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Liturgie - Page 477

  • Saint Basile

    Qu’un esprit réussisse à être pur de tout attachement terrestre, à quitter toute la création intelligible, et tel un poisson à remonter de l’abîme pour apparaître à la surface, ayant recouvré la pureté de la création, il verra l’Esprit Saint là où est le Fils et où est le Père, ayant tout, lui aussi, de manière coessentielle selon la nature, la bonté, la droiture, la sainteté, la vie. Le Psalmiste dit en effet : « ton bon esprit » ; et encore : « Esprit droit » ; et encore : « l’Esprit saint ». Et l’Apôtre : « La loi de l’Esprit de vie ». Aucune de ces qualités ne lui a été ajoutée, ni ne lui est attachée parce qu’advenue par la suite, mais comme la chaleur est inséparable du feu, et l’éclat de la lumière de ce qui éclaire, ainsi ne peut-on séparer de l’Esprit le fait de sanctifier, de vivifier, la bonté, la droiture. Là donc est l’Esprit, là, dans la bienheureuse nature, n’étant pas compté avec plusieurs, mais étant contemplé dans la Trinité ; étant annoncé individuellement, n’étant pas inclus dans une composition. Car comme le Père est un et un le Fils, le Saint Esprit aussi est un, tandis que les esprits liturgiques, selon chaque ordre, nous apparaissent une multitude innombrable. Il ne faut donc pas chercher dans la création ce qui dépasse la création ni assimiler celui qui sanctifie à ceux qui sont sanctifiés.

    L’Esprit Saint emplit les anges, il emplit les archanges, il sanctifie les puissances, il vivifie tout. Tout en partageant avec toute créature, et en étant participé diversement par des personnes diverses, il n’est diminué en rien par ceux qui participent. Il dispense à tous sa grâce et il ne s’épuise pas dans les participants, mais ceux qui reçoivent sont emplis et lui n’est pas déficient. Et comme le soleil éclairant les corps et se partage sur eux de manière variable n’est pas diminué du fait de ce partage, ainsi aussi l’Esprit lorsqu’il offre à tous sa grâce, demeure sans amoindrissement ni division.
    Il illumine tous les hommes pour les amener à la connaissance de Dieu, il inspire les prophètes, rend sages les législateurs, consacre les prêtres, fortifie les rois, confirme les justes, honore les sages, active les charismes de guérison, vivifie les morts, délie les enchaînés, adopte ceux qui étaient étrangers. Il opère cela par la naissance d’en-haut. Saisit-il un publicain croyant, il le fait évangéliste ; rencontre-t-il un pêcheur, il en fait un théologien. Trouve-t-il un persécuteur repentant, il le transforme en apôtre des Nations, en héraut de la foi, en vase d’élection. Par lui les faibles sont fortifiés, les pauvres enrichis, les simples d’esprit plus sages que les sages.

    Paul était faible, mais par la présence de l’Esprit les linges qui couvraient son corps rendaient la santé à ceux qui le recevaient. Pierre aussi avait son corps affaibli par la maladie, mais à cause de l’inhabitation de la grâce de l’Esprit, la survenue de l’ombre de son corps chassait les maladies des souffrants. Pauvres, Pierre et Jean l’étaient ; de fait ils n’avaient ni argent ni or. Ils offraient cependant la santé qui est plus précieuse que tout l’or du monde. De fait, quoique le paralytique ait reçu de l’argent de nombreuses personnes, il était encore mendiant ; mais quand il eut reçu la grâce de Pierre, il cessa de mendier, sautant comme une biche et louant Dieu. Jean ne connaissait pas la sagesse du monde, mais, par la puissance de l’Esprit, il a dit des paroles qu’aucune sagesse ne peut atteindre.

