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Saint Hilaire

Dans les temps intermédiaires que constitue l’époque de la Loi, avant l’incarnation du Fils de Dieu, le Dieu Verbe qui demeurait avant les siècles, le roi Ptolémée demanda à 70 anciens de traduire de l’hébreu en grec les livres de l’Ancien Testament. Or, auparavant, Moïse avait déjà institué 70 docteurs, pris dans l’ensemble de la communauté : rédacteur des paroles de l’Alliance, il avait aussi communiqué en privé certains mystères plus secrets tirés des arcanes de la Loi à 70 anciens, destinés à être désormais des docteurs. C’est précisément leur enseignement qu’évoque le Seigneur quand il dit dans les Evangiles : « Sur la chaire de Moïse se sont assis les scribes et les pharisiens. Faites donc et observez tout ce qu’ils vous diront, mais n’agissez pas comme eux. » Leur enseignement se perpétua donc. Reçu du rédacteur même de la Loi, il fut conservé par des anciens au nombre et à la charge identiques.

Ainsi ces anciens ont-ils traduit ces livres et, avec une science spirituelle des connaissances cachées conformes à la tradition de Moïse, ils ont traduit de l’hébreu des expressions ambiguës qui avaient plusieurs significations, grâce à des mots au sens précis et approprié qui respectaient la valeur des réalités, en équilibrant cette pluralité de sens des textes par la science qu’ils avaient de cet enseignement. C’est pourquoi les traducteurs qui sont venus ensuite ont, par la diversité de leurs interprétations, fait commettre aux nations païennes une lourde erreur : méconnaissant cette tradition cachée issue de Moïse, ils ont rendu les expressions peu claires de l’hébreu avec une imprécision due à leur propre jugement.

Traité sur le psaume 2 (traduction de Mgr Patrick Descourtieux, Sources chrétiennes).

[Ce texte fait sans doute écho à une tradition alexandrine transmise par Origène ; il exprime l’importance de la tradition non écrite, et la vénération des pères grecs pour la Septante, considérée comme inspirée en tant que traduction. On sait que ce ne sera pas du tout l’opinion de saint Jérôme. Or il est amusant de constater que la légende du bréviaire, de façon du reste insolite, se réfère à l’autorité de saint Jérôme pour garantir l’orthodoxie de tous les écrits de saint Hilaire… (Les traducteurs que critique saint Hilaire sont Aquila, Théodotion et Symmaque, qui avaient été suscités par les rabbins au tout début de l’ère chrétienne pour combattre la Septante devenue la Bible usuelle des juifs mais qui annonçait trop le Christ…)]

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