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Liturgie - Page 470

  • Saint Joseph Calasanz

    Voici un fidèle pèlerin des tombes des martyrs romains, un visiteur quotidien des sept églises de Rome, Ce grand Saint, dont Dieu voulut éprouver la patience comme celle d’un autre Job, a le droit de cité romaine, car il passa au bord du Tibre plus d’un demi-siècle. Après qu’il eut fondé l’Ordre des Écoles Pies, après qu’il eut renoncé à l’honneur de la pourpre cardinalice, pour que rien ne manquât à ses mérites, âgé de près de quatre-vingts ans, il fut traîné comme un malfaiteur par les sbires dans les rues de Rome et conduit au tribunal de la Sainte Inquisition. Déposé de l’office de général de son Ordre, méprisé par ses disciples eux-mêmes, comme s’il fût amoindri par son grand âge, saint Joseph Calasanz supporta tout avec une égale grandeur d’âme.

    Quand il mourut, le 25 août 1648, âgé de quatre-vingt-douze ans, l’Ordre des Écoles Pies était presque anéanti ; mais l’homme ne peut détruire les œuvres de Dieu, et le Saint, au moment de laisser la terre, prédit son refleurissement. L’événement confirma la prophétie.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • 13e dimanche après la Pentecôte

    On trouve dans l’Évangile d’aujourd’hui une belle allusion à l’Eucharistie : « Louant Dieu à haute voix, il tomba la face contre terre et le remercia » (eucharistôn autô) : Eucharistie veut dire action de grâces. La messe du dimanche est un office d’action de grâces : les heureux privilégiés de la grâce remercient Dieu de les avoir guéris de la lèpre du péché. Puissions-nous voir, en effet, dans cette image, la signification de l’office du dimanche ! Le dimanche est le jour où nous devons louer Dieu à haute voix, le remercier de la grâce du baptême. C’est en même temps pour notre âme un jour de maturité dans lequel elle reçoit : « l’accroissement dans la foi, l’espérance et la charité » (Or.), « l’accroissement de la rédemption éternelle » (Postc.).

    Cela nous fait comprendre l’Évangile. Dans cet étranger, le seul reconnaissant parmi les dix lépreux, nous nous reconnaissons, nous qui venons aujourd’hui assister à la messe. Aujourd’hui le Seigneur « entre dans le castel » de l’Église ; nous « allons au-devant de lui » et il nous guérit de la lèpre du péché ; il veut nous donner de nouvelles grâces au Saint-Sacrifice et dans la sainte communion.

    Tel est l’aspect joyeux et lumineux de l’Évangile. Il a aussi un aspect triste et sombre. Le Seigneur se plaint de l’ingratitude des neuf autres lépreux guéris. Il désigne ici les chrétiens tièdes. Ces chrétiens ont reçu le baptême, mais ils ne pratiquent plus leur christianisme, ils n’assistent pas à la messe du dimanche (dans les grandes villes, il n’est pas exagéré de parler des neuf dixièmes)*. Cette plainte du Seigneur forme la transition qui nous amène aux chants mélancoliques du psaume 73. Toute la messe s’éclaire. La prière mélancolique pour nos frères égarés constitue le ton fondamental (c’est à l’Introït, à l’Évangile et à la Communion que la douleur est le plus sensible). C’est l’aspect sombre qui fait contraste avec la lumineuse action de grâces de la messe et la joie du baptême qui s’y exprime.

    (…)

    Nous nous demandons maintenant quelle est la pensée de l’Église dans ce psaume. Le temple profané, c’est elle-même, la sainte Église de Dieu, le corps mystique du Christ, poursuivie par les ennemis, profanée par le péché. Elle songe aujourd’hui à tous ses enfants qui ne remplissent plus jamais leur devoir de reconnaissance, le dimanche. Unissons-nous aujourd’hui aux sentiments de ce psaume et offrons nos intercessions pour tous nos frères indifférents et tièdes. Trois fois nous avons l’occasion de nous associer à ces prières du psaume : à l’entrée dans la maison de Dieu, à l’Évangile et à la Communion. C’est à ces trois moments de la messe que notre compassion est particulièrement excitée. Ah ! disons-nous : ces malheureux ne trouvent plus le chemin de la maison de Dieu ; ils n’entendent plus le joyeux message du Christ ; ils ne goûtent plus la douceur du pain du ciel « qui contient toute suavité » (Comm.). Quant à nous, nous avons voulu, par notre reconnaissance, effacer les rides que le chagrin a creusées sur le front de notre Mère l’Église.

    Dom Pius Parsch

    * Publié en 1933…

  • Saint Louis

    Les trois oraisons de la messe :

    Deus, qui beátum Ludovícum confessórem tuum de terréno regno ad cæléstis regni glóriam transtulísti : eius, quǽsumus, méritis et intercessióne ; Regis regum Iesu Christi Fílii tui fácias nos esse consórtes.

