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La « forme extraordinaire » en Grande-Bretagne

Troisième volet de la très intéressante enquête de Paix liturgique sur l’application du motu proprio dans les différents pays : « La Grande-Bretagne, une application hypocrite ».

Commentaires

  • Il est symptomatique de mettre "forme extraordinaire" entre guillemet. Symptomatique d'un malaise. Car la distinction proposée par le motu proprio du 7/7/7 est artificielle. Elle ne satisfait pas l'esprit.

    Elle est instituée pour interdire un rite (celui de saint Pie V) en se donnant un titre artificiel à l'interdiction d'un rite en le baptisant d'"extraordinaire".

    Mais lisez bien ce fameux Summorum pontificum : «chaque Église particulière doit être en accord avec l’Église universelle, non seulement quant à la doctrine de la foi et aux signes sacramentels, mais aussi quant aux usages reçus universellement de la tradition apostolique ininterrompue, qui sont à observer non seulement pour éviter des erreurs, mais pour transmettre l’intégrité de la foi, parce que la lex orandi de l’Église correspond à sa lex credendi » (1). C'est extrait du motu proprio citant l'introduction au missel de 2002.

    Il ne peut y avoir de distinction fondée sur la foi, ni sur le respect des usages. Car ces usages ont été institués ces usages pour la transmission de la foi.

    C'est pourquoi les papes depuis Paul VI (notamment, mais en réalité le mouvement commence avec saint Pie X) violent la liberté religieuse des catholiques en interdisant ARBITRAIREMENT un rite ou des prières.

    Et ce fameux motu proprio du 7/7/7 que les naïfs ou les gens pressés disent avoir autorisé le rite de saint Pie V, l'a en fait interdit. Ou plus exactement a tenté de l'interdire en se trouvant un titre dans la distinction des deux formes d'un même rite (???) et en n'autorisant le missel de saint Pie V que sous certaines conditions et l'autre sans condition. Ce qui est une violation manifeste de l'égalité de croyants.

    Ce titre est inexistant en vertu du droit naturel. Partant l'interdiction est invalide, car l'autorisation n'est pas donnée par le pape, mais par Dieu lui-même en vertu du premier commandement et de la liberté religieuse.

    Il est fascinant de constater que le Saint Siège et la quasi-unanimité du clergé puisse violer la liberté religieuse des catholiques, avec acharnement et arbitraire, avec un fanatisme flamboyant ou sournois, mais un fanatisme scandaleux. Le Saint Siège par son motu proprio du 7/7/7 a montré qu'il était capable d'astuces pour soumettre arbitrairement les croyants. (1)

    C'est ce qui constitue une excuse pour les tenants de la FSSPX. Cela constitue sans doute aussi une excuse pour les laïcistes et les protestants (2) qui ont vu à un moment qu'il existait un illégitime cléricalisme violant les droits des fidèles et les droits de l'homme (en particulier à la liberté religieuse) (3).

    Cette excuse, certes, atténue la faute, sans la supprimer toutefois.

    Il est nécessaire que le scandale arrive, mais malheur à celui par qui le scandale arrive. Si j'étais évêque ou pape, je tremblerait. Heureusement je ne suis qu'un fidèle sans influence.


    (1) Mais il montre aussi que la nouvelle messe est un crime contre la culture des peuples (Hé oui !), il est instructif ce document par ailleurs injuste. Gardons-nous du simplisme.

    J'ai les larmes aux yeux et un grand coup au plexus en lisant :

    "Parmi les Pontifes qui ont eu ce soin se distingue le nom de saint Grégoire le Grand qui fut attentif à transmettre aux nouveaux peuples de l’Europe tant la foi catholique que les trésors du culte et de la culture accumulés par les Romains au cours des siècles précédents. Il ordonna de déterminer et de conserver la forme de la liturgie sacrée, aussi bien du Sacrifice de la Messe que de l’Office divin, telle qu’elle était célébrée à Rome. Il encouragea vivement les moines et les moniales qui, vivant sous la Règle de saint Benoît, firent partout resplendir par leur vie, en même temps que l’annonce de l’Évangile, cette très salutaire manière de vivre de la Règle, « à ne rien mettre au-dessus de l’œuvre de Dieu» (chap. 43). Ainsi, la liturgie selon les coutumes de Rome féconda non seulement la foi et la piété mais aussi la culture de nombreux peuples. C’est un fait en tout cas que la liturgie latine de l’Église sous ses diverses formes, au cours des siècles de l’ère chrétienne, a été un stimulant pour la vie spirituelle d’innombrables saints et qu’elle a affermi beaucoup de peuples par la religion et fécondé leur piété."

    Comme c'est vrai ! Comme c'est beau ! Comme c'est juste !

    http://www.motuproprio.fr/viewtopic.php?t=15

    (2) Je pense aussi aux orthodoxes, aux Japonnais et aux Juifs.

    (3) La pédophilie dans l'Eglise pourrait bien avoir, selon moi, quelques liens avec cette violation moins palpable, moins visible mais finalement infiniment plus grave des droits de l'homme dans l'Eglise.

  • J'ajoute que le titre semble fondé sur un élément de fait qui est en réalité une contrevérité historique, d'ailleurs contredite par le Motu proprio lui-même :

    "Poussé par ce désir, mon prédécesseur le Souverain Pontife Paul VI approuva en 1970 des livres liturgiques restaurés et partiellement rénovés de l’Église latine ; ceux-ci, traduits partout dans le monde en de nombreuses langues modernes, ont été accueillis avec plaisir par les Évêques comme par les prêtres et les fidèles."

    "Rénové", ce sont les nouveauté incongrues et inconvenantes introduites par Paul VI. "Restaurés", c'est la réintroduction dans la liturgie d'usages justement abandonnés (un peu comme Mahomet a voulu réintroduire la polygamie, usage obsolète depuis longtemps).

    Mais surtout "accueillis avec plaisir", c'est une contrevérité. De nombreux croyants n'ont accepté ce nouveau rite qu'à contre coeur, certains l'ont refusé et ont été provoqué au schisme. Il est historiquement faux de dire "avec plaisir". C'est à coups de poings et à coups de pieds, pas toujours seulement moraux, que le nouveau rite à été imposé à beaucoup.

    C'est le fanatisme prosélyte du haut clergé et pas le plaisir qui a fait accepter presque unanimement ce nouveau rite.

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