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Liturgie - Page 539

  • L’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie

    O prima, Virgo, prodita
    E Conditoris spiritu,
    Prædestinata Altissimi
    Gestare in alvo Filium ;

    Tu perpes hostis femina
    Prænuntiata dæmonis,
    Oppleris una gratia
    Intaminata origine.

    Tu ventre Vitam concipis,
    Vitamque ab Adam perditam,
    Diæ litandæ Victimæ
    Carnem ministrans, integras.

    Merces piaclo debita
    Devicta mors te deserit,
    Almique consors Filii
    Ad astra ferris corpore.

    Tanta coruscans gloria,
    Natura cuncta extollitur,
    In te vocata verticem
    Decoris omnis tangere.

    Ad nos, triumphans, exsules,
    Regina, verte lumina,
    Cæli ut beatam patriam,
    Te, consequamur auspice.

    Iesu, tibi sit gloria,
    Qui natus es de Virgine,
    Cum Patre et almo Spiritu,
    In sempiterna sæcula. Amen.

    O Vierge, première issue
    de l’Esprit du Créateur,
    prédestinée à porter dans votre sein
    le Fils du Très-Haut.

    Vous, la femme annoncée
    comme ennemi perpétuel du démon,
    seule remplie de grâce
    immaculée dès l’origine.

    Dans votre sein, vous concevez la Vie,
    et la vie perdue par Adam,
    vous la restaurez en donnant chair
    à la Victime divine pour son sacrifice.

    Salaire dû au péché,
    la mort vaincue vous abandonne :
    partageant le sort de votre Fils divin,
    par votre corps, vous êtes portée au ciel.

    Brillante d’une si grande gloire,
    toute la nature est exaltée,
    en vous, elle est appelée à toucher
    le sommet de toute beauté.

    Reine triomphante, tournez votre lumière
    vers nous les exilés,
    faites que nous puissions vous suivre
    dans la bienheureuse patrie des cieux.

    O Jésus, gloire à vous
    qui êtes né de la Vierge,
    ainsi qu’au Père et à l’Esprit nourricier,
    dans les siècles éternels.
    Ainsi soit-il.

    (Cet hymne des vêpres, tout à fait remarquable, et ici correctement traduit – c’est la traduction donnée par Introïbo – fait partie de la liturgie de l’Assomption composée après la promulgation du dogme par Pie XII en 1950.)

  • Vigile de l’Assomption

    Préparons-nous à la grande fête d’été, vraie fête de la moisson. Dans l’esprit de l’Église, la vigile est un jour de pénitence, un jour de préparation sérieuse à la solennité qu’elle précède et dont elle est pour ainsi dire l’aspect austère. Si nous voulons monter au ciel demain avec Marie, commençons dès aujourd’hui à rompre les liens qui nous retiennent à la terre. Si nous voulons, demain, avec Marie, faire de notre corps et de notre âme un temple digne du Fils de Dieu (virginalem aulam), dès aujourd’hui purifions la demeure de notre âme des souillures du péché. Si nous voulons nous aussi, demain, « choisir la meilleure part, l’unique nécessaire », abandonnons aujourd’hui tous nos soucis terrestres. Préparons-nous soigneusement à la grande fête de la Sainte Vierge !

    Dom Pius Parsch

  • Da mihi Domine sedium tuarum assistricem sapientiam

    R. Da mihi Domine sedium tuarum assistricem sapientiam, et noli me reprobare a pueris tuis: quoniam servus tuus sum ego, et filius ancillæ tuæ.

    V. Mitte illam de sede magnitudinis tuæ, ut mecum sit, et mecum laboret.

    R. Quoniam servus tuus sum ego, et filius ancillæ tuæ.

    Donne-moi, Seigneur, la sagesse qui est l’assistante de tes demeures, et ne me bannis pas de tes enfants ; car je suis ton serviteur, et le fils de ta servante. Envoie-la du siège de ta grandeur, afin qu’elle soit avec moi, et qu’elle travaille avec moi. Car je suis ton serviteur, et le fils de ta servante.

