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Liturgie - Page 537

  • Versa est in luctum cithara mea

    R. Versa est in luctum cithara mea, et organum meum in vocem flentium. Parce mihi Domine: nihil enim sunt dies mei.
    V. Cutis mea denigrata est super me, et ossa mea aruerunt.
    R. Parce mihi Domine: nihil enim sunt dies mei.

    Ma cithare s'est changée en un chant de deuil, et mon orgue rend des sons lugubres. Epargne-moi, Seigneur, car mes jours ne sont que néant. Ma peau s'est noircie sur moi, et mes os se sont desséchés.

    Répons des matines : Job 30, 31 ; 7, 16 ; 30, 30.

  • 16e dimanche après la Pentecôte

    Voyant ceux qui s’installent aux places d’honneur, à un repas où il est également invité, chez un pharisien, Jésus leur dit qu’ils devraient choisir la dernière place, pour éviter l’humiliation de se faire déloger si quelqu’un de plus important arrive, alors que ce sera au contraire une gloire si le maître de maison les fait monter de la dernière à la première place.

    Naturellement, il ne s’agit pas d’une leçon du manuel de savoir vivre en société. C’est une parabole sur l’humilité. Et saint Luc le montre clairement, d’emblée, lorsqu’il parle des « invités », comme disent les traductions courantes. Car il n’emploie pas le mot « invité ». Il emploie un verbe qui veut dire « appeler », et même « nommer ». Ces invités sont ceux qui sont appelés à entrer dans le royaume des cieux, appelés par leur nom. Mais ce n’est pas parce qu’ils sont appelés qu’ils doivent se croire arrivés…

  • On en est là…

    L’archevêque de Melbourne, Mgr Denis Hart, a publié des « directives » pour les funérailles.

    « Les souhaits du défunt, de sa famille et des amis doivent être pris en compte, avec bienveillance pastorale. Mais en préparant la célébration, le célébrant doit freiner toute tendance à faire des funérailles une célébration profane de la vie du défunt. (…) Les funérailles catholiques ne sont pas “une célébration de la vie de Mary Brown ou “un service à la mémoire de Mary Brown”. »

    « Les lectures doivent être choisies uniquement parmi celles qui sont proposées dans le lectionnaire et dans le rituel des funérailles. »

    « La musique des funérailles catholiques est liturgique. (…) Les chants profanes, tels que les balades romantiques, la musique pop ou rock, les chants politiques, les hymnes de clubs de football, ne doivent pas être chantés ou joués lors de funérailles catholiques. Aux funérailles des enfants, un soin pastoral doit être apporté dans le choix de la musique. Les comptines et les chansons sentimentales sont inappropriées car elles peuvent augmenter le chagrin. »

    « Aux messes des obsèques, on fera ordinairement une brève homélie, en évitant toutefois toute apparence d'éloge funèbre. (Présentation générale du Missel romain, 382). Le célébrant prononce cette homélie. Bien qu’elle puisse inclure une référence appropriée au défunt, elle est censée être un message d’espérance chrétienne dans la Résurrection, donné dans un réel esprit d’évangélisation. Cependant, pour des raisons pastorales, un éloge funèbre (mots d’adieu) peut être un moment non liturgique de la messe. Il doit être bref et doit être respectueux du défunt. (…) Les mots d’adieu peuvent prendre place : au début de la messe (…), (ou) après la postcommunion. »

    Une étude réalisée en 2008 a montré que les chants les plus utilisés lors des funérailles en Australie étaient My Way (Sinatra), Wonderful world (Bette Midler), Time to say goodbye (Andrea Bocelli), Unforgettable (Nat King Cole).

    Un prêtre de Melbourne a déclaré au Herald Sun que ces directives vont compliquer l'organisation des messes de funérailles. Car il préfère voir dans cette cérémonie « une affaire familiale à laquelle participe l'Eglise, plutôt qu'une affaire d'Eglise à laquelle participe la famille ».

