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Liturgie - Page 454

  • Sainte Agathe

    La vierge Agathe naquit en Sicile, de parents nobles ; Palerme et Catane se disputent l’honneur d’avoir été le lieu de sa naissance. C’est à Catane qu’elle obtint la couronne d’un glorieux martyre pendant la persécution de l’empereur Dèce.

    Comme elle était également renommée pour sa beauté et sa chasteté, Quintianus, gouverneur de Sicile, s’éprit d’amour pour elle. Après avoir cherché par tous les moyens à la faire consentir à ce qu’il désirait, ne pouvant y parvenir, il la fit arrêter comme étant engagée dans la superstition chrétienne, et il la livra pour la corrompre, à une femme nommée Aphrodise. Les relations d’Agathe avec cette femme n’ayant pu ébranler sa fermeté dans sa foi, ni sa résolution de garder la virginité, Aphrodise annonça à Quintianus que tous ses efforts étaient inutiles. Alors le gouverneur ordonne qu’on lui amène la vierge : « N’as-tu pas honte, lui dit-il, étant d’une naissance illustre, de mener la vie humble et servile des chrétiens ? » Mais Agathe répond : « L’humilité et la servitude chrétienne sont préférables aux trésors et à l’élévation des rois ». Irrité par cette réponse, le gouverneur lui donne le choix, ou d’honorer les dieux ou de subir la violence des tourments. Comme la Sainte demeure constante dans la foi, il la fait souffleter, puis conduire en prison.

    Le lendemain, elle en est tirée, et comme elle n’a pas changé de sentiment, on la tourmente sur le chevalet par l’application de lames ardentes ; ensuite, on lui coupe les seins. Pendant ce supplice, la vierge, s’adressant à Quintianus : « Cruel tyran, lui dit-elle, n’as-tu pas honte de mutiler dans une femme, ce que tu as sucé dans ta mère ? » Jetée de nouveau en prison, elle fut guérie la nuit suivante par un vieillard qui se disait être Apôtre du Christ.

    Appelée encore une fois devant le gouverneur et persévérant à confesser le Christ, on la roula sur des fragments de pots cassés et sur des charbons ardents. Au même moment un grand tremblement de terre ébranla toute la ville, et deux murailles en s’écroulant écrasèrent Sylvain et Falconius, familiers du gouverneur. Aussi la ville étant en proie à une vive émotion, Quintianus, qui craignait une sédition dans le peuple, commande de ramener secrètement dans sa prison Agathe à demi morte. Elle pria Dieu en ces termes : « Seigneur, qui m’avez gardée dès mon enfance, qui avez enlevé de mon cœur l’amour du siècle et qui m’avez rendue victorieuse des tourments des bourreaux, recevez mon âme ». Achevant cette prière, elle s’en alla au ciel le jour des nones de février ; son corps fut enseveli par les chrétiens.

    (Bréviaire)

  • Un nouvel évêque auxiliaire à Paris

    C’est Mgr Michel Aupetit, qui était déjà vicaire général. Mgr Aupetit est un opposant fanatique à la liturgie traditionnelle et à tout ce qu’elle représente, comme le montre ce témoignage qui fut publié en 2007 par Paix liturgique :

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  • Saint André Corsini

    La famille Corsini étant non seulement une des principales familles de Florence mais une des grandes familles de… cardinaux, il fallait bien qu’elle eût un saint et un pape pour honorer particulièrement ce saint qu’un pape précédent avait déjà inscrit au calendrier tout en faisant cardinal un autre Corsini…

    Bref, il n’est pas question de contester la sainteté d’André Corsini, mais il n’y a rien à en dire. Alors, si l’on poursuit dans les fastes romains, on découvre que le pauvre André Corsini qui fuyait les honneurs et les richesses aura été doté à Saint-Jean-de-Latran d’une des plus riches chapelles de la chrétienté par le pape Corsini qui édifia la nouvelle façade de la basilique en y inscrivant son nom, Clément XII, en énormes lettres d’or…

    Et si l’on poursuit la recherche on tombe sur un texte de Stendhal que je retranscris ci-dessous, extrait des Promenades dans Rome. Et, par la magie d’internet, on découvre que le cher Stendhal s’est quelque peu inspiré d’un livre publié quelques années plus tôt, Itinéraire instructif de Rome ancienne et moderne et de ses environs, par « Marien Vasi, Romain », dont je donne ensuite l’extrait.