    (Répons des matines)

  • Sainte Claire

    Clara claris præclara meritis, magnæ in cælo claritate gloriæ, ac in terra splendore miraculorum sublimium clare claret. Claræ huius arcta et alta Religio hic coruscat, huius sursum æterni præmii radiat magnitudo, huius virtus signis magnificis, mortalibus illucescit. Huic Claræ intitulatum hic fuit summæ Privilegium paupertatis ; huic in excelso rependitur inæstimabilis copia thesaurorum ; huic a catholicis plena devotio et honoris cumulus exhibetur. Hanc Claram sua fulgida hic insignierunt opera, hanc Claram in alto divinæ lucis clarificat plenitudo, hanc christianis populis prodigiorum eius stupenda declarant.

    O Clara multimode titulis prædita claritatis ! Ante conversionem tuam utique clara, in conversione clarior, in claustrali conversatione præclara, et post decursum vitae præsentis spatium clarissima illuxisti ! Ab hac Clara clarum exempli speculum huic sæculo prodiit ; ab hac inter amœnitates cælestes suave lilium virginitatis offertur ; ab hac in terris manifesta subventionum remedia sentiuntur. O admiranda Claræ beatæ claritas, quæ tanto studiosius per singula quæritur, tanto splendidior in singulis invenitur ! Emicuit hæc, inquam, in sæculo, in Religione præfulsit ; in domo illuxit ut radius, in claustro coruscavit ut fulgor. Emicuit in vita, post mortem irradiat ; claruit in terra, in cælo relucet ! O quanta huius vehementia luminis et quam vehemens istius illuminatio claritatis ! Manebat quidem hæc lux secretis inclusa claustralibus, et foras micantes radios emittebat ; colligebatur in arcto cœnobio, et in amplo sæculo spargebatur ; servabatur intra, et extra manabat. Latebat namque Clara, sed eius vita patebat; silebat Clara, sed sua fama clamabat ; celabatur in cella, et in urbibus noscebatur. Nec mirum ; quia lucerna tam accensa, tam lucens, abscondi non poterat quin splenderet et clarum in domo Domini daret lumen ; nec recondi poterat vas tot aromatum quin fragraret et suavi odore dominicam respergeret mansionem. Imo, cum in angusto solitudinis reclusorio alabastrum sui corporis haec dure contereret, tota omnino Ecclesiæ aula sanctitatis eius odoribus replebatur.

     

    Ce sont les deux premiers paragraphes de la bulle de canonisation de sainte Claire, deux ans après sa mort, par le pape Alexandre IV. C’est un hymne magnifique, intraduisible, qui joue sur la signification du nom de Claire en utilisant tous les mots latins qui évoquent la lumière.

    La première phrase dit littéralement : « Claire, très claire par ses clairs mérites, est clairement claire au ciel par une clarté de grande gloire, comme sur la terre par la splendeur de ses sublimes miracles. » Etant entendu que « claris », en latin, évoque davantage la lumière que le français « clair ». On lit ensuite, notamment : « Avant ta conversion tu étais déjà vraiment claire, dans ta conversion plus claire, dans le cloître encore plus claire, et après le cours de la vie présente tu as brillé clarissime. » On voit qu’il est impossible de traduire en respectant les mots utilisés par le pape. Et, à la fin du deuxième paragraphe, la métaphore de la lumière débouche sur celle du parfum, car de même que Claire a brillé aux yeux du monde sans quitter son couvent, de même ce vase de parfum enfoui dans le cloître a répandu partout sa bonne odeur…

  • Rerum creator optime

    Rerum creator optime
    Rectorque noster, aspice;
    Nos a quiete noxia
    Mersos sopore libera.

    Te, sancte Christe, poscimus;
    Ignosce tu criminibus,
    Ad confitendum surgimus
    Morasque noctis rumpimus.

    Mentes manusque tollimus,
    Propheta sicut noctibus
    Nobis gerendum præcipit
    Paulusque gestis censuit.

