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L'Exaltation de la Sainte Croix

La célébration de l’« Exaltation universelle de la vénérable et vivifiante Croix » est particulièrement solennelle chez les byzantins. C’est la première grande fête de leur calendrier (qui commence le 1er septembre), et elle se trouve imbriquée dans la célébration de la Nativité de la Mère de Dieu. L’« octave » de la Nativité est raccourcie, pour se terminer le 12 septembre. Car le 13 c’est la Vigile de l’Exaltation de la Croix et la fête de la dédicace de la basilique de la Résurrection. En outre, le samedi et le dimanche qui précèdent le 14 septembre sont le samedi et le dimanche « avant la Croix », qui peuvent donc se télescoper avec la Nativité de Marie, ou la suivre immédiatement. On a ainsi d’un seul coup, au début de l’année liturgique, un résumé de toute l’histoire du salut. Comme le chante l’hymne à la Vierge de la divine liturgie du 14 septembre : « Tu es, ô Mère de Dieu, le Jardin mystique qui, sans être cultivé, a fait germer le Christ. C’est par lui que l’arbre vivifiant de la Croix a été planté sur terre. Par cette Croix, maintenant exaltée, nous vénérons le Christ et nous te glorifions. »

On sait que la liturgie byzantine est plus portée sur la contemplation de la gloire céleste que sur les souffrances du Christ. Et la fête de l’exaltation de la Croix est le pendant glorieux du Vendredi Saint. Or, de façon paradoxale, la divine liturgie de ce jour est centrée sur la Passion. Alors que la messe latine commence par la phrase de saint Paul « Il faut nous glorifier dans la Croix de Notre Seigneur », et que l’évangile est celui où Jésus dit que le prince de ce monde va être jeté dehors quand il sera élevé de terre (« exaltatum a terra »), la divine liturgie commence par « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné », et l’évangile est la Passion selon saint Jean…

Le point commun est dans l’insistance sur la Croix comme instrument de la victoire sur l’ennemi. Le kondakion byzantin demande à Dieu de nous accorder la victoire contre les ennemis, grâce à l’alliance avec Dieu, dans la Croix, qui est « une arme de paix, un trophée invaincu ». « Par le signe de la Croix, libère-nous de nos ennemis, ô notre Dieu », chante l’antienne de communion de la messe latine, tandis que la secrète évoque « l’étendard de la Croix ». L’ennemi étant évidemment le démon (même si la liturgie byzantine garde aussi en mémoire les ennemis de l’empire), et la Préface rend grâces au Père qui a « placé le salut du genre humain dans le bois de la Croix pour, là-même où la mort était née, y faire surgir la vie : et pour que celui qui vainquit par le bois fût aussi vaincu par le bois ».

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