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Liturgie - Page 479

  • Saint Grégoire VII

    C’est toi-même, ô Grégoire, que nous célébrons dans nos chants de triomphe ; toi l’honneur de Rome, toi dont le grand cœur brava les tempêtes, après lesquelles tu touches aujourd’hui le rivage.

    Qu’elle soit dans la joie, la race du père Benoît, qui a jusqu’ici enfanté tant de héros ; aucun n’a brillé encore d’une gloire semblable.

    Un jour, dans son enfance, il assistait au travail d’un ouvrier : on le vit, de sa main conduite par le ciel, tracer en se jouant des caractères qui annonçaient qu’un jour il régirait un vaste empire.

    Monte donc, ô Père ! Comme un soleil nouveau, lève-toi, et viens éclairer le monde de tes rayons. Pontife, assieds-toi sur la chaire de Pierre, et sois-y l’arbitre de la terre.

    Ils n’ont qu’à fuir maintenant dans leurs sombres cavernes, tous ceux qui exercent leurs hostilités contre L’Église, et ne cessent de lancer leurs traits sacrilèges sur le troupeau du Christ.

    Voici le Pasteur vigilant et plein de l’Esprit d’en haut : le glaive de la parole est dans sa main ; et plus fort que Satan, il saura briser ses résistances et déjouer ses noirs complots.

    C’est en vain qu’Henri, l’audacieux prince des Germains, sourd a ses avertissements paternels, suscite un incendie qui rappelle les premières fureurs des princes contre l’Église.

    Tu le domptes, ô Grégoire, malgré ses résistances ; et dédaignant les orgueilleuses prétentions d’une puissance caduque, tu lances sur elle la foudre, du haut des remparts sacrés.

    Bientôt tu arraches le sceptre à ses indignes mains, et tu transmets le pouvoir à un plus digne, déliant ainsi les peuples de la foi jurée à celui qui n’est plus qu’un tyran.

    Tel est notre grand Pontife, dirigé dans ses conseils par l’Esprit-Saint lui-même, dont il ne fait que remplir les ordres ; le peuple saisi d’un saint respect a vu la divine colombe apparaître et parler à son oreille.

    Mathilde, la femme forte, vient au secours du Pontife ; elle apporte son aide efficace au souverain Père, et soutient par sa fidélité les droits menacés du plus auguste des sièges.

    Grégoire a vu de toutes parts l’ivraie disputer la place au bon grain, et la moisson sur le point de passer tout entière en des mains profanes ; nouvel Elie, le zèle le transporte, et il sévit contre les sacrilèges.

    Afin d’assurer aux peuples fidèles la liberté démarcher d’un pas rapide dans le chemin de la patrie céleste, il s’avance à leur tète, prêt à donner sa vie, comme il est du devoir du pasteur.

    Tu as été, ô Grégoire, le ferme rempart de la maison d’Israël, le vengeur des crimes, le soutien de Rome ; mais une mort tranquille t’était réservée après tant d’épreuves.

    Presque martyr ici-bas, ton front est ceint de la couronne ; la fermeté, la constance et la fidélité ne t’abandonnèrent jamais : goûte maintenant l’allégresse du triomphe.

    Daigne avoir souvenir du troupeau qui te fut si cher, sois son protecteur auprès de l’éternelle Trinité, à qui les siècles tour à tour envoient de toutes les parties de la terre l’hommage qui lui est dû.

    Amen.

    (Les trois hymnes d’un ancien office, traduites et réunies par dom Guéranger)

     

  • Une définition du chant grégorien

    Lors de la messe que Benoît XVI célébrera à Milan le 3 juin, à l’occasion de la Rencontre mondiale des familles, l’interprétation des chants grégoriens sera confiée au chœur des Cantori Gregoriani fondé et dirigé par Fulvio Rampi, maître de chapelle de la cathédrale de Crémone. Le 19 mai, Fulvio Rampi donnait une conférence à Lecce, dans le cadre d’une journée d’études dont le thème était la musique sacrée cinquante ans après le concile Vatican II et à la lumière du magistère de Benoît XVI. Il a ainsi remarquablement défini cinq traits caractéristiques du plain chant :

    1. Il est le chant "propre" de la liturgie latine. Par lui l’Église exprime sa pensée quant à la Parole de Dieu chantée.

    2. Il est l’expression "sonore" de l'interprétation que l’Église fait de la Parole.

    3. Il n’est pas un ornement, mais il est lui-même liturgie.

    4. Il est liturgie dans ses temps et ses formes propres : depuis le chant d’entrée jusqu’au graduel et au chant de communion.

    5. Il est un tout qui scande et englobe toute l’année liturgique, qui n’est intelligible que dans sa vision unitaire, comme les Saintes Écritures. C’est la forme musicale de la "lectio divina" de l’Église.

