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Liturgie - Page 475

  • Saint Irénée

    Entendons l’élève de Polycarpe, l’auditeur zélé des disciples des Apôtres, celui que sa science et ses pérégrinations, depuis la brillante Ionie jusqu’au pays des Celtes, ont rendu le témoin le plus autorisé de la foi des Églises au second siècle. Toutes ces Églises, nous dit l’évêque de Lyon, s’inclinent devant Rome la maîtresse et la mère. « Car c’est avec elle, à cause de sa principauté supérieure, qu’il faut que s’accordent les autres ; c’est en elle que les fidèles qui sont en tous lieux, gardent toujours pure la foi qui leur fut prêchée. Grande et vénérable par son antiquité entre toutes, connue de tous, fondée par Pierre et Paul les deux plus glorieux des Apôtres, ses évêques sont, par leur succession, le canal qui transmet jusqu’à nous dans son intégrité la tradition apostolique : de telle sorte que quiconque diffère d’elle en sa croyance, est confondu par le seul fait. » (…)

    La foi à la Trinité sainte gouvernant ce monde qui est son ouvrage, au mystère de justice et de miséricorde qui, délaissant les anges tombés, a relevé jusqu’à notre chair en Jésus le bien-aimé, fils de Marie, notre Dieu, notre Sauveur et Roi : tel était le dépôt que Pierre et Paul, que les Apôtres et leurs disciples avaient confié au monde. « L’Église donc, constate saint Irénée dans son pieux et docte enthousiasme, l’Église ayant reçu cette foi la garde diligemment, faisant comme une maison unique de la terre où elle vit dispersée : ensemble elle croit, d’une seule âme, d’un seul cœur ; d’une même voix elle prêche, enseigne, transmet la doctrine, comme n’ayant qu’une seule bouche. Car, encore bien que dans le monde les idiomes soient divers, cela pourtant n’empêche point que la tradition demeure une en sa sève. Les églises fondées dans la Germanie, chez les Ibères ou les Celtes, ne croient point autrement, n’enseignent point autrement que les églises de l’Orient, de l’Égypte, de la Libye, ou celles qui sont établies au centre du monde. Mais comme le soleil, créature de Dieu, est le même et demeure un dans l’univers entier : ainsi l’enseignement de la vérité resplendit, illuminant tout homme qui veut parvenir à la connaissance du vrai. Que les chefs des églises soient inégaux dans l’art de bien dire, la tradition n’en est point modifiée : celui qui l’expose éloquemment ne saurait l’accroître ; celui qui parle avec moins d’abondance ne la diminue pas. »

    L’Année liturgique

  • Fête du Précieux Sang

    Cette fête a été instituée par Pie IX en 1849, et elle remplaça la liturgie du premier dimanche de juillet. Saint Pie X la fixa au 1er juillet, ce qui libérait le dimanche… sauf quand ce dimanche tombait le 1er juillet… Comme la fête était « double de deuxième classe », elle aurait été déclassée par rapport au dimanche dans la réforme de Jean XXIII, sauf que… Pie XI en avait fait une fête de première classe en 1934… Et la voilà donc bétonnée au 1er juillet et primant le dimanche.

    A vrai dire cette fête n’a pas de sens. Elle double le dimanche de la Passion, en étant déconnectée du déroulement de l’année liturgique. Et elle suit de peu la fête du Sacré Cœur : or si celle-ci marque un développement du dogme (notamment quant au Sang), celle-là paraît du coup comme une régression. De même, elle suit de peu la Fête-Dieu, fête du « Corps du Christ », en donnant l’impression (absurde) que cette fête avait une lacune et qu’il fallait ajouter le Sang au Corps…

    Bien entendu la liturgie de cette fête n’a pas grand chose à voir avec le grand souffle des premiers siècles. On l’a fabriquée (eh oui, hélas, ça ne date pas de l’après Vatican II) en alignant l’une après l’autre des citations de la Bible où l’on trouve le mot sang et où ce sang peut être lié à la Rédemption.

    La postcommunion, qui tente de faire le lien avec l’eau de la vie éternelle, est même franchement mauvaise. Le bienheureux cardinal Schuster le dit de façon plus feutrée mais très claire :

    « La prière d’action de grâces s’inspire des textes bien connus d’Isaïe (XII, 4) et de saint Jean (IV, 14) ; mais il semble que le rédacteur de la messe les ait joints l’un à l’autre avec peu de bon goût littéraire : “Admis, Seigneur, à votre table sacrée, nous avons puisé avec joie les eaux aux sources du salut ; nous vous demandons donc que le sang du Rédempteur devienne en nous comme une source d’eau qui s’élève jusqu’à la vie éternelle” ».

    Ad sacram, Dómine, mensam admíssi, háusimus aquas in gáudio de fóntibus Salvatóris : sanguis eius fiat nobis, quǽsumus, fons aquæ in vitam ætérnam saliéntis.