    Vides malum quod gessimus;
    Occulta nostra pandimus,
    Preces gementes fundimus;
    Dimitte quod peccavimus.

    Præsta, Pater piissime,
    Patrique compar unice,
    Cum Spiritu Paraclito
    Regnans per omne sæculum. Amen.

    Grand Dieu, par qui de rien toute chose est formée,
    Jette les yeux sur nos besoins divers ;
    Romps ce fatal sommeil, par qui l’âme charmée
    Dort en repos sur le bord des Enfers.

    Daigne, ô divin Sauveur que notre voix implore,
    Prendre pitié des fragiles mortels,
    Et vois comme du lit, sans attendre l’aurore,
    Le repentir nous traîne à tes autels.

    C’est là que notre troupe affligée, inquiète,
    Levant au ciel et le cœur et les mains,
    Imite le grand Paul, et suit ce qu’un prophète
    Nous a prescrit dans ses cantiques saints.

    Nous montrons à tes yeux nos maux et nos alarmes ;
    Nous confessons tous nos crimes secrets ;
    Nous t’offrons tous nos vœux, nous y mêlons nos larmes :
    Que ta bonté révoque tes arrêts.

    Exauce, Père saint, notre ardente prière,
    Verbe son Fils, Esprit leur nœud divin,
    Dieu qui, tout éclatant de ta propre lumière,
    Règnes au ciel sans principe et sans fin.

    (Hymne des matines du mercredi, traduction-adaptation de Jean Racine. L’influence janséniste est ici manifeste.)

  • Saint Laurent

    Vere dignum et justum est, omnipotens sempiterne Deus, tibi in tanti Martyris Laurenti laudis hostias immolare : qui hostiam viventem hodie in ipsius Levitæ tui beati Laurenti Martyris ministerio per florem casti corporis accepisti. Cujus vocem per hymnidicum modolamini Psalmi audivimus canentis atque dicentis : Probasti cor meum , Deus, et visitasti noctem, id est in tenebris sæculi : igne me examinasti ; et non est inventa in me iniquitas. O gloriosa certaminis virtus ! o inconcussa constantia confitentis ! Stridunt membra viventis super craticulam imposita, et prunis sævientibus anhelantis, incensum suum in modum thymiamatis divinis naribus exhibent odorem. Dicit enim Martyr ipse cum Paulo : Christi bonus odor sumus Deo. Non enim cogitabat quomodo in terra positus, a passionis periculo liberaretur, sed quomodo inter Martyres in cœlis coronaretur. Per Christum.

    Il est véritablement digne et juste, Dieu tout puissant, éternel, de vous immoler les hosties de la louange en la solennité d’un si grand Martyr ; car aujourd’hui, Laurent votre bienheureux Lévite accomplissant son ministère, vous l’avez reçu comme une hostie vivante en la fleur de son chaste corps. Nous avons entendu sa voix entonnant l’hymne sacré du Psaume mélodieux qui disait : O Dieu, vous avez éprouvé mon cœur, et l’avez visité dans la nuit, c’est-à-dire dans les ténèbres de ce siècle ; vous m’avez scruté par le feu, et l’iniquité ne s’est point trouvée en moi. O glorieuse vertu que celle qui parait en cette lutte ! ô inébranlable constance de cette confession ! Sur le gril ardent ces membres où réside la vie sifflent et se tordent ; cette poitrine haletante n’aspire que le feu des charbons qui la brûlent : ce pendant, comme un suave encens, monte à Dieu la fumée d’holocauste. Comme Paul, le Martyr dit aussi : Nous sommes pour Dieu la bonne odeur du Christ. Il ne cherchait pas en effet comment, habitant de cette terre, il échapperait au danger de souffrir, mais comment, citoyen des cieux, il serait couronné parmi les Martyrs. Par Jésus-Christ.