    Stendhal:

    C'est à Saint-Jean-de-Latran que l'on voit la dernière belle chapelle qu'ait produite la religion chrétienne, telle qu'on l'entend depuis le concile de Trente. Il ne faut pas espérer de trouver ici la simplicité touchante des premiers siècles du christianisme, ni la terreur de Michel-Ange. La chapelle Corsini est la première à gauche en entrant, c'est une des plus riches de Rome ; elle me semble plus jolie et moins belle que les chapelles de Sainte-Marie-Majeure. Placée à Paris, à Saint-Philippe-du-Roule, elle nous rendrait fous d'admiration. Cette chapelle fut élevée par ordre de Clément XII, Corsini, (1735), sur les dessins de Galilei, architecte florentin, qui la décora d'un ordre corinthien et la couvrit en entier de marbres précieux.

    Il faut se faire ouvrir la grille qui la sépare de l'église ; une mosaïque, copiée du Guide, vaut la peine d'être vue de près ; elle représente saint André Corsini ; l'original est au palais Barberin. Le tombeau à gauche en entrant est celui de Clément XII, qui s'est fait placer dans cette belle urne de porphyre qui était abandonnée sous le portique du Panthéon, d'où l'on a conclu, avec la logique ordinaire des antiquaires, qu'elle avait renfermé les cendres de Marcus Agrippa.

    Le monument à droite est celui du cardinal Neri Corsini, oncle du pape. On voit ici plusieurs statues et bas-reliefs qui montrent l'état déplorable où les arts étaient tombés ä Rome pendant le siècle qui sépare la mort du Bernin de l’apparition de Canova (1680-1780).

    Vasi:

    La chapelle Corsini, qui est la première à gauche en entrant dans l’Eglise, est une des plus magnifiques de Rome : Clément XII l’érigea en l’honneur de St. André Corsini, un de ses ancêtres . Alexandre Galilei, Florentin, en fut l’architecte, la décora d’un ordre Corinthien et la revêtit de marbres précieux. Sur l’Autel, entre deux colonnes de vert antique, il y a un tableau en mosaïque, copié sur l’original de Guide Reni, qui représente St. André Corsini. Sur le frontispice de cet Autel sont placées les figures de l’Innocence et de la Pénitence, sculptées par Pincellotti. Plus haut, il y a un bas-relief où St. André Corsini est représenté défendant l’armée des Florentins, à la bataille d’Anghieri. La grande niche située du côté de l’Evangile, décorée par deux colonnes de porphyre, contient le beau mausolée de Clément XII, où l’on voit la superbe urne antique de porphyre, qui était auparavant dans le portique du Panthéon d’Agrippa. Jean Baptiste Maini modela la statue en bronze du Pontife, et Charles Monaldi sculpta les deux figures latérales. On voit, vis-à-vis, sur le tombeau du Cardinal Neri Corsini, oncle de Clément XII, sa statue, avec un génie et la Religion assise ; ouvrages de Maini. On trouve aussi dans cette chapelle, quatre niches avec des statues en marbre, représentant les Vertus Cardinales. En haut de chaque niche, est un bas-relief en marbre.

  • Sexagésime

    Le personnage principal de ce jour – et de toute la semaine - est Noé. Mais il est caché dans les matines, et plus caché encore cette année puisque les vêpres de la Purification le font disparaître de l’antienne de Magnificat.

    Il est caché comme la semence que le semeur sorti pour semer va cacher dans la terre dans l’évangile de ce dimanche.

    Noé, lui aussi, cache la semence. Il est chargé de sauver « universum semen ». Littéralement toute semence. Mais il s’agit ici des animaux de l’arche, du code génétique de tout être vivant, du germe de toute la chaîne des générations.

    Dans l’arche, les hommes sont huit. 8 est le nombre de la grâce, la grâce du Christ ressuscité le 8e jour. Les 8 vont sauver l’ensemble de la création, en traversant le Déluge qui est le baptême de régénération, pendant 40 jours (le temps du carême qui conduit à Pâques), dans l’arche qui est l’Eglise et les conduit au sommet de la montagne où poussent l'olivier et la vigne : l'huile de l'onction divine et le vin de la vie éternelle.

