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Liturgie - Page 480

  • L’Ascension

    « Et, alors qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut emporté au ciel. Et eux, se prosternant, revinrent à Jérusalem dans une grande joie ; et ils étaient toujours dans le Temple, louant et bénissant Dieu. Amen. »

    Ainsi se termine l’évangile de saint Luc. Ce qui étonne, en dehors du fait de l’Ascension, c’est la « grande joie » des apôtres. Car voici que Jésus les quitte. Ils ne le verront plus sur cette terre. Ils devraient être tristes, et même très tristes (d’autant que la Pentecôte n’a pas encore eu lieu). Or ils sont dans une grande joie.

    On peut remarquer que cette expression par laquelle saint Luc conclut son évangile est aussi celle par laquelle il l’a commencé : « Je vous annonce une grande joie. » La grande joie, c’est la bonne nouvelle du salut. Et la cause de cette joie, lors de l’Ascension, c’est, nous dit saint Léon le Grand, le fait que la nature humaine, la nature du genre humain (humani generis natura), monte au-dessus de toutes les créatures célestes, s’élève au-dessus des anges et des archanges, « et ne trouve pas la mesure de son exaltation, tant qu’elle n’est pas admise à s’asseoir avec le Père éternel, à s’associer à sa gloire sur son trône, à lui dont la nature lui avait été unie dans le Fils ». La nature divine avait été unie à la nature humaine dans le Fils, et en revenant au Père, le Fils associe la nature humaine à la gloire de la nature divine. Saint Léon poursuit : « Car l’ascension du Christ est notre élévation, et là où a précédé la gloire de la tête, là est appelée l’espérance du corps : laissons donc éclater notre joie, bien aimés, et réjouissons-nous dans une pieuse action de grâce. »

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  • Vigile de l’Ascension

    Pater, venit hora, clarífica Fílium tuum claritáte quam hábui, priúsquam mundus esset, apud te, allelúia.

    Mon Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils de la gloire que j’ai eue en toi avant que le monde fût, alléluia.

    (antienne du Benedictus, tirée de l’évangile)

  • Mardi des Rogations

    Les Supplications de l’Église continuent aujourd’hui encore, et l’armée du Seigneur parcourt pour la seconde fois les rues des cités et les chemins ombragés des campagnes. Joignons-nous-y, et faisons entendre ce cri qui pénètre le ciel, Kyrie eleison ! Seigneur, ayez pitié ! Songeons au nombre immense de péchés que chaque jour et chaque nuit voient se commettre, et implorons miséricorde. Aux jours du déluge, « toute chair avait corrompu sa voie » ; mais les hommes ne songeaient pas à demander grâce au ciel. « Le déluge vint et les perdit tous », dit le Seigneur. S’ils eussent prié, s’ils eussent fait amende honorable à la divine justice, la main de Dieu se fût arrêtée ; elle n’eût pas déchaîné sur la terre les cataractes du grand abîme. Un jour doit venir aussi, où non plus les eaux, mais un feu allumé à la colère céleste s’élancera tout à coup, et il embrasera cette terre que nous foulons. Il brûlera jusqu’aux racines des montagnes, et dévorera les pécheurs qui seront surpris dans leur fausse sécurité, comme il arriva aux jours de Noé.

