Marcel régna comme pape (308-309) au temps de la dernière grande persécution, sous l’empereur Maxence. D’après l’épitaphe de saint Damase, le saint pape admit les fidèles qui avaient renié leur foi (les lapsi) à la pénitence et à la réconciliation avec l’Église. C’est ce qui lui attira la colère de la secte rigoriste et intolérante des Donatistes. Dans un soulèvement populaire, il y eut même des morts. L’empereur Maxence prit prétexte de ces troubles, pour condamner le pape au bannissement où il succomba aux privations.
Liturgie - Page 456
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Saint Marcel Ier
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Saint Paul premier ermite
La fête de ce patriarche de l’ascèse monastique orientale est entrée très tard dans le calendrier romain, puisque ce fut seulement sous l’influence d’une Congrégation religieuse portant son nom, et qui, après le XIVe siècle, avait pris en Occident un développement considérable, qu’Innocent XIII éleva la fête de saint Paul au rite double pour l’Église universelle. Rome elle-même avait, au XVIe siècle, sur le mont Viminal, un temple en l’honneur de cet admirable fils du désert. Aujourd’hui cet édifice a été confisqué et profané.
L’insigne des Ermites de Saint-Paul était le palmier. De là viennent, dans la messe, les gracieuses et fréquentes allusions à cet arbre providentiel qui fournit à notre saint la nourriture et le vêtement, et qui, par l’extension de ses branches, symbolise si bien dans les Écritures l’activité surnaturelle des justes.
L’histoire de saint Paul, premier ermite, fut écrite vers 376 par saint Jérôme. (…)
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Saint Hilaire
Dans les temps intermédiaires que constitue l’époque de la Loi, avant l’incarnation du Fils de Dieu, le Dieu Verbe qui demeurait avant les siècles, le roi Ptolémée demanda à 70 anciens de traduire de l’hébreu en grec les livres de l’Ancien Testament. Or, auparavant, Moïse avait déjà institué 70 docteurs, pris dans l’ensemble de la communauté : rédacteur des paroles de l’Alliance, il avait aussi communiqué en privé certains mystères plus secrets tirés des arcanes de la Loi à 70 anciens, destinés à être désormais des docteurs. C’est précisément leur enseignement qu’évoque le Seigneur quand il dit dans les Evangiles : « Sur la chaire de Moïse se sont assis les scribes et les pharisiens. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous diront, mais n’agissez pas comme eux. » Leur enseignement se perpétua donc. Reçu du rédacteur même de la Loi, il fut conservé par des anciens au nombre et à la charge identiques.
Ainsi ces anciens ont-ils traduit ces livres et, avec une science spirituelle des connaissances cachées conformes à la tradition de Moïse, ils ont traduit de l’hébreu des expressions ambiguës qui avaient plusieurs significations, grâce à des mots au sens précis et approprié qui respectaient la valeur des réalités, en équilibrant cette pluralité de sens des textes par la science qu’ils avaient de cet enseignement. C’est pourquoi les traducteurs qui sont venus ensuite ont, par la diversité de leurs interprétations, fait commettre aux nations païennes une lourde erreur : méconnaissant cette tradition cachée issue de Moïse, ils ont rendu les expressions peu claires de l’hébreu avec une imprécision due à leur propre jugement.
Traité sur le psaume 2 (traduction de Mgr Patrick Descourtieux, Sources chrétiennes).
[Ce texte fait sans doute écho à une tradition alexandrine transmise par Origène ; il exprime l’importance de la tradition non écrite, et la vénération des pères grecs pour la Septante, considérée comme inspirée en tant que traduction. On sait que ce ne sera pas du tout l’opinion de saint Jérôme. Or il est amusant de constater que la légende du bréviaire, de façon du reste insolite, se réfère à l’autorité de saint Jérôme pour garantir l’orthodoxie de tous les écrits de saint Hilaire… (Les traducteurs que critique saint Hilaire sont Aquila, Théodotion et Symmaque, qui avaient été suscités par les rabbins au tout début de l’ère chrétienne pour combattre la Septante devenue la Bible usuelle des juifs mais qui annonçait trop le Christ…)]
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La Sainte Famille
Je n’ai jamais aimé la fête de la Sainte Famille. Parce que la Sainte Famille dans laquelle nous sommes appelés à entrer et à vivre s’appelle la Trinité : le Père, le Fils, le Saint-Esprit. Ce n’est pas le foyer de Nazareth que nous chantent les hymnes des laudes et des matines avec une mièvrerie indigne de la liturgie catholique.