  • Saint Nicolas de Tolentino

    Nicolas était la terreur du démon, qui venait souvent troubler son oraison en imitant devant lui le cri de tous les animaux, en ébranlant la charpente de la maison, et faisant trembler sa cellule. Un jour l'esprit de ténèbres entra près de lui sous la forme d'un oiseau énorme, qui éteignit, renversa et brisa la lampe par un mouvement de ses ailes; Nicolas ramassa les morceaux et les rejoignit si merveilleusement, qu'il ne parut pas trace de l'accident. Le démon alla jusqu'à le frapper et à le laisser pour mort; le Saint demeura boiteux toute sa vie des coups qu'il avait reçus. Il partageait avec les pauvres le pain qu'on lui donnait à ses repas, et, un jour, son supérieur lui demandant ce qu'il portait: "Ce sont des fleurs," dit-il, et il montra le pain changé en roses. Pendant les six derniers mois de sa vie, les anges descendaient toutes les nuits dans sa chambre et le réjouissaient de leurs chants.

    Abbé Jaud

    (Voir aussi la notice du bréviaire, et ma note de l'an dernier.)

  • La persécution épiscopale à Agen

    Face à la persécution que lui faisait subir Mgr Herbreteau, l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre a dû abandonner son apostolat dans le diocèse d’Agen. Paix liturgique publie deux lettres « édifiantes » qui permettent d’en savoir plus, et un article de Golias, peu suspect de sympathie pour les traditionalistes, qui à propos de l’autoritarisme de Mgr Herbreteau conclut : « A cet égard, l’évêque Herbreteau est à l’instar de Mgr Nourrichard d’Evreux un cas d’école. »

  • Lux ecce surgit aurea

    Lux ecce surgit aurea,
    Pallens fatiscat cæcitas,
    Quæ nosmet in præceps diu
    Errore traxit devio.

    Hæc lux serenum conferat,
    Purosque nos præstet sibi :
    Nihil loquamur subdolum,
    Volvamus obscurum nihil.

    Sic tota decurrat dies,
    Ne lingua mendax, ne manus
    Oculive peccent lubrici,
    Ne noxa corpus inquinet.

    Speculator astat desuper,
    Qui nos diebus omnibus
    Actusque nostros prospicit
    A luce prima in vesperum.

    Deo Patri sit gloria,
    Ejusque soli Filio,
    Cum Spiritu Paraclito,
    Et nunc et in perpetuum. Amen

    Les portes du jour sont ouvertes,
    Le soleil peint le ciel de rayons éclatants :
    Loin de nous cette nuit dont nos âmes couvertes
    Dans le chemin du crime ont erré si longtemps.

    Imitons la lumière pure
    De l’astre étincelant qui commence son cours,
    Ennemis du mensonge et de la fraude obscure ;
    Et que la vérité brille en tous nos discours.

    Que ce jour se passe sans crime,
    Que nos langues, nos mains, nos yeux soient innocents ;
    Que tout soit chaste en nous, et qu’un frein légitime
    Aux lois de la raison asservisse les sens.

    Du haut de sa sainte demeure
    Un Dieu toujours veillant nous regarde marcher ;
    Il nous voit, nous entend, nous observe à toute heure,
    Et la plus sombre nuit ne saurait nous cacher.

    Gloire à toi, Trinité profonde,
    Père, Fils, Esprit Saint qu’on t’adore toujours,
    Tant que l’astre des temps éclairera le monde,
    Et quand les siècles même auront fini leur cours.

    (Hymne des laudes du jeudi, de Prudence, traduction Jean Racine)

  • Nativité de la bienheureuse Vierge Marie

    Nous voici, mes très chers frères, au jour désiré, le jour de la bienheureuse et vénérable Marie, toujours vierge. Que notre terre, illustrée par la naissance d’une telle Vierge, se livre donc aux plus joyeux transports. Car elle est cette fleur des champs, d’où est sorti le précieux lis des vallées ; et c’est par son enfantement que le sort de nos premiers parents a été changé, et leur faute effacée. La sentence de malédiction prononcée contre Eve : « C’est dans la douleur que tu mettras au monde tes enfants, » Marie ne l’a point subie, puisque c’est dans la joie qu’elle a enfanté le Seigneur.