    Cet Esprit est à la fois au ciel, et remplit la terre. Il est partout présent, et n’est limité par rien. Il habite tout entier en chacun, il est aussi tout entier avec Dieu. Il ne dispense pas ses dons à la manière d’un [esprit] serviteur, mais il distribue ses charismes avec autorité. Il est dit en effet : « il distribue à chacun en particulier comme il le juge bon ». Il est envoyé comme un intendant, mais il agit de sa propre autorité. Prions pour qu’il reste présent en nos âmes et qu’il ne nous abandonne jamais, dans la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ à qui sont la gloire et le pouvoir pour les siècles des siècles. Amen.

    Homélie 15

     

  • Saint Antoine de Padoue

    Il naquit à Lisbonne dans une famille noble, aux alentours de 1195, et fut baptisé sous le nom de Fernando. Il entra chez les chanoines qui suivaient la Règle monastique de saint Augustin, d’abord dans le monastère Saint-Vincent à Lisbonne, et successivement dans celui de la Sainte-Croix à Coïmbra, centre culturel de grande renommée au Portugal. Il se consacra avec intérêt et sollicitude à l’étude de la Bible et des Pères de l’Église, acquérant une science théologique qu’il mit à profit dans son activité d’enseignement et de prédication. A Coïmbra eut lieu l’épisode qui marqua un tournant décisif dans sa vie : c’est là qu’en 1220, furent exposées les reliques des cinq premiers missionnaires franciscains, qui s’étaient rendus au Maroc, où ils avaient subi le martyre. Leur vie suscita chez le jeune Fernando le désir de les imiter et d’avancer sur le chemin de la perfection chrétienne : il demanda alors de quitter les chanoines augustins et de devenir Frère mineur. Sa requête fut acceptée et, ayant pris le nom d’Antoine, il partit lui aussi pour le Maroc, mais la Providence divine en décida autrement. A la suite d’une maladie, il fut contraint de rentrer en Italie et, en 1221, participa au célèbre « Chapitre des nattes » à Assise, où il rencontra également saint François. Par la suite, il vécut pendant quelques temps caché de la manière la plus totale dans un couvent près de Forlì, au nord de l’Italie, où le Seigneur l’appela à une autre mission. Invité, dans des conditions fortuites, à prêcher à l’occasion d’une ordination sacerdotale, il se révéla être doté d’une telle science et éloquence que ses supérieurs le destinèrent à la prédication. C’est ainsi que commença en Italie et en France une activité apostolique si intense et efficace qu’elle conduisit de nombreuses personnes qui s’étaient détachées de l’Église à revenir sur leurs pas. Antoine fut également parmi les premiers maîtres de théologie des Frères mineurs, sinon le premier. Il commença son enseignement à Bologne, avec la bénédiction de saint François, qui, reconnaissant les vertus d’Antoine, lui envoya une brève lettre qui commençait par ces paroles : « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux frères ». Antoine posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par d’autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec saint Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot.

    Devenu supérieur provincial des Frères mineurs du nord de l’Italie, il poursuivit son ministère de la prédication, l’alternant avec des charges de gouvernement. Ayant conclu la charge de provincial, il se retira près de Padoue, où il s’était déjà rendu trois fois. A peine un an après, il mourut aux portes de la Ville, le 13 juin 1231. Padoue, qui l’avait accueilli avec affection et vénération pendant sa vie, lui rendit pour toujours honneur et dévotion. Le Pape Grégoire IX lui-même, qui, après l’avoir écouté prêcher, l’avait défini « Arche du Testament », le canonisa un an seulement après sa mort, en 1232, notamment à la suite de miracles survenus par son intercession.