Je n’aime pas non plus, comme je l’ai dit hier, que cette fête de la Sainte Famille vienne cette année supprimer la liturgie de l’un des trois mystères de l’Epiphanie, celui du Baptême du Seigneur.
Cela dit, je dois avouer que, justement cette année, la « coïncidence » est frappante avec la manifestation contre le projet de loi de destruction de ce qui constitue la famille. D’autant plus frappante qu’aucun des organisateurs de la « manif pour tous » n’y a pensé, puisqu’elle n’existe que dans la « forme extraordinaire ».
Et la prière de ce jour permettra de réparer les ignobles insultes blasphématoires qu'on a entendues dans la bouche d'élus et même d'un ministre à propos d'une famille qui assurément n'était pas comme les autres...
Dómine Iesu Christe, qui, Maríæ et Ioseph súbditus, domésticam vitam ineffabílibus virtútibus consecrásti : fac nos, utriúsque auxílio, Famíliæ sanctæ tuæ exémplis ínstrui ; et consórtium cónsequi sempitérnum.
Seigneur Jésus-Christ, qui étant soumis à Marie et à Joseph, avez consacré la vie domestique par des vertus ineffables, faites qe, grâce au secours de l’un et de l’autre, nous soyons instruits par les exemples de votre sainte famille, et que nous obtenions d’être en sa compagnie pendant l’éternité.
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De la Sainte Vierge le samedi
C’est une conséquence aberrante de l’incroyable suppression (par Pie XII) de l’octave de l’Epiphanie, que la commémoraison du Baptême du Christ disparaisse lorsque l’Epiphanie tombe un dimanche. Alors que c’est un mystère si important que c’est le seul que célèbre la liturgie byzantine pendant les huit jours de l’Epiphanie.
La suppression de l’octave fait que ce samedi est un samedi de la Sainte Vierge. Où l’on a gardé néanmoins un répons de l’Epiphanie du Jourdain (transféré du lendemain supprimé…) :
℟. Hódie in Jordane baptizáto Dómino aperti sunt cæli, et sicut colúmba super eum Spíritus mansit, et vox Patris intónuit:
* Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi bene complácui.
℣. Descéndit Spíritus sanctus corporáli spécie sicut colúmba in ipsum, et vox de cælo facta est.
℟. Hic est Fílius meus diléctus, in quo mihi bene complácui.En ce jour, quand le Seigneur eut été baptisé dans le Jourdain, les cieux s’ouvrirent, le Saint-Esprit se reposa sur lui comme une colombe, et la voix du Père se fit entendre : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances. L’Esprit Saint descendit sur lui, sous la forme sensible d’une colombe, et une voix vint du Ciel. Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes complaisances.
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Chantons au Seigneur la glorieuse Epiphanie
Chantons au Seigneur la glorieuse Epiphanie ;
Jour où les Mages adorent le vrai Fils de Dieu.
La Chaldée et la Perse accourent vénérer sa puissance infinie.
Tous les Prophètes l'avaient célébré, annonçant sa venue pour le salut des nations.
Sa majesté s'est inclinée jusqu'à prendre la forme d'esclave.
Dieu avant les siècles et les temps, il s'est fait homme en Marie.
C'est Celui dont Balaam a prophétisé : « Une brillante étoile sortira de Jacob,
« Et écrasera les armées des princes de la région de Moab, dans sa puissance souveraine. »
Les Mages lui apportent d'illustres présents, de l'or, de l'encens et de la myrrhe.
Par l'encens ils proclament un Dieu, par l'or un grand Roi, par la myrrhe un homme mortel.
En songe, un Ange les avertit de ne pas retourner près d'Hérode, devenu inquiet pour sa couronne.
Il tremblait à la naissance du nouveau Roi, craignant de perdre son trône.
