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Liturgie - Page 467

  • Saint François d’Assise

    Au commencement de l'Ordre, saint François étant une fois réuni avec ses compagnons dans un couvent pour parler du Christ, lui, dans la ferveur de son esprit, commanda à l'un d'eux qu'au nom de Dieu, il ouvrît la bouche et parlât de Dieu selon que l'Esprit Saint le lui inspirerait. Le frère accomplissant le commandement et parlant de Dieu merveilleusement, saint François lui imposa silence et commanda la même chose à un autre. Celui-ci, obéissant et parlant de Dieu d'une façon très pénétrante, saint François, pareillement, lui imposa silence et commanda à un troisième de parler de Dieu. Lequel, de la même façon commença à parler de Dieu, si profondément de choses secrètes, que saint François connut que, lui, comme les deux autres, parlait par l'Esprit Saint.

    Et cela se démontra aussi par un signe exprès; car étant ainsi à parler, le Christ béni apparut au milieu d'eux, sous la forme d'un très beau jeune homme: et les bénissant tous, il les remplit de tant de douceur, que tous furent ravis hors d'eux-mêmes, et qu'ils gisaient à terre comme morts, ne sentant rien de ce monde. Puis revenant à eux-mêmes, saint François leur dit: « Mes frères bien-aimés, remerciez Dieu qui a voulu par la bouche des simples révéler les trésors de la sagesse divine; parce que Dieu est celui qui ouvre la bouche des muets et fait parler avec très grande sagesse la langue des simples. »

    (Fioretti, 14)

  • Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus

    Elle me raconta le trait suivant dont le souvenir lui restait comme une grâce:

    Sœur Marie de l'Eucharistie voulait allumer les cierges pour une procession; elle n'avait pas d'allumette, mais voyant la petite lampe qui brûle devant les reliques, elle s'en approche. Hélas! elle la trouve à demi éteinte, il ne reste plus qu'une faible lueur sur la mèche carbonisée. Elle réussit cependant à allumer son cierge et, par ce cierge, tous ceux de la Communauté se trouvèrent allumés. C'est donc cette petite lampe à demi éteinte qui a produit ces belles flammes qui, à leur tour, peuvent en produire une infinité d'autres et même embraser l'univers. Pourtant ce serait toujours à la petite lampe qu'on devrait la première cause de cet embrasement. Comment les belles flammes pourraient-elles se glorifier, sachant cela d'avoir fait un incendie pareil, puisqu'elles n'ont été allumées que par correspondance avec la petite étincelle?... Il en est de même pour la Communion des Saints. Souvent, sans le savoir, les grâces et les lumières que nous recevons sont dues à une âme cachée, parce que le bon Dieu veut que les Saints se communiquent les uns aux autres la grâce par la prière, afin qu'au Ciel ils s'aiment d'un grand amour, d'un amour bien plus grand encore que celui de la famille, même la famille la plus idéale de la terre. Combien de fois ai-je pensé que je pouvais devoir toutes les grâces que j'ai reçues aux prières d'une âme qui m'aurait demandée au bon Dieu et que je ne connaîtrai qu'au Ciel. Oui, une toute petite étincelle pourra faire naître de grandes lumières dans toute l'Eglise, comme des docteurs et des martyrs qui seront sans doute bien au dessus d'elle au Ciel; mais comment pourrait-on penser que leur gloire ne deviendra pas la sienne? Au Ciel on ne rencontrera pas de regards indifférents, parce que tous les élus reconnaîtront qu'ils se doivent entre eux les grâces qui leur ont mérité la couronne.

    (La conversation était trop longue je n'ai pu prendre tout, ni le mot à mot.)

    (Novissima verba, « carnet jaune »)


  • Les saints anges gardiens

    Custodes hominum psallimus angelos,
    Naturæ fragili quos Pater addidit
    Cælestis comites, insidiantibus
    Ne succumberet hostibus.

    Nam quod corruerit proditor angelus,
    Concessis merito pulsus honoribus,
    Ardens invidia pellere nititur
    Quos cælo Deus advocat.

    Huc custos igitur pervigil advola,
    Avertens patria de tibi credita
    Tam morbos animi, quam requiescere
    Quidquid non sinit incolas.

    Sanctæ sit Triadi laus pia jugiter,
    Cujus perpetuo numine machina
    Triplex hæc regitur, cujus in omnia
    Regnat gloria sæcula. Amen.