  • Purification de la Sainte Vierge (et Présentation du Seigneur)

    Omnípotens sempitérne Deus, qui hodiérna die Unigénitum tuum ulnis sancti Simeónis in templo sancto tuo suscipiéndum præsentásti : tuam súpplices deprecámur cleméntiam ; ut has candélas, quas nos fámuli tui, in tui nóminis magnificéntiam suscipiéntes, gestáre cúpimus luce accénsas, bene + dícere et sancti + ficáre atque lúmine supérnæ benedictiónis accéndere dignéris : quaténus eas tibi Dómino, Deo nostro, offeréndo digni, et sancto igne dulcíssimæ caritátis tuæ succénsi, in templo sancto glóriæ tuæ repræsentári mereámur. Per eúndem Dóminum nostrum Jesum Christum…

    Dieu tout-puissant et éternel, qui avez voulu que votre fils unique, présenté en ce jour, dans votre saint temple, fût reçu dans les bras de saint Siméon ; nous supplions instamment votre clémence de daigner bénir, rendre saints, et allumer au feu de la céleste bénédiction, les Cierges que nous, vos serviteurs, nous désirons porter allumés, après les avoir reçus pour la glorification de votre nom ; afin que vous les offrant, Seigneur, notre Dieu, avec les dispositions convenables et enflammés du feu sacré de votre très douce charité, nous méritions d’être présentés dans le temple saint de votre gloire. Par le même Jésus-Christ Notre Seigneur…

    (Deuxième oraison de la bénédiction des cierges)

  • Saint Ignace d’Antioche

    Le prince de ce monde a ignoré la virginité de Marie, et son enfantement, de même que la mort du Seigneur, trois mystères retentissants, qui furent accomplis dans le silence de Dieu. Comment donc furent-ils manifestés aux siècles ? Un astre brilla dans le ciel plus que tous les astres, et sa lumière était indicible, et sa nouveauté étonnait, et tous les autres astres avec le soleil et la lune se formèrent en chœur autour de l'astre et lui projetait sa lumière plus que tous les autres. Et ils étaient troublés, se demandant d'où venait cette nouveauté si différente d'eux-mêmes. Alors était détruite toute magie, et tout lien de malice aboli, l'ignorance était dissipée, et l'ancien royaume ruiné, quand Dieu apparut en forme d'homme, "pour une nouveauté de vie" éternelle (Rm 6, 4) ; ce qui avait été décidé par Dieu commençait à se réaliser. Aussi tout était troublé, car la destruction de la mort se préparait.

    Lettre aux Ephésiens

  • Saint Jean Bosco

    Deus, qui sanctum Joannem Confessorem tuum adolescentium patrem et magistrum excitasti, ac per eum, auxiliatrice Virgine Maria, novas in Ecclesia tua familias florescere voluisti, concede, quæsumus; ut, eodem caritatis igne succensi, animas quærere, tibique soli servire valeamus. Per Dóminum nostrum Jesum Christum, Filium tuum, qui tecum vivit et regnat in unitate Spiritus Sancti Deus, per omnia sæcula sæculorum. Amen.

    O Dieu, qui avez appelé saint Jean votre Confesseur pour qu’il soit le père et l’éducateur des adolescents, et par lui, sous le patronage de Marie-auxiliatrice, vous avez voulu que fleurissent de nouvelles familles dans votre Église (1) : accordez-nous, nous vous en prions, qu’enflammés du même feu de la charité, nous puissions nous mettre à la recherche des âmes (2) et nous consacrer à votre seul service.

    (1) La société de saint François de Sales (« salésiens »), et l’institut des Filles de Marie-Auxiliatrice (« salésiennes ») ; ainsi que le tiers ordre des « coopérateurs » salésiens (et salésiennes).

    (2) Allusion à la devise donnée par saint Jean Bosco aux salésiens, qui leur fait dire à Dieu : « Da mihi animas, cætera tolle » (Donne-moi des âmes, garde le reste). Devise aujourd’hui occultée par les salésiens (si l’on en croit leurs sites internet, en tout cas), après avoir été trahie en « Donne-moi des personnes », ou « Donne-moi des jeunes ».

  • Sainte Martine

    Martine, vierge romaine, fille d’un consulaire, était de race illustre. Privée de ses parents dès ses plus tendres années, et embrasée de l’ardeur de la piété chrétienne, elle distribua aux pauvres, avec une admirable libéralité, les richesses qu’elle possédait en abondance.

