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Liturgie - Page 459

  • Sainte Lucie

    Lucie est une des plus illustres vierges martyres de l’ancienne Église. Un jour, elle se rendait avec sa mère, qui souffrait d’un épanchement de sang, à Catane pour honorer le corps de sainte Agathe. Elle pria à son tombeau. Alors la sainte lui apparut en songe et la consola ainsi : « O vierge Lucie, pourquoi me demandes-tu ce que tu peux toi-même accorder à ta mère : ta foi aussi vient à son secours, c’est pourquoi elle est guérie. Tu as par ta virginité préparé à Dieu une demeure agréable » (Brév.). Elle obtint en effet la guérison de sa mère. Aussitôt, elle lui demanda la permission de rester vierge et de distribuer aux pauvres du Christ la dot qui devait lui revenir. A son retour à Syracuse, elle consacra aux pauvres tout le produit de la vente de ses biens. A cette nouvelle, un jeune homme auquel ses parents avaient, contre son gré, promis sa main, la dénonça comme chrétienne au gouverneur. « Tu parleras moins », lui dit le gouverneur, « quand une grêle de coups tombera sur toi. » « Les serviteurs de Dieu », répondit la vierge, « ne manquent jamais des mots qui conviennent, car c’est le Saint-Esprit qui parle par notre bouche. « Est-ce que le Saint-Esprit est en toi ? » lui demanda Paschasius. « Oui », répondit-elle, « tous ceux qui vivent avec piété et chasteté sont les temples du Saint-Esprit. » « C’est bien », reprit le gouverneur, « je te ferai conduire dans une maison de débauche pour que le Saint-Esprit s’éloigne de toi. » « Si tu me fais déshonorer malgré moi », répondit la vierge, « la couronne victorieuse de ma pureté sera doublée. » Enflammé de colère, le juge ordonna de conduire Lucie dans cette maison, mais Dieu la rendit tellement immobile qu’aucune force ne put la déplacer. Alors on versa sur elle de la poix et de la résine ainsi que de l’huile bouillante, mais comme tout cela ne lui causait aucun mal, on lui trancha la tête avec le glaive. C’est ainsi qu’elle acheva victorieusement son martyre.

    Dom Pius Parsch

    Pour la commémoration de l’Avent

    Aux laudes

    Tu es qui venturus es Domine, quem exspectamus, ut salvum facias populum tuum.

    C’est vous qui devez venir, Seigneur et que nous attendons, pour que vous sauviez votre peuple.

    Aux vêpres

    Qui post me veniet, ante me factus est: cujus non sum dignus calceamenta solvere.

    Celui qui viendra après moi a été fait avant moi, fui de qui je ne suis pas digne de délier les chaussures.

  • Au monastère de Mariawald

    Paix liturgique publie une interview du père abbé de la Trappe de Mariawald, qui a repris la liturgie traditionnelle cistercienne après le motu proprio Summorum Pontificum. Extraits :

    Le choix fait par Mariawald a rencontré la gratitude et la compréhension de nombreuses personnes, comme en témoigne le nombre croissant des fidèles qui viennent à la messe le dimanche et la demande constante d'hébergement pour des retraites ou des séjours de repos.

    Ainsi, face à la tendance anthropocentriste de la nouvelle liturgie, est né le désir de mettre Dieu de nouveau au centre de la vie du monastère. Comme un arbre ne vit que quand il est nourri par l'énergie qu'il puise à travers ses racines, de la même façon le moine (et pas seulement lui !) a besoin de la sagesse d'un trésor séculaire pour redonner à l'Église sa jeunesse.

    La réforme a rendu la vie spirituelle des moines plus exigeante. La nouvelle – comprenez "ancienne" – liturgie nécessite un apprentissage adapté : chanter le grégorien est un art qui exige une formation spéciale ; l'attention pour le latin comme langue appropriée du culte exige volonté et assiduité ; la récitation du bréviaire prend plus de temps et le début de l'Office à 3h du matin exige une réelle volonté de renoncement. Tous ces sacrifices trouvent leur récompense dans la découverte de richesses jusque-là ignorées.