    Nous célébrons les Anges qui gardent les humains. Le Père céleste les a donnés pour compagnons à notre faible nature, de crainte qu'elle ne succombât dans les embûches ennemies.

    Car, depuis que l'ange mauvais fut justement précipité de ses honneurs, l’envie le ronge et il s'efforce de perdre ceux que le Seigneur appelle aux cieux.

    Vous donc volez vers nous, gardien qui jamais ne dormez; écartez de la terre à vous confiée les maladies de l'âme et toute menace pour la paix de ses habitants.

    Soit toujours louange et amour à la Trinité sainte, dont la puissance éternelle gouverne ce triple monde des cieux, de la terre et de l'abîme, dont la gloire domine les siècles. Amen.

    (Hymne des vêpres)

  • Saint Rémi

    Deus, qui per beáti Remígii documénta, gentem Francórum ab idolórum vanitáte ad veritátem tui cultus veníre tribuísti : da, quǽsumus ; ut qui christiáno nómine gloriámur, fidem nostram dignis opéribus ostendámus. Per Dóminum…

    O Dieu, qui par les enseignements du bienheureux Rémi, avez détourné la nation franque des vaines idoles pour lui faire embrasser le seul vrai culte, le vôtre, faites, nous vous en prions, que nous qui nous glorifions du nom de chrétiens, nous fassions passer dignement dans nos œuvres notre foi.

  • 18e dimanche après la Pentecôte

    Deus, qui nos, per huius sacrifícii veneránda commércia, uníus summæ divinitátis partícipes éfficis : præsta, quǽsumus ; ut, sicut tuam cognóscimus veritátem, sic eam dignis móribus assequámur. Per Dóminum...

    Dom Pius Parsch :

    La Secrète exprime une profonde pensée : Dieu nous fait, par le saint “commerce” qui se réalise au Saint-Sacrifice, participants de la divinité suprême (le commerce consiste en ce que Dieu se fait homme, grâce à quoi nous sommes divinisés) ; nous demandons non seulement de garder la foi, mais de vivre, conformément à cette foi, une vie de “dignes mœurs”.

    Bienheureux cardinal Schuster :

    La secrète rappelle d’abord que le divin Sacrifice nous met en relations si intimes avec la divinité que, tandis que nous lui offrons nos présents, celle-ci, à son tour, se donne elle-même à nous en échange. Cet état si sublime, auquel nous initie la foi, exige une fidèle correspondance de notre part, aussi supplions-nous aujourd’hui la divine clémence de nous accorder d’exprimer par nos œuvres cette dignité de fils de Dieu participant à la nature divine, dont le Sacrement nous est le gage. Alors la vérité sera en nous pleine et entière, quand, à l’image du Verbe de Dieu, nous exprimerons nous aussi la bonté et la beauté du Père.

  • Saint Michel

    Selon la tradition orientale (Extrait du synaxaire byzantin pour la fête de la Synaxe des Archistratèges de la milice céleste, Michel et Gabriel et des autres Puissances célestes et incorporelles) :

    Le très glorieux et très lumineux Prince des Puissances célestes et incorporelles, Michel, apparaît souvent dans la Sainte Ecriture. C'est lui que Dieu envoie auprès des hommes pour leur annoncer les décrets de Sa Justice. C'est lui qui le premier est apparu au Patriarche Abraham (Gen. 12) et à sa servante Agar dans le désert, pour lui annoncer la naissance d'Ismaël (Gen. 16). Il fut envoyé auprès de Lot pour le sauver de Sodome, vouée par Dieu à la destruction (Gen. 19). Lorsque Dieu ordonna à Abraham de sacrifier son fils Isaac, afin d'éprouver son obéissance, ce fut Michel qui intervint au dernier moment pour l'arrêter (Gen. 22). Il apparut encore au Patriarche Jacob, pour le délivrer des mains meurtrières de son frère (Gen. 27:41). C'est lui qui se tenait au-devant du peuple d'Israël lorsqu'il sortit d'Egypte et le dirigeait sous la forme d'une nuée le jour et d'une lueur la nuit (Ex. 13:21). Il fut envoyé aussi au devant du devin Balaam, en route vers Balaq roi de Moab pour maudire le peuple d'Israël, et lui barra le passage en se tenant devant sa mule, une épée nue à la main (Nbr. 22:22). Quand Josué était aux pieds des murs de Jéricho, attendant un signe de Dieu pour assiéger la ville, Michel lui apparut, tenant à nouveau une épée. Comme il craignait que ce ne soit une ruse du Malin, qui sait se transformer en Ange de lumière, Josué lui demanda: « Es-tu des nôtres ou de nos adversaires ? ». Michel répondit : « C'est comme Chef de l'Armée du Seigneur que je viens maintenant », et lui ordonna de vénérer désormais le lieu qu'il venait de sanctifier par sa présence (Jos. 5:13). Sous les Juges, il vint réconforter Gédéon et l'envoya pour délivrer Israël de l'oppression des Madyanites (Jug. 6:11).