    Sous l’empire d’Alexandre, comme on lui ordonnait d’adorer les faux dieux, elle repoussa avec une grande liberté la proposition de ce crime énorme. C’est pourquoi elle fut frappée de verges à diverses reprises, déchirée avec des crochets, des ongles de fer et des têts de pot cassés ; on lui lacéra tous les membres avec des glaives très aigus, on l’arrosa de graisse bouillante, enfin on la condamna aux bêtes de l’amphithéâtre ; mais, par un effet de la puissance divine, elle échappa sans blessure à ce nouveau danger, et, jetée sur un bûcher ardent, elle en sortit saine et sauve par un prodige semblable au premier.

    Quelques-uns de ses bourreaux, frappés de la nouveauté de ce miracle et sollicités par la grâce de Dieu, embrassèrent la foi de Jésus-Christ ; après plusieurs tourments, ils eurent la tête tranchée et remportèrent ainsi la palme glorieuse du martyre. Aux prières de la Sainte, des tremblements de terre se produisirent, des feux tombèrent du ciel avec un bruit de tonnerre, renversèrent les temples des faux dieux et consumèrent leurs statues. Il coulait des blessures de Martine du lait avec du sang, et une clarté très brillante ainsi qu’une très suave odeur émanaient de son corps ; parfois elle paraissait élevée sur un trône royal, chantant les louanges de Dieu avec les habitants du ciel.

    Exaspéré par ces prodiges et surtout par la constance de la vierge, le juge ordonna de lui trancher la tête. Dès que Martine eut reçu le coup de la mort, l’on entendit une voix du ciel qui l’appelait au séjour des bienheureux ; toute la ville trembla fortement, et beaucoup d’adorateurs des idoles se convertirent à la foi chrétienne.

    Le corps sacré de Martine, martyrisée pendant que saint Urbain Ier siégeait à Rome, fut trouvé sous le pontificat d’Urbain VIII avec les corps des saints Martyrs Concorde, Épiphane et leurs compagnons, dans une antique église, près de la prison Mamertine, sur le penchant du mont Capitolin. Cette église ayant été reconstruite sur un meilleur plan et très bien ornée, on y replaça le corps de la Sainte, avec une pompe solennelle, en présence d’un grand concours de peuple et à la joie de la Ville entière.

    (Bréviaire)

  • Saint François de Sales

    Dans sa jeunesse équilibrée, réfléchissant sur la pensée de saint Augustin et de saint Thomas d'Aquin, il traversa une crise profonde qui le conduisit à s'interroger sur son salut éternel et sur la prédestination de Dieu à son égard, vivant avec souffrance comme un véritable drame spirituel les questions théologiques de son époque. Il priait intensément, mais le doute le tourmenta si fort que pendant quelques semaines, il ne réussit presque plus à manger et à dormir. Au comble de l'épreuve, il se rendit dans l'église des dominicains à Paris, ouvrit son cœur et pria ainsi : « Quoi qu'il advienne, Seigneur, toi qui détiens tout entre tes mains, et dont les voies sont justice et vérité ; quoi que tu aies établi à mon égard... ; toi qui es toujours un juge équitable et un Père miséricordieux, je t'aimerai Seigneur (...) je j'aimerai ici, ô mon Dieu, et j'espérerai toujours dans ta miséricorde, et je répéterai toujours tes louanges... O Seigneur Jésus, tu seras toujours mon espérance et mon salut dans la terre des vivants » (I Proc. Canon., vol. I, art. 4). François, âgé de vingt ans, trouva la paix dans la réalité radicale et libératrice de l'amour de Dieu : l'aimer sans rien attendre en retour et placer sa confiance dans l'amour divin ; ne plus demander ce que Dieu fera de moi : moi je l'aime simplement, indépendamment de ce qu'il me donne ou pas. Ainsi, il trouva la paix, et la question de la prédestination - sur laquelle on débattait à cette époque - était résolue, car il ne cherchait pas plus que ce qu'il pouvait avoir de Dieu ; il l'aimait simplement, il s'abandonnait à sa bonté. Et cela sera le secret de sa vie, qui transparaîtra dans son œuvre principale : le Traité de l'amour de Dieu. (…)