     

  • Ante multum tempus prophetavit Ezechiel

    ℟. Ante multum tempus prophetavit Ezechiel: Vidi portam clausam; ecce Deus ante sæcula ex ea procedebat pro salute mundi: * Et erat iterum clausa, demonstrans Virginem, quia post partum permansit virgo.
    ℣. Porta quam vidisti, Dominus solus transibit per illam.
    ℟. Et erat iterum clausa, demonstrans Virginem, quia post partum permansit virgo.

    Longtemps avant le fait, Ézéchiel (44, 1) prophétisa : J’ai vu une porte close : voici que Celui qui est Dieu avant les siècles sortait par elle, pour le salut du monde : et elle était de nouveau fermée ; elle désignait la Vierge, parce que celle-ci demeura vierge après l’enfantement. La porte que vous avez vue, le Seigneur seul passera par elle. Et elle était de nouveau fermée ; elle désignait la Vierge, parce que celle-ci demeura vierge après l’enfantement.

  • Saint Damase

    Les résultats des fouilles et des études faites récemment nous apprennent que ce célèbre Pontife des martyrs naquit à Rome l’an 305 et que son père, nommé Antoine  avait fait toute sa carrière ecclésiastique non loin du Théâtre de Pompée, près des archives de l’Église romaine.

    La mère de Damase portait le nom de Laurentia, elle vécut environ quatre-vingt-douze ans et fut ensevelie sur la voie Ardéatine. Cette Laurentia eut aussi une fille nommée Irène, qui fut vierge consacrée. Quant à Damase, il est dit de lui dans une inscription : « Natus qui antistes sedis Apostolicae », précisément parce qu’il avait eu pour père un évêque, un des nombreux évêques ruraux disséminés à cette époque dans la campagne romaine. Dès sa jeunesse Damase fut employé aux Archives pontificales, et c’est là sans doute qu’il dut sentir naître sa vocation de poète des martyrs, commençant dès lors ses recherches historiques sur ces héroïques confesseurs de la Foi, — comme il le fit pour les martyrs Pierre et Marcellin, — recherches qui, parfois, purent profiter des dépositions orales des bourreaux eux-mêmes.

    Damase fut élu pape in Lucinis en octobre 366, mais dans les premiers temps de son pontificat il fut combattu par le parti schismatique d’Ursin auquel adhéra une bonne partie du clergé. Quand celui-ci se soumit enfin au Pontife, Damase attribua cette réconciliation à l’intercession des martyrs.

    Il n’y a pour ainsi dire pas de tombe illustre de martyr dans les cimetières romains que Damase n’ait honorée de ses vers, ordinairement gravés sur marbre, en caractères spéciaux et très beaux que nous devons au calligraphe Furius Dionysius Philocalus. Mais il ne se contenta pas seulement des vers ; il commença des restaurations et des embellissements en faveur d’un grand nombre de sépulcres de saints ; de certains, comme celui d’Eutychius ad Catacumbas, on avait perdu jusqu’à la trace.

    Damase creusa, chercha, refit l’histoire, rétablit le culte, et, en certains cas où le martyre subi pour la foi était encore discuté, le Pontife régla la controverse et fit la canonique vindicatio Martyris.

    Saint Damase mourut le 11 décembre 384 et fut enseveli près de sa mère et de sa sœur dans une crypte érigée par lui sur la voie Ardéatine, que le Liber Pontificalis appelle sans plus basilica sua.

    Bienheureux cardinal Schuster

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    Exemple de poème de saint Damase gravé dans le marbre par Furius Dionysius Philocalus (cliquer pour agrandir). Il s’agit ici de sainte Agnès. Les deux derniers vers disent : « O toi que je veux vénérer, si bienfaisante, sainte gloire de la pudeur, Aux prières de Damase, sois favorable, je t’en supplie, illustre martyre ! »

     

    Pour la commémoration de l’Avent

    Aux laudes

    Super te Jerusalem orietur Dominus, et gloria ejus in te videbitur.

    Sur toi, Jérusalem, se lèvera le Seigneur, et sa gloire en toi se verra.