    Missel « gothique », traduction dom Guéranger

  • Vigile de saint Laurent

    L’Offertoire [de la messe de ce jour] traduit les dispositions du saint au moment où il comparaît devant le souverain juge : « Ma prière est pure ; c’est pourquoi je demande que ma voix soit entendue dans le ciel ; que ma supplication s’élève vers Dieu » (Job, 16, 20). La lente mélodie, avec les notes profondes du début, est vraiment grave et implorante. Nous sommes aujourd’hui les « pauvres » auxquels le Seigneur distribue les trésors spirituels de l’Église par la main de saint Laurent ; c’est à nous aussi que s’adresse l’appel du Sauveur à le suivre en portant notre croix ; nous supplions Dieu de nous donner la force d’accomplir ce sacrifice où il sera notre témoin et notre aide, et déjà nous l’en remercions en nous appropriant les paroles de l’Épître : « Vous m’avez délivré de la flamme qui me pressait et m’entourait, et, au milieu du feu, je n’ai pas été brûlé. » Ce texte s’applique exactement à saint Laurent, mais à nous également dans chacune de nos épreuves. Ayons en profonde vénération ces antiques formulaires de messes dont la richesse a été l’aliment spirituel de tant de grandes âmes avant nous.

    Dom Pius Parsch

  • 11e dimanche après la Pentecôte

    « De nouveau, il sort des frontières de Tyr. Il vient, par Sidon, vers la mer de Galilée. » Ainsi commence l’évangile de ce jour.

    Selon les exégètes, ce parcours est aberrant, puisque Sidon est à 30 km au nord de Tyr, alors que Jésus va au sud, et cette indication de saint Marc est donc mystérieuse.

    Elle ne l’est pas, si l’on connaît la grotte de Maghdouché, « Notre-Dame de l’Attente », où selon une tradition remontant aux tout premiers siècles Marie attendait son Fils lorsqu’il allait à Tyr et à Sidon (car les femmes juives n’avaient pas le droit d’entrer dans les villes païennes). Or Maghdouché (qui est une ville entièrement grecque-catholique dans un environnement chiite) se trouve sur les hauteurs de Sidon. Jésus, revenant de Tyr, devait donc repasser par Sidon pour récupérer sa Mère. L’indication de Marc est une confirmation de la tradition de Maghdouché.

  • La « forme extraordinaire » en Grande-Bretagne

    Troisième volet de la très intéressante enquête de Paix liturgique sur l’application du motu proprio dans les différents pays : « La Grande-Bretagne, une application hypocrite ».

  • Saint Gaétan de Thienne

    Saint Gaétan est le fondateur de l’ordre des Théatins. Jules II l’éleva, jeune encore, à la dignité de prélat. Ordonné prêtre en 1517, il renonça à la cour papale et se voua tout entier au service de Dieu. Il soignait de ses propres mains les malades. Son zèle de tous les instants au salut du prochain lui valut le surnom de « Chasseur d’âmes ». Dans le but de restaurer la discipline ecclésiastique, il institua, en 1524, un Ordre de clercs réguliers appelés à donner l’exemple d’une vie vraiment apostolique. Dédaigneux des biens de la terre, ces religieux ne devaient posséder aucun revenu et même ne rien solliciter des fidèles, se contentant pour leur subsistance de ce qui leur était spontanément offert. Ils vivaient ainsi dans une absolue confiance envers la divine Providence. Saint Gaétan passait souvent jusqu’à huit heures en prière. Il eut un rôle particulièrement actif dans la réforme du bréviaire sous Clément VII. La vertu dominante de ce saint, plein de mansuétude, fut l’humilité. A Rome, près de la Crèche, une nuit de Noël, il mérita de recevoir l’Enfant Jésus des bras de la Vierge Marie. Pendant le sac de Rome par Charles-Quint, il fut violemment maltraité par les soldats déçus de n’en pouvoir obtenir les biens qu’il avait distribués aux pauvres. La nouvelle d’une sédition populaire l’affecta si profondément qu’il en mourut

    (Résumé de sa vie par dom Pius Parsch. En 2007 j’avais publié une fort belle lettre de saint Gaétan.)