    Mais auparavant la sainte Église, opprimée par ses ennemis, décimée par le martyre de ses enfants, réduite aux abois par les défections, dépourvue vue de tout appui terrestre, sentira que le jour est proche ; car la prière sera devenue rare comme la foi. Veillons donc et prions, afin que ces jours de la consommation soient retardés, afin que la vie chrétienne si épuisée reprenne un peu de vigueur, et que ce monde vieilli ne s’affaisse pas en nos temps. Nous sommes encore partout, mais notre nombre a diminué visiblement. L’hérésie occupe de vastes régions où la catholicité fleurissait autrefois ; dans les pays épargnés par l’hérésie, l’incrédulité et l’indifférence ont amené la plupart des hommes à n’être plus chrétiens que de nom, et à enfreindre sans remords les devoirs religieux les plus essentiels ; chez un grand nombre de ceux qui remplissent encore leurs obligations de catholiques, les vérités sont diminuées, l’énergie de la foi a fait place à la mollesse dans les convictions, des conciliations impossibles sont tentées et suivies, les sentiments et les actions des saints qu’animait l’Esprit de Dieu, les actes et les enseignements de l’Église sont taxés d’exagération et d’incompatibilité avec un soi-disant progrès ; la recherche des aises est devenue une étude sérieuse, la poursuite des biens terrestres une noble passion, l’indépendance une idole à laquelle on sacrifie tout, la soumission une honte qu’il faut fuir ou dissimuler ; enfin le sensualisme, comme une impure atmosphère, imprègne de toutes parts une société que l’on dirait avoir résolu d’abolir jusqu’au souvenir de la Croix.

    De là tant de périls pour cette société qui rêve d’autres conditions que celles que Dieu lui a voulu imposer. Si l’Évangile est divin, comment les hommes en pourraient-ils prendre le contre-pied, sans provoquer le ciel à lancer sur eux ces fléaux qui écrasent quand ils ne sauvent pas ? Soyons justes, et sachons convenir de nos misères devant la souveraine sainteté : les péchés de la terre se multiplient en nombre et en intensité d’une manière effrayante ; et pourtant, dans le tableau que nous venons de tracer, nous n’avons parlé ni de l’impiété forcenée, ni des enseignements pervers dont le poison circule partout, ni des pactes avec Satan qui menacent notre siècle de descendre au niveau des siècles païens, ni de la conspiration ténébreuse organisée contre tout ordre, toute justice, toute vérité. Encore une fois, unissons-nous à la sainte Église, et crions avec elle en ces jours : « De votre colère, délivrez-nous, Seigneur ! »

    Dom Guéranger

     

  • Lundi des Rogations

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  • 5e dimanche après Pâques

    « Si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom… » Demander au Père au nom de Jésus-Christ, c’est-à-dire par Jésus-Christ qui seul nous donne accès au Père et nous garantit que notre prière sera exaucée parce qu’elle devient sa prière propre, c’est le schéma de la plupart des oraisons liturgiques.

    Nous avons donc dans cet évangile (le dernier évangile dominical et pascal avant l’Ascension) une directive liturgique, qui sera mise en œuvre par l’Eglise.

    Jésus dit aussi : « Je suis sorti du Père, et je suis venu dans le monde ; je quitte de nouveau le monde, et je vais auprès du Père. » Et cette parole a également été chantée dans le deuxième alléluia. Il s’agit certes, ici, d’une annonce de l’Ascension, mais l’ensemble du propos indique les deux principaux mouvements de l’année liturgique : le cycle de Noël, et le cycle de Pâques.

    Dom Pius Parsch, dont je m’inspire ici directement, ajoute que l’épître donne un troisième enseignement liturgique : « Ne vous contentez pas d’écouter la parole, mettez-la aussi en pratique ; autrement, vous vous trompez vous-mêmes. » Autrement dit, nous devons faire passer la liturgie dans nos vies.

    Le texte de saint Jacques est très fort : nous devons être des « poiètai », des « factores », du Verbe : nous devons mettre en actes la Parole, de même que la Parole, le Verbe incarné, prêchait souvent par des actes. La liturgie n’est pas un ornement, elle doit être au cœur de la vie.

  • Saint Pancrace

    En ce jour il y a deux fêtes de martyrs en une seule: d’une part saints Nérée et Achillée et leur patronne sainte Domitille (baptisés par saint Pierre), d’autre part saint Pancrace.

    Près du sépulcre de saint Pancrace, saint Grégoire le Grand érigea un monastère qui reçut le nom du martyr milanais Victor, pour éviter la confusion avec un autre monastère du Latran, dédié déjà à saint Pancrace.

    Il est intéressant de constater que les moines bénédictins envoyés par saint Grégoire le Grand pour convertir l’Angleterre y dédièrent immédiatement une église à saint Pancrace, parmi les premières qu’ils y élevèrent, en souvenir de leur cher monastère du Latran.