    (Chiesa)

  • Seigneur Jésus-Christ, qui avez élevé avec tant de gloire votre trône

    Seigneur Jésus-Christ, qui avez élevé avec tant de gloire votre trône dans votre cité de Jérusalem qui est l'Eglise; vous qui en avez fait si glorieusement la conquête et qui de son sein vous élevez dans un si beau triomphe jusqu'au Père, et nous manifestez les grandeurs de votre Ascension dans la nature humaine que vous avez revêtue, daignez agréer nos vœux et accepter nos œuvres, afin que nous puissions posséder le royaume avec vous dans la gloire éternelle. Amen.

    (Bréviaire mozarabe)

  • Seigneur Jésus-Christ, créateur des astres, qui avez incliné les cieux

    Seigneur Jésus-Christ, créateur des astres, qui avez incliné les cieux en vous humiliant jusqu'à vivre avec les mortels, et qui, dans ce même corps qui a supporté pour nous les opprobres des impies, deviez monter au-dessus des cieux et recevoir les applaudissements des Anges ; soyez-nous propice, laissez-vous apaiser, et accordez-nous qu'étant absous de nos péchés, nous vous suivions de cœur, comme notre avant-coureur, là où vous êtes monté en glorifiant votre humanité : afin que nous puissions un jour vous contempler dans votre Majesté comme le créateur et le Seigneur éternel, vous en qui maintenant nous confessons le vrai Dieu et attendons notre juge. Amen.

    (Bréviaire mozarabe)

  • Seigneur Jésus-Christ, qui êtes monté sur les cieux des cieux à l'Orient

    Seigneur Jésus-Christ, qui êtes monté sur les cieux des cieux à l'Orient après avoir triomphé de l'Occident, daignez perfectionner en vous ceux dont vous avez pris sur vous le rachat, et que vous devez enlever jusqu'aux cieux. Complétez la gloire de votre corps en attirant vos membres en ce séjour où vous, qui êtes le Chef, nous avez précédés avec tant de splendeur, et n'abandonnez pas à l'Occident de ce monde ceux que, dans votre triomphe, vous devez emporter vers l'éternel Orient.

    (Bréviaire mozarabe)

  • O Christ, vertu et sagesse de Dieu

    O Christ, vertu et sagesse de Dieu, vous qui, descendu des cieux à cause de nous et pour notre salut, avez daigné revêtir la chair de l'homme, afin de nous revêtir nous-mêmes de Dieu par la plus noble alliance, et de gratifier de l'immortalité dans votre Ascension cette même chair que, descendu du ciel, vous aviez revêtue sujette à la mort, accordez-nous dans la solennité d'aujourd'hui, où nous nous livrons à la joie de vous voir monter aux cieux et au désir de vous suivre, la faveur de comprendre toute l'étendue de vos bienfaits et de rendre à votre bonté le seul hommage que nous puissions lui offrir, celui de la louange, dans l'attente où nous sommes des joies éternelles dont votre second avènement doit ouvrir le cours.

    (Prière du bréviaire mozarabe)

  • Dimanche après l’Ascension

    Le Dimanche dans l’Octave de l’Ascension était appelé à Rome, au moyen âge, le Dimanche des Roses, parce que l’on avait coutume en ce jour de joncher de roses le pavé des basiliques, comme un hommage au Christ qui s’élevait au ciel dans la saison des fleurs. On sentait alors toutes les harmonies. La fête de l’Ascension si riante et si remplie de jubilation, lorsqu’on la considère sous son principal aspect, qui est le triomphe du Rédempteur, venait embellir les radieuses journées du printemps sous un ciel fortuné. On cessait un moment de sentir les tristesses de la terre, veuve de son Emmanuel, pour ne se souvenir que de la parole qu’il a dite à ses Apôtres, afin qu’elle nous fût répétée : « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je m’en vais à mon Père ». Imitons cet exemple ; offrons à notre tour la rose à celui qui l’a faite pour l’embellissement de notre séjour, et sachons nous aider de sa beauté et de son parfum pour nous élever jusqu’à lui, qui nous dit dans le divin Cantique : « Je suis la fleur des champs et le lis des vallons ». Il voulut être appelé Nazaréen, afin que ce nom mystérieux réveillât en nous le souvenir qu’il retrace, le souvenir des fleurs dont il n’a pas dédaigné d’emprunter le symbole, pour exprimer le charme et la suavité que ceux qui l’aiment trouvent en lui.

