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Liturgie - Page 551

  • Saint Pierre de Vérone

    Le héros que la sainte Eglise députe aujourd'hui vers Jésus ressuscité, a combattu si vaillamment que le martyre a couronné jusqu'à son nom. Le peuple chrétien l'appelle saint Pierre Martyr, en sorte que son nom et sa victoire ne se séparent jamais. Immolé par un bras hérétique, il est le noble tribut que la chrétienté du XVIe siècle offrit au Rédempteur. Jamais triomphe ne recueillit de plus solennelles acclamations. Au siècle précédent, la palme cueillie par Thomas de Cantorbérv fut saluée avec transport par les peuples qui n'aimaient rien tant alors que la liberté de l'Eglise; celle de Pierre fut l'objet d'une ovation pareille. Rien ne surpasse l'enthousiame du grand Innocent IV, dans la Bulle pour la canonisation du martyr. « La foi chrétienne appuyée sur tant de prodiges, s'écrie-t-il, brille aujourd'hui d'un éclat nouveau. Voici qu'un nouvel athlète vient par son triomphe raviver nos allégresses. Les trophées de la victoire éclatent à nos regards, le sang répandu élève sa voix, la trompette du martyre retentit, la terre arrosée d'un sang généreux fait entendre son langage, la contrée qui a produit un si noble guerrier proclame sa gloire, et jusqu'au glaive parricide qui l'a immolé acclame sa victoire. Dans sa joie, l'Eglise-mère entonne au Seigneur un cantique nouveau, et le peuple chrétien va trouver matière à des chants d'allégresse qui n'avaient pas retenti encore. Un fruit délicieux cueilli dans le jardin de la foi vient d'être placé sur la table du Roi éternel. Une grappe choisie dans la vigne de l'Eglise a rempli de son suc généreux le calice royal ; la branche dont elle a été détachée par le fer était des plus adhérentes au cep divin. L'Ordre des Prêcheurs a produit une rose vermeille dont le parfum réjouit le Roi céleste. Une pierre choisie dans l'Eglise militante, taillée et polie par l'épreuve, a mérité sa place dans l'édifice du ciel. »

    (Dom Guéranger)

  • Saint Paul de la Croix

    « A qui appartiennent ces campagnes ? dit-il un jour à son compagnon de route... A qui appartiennent ces campagnes? vous dis-je. Ah ! vous ne comprenez pas ?... Elles appartiennent à notre grand Dieu ! » Et, transporté d'amour, raconte son biographe, il vole en l'air jusqu'à une certaine distance.

    « Mes frères, aimez Dieu! répète-t-il à tous ceux qu'il rencontre, aimez Dieu qui mérite tant d'être aimé ! N'entendez-vous pas les feuilles mêmes des arbres qui vous disent d'aimer Dieu ? O amour de Dieu ! ô amour de Dieu ! »

  • Saint Pierre Canisius

    Le catéchisme de saint Pierre Canisius, qui fut très célèbre au XVIIe siècle, reste fort étonnant, non seulement par la qualité de ses définitions, mais par l'incroyable abondance, ordonnée, des « témoignages de l'Ecriture et de la Tradition » par lesquels il les appuie. On reste confondu, notamment, par la connaissance qu'il avait des pères de l'Eglise.

    Voici un petit exemple :

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  • Saint Clet

    En 2007 je me demandais comment il se faisait que tant d'hommes du Cap Sizun s'appellent Clet. Après avoir donné l'explication : l'église de Cleden-Cap-Sizun est placée sous le patronage de saint Clet, j'ajoutais que cela ne faisait que déplacer la question : comment se fait-il que saint Clet, pontife inconnu, même de la plupart des catholiques, soit le saint patron de cette église ?

    J'ai ensuite trouvé la réponse. En fait, elle se trouve (partiellement)... dans le nom de la paroisse : saint Clet est saint Cleden. Dans le cartulaire de l'abbaye de Landévennec, la paroisse était appelée Cletuen. Il ne s'agit donc pas du pape, mais d'un saint local, sans doute d'origine galloise car en Galles il y a un saint Clydwin. (Et en Bretagne il y a aussi Cleden-Poher.) C'est au milieu du XVIIe siècle que saint Cleden a été remplacé par le pape martyr saint Clet, sans doute par un curé ultramontain qui avait jugé bon de remplacer le saint local dont on ne savait rien par un saint pape dont on ne savait pas davantage...