    Aux vêpres

    Vox clamantis in deserto : Parate viam Domini, rectas facite semitas Dei nostri.

    Voici la voix de celui qui crie dans le désert : Préparez la voie du Seigneur, rendez droits les sentiers de notre Dieu.

  • Lætentur cæli, et exsultet terra

    ℟. Lætentur cæli, et exsultet terra, jubilate montes laudem: quia Dominus noster veniet, * Et pauperum suorum miserebitur.
    ℣. Orietur in diebus eius justitia, et abundantia pacis.
    ℟. Et pauperum suorum miserebitur.

    Que les cieux se réjouissent et que la terre exulte ; montagnes, faites retentir la louange ; car notre Dieu viendra. Et il aura pitié de ses pauvres. Dans ses jours s’élèvera la justice et une abondance de paix. Et il aura pitié de ses pauvres.

    (Répons des matines, formé d’Isaïe 49, 13 et du psaume 71 verset 6.)

  • Deuxième dimanche de l’Avent

    Et il sortira un rejeton de la racine de Jessé, et une fleur s’élèvera de sa racine. Et l’esprit du Seigneur reposera sur lui (Isaïe : début des lectures des matines au premier nocturne. Et l'antienne de Magnificat, hier soir, pour les deuxièmes vêpres de l'Immaculée Conception, commençait ainsi : Aujourd'hui est sorti le rejeton de la racine de Jessé...).

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    Saint Jérôme, dont l’Église emprunte aujourd’hui les paroles dans les Leçons du second Nocturne, nous dit « que cette Branche sans aucun nœud qui sort de la tige de Jessé, est la Vierge Marie, et que la Fleur est le Sauveur a lui-même, qui a dit dans le Cantique : Je suis la fleur des champs et le lis des vallons ». Tous les siècles chrétiens ont célébré avec transport et la Branche merveilleuse, et sa divine Fleur. Au moyen âge, l’Arbre de Jessé couvrait de ses prophétiques rameaux le portail des Cathédrales, étincelait sur leurs vitraux, s’épandait en broderie sur les tapisseries du sanctuaire ; et la voix mélodieuse des prêtres chantait le doux Répons composé par Fulbert de Chartres et mis en chant grégorien par le pieux roi Robert :

    ℟. La tige de Jessé a produit une branche, et la branche une fleur ; * Et sur cette fleur l’Esprit divin s’est reposé. ℣. La Vierge Mère de Dieu est la branche, et son fils est la fleur ; * Et sur cette fleur l’Esprit divin s’est reposé.

    Et le dévot saint Bernard, commentant ce Répons dans sa deuxième Homélie sur l’Avent, disait : « Le Fils de la Vierge est la fleur, fleur blanche et pourprée, choisie entre mille ; fleur dont la vue réjouit les Anges, et dont l’odeur rend la vie aux morts ; Fleur des champs, comme elle le dit elle-même, et non fleur des jardins ; car la fleur des champs pousse d’elle-même sans le secours de l’homme, sans les procédés de l’agriculture. Ainsi le chaste sein de la Vierge, comme un champ d’une verdure éternelle, a produit cette divine fleur dont la beauté ne se corrompt pas, dont l’éclat ne se fanera jamais. O Vierge ! branche sublime, à quelle hauteur ne montez-vous pas ? Vous arrivez jusqu’à celui qui est assis sur le Trône, jusqu’au Seigneur de majesté. Et je ne m’en étonne pas ; car vous jetez profondément en terre les racines de l’humilité. O plante céleste, la plus précieuse de toutes et la plus sainte ! O vrai arbre de vie, qui seule avez été digne de porter le fruit du salut ! »

    Dom Guéranger

  • Immaculée Conception

    Vénérons la Vierge, la mère de la Grâce, la douceur du Salut, la fontaine de Sapience.

    C’est la Cour du grand Roi, la Reine de prudence, la Vierge pleine de grâce, l’Aurore de liesse.

    Elle est plus douce que le miel, vrai lis de chasteté ; plus brillante que le jaspe, l’allégement du cœur affligé.

