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Une grande leçon de liturgie

Par le pape Benoît XVI (suite de la semaine dernière). Petits extraits :

Le Christ, nous le découvrons, nous le connaissons comme une Personne vivante, dans l’Eglise. Elle est « son Corps ». Cette corporéité peut être comprise à partir des paroles bibliques sur l’homme et sur la femme : les deux seront une seule chair (cf. Gn 2,24; Ep. 5,30ss.; 1 Co 6,16s). Le lien inséparable entre le Christ et l’Eglise, à travers la force unifiante de l’amour, n’annule pas le « tu » et le « je », mais au contraire élève leur unité la plus profonde. Trouver sa propre identité dans le Christ signifie atteindre une communion avec lui, qui ne m’annule pas, mais m’élève à la dignité la plus haute, celle d’enfant de Dieu dans le Christ : « l’histoire d’amour entre Dieu et l’homme consiste justement dans le fait que cette communion de volonté grandit dans la communion de pensée et de sentiment, et ainsi notre vouloir et la volonté de Dieu coïncident toujours plus » (Enc. Deus caritas est, 17). Prier signifie s’élever à la hauteur de Dieu, grâce à une transformation nécessaire et graduelle de notre être.

Ainsi, en participant à la liturgie, nous faisons nôtre la langue maternelle de l’Eglise, nous apprenons à parler en elle et pour elle. Naturellement, comme je l’ai déjà dit, cela arrive de façon graduelle, peu à peu. Je dois me plonger progressivement dans les paroles de l’Eglise, avec ma prière, avec ma vie, avec ma souffrance, avec ma joie, avec ma pensée. C’est un chemin qui nous transforme.

(…)

La liturgie n’est pas une forme d’ « auto-manifestation » d’une communauté, mais au contraire le fait de sortir du simple « être-soi-même », être enfermés sur soi-même, et le fait d’accéder au grand banquet, d’entrer dans la grande communauté vivante, dans laquelle Dieu lui-même nous nourrit.  La liturgie implique cette universalité et ce caractère universel doit entrer toujours de nouveau dans la conscience de tous. La liturgie chrétienne est le culte du temple universel qui est le Christ ressuscité, dont les bras sont étendus sur la croix, pour attirer tous [les hommes] dans l’embrassement de l’amour éternel de Dieu. C’est le culte du Ciel ouvert. Ce n’est jamais seulement l’événement d’une communauté singulière, située dans le temps et dans l’espace. Il est important que chaque chrétien se sente et soit réellement inséré dans ce « nous » universel qui fournit le fondement et le refuge au « je » dans le Corps du Christ qui est l’Eglise.

(…)

Le lieu où l’on fait pleinement l’expérience de l’Eglise, c’est la liturgie : elle est l’acte dans lequel nous croyons que Dieu entre dans notre réalité, et nous pouvons le rencontrer, nous pouvons le toucher. C’est l’acte par lequel nous entrons en contact avec Dieu : Il vient à nous et nous sommes illuminés par Lui. C’est pourquoi, lorsque, dans les réflexions sur la liturgie, nous ne concentrons notre attention que sur « comment » la rendre attirante, intéressante, belle, nous risquons d’oublier l’essentiel : la liturgie est célébrée pour Dieu et non pour nous-mêmes ; c’est son œuvre ; c’est Lui le sujet ; et nous devons nous ouvrir à Lui et nous laisser guider par Lui et par son Corps qui est l’Eglise.

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