  • 3e dimanche après Pâques

    La liturgie, toujours pleine de joie pascale (« Jubilate », dit l'introït), nous oriente vers l'Ascension. « Un peu, et vous ne me verrez plus, encore un peu, et vous me reverrez », dit le Christ à ses apôtres. Certes, il leur dit cela avant la Passion, et la signification première du propos est qu'ils ne le verront plus parce qu'il sera mort et enterré (c'est pourquoi vous pleurerez et vous lamenterez), et qu'ils le reverront parce qu'il sera ressuscité (c'est pourquoi vous serez dans la joie). Mais la signification de l'Ascension est attestée par Jésus lui-même, qui ajoute : « parce que je vais au Père ».

    C'est donc surtout après l'Ascension, tous les jours jusqu'à la fin du temps, que les disciples verront le Seigneur et s'en réjouiront. Ils verront le Ressuscité des yeux de la foi, c'est-à-dire le plus réellement qui soit : dans l'Eglise, dans l'Eucharistie.

  • Saint Fidèle de Sigmaringen

    Il a déployé la plénitude de sa charité en soulageant et en secourant extérieurement son prochain ; ouvrant à tous les malheureux des bras paternels, il faisait vivre de véritables troupes de pauvres par les aumônes qu'il recueillait de partout. Il remédiait à l'abandon des orphelins et des veuves en leur procurant du secours auprès des puissants et des princes. Sans relâche il apportait aux prisonniers tout le réconfort, spirituel et corporel, dont il était capable; il visitait assidûment tous les malades, leur apportait de la joie et, après les avoir réconciliés avec Dieu, les fortifiait pour le dernier combat. En ce genre, il n'a jamais moissonné plus de mérites que lorsque l'armée autrichienne, cantonnée dans les Grisons, presque tout entière frappée par une épidémie, s'offrait à la maladie et à la mort comme une proie digne de pitié.

    Cet homme de foi, Fidèle par son nom et par sa vie, se distingua, en même temps que par sa charité, par son ardeur pour défendre la foi. Il la prêcha inlassablement, et peu de jours avant de la confirmer par son sang, dans son dernier sermon, il laissa comme son testament en prononçant ces paroles :« O foi catholique, comme tu es ferme, comme tu es inébranlable, bien enracinée, bien fondée sur la pierre solide ! Le ciel et la terre disparaîtront, mais tu ne pourras jamais dîsparaître. Dès le commencement, le monde entier t'a contredite, mais tu as triomphé de tous par ta grande puissance. La victoire a vaincu le monde, c'est notre foi. Elle a fait plier des rois très puissants sous le joug du Christ, elle a conduit les peuples à obéir au Christ. Qu'est-ce qui a fait que les saints apôtres et martyrs ont subi de durs combats et de cruels supplices, sinon la foi, principalement la foi en la résurrection ? Qu'est-ce qui a conduit les anciens moines à dédaigner les plaisirs, à mépriser les honneurs, à piétiner les richesses pour mener au désert une vie céleste, sinon la foi vive ? De nos jours, qu'est-ce qui entraîne les Chrétiens à rejeter la facilité, à renoncer au confort, à supporter les épreuves, à souffrir une vie pénible ? C'est la foi vive qui agit par la charité. C'est elle qui fait abandonner les biens présents par l'espérance des biens futurs et, en échange des biens présents, recevoir les biens du monde à venir »

    (Benoît XIV, lors de sa canonisation, le 29 juin 1746)

  • Saint Georges

    L'Eglise Romaine n'a pas de Légende sur saint Georges dans son Office; on lit en place un passage de saint Cyprien sur les combats des Martyrs. La raison de cette dérogation à l'usage ordinaire est fondée sur une particularité qui remonte jusqu'au V° siècle. En 496, dans un célèbre concile tenu à Rome, le pape saint Gélase donnant le catalogue des livres que les fidèles pouvaient lire sans danger et avec profit, et de ceux qu'ils devaient éviter, signale parmi ces derniers certains Actes de saint Georges, comme rédigés par un écrivain hérétique et inepte, et défend d'en faire usage. Il existait cependant d'autres Actes du saint Martyr en Orient, totalement différents de ceux qui avaient eu cours à Rome, mais on ne les connaissait pas dans cette ville. Le culte de saint Georges ne souffrit en rien dans la ville sainte de ce manque d'une Légende véridique. Une Eglise stationnale, Titre cardinalice, s'y éleva dès les premiers siècles, et subsiste encore sous le vocable de Saint-Georges-au-Voile-d'or; mais la Liturgie a continué de porter la trace de la sainte sévérité du canon de Gélase, par l'omission du récit de la vie du Martyr dans son Office.