    Dans une saison d'intense floraison mystique, le Traité de l'amour de Dieu est une véritable somme, en même temps qu'une fascinante œuvre littéraire. Sa description de l'itinéraire vers Dieu part de la reconnaissance de l'« inclination naturelle » (ibid., livre I, chap. XVI), inscrite dans le cœur de l'homme bien qu'il soit pécheur, à aimer Dieu par dessus toute chose. Selon le modèle de la Sainte Ecriture, saint François de Sales parle de l'union entre Dieu et l'homme en développant toute une série d'images de relation interpersonnelle. Son Dieu est père et seigneur, époux et ami, il a des caractéristiques maternelles et de nourrice, il est le soleil dont même la nuit est une mystérieuse révélation. Un tel Dieu attire l'homme à lui avec les liens de l'amour, c'est-à-dire de la vraie liberté : « car l'amour n'a point de forçats ni d'esclaves, [mais] réduit toutes choses à son obéissance avec une force si délicieuse, que comme rien n'est si fort que l'amour, aussi rien n'est si aimable que sa force » (ibid., livre I, chap. VI). Nous trouvons dans le traité de notre saint une méditation profonde sur la volonté humaine et la description de son flux, son passage, sa mort, pour vivre (cf. ibid., livre IX, chap. XIII) dans l'abandon total non seulement à la volonté de Dieu, mais à ce qui Lui plaît, à son « bon plaisir » (cf. ibid., livre IX, chap. I). Au sommet de l'union avec Dieu, outre les ravissements de l'extase contemplative, se place ce reflux de charité concrète, qui se fait attentive à tous les besoins des autres et qu'il appelle « l'extase de l'œuvre et de la vie » (ibid., livre VII, chap. VI).

    Benoît XVI

  • Saint Pierre Nolasque

    Pierre Nolasque, né d’une famille noble à Recaud, près de Carcassonne, en France, se distingua par une charité singulière envers le prochain. Un présage de cette vertu se produisit un jour que Pierre, étant encore enfant, pleurait dans son berceau : un essaim d’abeilles vola vers lui, et construisit un rayon de miel dans sa main droite. Privé de ses parents dans son adolescence, et détestant l’hérésie des Albigeois qui exerçait alors ses ravages en France, il vendit son patrimoine, se retira en Espagne, et accomplit à Notre-Dame de Montserrat un vœu par lequel il s’était lié. Il se dirigea ensuite vers Barcelone, et après y avoir employé tout l’argent qu’il possédait à racheter les fidèles du Christ de la servitude des ennemis, il disait souvent qu’il désirait se vendre lui-même pour les délivrer, ou être chargé de leurs chaînes.

    L’événement suivant montra combien le désir du Saint plaisait à Dieu. Une nuit qu’il priait et roulait dans son esprit beaucoup de projets pour venir en aide aux Chrétiens vivant dans la captivité, la bienheureuse Vierge, lui apparaissant, lui fit entendre qu’il serait très agréable à son Fils et à elle qu’il instituât en son honneur un Ordre religieux, dont le soin principal serait de délivrer les captifs de la tyrannie des infidèles. Obéissant aussitôt à cet avertissement céleste, il institua l’Ordre de Notre-Dame de la Merci pour la rédemption des captifs, de concert avec saint Raymond de Pegnafort et Jacques 1er, roi d’Aragon, qui avaient reçu de la Mère de Dieu, en la même nuit, une révélation semblable. Les confrères de cet Ordre s’engagent, par un quatrième vœu, à demeurer en otage au pouvoir des païens, si cela est nécessaire pour la délivrance des Chrétiens.

    Ayant fait vœu de virginité, il conserva toujours une chasteté sans tache. Il brilla d’une manière admirable par sa patience, son humilité, son abstinence et par toutes les autres vertus. Illustre par le don de prophétie, il annonça plusieurs événements futurs, parmi lesquels le plus célèbre est que le roi Jacques reprit Valence, occupée par les Maures, après avoir reçu du Saint l’assurance d’obtenir cette victoire. Il était consolé par de fréquentes apparitions de son Ange gardien et de la Vierge Mère de Dieu. Enfin, accablé de vieillesse, instruit de l’imminence de sa mort, il tomba malade ; et, après avoir été fortifié par les sacrements, il exhorta ses frères à la charité envers les captifs. Puis, récitant avec grande dévotion le Psaume : « Je vous louerai, Seigneur, de tout mon cœur », étant arrivé à ces paroles :» Le Seigneur a envoyé la rédemption à son peuple », il rendit son esprit à Dieu, au milieu de la nuit de la Vigile de la Nativité du Seigneur, l’an 1256.

    (Bréviaire)