Les Mages, sous la conduite de l'étoile qui brillait devant eux, prennent aussitôt la route qui les reconduit dans leur patrie, et méprisent les commandements d'Hérode.
Ce prince, saisi au cœur d'une violente colère, donne ses ordres pour ne pas laisser impunie la pieuse fraude des Mages, et commande aussitôt qu'ils soient privés de la vie.
Que cette assistance joigne donc sa voix de louanges au souffle vibrant de l'orgue ;
Qu'elle offre au Christ Roi des rois des dons précieux et pleins de mystères ;
Demandant qu'il daigne protéger tous les royaumes de l'univers, dans les siècles des siècles. Amen.
(Séquence d'un ancien missel. In L'Année liturgique)
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Seigneur, le ciel étincelant
Seigneur, le ciel étincelant brille de l'éclat serein de votre étoile, la terre réfléchit sa douce splendeur, en ce jour où, du haut de votre habitation sainte, vous avez daigné apparaître à la terre ; guérissez donc la tristesse de nos cœurs, car vous êtes venu racheter toutes choses; donnez à nos yeux cette lumière par laquelle, devenus purs, nous mériterons de vous voir à jamais, afin que nous, qui annonçons dans les nations la joyeuse allégresse de votre Apparition, nous soyons appelés à nous réjouir avec vous au sein de votre félicité infinie. Amen.
(Liturgie mozarabe)
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L'astre de la croix s'est levé
L'astre de la croix s'est levé ; à sa lumière, cherchons le Roi des rois.
Cherchons-le avec humilité : c'est alors qu'il se manifeste aux cœurs de ceux qui le cherchent.
Il a quitté son trône céleste ; couché dans la crèche, il y réside dans la pauvreté.
Pour l'exemple de ceux qui le cherchent, il apprend à mépriser la terre, à aimer les choses célestes.
Abandonnons Hérode, suivons en hâte les Mages; offrons nos vœux avec les leurs.
A la suite de l'étoile, ils courent vers ce Roi dont ils annoncent le règne éternel.
Offrons-lui mystiquement les dons que leur munificence lui présenta réellement :
De l'encens comme au Dieu suprême, de la myrrhe comme à l'homme véritable, de l'or comme à un Roi.
Lis de pureté ! par ces dons, rendez nous votre Fils propice, ce Fils rempli de douceur ;
Et qu'un jour il nous soit donné de vivre avec lui, au sein de la gloire du Paradis, dans une liberté parfaite. Amen.
(Séquence du missel de Paris de 1584, traduction Dom Guéranger)
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In columbæ specie
℟. In columbæ specie Spiritus sanctus visus est, Paterna vox audita est : * Hic est Filius meus dilectus, in quo mihi bene complacui.
℣. Cœli aperti sunt super eum, et vox Patris intonuit :
℟. Hic est Filius meus dilectus, in quo mihi bene complacui.C'est sous l'apparence d'une colombe que l'Esprit Saint s'est montré, et la voix du père s'est fait entendre : Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j'ai mis toutes mes complaisances. Les cieux se sont ouverts au-dessus de lui, et la voix du Père a retenti : Celui-ci est mon Fils bien aimé, en qui j'ai mis toutes mes complaisances.
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« … prie l’Église dans le Dies irae » ?
Dans l’homélie de Benoît XVI pour l’Epiphanie, on relève ce propos :
« Puisque Dieu est inquiet de nous, il nous suit jusque dans la mangeoire, jusqu’à la Croix. “En me cherchant, tu as peiné ; tu m’as sauvé par ta passion : qu’un tel effort ne soit pas vain”, prie l’Église dans le Dies irae. »
De temps en temps, le pape cite ainsi, manifestement à dessein, des références liturgiques qui sont davantage de la « forme extraordinaire » que de la « forme ordinaire ».
Il n’est pas absolument inexact de dire que l’Eglise prie ainsi dans le Dies irae, dans la mesure où le Dies irae figure quelque part, une fois, dans l’hymnaire de l’office de lecture, dans la seule version latine du nouvel office.
Mais en fait et en pratique il a totalement disparu de la néo-liturgie, et n’existe que dans la messe de Requiem de la forme extraordinaire.
On relèvera donc avec gratitude ce clin d’œil pontifical.