  • Commémoraison de saint Paul

    Le Tibre, à son entrée dans Rome, écrit un poète ancien, salue la basilique de Saint-Pierre, et à sa sortie, celle de Saint-Paul. Le portier céleste a fixé sa demeure sacrée aux portes de la ville éternelle qui est une image du ciel. De l’autre côté, les remparts de la ville sont protégés par le portique de Paul : Rome est entre les deux ». A Pierre, le nouveau Moïse, conducteur du nouvel Israël, vient s’associer Paul, le nouvel Aaron, plus éloquent que le premier, choisi dès le sein de sa mère pour annoncer les richesses de la grâce du Christ aux Gentils.

    (Missel de Dom Lefebvre)

  • Saints Pierre et Paul

    L’Église tout entière est en fête, car « Dieu a consacré ce jour par le martyre des Apôtres Pierre et Paul » (Collecte). Et dans les deux grandioses basiliques élevées à Rome sur les tombeaux de ces deux Princes qui ont conquis « par la croix et l’épée leur place au sénat éternel » (hymne des vêpres), on célébrait autrefois un double sacrifice. Plus tard, à cause de la grande distance qui séparait ces deux églises, on divisa cette fête en honorant plus spécialement Saint Pierre le 29 Juin et Saint Paul le 30.

    Saint Pierre, évêque de Rome, est le vicaire, c’est-à-dire le lieutenant, le remplaçant visible du Christ. Comme le montrent la Préface, l’Alléluia, l’Évangile, l’Offertoire et la Communion, les Juifs avaient rejeté Jésus, ils firent de même à l’égard de son successeur (Épître). Déplaçant alors le centre religieux du monde, Pierre quitta Jérusalem pour Rome qui devint la ville éternelle et le siège de tous les Papes.

    Saint Pierre, premier Pape, parle au nom du Christ qui lui a communiqué son infaillibilité doctrinale. Aussi n’est-ce pas la chair et le sang qui le guident, mais le Père céleste qui ne permet pas non plus que les portes de l’enfer prévalent contre l’Église, dont il est le fondement (Évangile).

    S. Pierre en recevant les clefs est préposé au « royaume des cieux » sur terre, c’est-à-dire à l’Église, et règne au nom du Christ qui l’a investi de sa puissance et de son autorité suprême (Évangile). Les noms de s. Pierre et de s. Paul ouvrent la liste des apôtres au Canon de la Messe. (Première liste). Avec l’Église qui ne cessait d’adresser des prières à Dieu pour Pierre (Épître), prions pour son successeur, le serviteur de Dieu, notre Saint Père le Pape (Canon de la Messe).

    (Missel de Dom Lefebvre)

  • Vigile des saints Pierre et Paul

    En 1921 fut inscrite au 28 juin la fête de saint Irénée. Ce qui montre que même à Rome on ne savait plus ce qu’était une vigile, puisqu’on remplaçait la préparation pénitentielle de la grande fête des Apôtres fondateurs de la Rome chrétienne par une fête de saint. Ce fut l’un des bons points de la réforme de Jean XXIII, en 1960, que de déplacer la fête de saint Irénée et de rétablir la vigile.

    Il ne reste plus qu’à retrouver le sens de la vigile…

    Dom Guéranger :

    « La rigueur que sait s’imposer un peuple à certains jours de préparation, est une marque de la foi qu’il a conservée ; elle montre qu’il comprend la grandeur de l’objet proposé par la sainte Liturgie à son culte. Chrétiens d’Occident, nous dont Pierre et Paul sont la gloire devant les hommes et devant Dieu, songeons au Carême que les Grecs schismatiques commencent au lendemain des solennités pascales, en l’honneur des Apôtres, et qui ne prend fin qu’aujourd’hui. Le contraste sera de nature à nous faire dominer les penchants d’une mollesse où l’ingratitude aurait trop de part. Du moins, puissions-nous racheter en ferveur, en actions de grâces et amour, les privations dont tant d’églises, malgré leur séparation d’avec Rome, ont conservé l’usage. »

  • Tranquilla devotione

    Depuis la réforme de saint Pie X, et plus encore depuis celle de Jean XXIII, les fêtes de saints qui priment le dimanche sont rarissimes. Comme d’habitude on est passé d’un extrême à l’autre. Avant saint Pie X, la plupart des fêtes de saints primaient le dimanche, si bien qu’on n’avait presque jamais la liturgie du dimanche. Depuis Jean XXIII, il n’y a plus que quelques fêtes de saints qui peuvent primer le dimanche. Parmi celles-ci, la saint Jean Baptiste, qui tombait cette année un dimanche. Ce mercredi est un jour de férie : on peut donc dire la messe du 4e dimanche après la Pentecôte, dont l’évangile est celui de la première pêche miraculeuse, et dont la collecte est une curieuse demande de paix extérieure, superbement formulée :

    Da nobis, quǽsumus, Dómine : ut et mundi cursus pacífice nobis tuo órdine dirigátur ; et Ecclésia tua tranquílla devotióne lætétur.

    Donnez-nous, nous vous en prions, Seigneur : que le cours du monde soit pour nous paisible sous la conduite de votre providence ; et que votre Église vous serve avec joie dans la tranquillité.

  • Saints Jean et Paul

    Introibo dénonce ce chef-d’œuvre de négationnisme de la fausse critique historique qui prétend que ces martyrs n’ont jamais existé.