    Benoît XVI

  • Saint Jean de Saint-Facond

    Il recevait aussi de Jésus-Christ des faveurs indicibles, et tous ceux qui ont écrit sa vie tant espagnols qu’italiens et français conviennent qu’il a eu l’honneur de voir Jésus-Christ en chair lorsqu’il disait la messe. (…) Ils écrivent tous qu’il fut un certain temps que le Père Jean de Saint-Facond n’était pas moins de deux heures à dire la messe, ce qui ne manqua pas d’être trouvé singulier. Le Père Martin de Spinoza, qui était devenu de son novice son supérieur, lui commanda d’être plus court, le Saint en peine savoir quel parti il devait prendre alla trouver le supérieur en son particulier, se prosterna à ses pieds et le supplia de le laisser sur cela en liberté, le supérieur n’ayant pas voulu se rendre à sa prière, le Père de Saint-Facond alla dire la messe, à dessein d’être plus court, et il se trouva néanmoins aussi long qu’auparavant, de quoi le supérieur lui fit une correction très sévère, lui remontrant qu’obéissance vaut mieux que sacrifice : le Saint se trouvant pressé, représenta au supérieur qu’il avait de très fortes raisons pour lui demander la grâce de le dispenser de la rigueur de son commandement, le supérieur voulut à la fin savoir ses raisons si pressantes, le Père Jean de Saint-Facond, qui avait obéi l’espace de quelques jours qu’il fut privé de voir Jésus-Christ, se soumit encore à dire ses raisons ; mais pour obliger le supérieur à un secret plus inviolable, il lui demanda que la révélation s’en fît au tribunal de la confession, le supérieur le lui accorda : il lui déclara donc qu’il voyait pendant la messe Jésus-Christ en chair humaine, sa tête, ses bras, ses plaies, et tout son corps éclatant de gloire, il ajouta que Jésus-Christ lui donnait de grands éclaircissements sur le mystère de la Très Sainte Trinité, et plusieurs autres choses, dont le Père Martin de Spinoza son supérieur et confesseur fut tellement surpris qu’il lui déclara publiquement qu’il levait la défense qu’il lui avait faite d’être si long à la messe, qu’il pouvait à l’avenir suivre sa dévotion, et la célébrer comme Dieu lui inspirait. Après la mort du Saint, le Père de Spinoza découvrit le secret au Père Jean de Séville, qui l’a laissé par écrit. Le R.P. Paul Luchin, général de l’ordre, a vu l’original de cet écrit, faisant ses visites en Espagne en 1661. Et il est produit dans les actes de la canonisation. On garde dans les Archives du couvent de Salamanque cet original écrit de la main de ce saint religieux, qui a refusé par humilité trois évêchés.

    (Abrégé de la vie et des miracles de saint Jean de St Facond, religieux de l’ordre des Frères ermites de saint Augustin, canonisé par notre Saint-P. le Pape Alexandre VIII le 16 octobre 1690. A Tours, chez Ph. Masson, imprimeur ordinaire du corps de ville et du collège, 1696.)

     

  • Saint Barnabé

    Le saint appartient au cercle des Apôtres de second rang. Mais, dès l’antiquité chrétienne, on lui donnait le titre honorifique d’Apôtre*. Il s’appelait Joseph et était surnommé Barnabé, c’est-à-dire le fils de la consolation. Il était issu de la tribu de Lévi. C’était un Helléniste, c’est-à-dire un Juif parlant grec et demeurant en dehors de la Palestine ; il était originaire de Chypre. Il se convertit peu de temps après la mort du Christ et fut membre de la communauté primitive de Jérusalem. Un de ses principaux mérites fut de prendre la défense de Paul converti, alors que les disciples n’avaient pas abandonné toute défiance contre l’ancien persécuteur des chrétiens. Il le conduisit aux Apôtres. Il rendit un plus grand service encore à l’Église universelle en reconnaissant, le premier, l’importance de Paul pour la cause de l’Évangile, et en allant le chercher à Tarse pour l’amener à Antioche. Ils firent ensemble le premier voyage de mission (vers 45-48 après J.-C.). Il semble bien que, tout au moins dans la première partie du voyage, Barnabé fut le chef (Act. , chap. 13-14). Barnabé était d’une stature imposante ; c’est pourquoi les habitants de Lystres voulurent voir en lui Jupiter. A l’assemblée dite concile de Jérusalem, Barnabé était présent avec Paul, (vers 50). Avant le second voyage de mission ; les deux Apôtres se séparèrent par suite de différence d’avis (au sujet de Marc) et s’en allèrent prêcher l’Évangile chacun de son côté. Barnabé s’en alla avec l’évangéliste Marc vers Chypre. Avec ce voyage, Barnabé disparaît de l’histoire apostolique et même de l’histoire en général. Tout ce que nous dit encore la Sainte Écriture, c’est que, comme Paul, il vivait du travail de ses mains (1 Cor., IX, 5-6). On ne sait rien de certain sur le lieu et la date de sa mort**. Le corps du saint aurait été découvert à Salamine, vers 488. Au Canon, son nom est cité depuis l’antiquité.