    Quand David, contrairement à l'ordre de Dieu, eut fait recenser le peuple, Michel fut envoyé par Dieu pour être l'instrument de sa colère. En un jour, il ravageât par son épée plus de soixante-dix mille hommes et il se tenait prêt à détruire Jérusalem, lorsque, ému par le repentir de David, le Seigneur l'arrêta et lui ordonna de remettre son épée au fourreau (I Chron. 21). Il se révéla plusieurs fois au Prophète Elie pour le consoler dans ses tribulations et l'envoyer en mission (I Rois 19:5, II Rois, 1:15). Lors de l'invasion du roi des Assyriens, Sénnacharib, Michel abattit en une nuit cent quatre-vingt cinq mille hommes dans le camp des envahisseurs (II Rois 19:35). C'est lui encore qui descendit du ciel et se tint au milieu de la fournaise ardente, à Babylone, avec les trois jeunes gens, en chantant avec eux les louanges du Seigneur (Dan. 3:92), et qui ferma la gueule des lions dans la fosse où avait été jeté le Prophète Daniel (Dan. 6:23).

    Les interventions salutaires du Saint Archange Michel sont en fait innombrables, aussi bien sous l'Ancienne Alliance que, plus encore, après la venue du Christ. C'est lui qui délivra les Apôtres de prison (Actes 5:19), qui fut envoyé à l'Apôtre Philippe pour baptiser l'eunuque de la reine d'Ethiopie (Act. 8:26), qui apparut au centurion Corneille et lui demanda de faire venir Saint Pierre pour le baptiser (Act. 10), qui libéra Pierre de prison (Act. 12) et frappa le roi Hérode qui voulait se faire passer pour un dieu (idem). Il apparut à Saint Paul pour le réconforter dans ses épreuves, et fut pour l'Evangéliste Saint Jean l'interprète des secrets de Dieu concernant la fin des temps, dans l'Apocalypse. C'est en effet Michel qui va engager l'ultime combat contre l'Antéchrist et le Diable, et qui les précipitera éternellement dans l'enfer (Apoc. 12:7). Et lors du Jugement dernier, il se tiendra, une balance à la main, pour peser nos actes.

     

  • Saint Venceslas (Vaclav)

    Cette église où vous fûtes couronné, ô Martyr, était celle des saints Côme et Damien, dont la fête vous avait attiré vous-même au lieu du triomphe. Comme vous les honoriez, nous vous honorons à votre tour. Comme vous encore, nous saluons l'approche de cette autre solennité qu'annonçaient vos dernières paroles, au festin fratricide : « En l'honneur du bienheureux Archange Michel, buvons cette coupe, et prions-le qu'il daigne introduire nos âmes dans la paix de l'allégresse éternelle. » Toast sublime, quand déjà vous teniez en mains le calice du sang ! O Venceslas, pénétrez-nous de cette intrépidité dont l'humble douceur ne dévie jamais, simple comme Dieu à qui elle tend, calme comme les Anges à qui elle se confie. Secourez l'Eglise en nos jours malheureux : tout entière, elle vous glorifie ; tout entière, elle a droit de compter sur vous. Mais, spécialement, gardez-lui le peuple dont vous êtes la gloire ; fidèle comme il l'est à votre mémoire sainte, se réclamant de votre couronne en toutes ses luttes de la terre, les écarts pour lui ne sauraient être mortels.

    L’Année liturgique

    (En écrivant "Venceslas" dans le moteur de recherche en haut à gauche de cette page, et en cliquant sur Ok, on trouvera les notices des années précédentes, notamment le texte du « premier récit paléoslave ».)

  • Une grande leçon de liturgie

    Par le pape Benoît XVI, hier. Petits extraits :

    En commençant, en effet, par le thème de la « liturgie », le concile a mis très clairement en lumière le primat de Dieu, sa priorité absolue. Dieu, avant tout : c’est justement ceci qui nous explique le choix conciliaire de partir de la liturgie. Là où le regard sur Dieu n’est pas déterminant, toute autre chose perd son orientation. Le critère fondamental pour la liturgie est son orientation vers Dieu, pour pouvoir ainsi participer à son œuvre.

