Dans son superbe livre sur les « pèlerins d’Emmaüs », qui est l’évangile de ce jour, sœur Jeanne d’Arc faisait notamment état d’une grande « inclusion » couvrant l’ensemble de ce passage, Luc 24 (1-12) 13-35. Voici les deux « dépliants » (cliquer pour les agrandir) qui sont ajoutés au livre et dont le second permet de voir l’inclusion d’un seul coup d’œil. Et de la préciser ensuite avec le texte évangélique reproduit dans le premier, avec les lettres qui permettent de passer de l’un à l’autre.
Ce qui est impressionnant dans cette découverte est bien sûr qu’au centre de l’inclusion se trouve le kérygme, et que ce ne peut donc pas être un hasard.
Sœur Jeanne d’Arc précisait à propos du dépliant II :
« Les corrélations ici proposées sont plus ou moins sûres, plus ou moins évidentes. La typographie essaie de rendre le degré de certitude :
JÉRUSALEM : le même mot à la même place, irrécusable.
ANNONCÈRENT : les mots sont différents, il entre donc une part plus ou moins grande d’appréciation.
Dialogue : le mot n’est pas dans le texte. »
En outre, l’inclusion est elle-même incluse dans le plan rigoureux de ce passage :
(En 2010 j’avais reproduit un bref extrait de ce même livre, publié au Cerf en 1977.)
Commentaires
C'est une construction en miroir, ou chiasmatique (de chiasme, de χ en grec). Tout l'évangile de saint Jean (par exemple le Prologue), et bien d'autres textes, sont construits selon ce schéma.
L'épître aux Hébreux par exemple est typiquement chiasmatique.
Merci à Jean Ferrand pour ce mot chiasme, véritable sésame, qui m'a donné la clé de ces tableaux savants que je n'osais ouvrir.