    Dom Pius Parsch

    * Le titre d'apôtre lui est donné dans les Actes des apôtres, au même rang que saint Paul, et c'est pourquoi la liturgie l'honore également de ce titre. Au point que l'on célèbre l'office des apôtres, et une messe des apôtres (note YD).

    ** Néanmoins la tradition, reconnue par l'Eglise et donnée dans la leçon des matines, dit que Barnabé subit le martyre le troisième jour avant les ides de juin (le 11 juin), vers la septième année du règne de Néron. Et aussi que lorsqu'on retrouva son corps, il y avait sur sa poitrine l'Evangile de saint Matthieu, recopié de sa main (note YD).

  • 2e dimanche après la Pentecôte

    Voici, très chers frères, en quoi les jouissances du corps et celles de l’âme diffèrent ordinairement : les jouissances corporelles, avant leur possession, allument en nous un ardent désir ; mais pendant qu’on s’en repaît avidement, elles amènent bientôt au dégoût, par la satiété même, celui qui les savoure. Les jouissances spirituelles, au contraire, provoquent le mépris avant leur possession, mais excitent le désir quand on les possède ; et celui qui les goûte en est d’autant plus affamé qu’il s’en nourrit davantage. Dans celles-là, le désir plaît, mais l’expérience est déplaisir ; celles-ci semblent au contraire de peu de valeur lorsqu’on ne fait encore que les désirer, mais leur usage est ce qui plaît le plus. Dans les premières, l’appétit engendre le rassasiement, et le rassasiement, le dégoût ; dans les secondes, l’appétit fait naître la jouissance, et le rassasiement, l’appétit. Les délices spirituelles augmentent en effet le désir dans l’âme, à mesure qu’elle s’en rassasie ; plus on goûte leur saveur, mieux on connaît qu’on doit les désirer avec avidité ; c’est ce qui explique pourquoi on ne peut les aimer sans les avoir éprouvées, puisqu’on n’en connaît pas la saveur. Qui peut, en effet, aimer ce qu’il ne connaît pas ? Aussi le Psalmiste nous en avertit en disant : « Goûtez et voyez combien le Seigneur est doux ». Comme s’il disait formellement : Vous ne connaissez pas sa douceur si vous ne le goûtez point, mais touchez avec le palais de votre cœur l’aliment de vie, afin que, faisant l’expérience de sa douceur, vous deveniez capables de l’aimer.

    Saint Grégoire le Grand

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Concéde nos fámulos tuos, quǽsumus, Dómine Deus, perpétua mentis et córporis sanitáte gaudére : et, gloriósa beátæ Maríæ semper Vírginis intercessióne, a præsénti liberári tristítia et ætérna pérfrui lætítia. Per Dóminum…

    Seigneur, notre Dieu, accordez, s’il vous plaît, à nous vos serviteurs, de jouir d’une perpétuelle santé de l’âme et du corps ; et grâce à la glorieuse intercession de la bienheureuse Marie toujours Vierge, d’être délivrés des tristesses du temps présent, puis de goûter les joies éternelles.

