rythme latin et ses assonances, particulièrement les derniers mots :ibi nostra fixa sint corda
ubi vera sunt gaudia -
Saint Pie V
Deux religieux dominicains cheminaient un jour à travers la Lombardie. Dans un village, ils rencontrèrent un petit pâtre nommé Michel Ghislieri, d'une noble famille ruinée par les guerres civiles. La physionomie ouverte et spirituelle de l'enfant, ses questions, ses réponses, frappèrent vivement les bons religieux, qui lui proposèrent de l'emmener pour le faire entrer dans leur Ordre.
Ce jour-là, la Providence avait accompli, de la manière la plus simple, un merveilleux dessein, car cet enfant devait être l'immortel saint Pie V. Les études du jeune Michel furent brillantes ; l'élève devint lui-même, à vingt ans, un professeur distingué.
Bientôt il lui fallut courber ses épaules sous la charge de supérieur, puis d'inquisiteur. C'est dans cette fonction épineuse qu'il se créa, en défendant les droits de l'Église, des ennemis implacables. Il dut aller à Rome justifier sa conduite. Ce voyage de Rome marque dans la vie du jeune religieux.
Les Dominicains du couvent de Sainte-Sabine, le voyant arriver avec un extérieur négligé, lui firent mauvais accueil ; le supérieur alla même jusqu'à lui dire avec raillerie : "Que venez-vous chercher ici, mon Père ? Venez-vous voir si le collège des cardinaux est disposé à vous faire Pape ?" Le religieux peu charitable ne se doutait pas qu'il prédisait l'avenir.
Le cardinal Caraffa jugea autrement le jeune inquisiteur ; sous cet extérieur modeste, il reconnut une grande âme destinée par Dieu à combattre vaillamment l'hérésie ; et plus tard, quand il fut devenu Pape sous le nom de Paul IV, il eut hâte de donner un évêché à Michel Ghislieri, qui dut l'accepter malgré ses larmes. Dès lors on vit briller en lui toutes les vertus apostoliques, surtout l'amour des pauvres et des humbles.
Peu de temps après, l'évêque était cardinal. Il n'accepta des exigences de sa dignité que ce qu'il ne pouvait éviter ; son palais ressemblait à un couvent, sa vie à celle d'un moine. Jamais plus grande violence ne lui fut faite que quand on lui imposa de force la charge du souverain pontificat. Il prit le nom de Pie V.
Son court pontificat fut l'un des plus féconds du XVIe siècle. A l'intérieur de l'Église, il rendit efficaces les décrets du Concile de Trente, publia le missel et le bréviaire romains, travailla avec fermeté à la réforme des mœurs. Il organisa la campagne qui devait se terminer en 1571 à Lépante par l'écrasement définitif de la puissance ottomane qui menaçait l'Europe. Il eut la révélation de la victoire à l'heure même où elle fut remportée. Alors il institua la fête de Notre-Dame de la Victoire, qui devint la fête du Rosaire. St Pie V mourut en 1572. Son tombeau se trouve à Rome dans l'église Ste-Marie Majeure.
(Source) -
Messe de saint Pie V : encore une première
Dimanche 2 mai, rapporte le blog Summorum Pontificum, le cardinal Carlo Caffarra, archevêque de Bologne, « a célébré selon l'Usus Antiquior en l'église paroissiale Santa Maria della Pieta ». Et, « en guise de préparation à la messe traditionnelle qui retrouvait droit de cité après des décennies d'absence, les catholiques du diocèse ont pu entendre une conférence de Mgr Nicolas Bux le 28 avril, sur le thème de Benoît XVI et la liturgie ».
C'est la première fois qu'un cardinal, archevêque en fonction, célèbre la messe de saint Pie V en Italie depuis la réforme liturgique.