    Dom Guéranger


    La célébration de l’octave de l’Ascension date seulement du XVe siècle ; aussi, dans les documents romains antérieurs, ce dimanche est-il simplement appelé dominica de rosa. La station est assignée au temple de Sancta Maria rotunda, l’antique sanctuaire des Martyrs, jadis le Panthéon d’Agrippa. Le Pape lui-même y célébrait la messe et y prononçait l’homélie, annonçant au peuple la prochaine venue du Saint-Esprit. Et même, pour donner une forme plus sensible au thème qu’il développait, tandis que le Pontife prêchait, on faisait tomber sur les fidèles, de l’ouverture centrale au haut de l’édifice, une pluie de roses, in figura ejusdem Spiritus Sancti.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Saint Yves

     

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    Chez moi, et donc ici, c’est la fête de saint Yves. Voici les antiennes de l’office (laudes et vêpres). Elle sont tirées de Job 29, 12-13-14-15, et 31, 18. Et puisqu’on est toujours au temps pascal, il faut y ajouter « alléluia ».

    Liberavi pauperem vociferantem, et pupillum cui non esset adjutor.

    J’ai libéré le pauvre qui criait, et l’orphelin qui n’avait pas de soutien.

    Benedictio perituri super me veniebat, et cor viduae consolatus sum.

    La bénédiction de celui qui allait périr venait sur moi, et j’ai consolé le cœur de la veuve.

    Justitia indutus sum, et vestivi me, sicut vestimento et diademate, judicio meo.

    Je me suis revêtu de la justice, et je me suis habillé, comme d'un manteau et d'un diadème, de mon jugement.

    Ab infantia mea crevit mecum miseratio, et de utero matris meæ egressa est mecum.

    La compassion a grandi avec moi dès mon enfance, et elle est sortie avec moi du sein de ma mère.

    Oculus fui cæco, et pes claudo, pater eram pauperum.

    J'ai été l'œil de l'aveugle, et le pied du boiteux, j'étais le père des pauvres.

  • Saint Venant

    Athléta Christi nóbilis
    Idóla damnat Géntium,
    Deíque amóre sáucius
    Vitæ perícla déspicit.

    Loris revínctus ásperis,
    E rupe præceps vólvitur :
    Spinéta vultum láncinant ;
    Per saxa corpus scínditur.

    Dum membra raptant Mártyris,
    Languent siti satéllites ;
    Signo crucis Venántius
    E rupe fontes élicit.

    Bellátor o fortíssime,
    Qui pérfidis tortóribus
    E caute præbes póculum,
    Nos rore grátiæ írriga.

    Sit laus Patri, sit Fílio,
    Tibíque Sancte Spíritus :
    Da per preces Venántii
    Beáta nobis gáudia.
    Amen.

    Le noble athlète du Christ
    persiste à réprouver les idoles des Gentils,
    et, blessé de l’amour de Dieu, ne compte
    pour rien ce qui met sa vie en danger.

    Étroitement lié, Venant est
    précipité du haut d’une roche,
    et, dans sa chute les épines déchirent son visage,
    ses membres sont brisés par les pierres.

    Tandis qu’ils traînent le Martyr,
    les satellites souffrent de la soif ;
    Venant, par le signe de la croix,
    fait jaillir une fontaine du rocher.

    O combattant très courageux,
    qui procurâtes à vos perfides bourreaux
    un breuvage sorti de la pierre,
    versez sur nous la rosée de la grâce.

    Gloire soit au Père, au Fils,
    et à vous, Esprit-Saint :
    accordez-nous, par les prières de Venant,
    les joies de la béatitude suprême.
    Amen.

  • L’Ascension

    « Et, alors qu’il les bénissait, il se sépara d’eux, et fut emporté au ciel. Et eux, se prosternant, revinrent à Jérusalem dans une grande joie ; et ils étaient toujours dans le Temple, louant et bénissant Dieu. Amen. »

    Ainsi se termine l’évangile de saint Luc. Ce qui étonne, en dehors du fait de l’Ascension, c’est la « grande joie » des apôtres. Car voici que Jésus les quitte. Ils ne le verront plus sur cette terre. Ils devraient être tristes, et même très tristes (d’autant que la Pentecôte n’a pas encore eu lieu). Or ils sont dans une grande joie.

    On peut remarquer que cette expression par laquelle saint Luc conclut son évangile est aussi celle par laquelle il l’a commencé : « Je vous annonce une grande joie. » La grande joie, c’est la bonne nouvelle du salut. Et la cause de cette joie, lors de l’Ascension, c’est, nous dit saint Léon le Grand, le fait que la nature humaine, la nature du genre humain (humani generis natura), monte au-dessus de toutes les créatures célestes, s’élève au-dessus des anges et des archanges, « et ne trouve pas la mesure de son exaltation, tant qu’elle n’est pas admise à s’asseoir avec le Père éternel, à s’associer à sa gloire sur son trône, à lui dont la nature lui avait été unie dans le Fils ». La nature divine avait été unie à la nature humaine dans le Fils, et en revenant au Père, le Fils associe la nature humaine à la gloire de la nature divine. Saint Léon poursuit : « Car l’ascension du Christ est notre élévation, et là où a précédé la gloire de la tête, là est appelée l’espérance du corps : laissons donc éclater notre joie, bien aimés, et réjouissons-nous dans une pieuse action de grâce. »

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