    Dieu, d’une royauté terrestre, vous avez élevé votre bienheureux confesseur saint Louis à la gloire du céleste royaume : daignez, nous vous en prions, nous accorder, en considération de ses mérites et de son intercession, la grâce d’être associés à la gloire du Roi des rois, Jésus-Christ votre Fils.

    Súscipe, quǽsumus, Dómine, gratas maiestáti tuæ oblatiónes : et præsta ; ut, in amplificándo divíni cultus splendóre, beáti Ludovíci sollicitúdinem imitámur.

    Accueillez, Seigneur, ces offrandes dignes de plaire à votre majesté, et faites que nous imitions le zèle du bienheureux Louis à rehausser sans cesse la splendeur du culte divin.

    Deus, qui beáto Ludovíco, inter falláces temporális regni delícias, veram ætérni regni felicitátem toto corde concupíscere tribuísti : fac nos, quǽsumus ; eiúsdem felicitátis amatóres, cuius in hoc sacramento pignus accépimus.

    Dieu, vous avez mis au cœur du bienheureux Louis, au sein des séductions mensongères de la royauté terrestre, un désir ardent du vrai bonheur dans l’éternel royaume : allumez en nous l’amour de ce même bonheur dont nous venons de recevoir le gage en ce sacrement.

  • La messe à Detroit

    Le 12 août dernier, Mgr Francis Reiss, évêque auxiliaire de Detroit, a célébré une messe selon la forme extraordinaire à l’église Saint Josaphat. Ce jour était le 9e anniversaire de son ordination épiscopale.

    La messe de saint Pie V est célébrée le dimanche dans cette église depuis 2004, et tous les jours depuis 2007. En cohabitation avec la forme ordinaire. Mais on constate que la grand-messe du dimanche est celle de saint Pie V (la forme ordinaire, c'est à midi).

    On trouve sur le site de la paroisse cette jolie formule : « Saint-Josaphat fut fondée comme une paroisse d’accueil de la communauté polonaise, et a continué sa tradition d’hospitalité en ouvrant ses portes à la communauté de la messe tridentine. »

    Ce 12 août, la paroisse célébrait aussi la « fête des pierogi » (les raviolis polonais)…

  • Saint Barthélémy

    De cet apôtre dont l’Evangile nous dit seulement qu’il est le fils de Tholmai, à moins que son nom soit Nathanaël, la tradition peu loquace le fait aller en Inde puis en Arménie où il subit le martyre (et il est le patron de l’Arménie).

    On trouve dans le texte aussi bref qu’essentiel intitulé La théologie mystique, de Denys l’Aréopagite (on doit dire aujourd’hui « le pseudo-Denys » sous peine de passer pour un demeuré), une curieuse référence à un propos de saint Barthélémy, unique dans toute la patristique, et que saint Denys l’Aréopagite (pardon, le Pseudo…) fait servir à sa démonstration de théologie apophatique :

    "C'est bien en ce sens que le divin Barthélemy disait
    que la théologie est à la fois développée et brève,
    l'Évangile spacieux et grand, mais néanmoins concis.
    C'est là, me semble-t-il, une réflexion remarquable
    car, si l'on ne peut tarir un discours au sujet de la
    Cause bienfaisante de tout ce qui existe,
    on peut aussi bien l'exprimer brièvement
    et même n'en rien dire du tout:
    elle n'a en effet ni parole ni pensée,
    elle transcende de manière suressentielle tout le créé
    et ne se manifeste véritablement et sans voile
    qu'à ceux-là seuls qui franchissent
    tout ce qui est pur et impur,
    qui dépassent toutes les plus hautes et plus saintes ascensions,
    qui abandonnent toutes les lumières divines,
    et les sons et les paroles du ciel, pour pénétrer dans la Ténèbre
    de Celui qui est réellement, selon les Écritures,
    l'au-delà de tout."

    (traduction Madeleine Cassingena)