Le cardinal Caffarra est membre de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples, du Tribunal suprême de la Signature apostolique, de celui de la Rote romaine et de l'Académie pontificale pour la vie. -
Sainte Monique
Beaucoup de nouvelles ont été fournies sur elle par son fils dans son livre autobiographique Les confessions, chef d'œuvre parmi les plus lus de tous les temps. Nous apprenons ici que saint Augustin buvait le nom de Jésus avec le lait maternel et fut éduqué par sa mère à la religion chrétienne, dont les principes restèrent imprimés en lui, même durant ses années d'abandon spirituel et moral. Monique ne cessa jamais de prier pour lui et pour sa conversion, et eut la consolation de le voir revenir à la foi et de recevoir le baptême. Dieu exauça les prières de cette sainte mère, à laquelle l'évêque de Thagaste avait dit : « il est impossible que le fils de telles larmes soit perdu ». En vérité, non seulement saint Augustin se convertit, mais il décida d'embrasser la vie monastique et, de retour en Afrique, fonda lui-même une communauté de moines. Les derniers colloques spirituels entre lui et sa mère sont émouvants et édifiants, dans la tranquillité d'une maison d'Ostie, en attendant de s'embarquer pour l'Afrique. Désormais, sainte Monique était devenue pour son fils « plus qu'une mère, la source de son christianisme ». Son seul désir pendant des années avait été la conversion d'Augustin, qui s'orientait maintenant vers une vie de consécration au service de Dieu. Elle pouvait donc mourir heureuse, et effectivement, elle s'éteignit le 27 août 387, à 56 ans, après avoir demandé à son fils de ne pas se donner de peine pour sa sépulture, mais de se souvenir d'elle, où qu'il se trouve, à l'autel du Seigneur. Saint Augustin répétait que sa mère l'avait « engendré deux fois ».
Benoît XVI, 30 août 2009 -
Dicant nunc
Dicant nunc, qui redempti sunt, alleluia, * A Domino, alleluia, alleluia.
V. Quos redemit de manu inimici, et de regionibus congregavit eos.
R. A Domino, alleluia, alleluia.
Qu'ils disent maintenant, ceux qui ont été rachetés, alléluia ; par le Seigneur, alléluia, alléluia. Ceux qu'il a rachetés de la main de l'ennemi, et les a rassemblés de toutes les régions. Par le Seigneur, alléluia, alléluia.
(Répons des matines, psaume 106) -
4e dimanche après Pâques
Que signifie ce passage : « Je vais au Père et désormais vous ne me verrez plus ? » Vous ne me verrez plus tel que je suis en ce moment. (...) En cela consiste la vraie justice de la foi, dont parle l'Apôtre : « Si nous avons connu Jésus-Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus ainsi maintenant. » Ce sera donc par votre justice, continue Notre Seigneur, que le monde sera convaincu, « parce que je vais au Père, et que désormais vous a ne me verrez plus » ; car vous croirez en moi, bien que vous ne me voyiez plus ; et quand vous me verrez tel que je serai, vous ne me verrez pas tel que je suis maintenant au milieu de vous : vous me verrez non pas humilié, mais exalté ; vous me verrez non pas mortel, mais éternel ; vous me verrez non pas sur le point d'être jugé, mais prêt à juger, et par cette foi qui sera la vôtre, c'est-à-dire par votre justice, l'Esprit Saint convaincra le monde d'incrédulité.
Saint Augustin
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Saint Joseph artisan
C'est une loi générale, dans la communication de grâces particulières à une créature raisonnable : lorsque la bonté divine choisit quelqu'un pour une grâce singulière ou pour un état sublime, elle lui donne tous les charismes nécessaires à sa personne ainsi qu'à sa fonction, et qui augmentent fortement sa beauté spirituelle.
Cela s'est tout à fait vérifié chez saint Joseph, père présumé de notre Seigneur Jésus-Christ, et véritable époux de la Reine du monde et Souveraine des anges. Le Père éternel l'a choisi pour être le nourricier et le gardien fidèle de ses principaux trésors, c'est-à-dire de son Fils et de son épouse ; fonction qu'il a remplie très fidèlement. C'est pourquoi le Seigneur a dit : Bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître.
Si tu compares Joseph à tout le reste de d'Eglise du Christ, n'est-il pas l'homme particulièrement choisi, par lequel et sous le couvert duquel le Christ est entré dans le monde de façon régulière et honorable ? Si donc toute la sainte Eglise est débitrice envers la Vierge Marie parce que c'est par elle qu'elle a pu recevoir le Christ, après elle, c'est à saint Joseph qu'elle doit une reconnaissance et un respect sans pareil.