    Les Bollandistes ont eu entre les mains plusieurs copies des Actes proscrits, qu'ils ont trouvés en effet remplis de détails absurdes ; mais ils se sont gardés de les reproduire. Le P. Papebrock a donné en place les véritables Actes, écrits en grec, cités par saint André de Crète, et dans lesquels se développe l'admirable caractère de saint Georges, qui exerça un haut emploi militaire dans les armées romaines, sous l'empire de Dioclétien. Il fut une des premières victimes de la grande persécution, et souffrit à Nicomédie. Son courage fit une telle impression sur Alexandra, femme de Dioclétien, que cette princesse se déclara chrétienne, et mérita de partager la couronne du saint guerrier.

    Dom Guéranger

  • Saint Soter et saint Caius

    La liturgie rassemble ce jour deux papes martyrs : saint Soter, successeur de saint Anicet au IIe siècle, et saint Caius, mort le siècle suivant pendant la persécution de Dioclétien.

    Du premier, on ne sait que ceci :

    « Eusèbe nous a conservé un fragment d'une lettre de saint Denys, évêque de Corinthe, dans laquelle il remercie notre saint pontife des largesses qu'il a envoyées aux fidèles de cette Eglise qui souffraient d'une famine. Une lettre apostolique accompagnait ces aumônes, et saint Denys atteste qu'on la lisait dans l'assemblée des fidèles, avec celle que saint Clément avait adressée à la même Eglise au siècle précédent. » (Dom Guéranger)

    Du second, le martyrologe nous dit que c'est lui qui « ordonna que dans l'Eglise, avant de monter à l'épiscopat, on passerait par les degrés des ordres et rangs de portier, de lecteur, d'exorciste, d'acolythe, de sous-diacre, de diacre et de prêtre ».

  • Saint Anselme

    Voici les derniers mots de la catéchèse de Benoît XVI sur saint Anselme, le 23 septembre 2009. Ils ont été traduits par Zenit, mais ne figurent pas dans le texte publié sur le site du Saint-Siège.

    Chers frères et sœurs, que l'amour pour la vérité et la soif constante de Dieu, qui ont marqué l'existence entière de saint Anselme, soient un encouragement pour chaque chrétien à rechercher sans jamais se lasser une union toujours plus intime avec le Christ, Chemin, Vérité et Vie. En outre, que le zèle plein de courage qui a caractérisé son action pastorale, et qui a parfois suscité en lui des incompréhensions, de l'amertume et même l'exil, soit un encouragement pour les pasteurs, pour les personnes consacrées et pour tous les fidèles à aimer l'Eglise du Christ, à prier, à travailler et à souffrir pour elle, sans jamais l'abandonner ou la trahir. Que la Vierge Mère de Dieu, envers laquelle saint Anselme nourrissait une dévotion tendre et filiale, obtienne cela pour nous. «Marie, c'est toi que mon cœur veut aimer - écrit saint Anselme -, c'est toi que ma langue désire ardemment louer».

  • Le Fils envoie les pasteurs

    Ainsi, le Père a envoyé le Fils, et le Fils envoie les Pasteurs, et cette mission ne sera jamais interrompue d'ici à la consommation des siècles. Toujours Pierre instituera les évêques, toujours les évêques conféreront une partie de leur autorité aux prêtres destinés au ministère des âmes ; et nulle puissance humaine sur la terre ne pourra ni intercepter cette transmission, ni faire que ceux qui n'y ont pas eu part aient le droit de se donner pour pasteurs. César gouvernera l'Etat; mais il sera impuissant à créer un seul pasteur ; car César n'a pas sa place dans cette hiérarchie divine, hors de laquelle l'Eglise ne reconnaît que des sujets. A lui de commander en souverain dans les choses temporelles : à lui d'obéir, comme le dernier des fidèles, au Pasteur chargé du soin de son âme. Plus d'une fois il se montrera jaloux de ce pouvoir surhumain ; il cherchera à l'intercepter ; mais ce pouvoir n'est pas saisissable ; sa nature est purement spirituelle. D'autres fois César en foulera sous ses pieds les dépositaires ; on le verra même, dans son délire, tenter de l'exercer lui-même ; vains efforts ! ce pouvoir qui remonte au Christ ne se confisque pas, ne s'arrête pas; il est le salut du monde, et l'Eglise au dernier jour doit le remettre intact à celui qui daigna le lui confier avant de remonter vers son Père.

    Dom Guéranger