Toute la messe de ce jour commémore les saints Côme et Damien. Et même, les trois oraisons leur sont dédiées, ce qui est unique dans le temporal. Et même, la collecte évoque ce jour comme étant « la bienheureuse solennité des saints Côme et Damien ». Alors que leur fête a lieu le 27 septembre, et que la messe d’aujourd’hui est bel et bien indiquée comme celle du jeudi de la troisième semaine de carême.
C’est que la station du jour, c’est-à-dire l’église de Rome où le pape célébrait la messe, autrefois, en ce jour, est la basilique des saints Côme et Damien. Il y a généralement dans la liturgie des jours de carême des allusions au saint vénéré dans l’église de la station, mais jamais à ce point-là.
La raison mystique est que Côme et Damien étaient médecins, et que le carême est une médecine des âmes. La messe est donc dominée par l'idée de la guérison. C'est-à-dire du salut, qui sera manifesté à Pâques. Or nous sommes à la mi-carême, d'où l'insistance, au milieu du gué, sur la guérison qui va venir, et qui est assurée à celui qui aura fait tout le pèlerinage.
A ce propos, voici que resurgit comme chaque année l’éternel problème, celui de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide : est-ce que nous avons déjà parcouru la moitié du carême, ou bien est-ce qu’il nous reste encore à parcourir la moitié du carême ?
En tout cas, bon courage à ceux qui observent un vrai carême : comme ils le savent s’ils l’ont déjà fait, une récompense les attend.