Il est en effet la conclusion de l'Ancien Testament : c'est en lui que la dignité des patriarches et des prophètes reçoit le fruit promis. Lui seul a possédé en réalité ce que la bonté divine leur avait promis.
Certes, il ne faut pas en douter : l'intimité, le respect, la très haute dignité que le Christ pendant sa vie humaine portait à Joseph, comme un fils à l'égard de son père, il n'a pas renié tout cela au ciel, il l'a plutôt enrichi et achevé. Aussi le Seigneur ajoute-t-il bien ; Entre dans la joie de ton maître. Bien que la joie de l'éternelle béatitude entre dans le coeur, le Seigneur a préféré dire : Entre dans la joie de ton maître, pour faire comprendre mystérieusement que cette joie ne sera pas seulement en lui, mais qu'elle l'enveloppera et l'absorbera de tous côtés, qu'elle le submergera comme un abîme infini.
Souviens-toi de nous, bienheureux Joseph, intercède par le secours de ta prière auprès de ton Fils présumé ; rends-nous propice également la bienheureuse Vierge, ton épouse, car elle est la mère de celui qui, avec le Père et le Saint-Esprit, vit et règne pour les siècles sans fin. Amen.
Saint Bernardin de Sienne -
Sainte Catherine de Sienne
Le saint Ordre des Frères Prêcheurs, qui présentait hier une rose vermeille à Jésus ressuscité, lui offre aujourd'hui un lis éclatant de blancheur. Catherine de Sienne succède sur le Cycle à Pierre Martyr : touchante association qui forme l'un des plus riches épisodes du Temps pascal. Notre divin Roi a droit à tous les genres de tributs, en ces derniers moments de son séjour avec nous ; et puisque la nature terrestre n'offre en cette saison que fleurs et parfums, il est juste que le monde spirituel épanouisse à la gloire de l'auteur de la grâce ses plus nobles et ses plus odorantes productions.
Qui oserait entreprendre de raconter les mérites de Catherine, d'énumérer seulement les titres de gloire dont son nom est entouré ? Entre les épouses de Jésus elle occupe un des premiers rangs. (...)
Les communications divines ont commencé pour elle dès ses premières années, et l'extase est devenue son état presque habituel. Ses yeux ont souvent vu notre divin Ressuscité qui lui prodigue les caresses et les épreuves. Les plus hauts mystères sont descendus à sa portée, et une science qui n'a rien de la terre illumine son intelligence. Cette fille sans lettres dictera des écrits sublimes, où les vues les plus profondes sur la doctrine céleste sont exposées avec une précision et une éloquence surhumaines, avec un accent qui pénètre encore les âmes aujourd'hui.
Mais le Ciel ne veut pas que tant de merveilles demeurent ensevelies dans un coin de l'Italie. Les saints sont les soutiens de l'Eglise; et si leur action est souvent mystérieuse et cachée, quelquefois aussi elle se révèle aux regards des hommes. On voit alors au grand jour les ressorts à l'aide desquels Dieu gouverne le monde. Il s'agissait, à la fin du XIV° siècle, de restituer à la ville sainte la présence du vicaire du Christ, tristement absent de son siège depuis plus de soixante ans. Une âme sainte pouvait, dans le secret de la face de Dieu, par ses mérites et ses prières, déterminer cette heureuse crise vers laquelle l'Eglise aspirait tout entière; le Seigneur voulut cette fois que tout se passât au grand jour. Au nom de Rome délaissée, au nom de son Epoux divin qui est aussi celui de l'Eglise, Catherine franchit les Alpes, et se présente au Pontife qui n'a jamais vu Rome et dont Rome ignore les traits. La Prophétesse lui intime avec respect le devoir qu'il doit remplir ; pour garantir la mission qu'elle exerce, elle lui révèle un secret dont lui seul a conscience. Grégoire XI est vaincu, et la Ville éternelle revoit enfin son pasteur et son père.
Dom Guéranger