    Pancrace subit le martyre à l’âge de quatorze ans, sans doute sous Dioclétien, et il fut enseveli par la matrone Octaville dans sa propriété de la voie Aurélienne, où s’élève maintenant la basilique qui porte son nom. On y célèbre la station pour l’Octave de Pâques, jour où les néophytes, nés à une nouvelle enfance spirituelle, déposaient leurs blanches tuniques baptismales. Au moyen âge, c’était l’usage que les serments les plus solennels fussent prononcés sur le tombeau du martyr Pancrace, comme si la candeur ingénue d’une enfance consacrée par le sang du martyre en garantissait mieux la vérité.

    Le culte de saint Pancrace fut très répandu à Rome, comme le démontrent entre autres les deux monastères élevés en son honneur. Celui du Latran est parmi les plus anciens, et date probablement des dernières années du patriarche saint Benoît.

    Bienheureux cardinal Schuster

     

  • Saint Philippe et saint Jacques

    Jacques a été appelé le Frère du Seigneur, parce qu’un lien étroit de parenté unissait sa mère à celle de Jésus ; mais dans ces jours de la Pâque il se recommande d’une manière spéciale à notre admiration. Nous savons, par l’Apôtre saint Paul, que le Sauveur ressuscité daigna favoriser saint Jacques d’une apparition particulière. Une telle distinction répondait, sans aucun doute, à un dévouement particulier de ce disciple envers son Maître. Nous apprenons de saint Jérôme et de saint Épiphane que le Sauveur, en montant aux cieux, recommanda à Jacques l’Église de Jérusalem, et que ce fut pour répondre à la pensée du Maître que cet Apôtre fut établi premier Évêque de cette ville. Au IVe siècle, les chrétiens de Jérusalem conservaient encore avec respect la chaire sur laquelle Jacques siégeait, quand il présidait l’assemblée des fidèles. Nous savons également par saint Épiphane qu’il portait au front une lame d’or, symbole de sa dignité ; son vêtement était une tunique de lin.

    Dom Guéranger

    (A propos de la date, voir "les apôtres SDF")

  • Saint Antonin

    Archevêque de Florence de par la seule volonté du pape (qui dut y mettre toute son autorité), saint Antonin, prieur de divers couvents dominicains, auteur notamment d’une Somme importante sur le plan moral et économique, conserva son mode de vie très austère, alors même que la ville était, sous Côme de Médicis, à l’apogée de son opulence. Or ce fut aussi le temps où Fra Angelico peignit les fresques dépouillées du couvent Saint Marc… sous la direction d’Antonin. Saint Antonin fut enterré à la basilique Saint Marc. Quand on ouvrit son cercueil 130 ans après sa mort, on découvrit son corps intact. Il est aujourd'hui desséché.

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  • Saint Grégoire de Nazianze

    Saint Grégoire de Nazianze et saint Basile, deux des « trois hiérarques » (le troisième étant saint Jean Chrysostome), ou des « trois lumières de la Cappadoce », étaient des amis très proches depuis leurs études à Athènes. Ils figurent parmi les plus grands théologiens et les plus grands mystiques de l’Orient.  Ce qui ne les empêche pas d’avoir le sens de l’humour. Voici une lettre où Grégoire répond à Basile qui vantait Césarée et critiquait la région de Nazianze :

    Je ne puis souffrir que tu critiques la Tibérine, sa boue et ses hivers, ô toi que la boue ne salit jamais, toi qui marches sur la pointe des pieds et qui te promènes sur des planchers, homme ailé, aérien, emporté par la flèche d’Abaris, — puisque tu veux fuir la Cappadoce, tout Cappadocien que tu es.

    Vous faisons-nous quelque tort parce que vous êtes pâles, parce que vous respirez à peine et que le soleil vous est mesuré, tandis que nous sommes gras, rassasiés et au large ?