  • Saint Philippe Beniti

    On vit constamment briller en lui une tendre compassion envers les pauvres ; elle parut surtout avec éclat lorsque, dans un faubourg de Sienne, il donna son propre vêtement à un pauvre lépreux à peu près nu ; aussitôt que ce malheureux en fut couvert, il se trouva guéri de sa lèpre. Le bruit de ce miracle s’étant répandu de tous côtés, quelques-uns des Cardinaux réunis à Viterbe pour l’élection du successeur de Clément IV, jetèrent les yeux sur Philippe, dont ils connaissaient du reste la prudence toute céleste. A cette nouvelle, l’homme de Dieu craignant de se voir imposer la charge de pasteur suprême, s’enfuit sur le mont Tuniato, et y demeura caché jusqu’au moment où Grégoire fut proclamé souverain Pontife. En cet endroit se trouve une source d’eau qu’on appelle encore aujourd’hui Fontaine de Saint-Philippe, eau qui doit à ses prières la vertu de guérir les malades. Enfin il quitta très saintement cette vie, à Todi, l’an douze cent quatre-vingt-cinq, en embrassant le crucifix, qu’il appelait son livre. A son tombeau, des aveugles recouvrèrent la vue, des boiteux furent guéris et des morts ressuscitèrent. Devant l’éclat de ces prodiges et de beaucoup d’autres encore, le souverain Pontife Clément X l’inscrivit au nombre des Saints.

    Bréviaire

  • Cœur Immaculé de la Vierge Marie

    Le culte liturgique, par lequel on rend un juste honneur au Cœur Immaculé de la Vierge Marie, et auquel de nombreux saints et saintes ont préparé la voie, fut approuvé tout d’abord par le Siège Apostolique au début du dix-neuvième siècle, lorsque le Pape Pie VII institua la fête du Cœur Très Pur de la Vierge Marie, pour être pieusement et saintement célébrée par tous les diocèses et les familles religieuses qui en avaient fait la demande ; fête que bientôt le Pape Pie IX enrichit d’un office et d’une messe propres. Ce culte ardent et souhaité, né au dix-neuvième siècle, et grandissant de jour en jour, fut accueilli avec bienveillance par le Souverain Pontife Pie XII, qui voulut l’étendre à l’Église entière, en donnant à cette fête une plus grande solennité. L’an 1942, tandis qu’une guerre très cruelle accablait presque toute la terre, ce pape, plein de pitié pour les épreuves infinies des populations, en raison de sa piété et de sa confiance envers la Mère céleste, confia ardemment le genre humain tout entier, par une prière solennelle, à ce Cœur très doux ; et il établit la célébration universelle et perpétuelle d’une fête avec Office et Messe propres en l’honneur de ce Cœur Immaculé (1944).

    Bréviaire romain

  • Sainte Jeanne de Chantal

    Le jour de Saint-Basile 1632, raconte la Mère de Chaugy dans son Mémoire sur sainte Chantal, notre bienheureuse Mère soutint un assaut très grand de l'amour divin qui l'empêchait de pouvoir parler à la récréation ; elle demeurait les yeux fermés avec un visage tout enflammé ; elle tâchait de se divertir à filer sa quenouille, et demeurait prise à la moitié de son aiguillée. Quand elle vit qu'elle ne pouvait faire autrement, elle fit chanter et s'essaya de chanter elle-même ce cantique qu'elle s'était fait faire autrefois par notre très honorée Mère de Bréchard :

    Pourquoi donner à mon âme
    Quelque travail ou souci,
    Puisque l'amour qui l'enflamme
    Ne le permet pas ainsi ?

    Il me meut et me gouverne
    Tout au gré de son désir,
    Et je n'ai ni but, ni terme
    Que son céleste plaisir.

    Mon cœur n'a de complaisance
    Qu'aux entretiens amoureux
    De cette divine essence,
    Seul objet des Bienheureux.

    Ce chant la divertit un peu et pour cacher la grâce, elle s'essaya de nous parler, mais avec des paroles de feu...

    « Mes chères filles (dit-elle), saint Basile, ni la plupart de nos saints Pères et piliers de l'Église n'ont pas été martyrisés : pourquoi vous semble-t-il que cela soit arrivé ? » Après que chacune eut répondu : « et moi, dit cette bienheureuse Mère, je crois que c'est parce qu'il y a un martyre qui s'appelle le martyre d'amour, dans lequel Dieu soutenant la vie de ses serviteurs et servantes, pour les faire travailler à sa gloire, il les rend martyrs et confesseurs tout ensemble... Le divin amour fait passer son glaive dans les plus secrètes et intimes parties de nos âmes et nous sépare nous-mêmes de nous-mêmes. Je sais une âme, ajouta-t-elle, laquelle l'amour a séparée des choses qui lui ont été plus sensibles que si les tyrans eussent séparé son corps de son âme par le tranchant de leurs épées ». Nous connûmes bien qu'elle parlait d'elle-même.

    (On remarquera que cela se passe le jour de la fête de saint Basile, qui passait pourtant presque inaperçue, au plus bas degré des fêtes de saints : exemple de communion entre mystiques d’Orient et d’Occident, par delà les siècles. On remarque de même comment monsieur Olier cite saint Grégoire de Nysse, par exemple. Ce que l’on n’attend pourtant guère à cette époque.)