    Les pseudo-experts® nient l’existence de ces deux Saints : pour eux, le 26 juin est l’anniversaire de la dédicace de la basilique de Pammachius sur le Cœlius au IVe siècle, dédiée à St Jean-Baptiste et à l’apôtre Paul au Ve siècle. La fête est attestée dans le sacramentaire de Vérone au VIe siècle. A l’appui de cette théorie se trouve le fait qu’il est hors de coutume dans la Rome chrétienne antique d’enterrer des martyrs dans l’enceinte de l’Urbs. La fête fut donc supprimée dans le calendrier réformé.

    Contre cette théorie iconoclaste, on peut élever de nombreuses objections :

    - la date du martyre (362) est trop récente pour qu’une légende apocryphe ait pu se diffuser : ce martyre n’a pas eu lieu au temps des catacombes, mais après l’édit de Milan, sous la persécution de Julien l’apostat, à une époque donc où l’on n’est plus dans les Actes enjolivés des martyrs des premiers siècles, mais dans l’hagiographie historique ;

    - nous sommes au IVème siècle : l’objection de ne plus enterrer de martyrs dans la Ville n’est plus pertinente. D’autant plus que le martyre a été consommé dans la maison même des deux saints ;

    - la popularité de la fête, précédée d’une vigile, ne peut s’expliquer pour la simple dédicace d’une église ;

    - les preuves historiques, comme l’inscription votive du Pape Damase, élu en 366, donc cinq années après le Martyr, tout comme les fouilles de la basilique indiquant le culte des martyrs sur le lieu même ;

    - l’inscription des deux saints au Canon Romain ;

    - le témoignage de St Hilaire de Poitiers, mort en 367, consacrant une église dans sa ville épiscopale…

  • Saint Guillaume

    Le saint Abbé Guillaume était originaire de Verceil. A l’âge de quatorze ans, il entreprend, vêtu d’un misérable habit de pénitence, un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Après son retour, il se retire sur une montagne déserte où il se soumet à une sévère pénitence. Il fonde un couvent sur le Mont Virgile qu’on appela désormais le Monte Vergine. Il fut ainsi le fondateur des Ermites bénédictins. Il fit de nombreux miracles. Devant une femme impudique qui voulait le tenter, il se roula, sans être atteint, dans un feu de charbon. Depuis ce temps, le roi de Naples, Roger II, eut pour lui la plus grande vénération.

    Dom Pius Parsch

  • Nativité de saint Jean Baptiste

    Il est vraiment juste de vous louer, ô Seigneur, en ce jour où naquit le bienheureux Jean-Baptiste. Sans voir encore les spectacles de la terre, il révélait déjà ceux du ciel ; il annonçait l’éternelle lumière, avant d’avoir aperçu celle du temps : témoin de la vérité, avant même d’être apparu au monde, prophète avant d’être né ; caché dans les entrailles maternelles, et par son tressaillement prophétique annonçant dès lors le Fils unique de Dieu ; précurseur de votre Christ, avant que de naître. Et il n’est pas étonnant, Seigneur, que, venu au jour, il ait montré votre Fils qu’enfermé dans le sein de sa mère il avait reconnu. Il est bien vrai qu’entre les enfants des femmes il n’eut point de semblable ; car il est inouï qu’aucun homme ait eu mandat pour la Divinité, avant d’être entré dans les conditions de l’humaine vie. Combien admirable est l’annoncé, c’est ce qui apparaît clairement dans les merveilles de celui qui l’annonce. Il convenait également que, serviteur d’office du bain symbolique, il accordât son ministère à celui qui venait consacrer le mystère du parfait baptême ; prêchant aux mortels la rémission des péchés, c’était justice qu’il obéit à celui qu’il avait désigné comme étant venu pour ôter le péché du monde.

    C’est une des cinq préfaces pour les cinq messes de la fête de saint Jean Baptiste que l’on trouve dans le sacramentaire léonien. Le texte latin :

    Vere dignum. In die festivitatis hodiernæ, quo beatus ille Baptista Johannes exortus est, nondum terrena conspiciens, cœlestia jam revelans ; lucis æternæ prædicator, priusquam lumen temporale sentiret ; testis veritatis, antequam visus ; et ante propheta quam natus ; maternis visceribus latens, et Unigenitum Dei præscia exsultatione prænuntians ; Christique tui, nondum genitus, jam præcursor. Nec mirum, si Filium tuum, Domine, procreatus ostenditquem adhuc utero clausus agnovit ; meritoque inter natos mulierum nullus inventus est similis, quia nulli hominum prorsus indultum est, ut exsecutor Divinitatis existeret, priusquam vitam humanæ conditionis hauriret ; satisque firmatum, quam esset mirabilis Nuntiatus, cujus tam insignis Nuntius appareret ; convenienterque pro lavacri ministerio, quod gerebat, detulit famulatum perfecti baptismatis mysterium consecranti, et ad remissionem peccatorum mortalibus conferendam, huic jure debitam reddidit servitutem, quem mundi tollere dixerat venisse peccatum.