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2e dimanche après Pâques

C’est le dimanche « du bon Pasteur », qui est évoqué à la messe dans l’épître, l’alléluia, l’évangile et la communion, et dans l’office aux deux Magnificat et au Benedictus, et aux matines par le sermon de saint Grégoire qui commente l’évangile, avec son répons : « Le bon pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, et qui a daigné mourir pour son troupeau, est ressuscité : Alléluia, alléluia, alléluia. »

L’évangile ne reprend que six versets de la parabole rapportée par saint Jean, qui en comporte dix-huit, et qui est en fait incluse dans l’épisode de l’aveugle né. Car il faut ici avoir des yeux pour voir.

Jésus affirme deux fois : « Je suis le bon Pasteur ». Cet ἐγώ εἰμι, ego sum, ainsi proféré et répété, fait référence à d’autres ego sum (je suis le pain vivant, la vigne, la voie, la vérité et la vie, la résurrection et la vie, la lumière du monde, et, juste avant, et deux fois également, la porte des brebis) et à la même expression employée absolument, soit en des moments où elle peut simplement vouloir dire « C’est moi », soit en des moments où elle renvoie forcément au « Je Suis » de la Genèse. Et en définitive, chaque fois qu’on lit ἐγώ εἰμι dans saint Jean, il y a en filigrane ce Je Suis de la Révélation à Moïse.

Ceci est à rapprocher d’un autre mot de ce passage et qu’on retrouve aussi à d’autres endroits du même évangile, avec la même profondeur de signification (notamment dans le discours après la Cène) : καθώς, sicut, comme.

« Je suis le bon berger. Je connais mes brebis, et elles me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père, et je donne ma vie pour mes brebis. »

Le verbe connaître est à prendre en son sens biblique, certes sans son aspect sexuel, mais avec toute sa charge d’amour : connaître et aimer sont interchangeables. Kathos, sicut, établit ici une relation de similitude entre deux relations : l’amour réciproque entre le Christ et ses fidèles, l’amour réciproque entre le Père et le Fils. Dans les deux relations il y a une même personne : le Fils de Dieu qui aime les hommes qui l’aiment, le Fils qui aime son Père qui l’aime. En bref, si le bon berger donne sa vie pour ses brebis, c’est pour les introduire dans le mouvement d’amour trinitaire, au sein même de la Trinité.

Commentaires

  • Merci pour vos beaux commentaires liturgiques, et heureuse de vous retrouver à l'UDT. Promis on fera attention à votre pied gauche ! J'ai été éblouie aussi par ce Καθὼς, au chapitre VI, verset 57, dans le discours sur le pain de Vie :

    Καθὼς ἀπέστειλέν με ὁ ζῶν πατήρ, κἀγὼ ζῶ διὰ τὸν πατέρα: καὶ ὁ τρώγων με, κἀκεῖνος ζήσεται δι’ ἐμέ.
    Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi.

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