  • Saint Bernard

    En montant aujourd'hui dans les cieux, la glorieuse Vierge a certainement porté à son comble la joie des citoyens du ciel. Car elle n'est rien moins que celle dont la voix fit tressaillir de joie, dans les entrailles d'une mère qu'elle a saluée, l'enfant qui y était encore enfermé. Si l'âme d'un enfant qui n'était pas encore né s'est fondue de bonheur à sa voix, quelle ne dut pas être l’allégresse des esprits célestes quand ils eurent le bonheur d'entendre sa voix, de contempler son visage ? Et même pour nous, mes frères bien-aimés, quelle fête n'est point le jour de son Assomption, quels motifs de joie et de bonheur n'y a-t-il point dans son Assomption ? La présence de Marie éclaire le monde entier, c'est au point que les cieux eux-mêmes brillent d'un plus vif éclat, à la lumière de cette lampe virginale. C'est donc avec raison que les actions de grâce et les chants de gloire retentissent dans les cieux ; mais nous, mes frères, il semble que nous avons plus de motifs de gémir que d'applaudir. En effet, ce monde inférieur ne doit-il pas proportionner son deuil, quand elle le quitte, à l'allégresse même que sa présence répand dans les cieux ? Pourtant, trêve de plaintes chez nous, car, après tout, nous n'avons point ici une cité permanente, nous aspirons à celle où Marie fait aujourd'hui son entrée ; si nous devons un jour en être citoyens, il est juste que, même dans notre exil, et jusque sur les bords des fleuves de Babylone, nous l'ayons présente à la pensée, nous participions à ses joies, nous partagions son allégresse, surtout à celle qui remplit si bien aujourd'hui même, comme un torrent, cette cité de Dieu, que, même ici-bas, nous en recevons quelques gouttes qui tombent jusque sur la terre. Notre Reine nous a précédés, et le glorieux accueil qui lui est fait doit nous engager à suivre Notre Dame, nous ses humbles serviteurs, en nous écriant : « Attirez-nous à votre suite, nous courrons dans l'odeur de vos parfums. » Notre exil a envoyé en avant une avocate qui, en sa qualité de mère de notre Juge, de mère de la miséricorde, doit traiter en suppliante, mais en suppliante écoutée, l'affaire de notre salut.

    Aujourd'hui notre terre a envoyé un précieux présent au ciel, pour rapprocher, par cet heureux échange de présents d'amitié, les hommes de Dieu, la terre des cieux, notre bassesse de l'élévation suprême. Un fruit sublime de la terre s'est élevé là d'où nous viennent tous dons excellents, tous dons parfaits, et une fois montée dans les cieux, la bienheureuse Vierge comblera à son tour les hommes de ses dons. Pourquoi n'en serait-il point ainsi ? Car le pouvoir ne lui manquera pas plus que la volonté. Elle est la Reine des cieux, et une Reine de miséricorde, et de plus elle est la Mère du Fils unique de Dieu ; est-il rien qui puisse nous faire concevoir une plus haute estime de son pouvoir et de sa bonté ? A moins qu'on ne croie pas que le Fils de Dieu honore sa mère, ou qu'on doute que les entrailles de Marie, où la charité même de Dieu a passé corporellement neuf mois entiers, se soient remplies de sentiments de charité.

    Saint Bernard, début du premier sermon pour l’Assomption

  • 12e dimanche après la Pentecôte

    L’Évangile nous raconte cette belle et inoubliable parabole du bon Samaritain. Le Christ voulait nous enseigner l’amour du prochain. Mais l’Église utilise cette parabole pour nous montrer l’action du Christ à la messe. L’homme tombé sous les coups des brigands, c’est la pauvre nature humaine. Privée des biens surnaturels, affaiblie dans les biens naturels, elle gît misérablement. La loi juive se présente à l’humanité, mais ne peut lui procurer la guérison. Alors vient le bon Samaritain, Jésus-Christ, revêtu du manteau de l’humilité ; il recueille le pauvre blessé, verse de l’huile et du vin sur ses plaies, le conduit à l’hôtellerie et prend soin de lui. C’est là l’œuvre de la Rédemption. C’est aussi celle de la messe. Considérons moins l’humanité que nous-mêmes. Depuis le baptême, le bon Samaritain se présente à chaque messe et nous recueille. Notre nature est toujours encline au mal ; nous avons toujours des blessures saignantes, nous gisons sans force, incapables, seuls, de « courir vers les biens promis » (Or.). Dans l’Eucharistie, le bon Samaritain verse l’huile et le vin sur nos blessures ; l’huile est la douceur, le vin est la force de la doctrine chrétienne. Il bande nos plaies et prend soin de nous. Soyons-en assurés : à la messe, les blessures de notre âme sont guéries. La parabole du bon Samaritain est une belle image de l’efficacité de la messe.

    Dom Pius Parsch