    Eve a gémi, Marie a tressailli d’allégresse ; Eve a porté dans son sein un fruit de larmes, et Marie un fruit de joie, attendu que l’une a enfanté un pécheur, et l’autre l’Innocent. La mère du genre humain a introduit le châtiment dans le monde, la Mère de notre Seigneur a apporté le salut. Eve a été la source du péché, et Marie, la source du mérite. Eve nous a été funeste, elle nous a donné la mort ; Marie nous a fait du bien, elle nous a rendu la vie. Celle-là nous a blessés, celle-ci nous a guéris. La désobéissance a été remplacée par l’obéissance, et l’incrédulité par la foi.

    Que Marie touche maintenant les instruments d’harmonie, et que les doigts agiles de la Vierge-Mère frappent les tambourins sonores. Que nos chœurs joyeux lui répondent, et que le doux concert de nos voix alterne avec ses mélodieux cantiques. Écoutez donc ce que chanta notre musicienne inspirée : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon esprit a tressailli d’allégresse en Dieu mon Sauveur ; parce qu’il a regardé l’humilité de sa servante ; et voici que toutes les générations me diront bienheureuse ; car celui qui est puissant m’a fait de grandes choses. » Ainsi donc le prodige d’un enfantement tout nouveau a remédié à une faute qui nous avait perdus, et le chant de Marie a mis fin aux lamentations d’Eve.

    (Saint Augustin, lecture des matines)

  • Non abscondas me Domine a facie tua

    R. Non abscondas me Domine a facie tua ; manum tuam longe fac a me ; et formido tua non me terreat.
    V. Corripe me Domine in misericordia, non in furore tuo, ne forte ad nihilum redigas me.
    R. Et formido tua non me terreat.
    V. Gloria Patri, et Filio, et Spiritui Sancto.
    R. Et formido tua non me terreat.

    Ne me cache pas de devant ta face ; éloigne de moi ta main, et que ton épouvante ne m'effraye pas. Châtie-moi, Seigneur, dans ta miséricorde, et non dans ta fureur, de peur que tu ne me réduises au néant.

    Répons des matines, formé de Job 13, 20-21 et Jérémie 10, 24, dans une version antérieure à la Vulgate.

  • Utinam appenderentur peccata mea

    R. Utinam appenderentur peccata mea, quibus iram merui, et calamitas quam patior, in statera.
    V. Quasi arena maris haec gravior appareret, unde et verba mea dolore sunt plena.
    R. Et calamitas quam patior, in statera.

    Plût à Dieu que les péchés par lesquels j'ai mérité la colère de Dieu, et les maux que je souffre, fussent pesés dans une balance ! Ceux-ci apparaîtraient plus lourds que le sable de la mer. C'est pourquoi mes paroles sont pleines de douleur.

    Répons des matines (Job 6, 2-3)

  • 15e dimanche après la Pentecôte

    Nocte surgentes vigilemus omnes,
    Semper in psalmis meditemur, atque
    Viribus totis Domino canamus
    Dulciter hymnos,

    Ut, pio regi pariter canentes,
    Cum suis sanctis mereamur aulam
    Ingredi cæli, simul et beatam
    Ducere vitam.

    Præstet hoc nobis Deitas beata
    Patris ac Nati, pariterque Sancti
    Spiritus, cujus reboat in omni
    Gloria mundum. Amen.

     Levons-nous dans la nuit, coupons-la par nos veilles,
    Faisons-la résonner de nos plus doux accords ;
    Et pour chanter d’un Dieu les plus hautes merveilles,
    Unissons nos efforts.

    Joignons aux voix des saints une sainte harmonie,
    Qui mérite une entrée en ces brillants palais
    Où l’on goûte avec eux le bonheur d’une vie
    Qui ne finit jamais.

    Daigne nous l’accorder la sagesse profonde
    De cette essence unique en trois divins suppôts,
    Dont la gloire remplit de l’un et l’autre monde
    Les plus vastes enclos.

     Hymne des matines du dimanche, traduction-adaptation de Pierre Corneille.