    Lorsque saint Benoît parle, dans sa « Règle », de la prière des psaumes, il indique ceci aux moines : mens concordet voci, « que l’esprit soit en accord avec la voix ».

    Le saint enseigne que dans la prière des psaumes, les paroles doivent précéder notre esprit. Habituellement, cela ne se passe pas ainsi, nous devons d’abord penser, puis ce que nous avons pensé se transforme en parole. Ici au contraire, dans la liturgie, c’est l’inverse, la parole précède. Dieu nous a donné la parole et la sainte liturgie nous offre les paroles : nous devons entrer à l’intérieur des paroles, dans leur signification, les accueillir en nous, nous mettre nous-mêmes en syntonie avec ces paroles ; ainsi nous devenons enfants de Dieu, semblables à Dieu.

    Chers amis, nous célébrons et nous ne vivons bien la liturgie que si nous restons dans une attitude de prière, et non pas si nous voulons « faire quelque chose », nous faire voir ou agir, mais si nous orientons notre cœur vers Dieu et si nous restons dans une attitude de prière en nous unissant au mystère du Christ et au colloque du Fils avec le Père.

  • Saints Côme et Damien

    Les saints anargyres, comme les appellent les orientaux (« sans argent », parce que ces médecins soignaient gratuitement) furent martyrisés sous Dioclétien. Au temps des croisades, des reliques des deux saints sont apportées à Paris. Une église portant leurs noms est édifiée vers 1210 pour recevoir ces reliques. En 1255, saint Louis y érigera la confrérie des saints Côme et Damien. Une église plus grande est construite à la place de la précédente en 1427, et elle devient le centre religieux de l’académie de chirurgie. Cette église, détruite en 1836, était située… rue de l’Ecole de médecine.

    Les reliques furent transférées à Notre-Dame, et chaque 27 septembre le clergé de Notre-Dame faisait une procession dans l’île de la Cité.

    D’autre part, à la fin du XIIe siècle, Jean de Beaumont, seigneur de Luzarches, avait lui aussi rapporté de Terre Sainte des reliques des saints anargyres. En 1180 il fonde une basilique placée sous le vocable de saint Côme, dans l’enceinte du château du même nom. L’église paroissiale, qui était l’église Saints Côme et Damien depuis au moins le VIIIe siècle, devient l’église Saint-Damien. « En 1320, explique le site des Amis de l’église de Luzarches, les corporations des médecins, chirurgiens et pharmaciens de Paris et de Luzarches se réunissent, sous le patronage de ces saints guérisseurs, en une seule confrérie de piété dont les membres s'engageaient à consulter gratuitement le premier lundi de chaque mois. Elle se perpétue à Luzarches jusqu'à la fin du XIXe siècle. »

    Après « la désaffectation de cette collégiale en 1790 », comme l’écrit le site sans sourciller (et sa destruction puisqu’il n’en subsiste que trois arcades), l’église paroissiale retrouve son double parrainage.

  • Conforta me Rex, Sanctorum principatum tenens

    ℟. Conforta me Rex, Sanctorum principatum tenens: * Et da sermonem rectum, et bene sonantem in os meum.
    ℣. Domine Rex universae potestatis converte consilium eorum super eos.
    ℟. Et da sermonem rectum, et bene sonantem in os meum.

    Conforte-moi, Roi, qui règnes sur les saints, et donne à ma bouche une parole droite, et qui sonne bien. Seigneur Roi de toute puissance, retourne leurs desseins sur eux-mêmes. Et donne à ma bouche une parole droite, et qui sonne bien.

    Les formules de ce répons viennent sans doute de la prière d’Esther, au chapitre 14 du livre d’Esther selon la Vulgate (où l’on trouve l’expression du verset « converte consilium eorum super eos »), au chapitre 4 selon la Septante. Dans une ancienne version latine qui serait différente à la fois de la Septante et de la Vulgate…

    On peut constater que la formule du répons proprement dit se retrouve dans le rite mozarabe et dans le rite lyonnais, comme début de la prière que dit le célébrant à voix basse avant de proclamer l’évangile : « Conforta me Rex, Sanctorum summum tenens principatum, et da sermonem rectum, et bene sonantem in os meum, ut placeam tibi et omnibus circumstantibus. Dominus sit in corde meo… »