    Mais (dites-vous), vous jouissez aussi de ces avantages, et, en plus, vous avez des plaisirs, vous êtes riches, vous flânez sur les places publiques. — C’est ce dont je ne vous félicite pas. Cesse donc de critiquer notre boue, car ce n’est pas toi qui as créé ta ville, pas plus que nous l’hiver ; sinon, nous te reprocherons, non pas la boue, mais les bouges et tout ce que les villes offrent de mauvais.

    Quelque temps plus tard, Basile s’est installé dans un monastère. Grégoire va le visiter, puis il lui écrit :

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  • Apparition de saint Michel (censurée)

    La fête de l’apparition de saint Michel archange sur le mont Gargan, dans les Pouilles, le 8 mai 492 est l’une des fêtes supprimées en 1960 (trois en quelques jours, avec l’Invention de la Sainte Croix, le 3 mai, et Saint Jean devant la Porte latine, le 6).

    Il s’agit de la première apparition (en Occident) de saint Michel, et quand l’archange apparaîtra à saint Aubert, évêque d’Avranches, il lui dira qu’il veut être honoré sur le mont Tombe comme il l’est au mont Gargan.

    Jean-Paul II s’était rendu sur le « Monte Sant’Angelo », le 24 mai 1987, et il avait prononcé un discours dont je trouve ici la traduction :

    Je suis venu pour vénérer et invoquer l’archange saint Michel, pour qu’il protège et défende la sainte Église, en un moment où il est difficile de rendre un authentique témoignage chrétien sans compromis et sans accommodements.

    Cette fréquentation vivante et jamais interrompue de pèlerins, dit à quel point la figure de l’archange Michel - qui joue toujours un rôle important dans un grand nombre de pages de l’Ancien et du Nouveau Testament - est perçue et invoquée par le peuple, et à quel point l’Église a besoin de sa céleste protection : lui, qui est présenté dans la Bible comme le grand lutteur contre le dragon, le chef des démons.

    Bien que fragmentaires, les connaissances données par la Révélation sur la personnalité et le rôle de saint Michel, sont très éloquentes.  Il est l’archange (cf. Jude, 9) qui revendique les droits inaliénables de Dieu. Il est l’un des princes du ciel (cf. Dt 12,1) d’où viendra le Sauveur. Maintenant le nouveau peuple de Dieu est l’Église. Voilà la raison pour laquelle Elle le considère comme protecteur et défenseur dans toutes ses luttes pour la défense et la diffusion du Règne de Dieu sur la terre. Il est vrai que les « portes de l’enfer ne l’emporteront pas », selon l’assurance du Seigneur (Mt 16,18), mais cela ne veut pas dire que nous sommes exempts des épreuves et des batailles contre les embûches du malin. Dans cette lutte, l’archange Michel est aux côtés de l’Église pour la défendre contre toutes les iniquités du siècle, pour aider les chrétiens à résister au démon « qui rôde comme un lion rugissant cherchant qui dévorer » (1 P 5,8)

    Cette lutte contre le démon, qui marque la figure de l’archange Michel, est aujourd’hui encore d’actualité, parce que le démon est toujours vivant et agissant dans le monde.  En fait le mal qui s’y trouve, le désordre que l’on rencontre dans la société, l’incohérence de l’homme, la fracture intérieure dont il est victime, non seulement sont la conséquence du péché originel, mais sont aussi l’effet de l’action empoisonnée et ténébreuse de Satan, qui menace de manière insidieuse l’équilibre moral de l’homme et que saint Paul n’hésite pas à appeler « le dieu de ce monde » (2 Co 4,4), parce qu’il se manifeste comme tentateur rusé, qui sait s’insinuer dans le jeu de notre action pour y introduire des déviations très nocives, conformes quant à l’apparence à nos aspirations instinctives. C’est pourquoi l’apôtre des Gentils met les chrétiens en garde contre les embûches du démon et de ses innombrables satellites, quand il exhorte les habitants d’Éphèse à se revêtir « de l’armure de Dieu afin de pouvoir résister aux embûches du diable.  Car ce n’est pas seulement contre la chair et le sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les esprits mauvais répandus dans les airs. » (Ep 6,11-12)