    O fontaine admirable ! principe de notre foi ; ô Mère admirable ! précieux vase de vertu.

    Vous êtes du plus beau des rois la plus chaste des mères ; parfum du nard le plus pur, rose très odorante.

    Arbre de vie digne de louange, Etoile très éclatante, noble Mère, réjouissez-vous, ô la plus sainte des Vierges !

    Remède des pécheurs, Reine de bon conseil, vous avez mis au jour la fleur des fleurs, Jésus, source de toute joie.

    Branche de Jessé, flambeau des Saints, secourable protectrice, souvenez-vous des malheureux, au jour du jugement.

    Vous êtes la joie du monde, la règle de l’amour, le salaire de la victoire, le trésor des parfums.

    A vous soient, ô fleur du monde, Vierge sans tache, et l’honneur et l’empire, dans les siècles éternels.

    Amen.

    (Séquence du missel de Cluny de 1523, traduction de Dom Guéranger)

     

  • Saint Ambroise

    Le saint Évêque Ambroise mourut à Milan dans la nuit du 3 au 4 avril 397. C’était l’aube du Samedi Saint. La veille, vers cinq heures de l’après-midi, il s’était mis à prier, étendu sur son lit, les bras ouverts en forme de croix. Il participait ainsi, au cours du solennel triduum pascal, à la mort et à la résurrection du Seigneur. « Nous voyions ses lèvres bouger », atteste Paulin, le diacre fidèle qui, à l’invitation d’Augustin, écrivit sa Vie, « mais nous n’entendions pas sa voix ». Tout d’un coup, la situation parut précipiter. Honoré, Évêque de Verceil, qui assistait Ambroise et qui se trouvait à l’étage supérieur, fut réveillé par une voix qui lui disait : « Lève-toi, vite ! Ambroise va mourir... ». Honoré descendit en hâte ─ poursuit Paulin ─ « et présenta le Corps du Seigneur au saint. A peine l’eut-il pris et avalé, Ambroise rendit l’âme, emportant avec lui ce bon viatique. Ainsi, son âme, restaurée par la vertu de cette nourriture, jouit à présent de la compagnie des anges. » En ce Vendredi Saint de l’an 397, les bras ouverts d’Ambroise mourant exprimaient sa participation mystique à la mort et à la résurrection du Seigneur. C’était sa dernière catéchèse : dans le silence des mots, il parlait encore à travers le témoignage de sa vie.

    Ambroise n’était pas vieux lorsqu’il mourut. Il n’avait même pas soixante ans, étant né vers 340 à Trèves, où son père était préfet des Gaules. Sa famille était chrétienne. A la mort de son père, sa mère le conduisit à Rome alors qu’il était encore jeune homme, et le prépara à la carrière civile, lui assurant une solide instruction rhétorique et juridique. Vers 370, il fut envoyé gouverner les provinces de l’Émilie et de la Ligurie, son siège étant à Milan. C’est précisément en ce lieu que faisait rage la lutte entre les orthodoxes et les ariens, en particulier après la mort de l’Évêque arien Auxence. Ambroise intervint pour pacifier les âmes des deux factions adverses, et son autorité fut telle que, bien que n’étant qu’un simple catéchumène, il fut acclamé Évêque de Milan par le peuple. [Puis il reçut le baptême, la confirmation, la première communion et le sacre épiscopal le 7 décembre.]

    Benoît XVI

    Pour la commémoration de l’Avent

    Ecce veniet Deus et homo de domo David sedere in throno, alleluia.

    Voici que viendra un Dieu-homme de la maison de David, s’asseoir sur le trône, alléluia.

    Ex Aegypto vocavi Filium meum: veniet, ut salvet populum suum.

    De l’Égypte j’ai rappelé mon Fils ; il viendra pour sauver son peuple.

  • Saint Nicolas

    Réjouissons-nous et tressaillons, unis de bouche et de cœur, à cette solennelle fête du bienheureux Nicolas.

    Encore enfant au berceau, il observe les jeûnes ;

    Encore enfant à la mamelle, déjà il mérite les joies suprêmes.

    Adolescent, il embrasse l’étude des lettres,

    Sans pécher, sans connaître la licence de son âge.

