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Vendredi de la troisième semaine de carême

Déjà voici le commencement des mystères. Ce n’est pas en vain que Jésus est fatigué, ce n’est pas en vain qu’est fatiguée la puissance de Dieu, ce n’est pas en vain qu’est fatigué celui par qui sont recréés ceux qui sont fatigués, ce n’est pas en vain qu’est fatigué celui dont l’abandon est notre fatigue et la présence notre force.

Jésus cependant est fatigué, et il est fatigué par la route et il s’assied et il s’assied auprès du puits et à la sixième heure, fatigué, il s’assied.

Toutes ces circonstances suggèrent quelque chose, veulent indiquer quelque chose : elles stimulent notre attention elles nous exhortent à frapper. Qu’il ouvre donc et pour nous et pour vous celui qui a daigné nous exhorter, jusqu’à dire : « Frappez et l’on vous ouvrira. »

C’est pour toi que Jésus est fatigué de la route. Nous trouvons Jésus fort et nous trouvons Jésus faible, fort et faible.

Fort, car « au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. » Veux-tu voir combien est fort ce Fils de Dieu ? « Tout a été fait par lui et sans lui, rien n’a été fait », et tout a été fait sans peine. Qui pourrait être plus fort que celui par qui tout a été fait sans peine ?

Veux-tu le connaître faible ? « Le Verbe s’est fait chair et il a demeuré parmi nous. » La force du Christ t’a créé, la faiblesse du Christ t’a recréé. La force du Christ a fait que ce qui n’était pas, fût. La faiblesse du Christ a fait que ce qui était ne pérît pas. Il nous a créés par sa force. Il nous a cherchés par sa faiblesse. Faible, il nourrit lui-même les faibles, comme la poule ses poussins. Cette comparaison vient de lui. « Que de fois, dit-il à Jérusalem, j’ai voulu rassembler tes enfants sous mes ailes comme la poule rassemble ses poussins et tu n’as pas voulu ! » Vous voyez, frères, comment la poule se rend faible avec ses poussins. Nul autre oiseau ne se fait ainsi reconnaître comme mère. Nous voyons certains passereaux faire leur nid sous nos yeux. Tous les jours, nous voyons des hirondelles, des cigognes, des colombes faire leur nid, mais ce n’est que lorsque nous les voyons sur leur nid que nous pouvons constater qu’ils ont des petits. Mais la poule se rend si faible envers ses poussins que même lorsque ses poussins ne la suivent pas, sans voir ses petits, tu comprends néanmoins qu’elle est mère.

Saint Augustin

Telle est la lecture du bréviaire en ce jour. Ce n’est que le début des explications des mystères indiqués au début. La suite peut être lue ici (à partir du paragraphe 7).

 

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