  • Deus, in te sperantium fortitudo

    C’est le seul jour où l’on peut célébrer la messe du premier dimanche après la Pentecôte, avec sa belle collecte, au rythme parfait des grandes collectes anciennes :

    Deus, in te sperántium fortitúdo, adésto propítius invocatiónibus nostris : et, quia sine te nihil potest mortális infírmitas, præsta auxílium grátiæ tuæ ; ut, in exsequéndis mandátis tuis, et voluntáte tibi et actióne placeámus. Per Dóminum…

    O Dieu, vous êtes la force de ceux qui espèrent en vous, soyez propice à nos demandes : et puisque la faiblesse de l’homme ne peut rien sans vous, donnez-nous le secours de votre grâce ; afin que fidèles à observer vos commandements, nous puissions vous plaire de volonté et d’action.

  • Fête Dieu

    Les antiennes des laudes :

    Sapiéntia ædificávit sibi domum, míscuit vinum et pósuit mensam, allelúia.

    La sagesse s’est bâti une maison, elle a mêlé le vin et dressé la table, alléluia.

    Angelórum esca nutrivísti pópulum tuum, et panem de cælo præstitísti eis, allelúia.

    De l’aliment des Anges vous avez nourri votre peuple, et vous leur avez donné le pain du ciel, alléluia.

    Pinguis est panis Christi, et præbébit delícias régibus, allelúia.

    Il est nourrissant le pain du Christ, et il fournira des délices aux rois, alléluia.

    Sacerdótes sancti incénsum et panes ófferunt Deo, allelúia.

    Des prêtres saints offriront à Dieu l’encens et le pain du sacrifice, alléluia.

    Vincénti dabo manna abscónditum, et nomen novum, allelúia.

    Au vainqueur je donnerai la manne cachée et un nom nouveau, alléluia.

  • Saint Norbert

    La fête de ce saint évêque de Magdebourg, fondateur des chanoines Prémontrés, entra d’abord dans le calendrier avec le rite semi-double, puis, sous Clément X, reçut le rite double. Le Siège apostolique doit à saint Norbert une gratitude particulière, parce que, durant le schisme de l’antipape Anaclet II il travailla activement, avec saint Bernard et le pieux abbé de Farfa, Adinolf, à ramener les peuples à l’obéissance envers Innocent II. Quand en effet, dans les premiers jours de mai 1133, les armées du roi Lothaire ramenèrent à Rome le Pontife exilé, nous trouvons avec lui, comme l’âme même de cette expédition, les abbés de Cîteaux et de Farfa et le saint archevêque de Magdebourg qui, à cette époque, remplissait aussi les fonctions de chancelier royal. Ce fut le dernier labeur du Saint, puisque, consumé par ses dures pénitences et par ses travaux, il mourut le 6 juin 1134.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Saint Boniface

    En même temps que le caractère épiscopal, Grégoire II lui avait donné la charge de légat du Siège apostolique chez les Germains, et, dans toute l’activité variée qu’il exerça par la suite chez les Francs et les Allemands, ce fut toujours au nom du Pontife romain que Boniface intervint et agit. On peut dire que personne ne comprit mieux que lui à cette époque la romanité de sa mission ; personne ne l’exerça avec une pareille foi et un tel zèle. Il se considéra comme le héraut de Pierre et du Pontife romain, et ce fut en cette qualité que, sur ses épaules de géant, il soutint durant de longues années, tel un nouveau saint Paul, la sollicitude de toutes les Églises de Germanie. Une gloire lui manquait : l’auréole du martyre, et il l’ambitionna elle aussi. Déjà courbé sous le poids des ans, il s’embarqua pour la Frise, qui, dans sa jeunesse, avait été le champ de ses premières armes, au temps de saint Willibrord. Cette fois cependant l’apôtre, comme prévoyant sa mort, emporta avec lui le drap funèbre dans lequel il devait être enveloppé, et ordonna que son cadavre fût enseveli dans son cher monastère de Fulda. — Ici l’on reconnaît le moine, qui est, par son corps, hors du cloître, mais qui a attaché son cœur à la solitude. — Le 5 juin 755, une horde de païens assaillirent Boniface et ses compagnons, parmi lesquels se trouvaient quelques évêques et un grand nombre de moines, et, en haine de la foi, ils les massacrèrent

    Bienheureux cardinal Schuster