    Bienheureux Confesseur, une voix venue du ciel l’appelle aux dignités.

    Promu par elle, il monte au faîte le plus élevé de la Prélature.

    Il avait dans le cœur une tendre miséricorde, et il prodiguait ses bienfaits aux opprimés.

    Par ses trésors, des vierges sont sauvées de l’opprobre ; et la pauvreté de leur père est soulagée.

    Des matelots en mer luttaient contre la furie des flots, sur une nef à demi brisée.

    Déjà désespérant de la vie, en ce danger si pressant, ils crient et disent tous d’une voix :

    « O bienheureux Nicolas ! Ramenez-nous à un port de mer ; sauvez-nous de ce péril de mort.

    Ramenez-nous à un port de mer, vous dont la compassion généreuse est tant de fois venue en aide. »

    Pendant qu’ils criaient, et non sans fruit, voici quelqu’un qui leur dit : « J’arrive à votre secours. »

    Soudain souffle un vent favorable, et la tempête est apaisée, et les mers sont en repos.

    De sa tombe découle une huile abondante,

    Qui guérit tous les malades par l’intercession du Saint.

    Nous que voici en ce monde, naufragés déjà plus d’une fois dans l’abîme du vice,

    Glorieux Nicolas, menez-nous au port du salut où sont paix et gloire.

    Obtenez-nous du Seigneur, par vos secourables prières, l’onction qui sanctifie ;

    Cette onction qui a guéri les blessures d’innombrables iniquités dans Marie la pécheresse.

    Qu’à jamais soient dans la joie ceux qui célèbrent cette fête ;

    Et qu’après cette course de la vie, le Christ les couronne.

    Amen.

    Adam de Saint-Victor (traduction de Dom Guéranger dans L'Année liturgique)


    Pour mémoire de l’Avent

    Benedicta tu in mulieribus, et benedictus fructus ventris tui.

    Vous êtes bénie entre les femmes, et le fruit de vos entrailles est béni.

    Exspectabo Dominum Salvatorem meum, et præstolabor eum dum prope est, alleluia.

    J’attendrai le Seigneur, mon Sauveur, et je l’attendrai tandis qu’il est proche, alléluia.

  • Verbum supernum prodiens

    Verbum supernum prodiens,
    A Patre olim exiens,
    Qui natus orbi subvenis
    Cursu declivi temporis :

    Illumina nunc pectora,
    Tuoque amore concrema,
    Audito ut præconio,
    Sint pulsa tandem lubrica.

    Judexque cum post aderis,
    Rimari facta pectoris,
    Reddens vicem pro abditis,
    Justisque regnum pro bonis.

    Non demum arctemur malis
    Pro qualitate criminis ;
    Sed cum beatis compotes
    Simus perennes cælibes.

    Laus, honor, virtus, gloria
    Deo Patri, et Filio,
    Sancto simul Paraclito,
    In sæculorum sæcula. Amen.

    Verbe du Tout-Puissant, qui du sein de ton père
    Viens descendre au secours du monde infortuné,
    Et naître d'une vierge mère,
    Pour mourir dans le temps par toi-même ordonné :

    Illumine nos cœurs pour chanter tes louanges ;
    Embrase-les si bien de tes saintes ardeurs,
    Qu'instruits par le concert des anges,
    Ces cœurs purs et sans tache exaltent tes grandeurs.

    Qu'alors que tu viendras en ton lit de justice
    Dévoiler le secret de nos intentions,
    Séparer la vertu du vice,
    Et donner la couronne aux bonnes actions,

    Au lieu d'être livrés aux carreaux que foudroie
    Suivant l'excès du crime un juge rigoureux,
    Nous goûtions l'éternelle joie
    Du sacré célibat avec tes bienheureux.

    Gloire soit à jamais au Père inconcevable !
    Gloire au Verbe incarné ! Gloire à l'Esprit divin !
    Gloire à leur essence immuable,
    Qui règne dans les cieux et sans borne et sans fin !

    (Hymne des matines au temps de l'Avent, traduction Pierre Corneille.)