Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 403

  • Pentecôte

    Ce qui suit est la séquence (longtemps attribuée à Robert le Pieux, mais qui est de Nokter), qui figurait dans les missels romains-français avant d’être supplantée par Veni sancte Spiritus (sans doute d’Etienne Langton, ou d’Innocent III), qui fut choisie pour le missel de saint Pie V. On peut entendre ici cette ancienne séquence.

    Sancti Spiritus
    adsit nobis gratia

    Que la grâce du Saint-Esprit nous assiste

    Quæ corda nostra
    sibi faciat
    habitaculum

    Quelle fasse de nos cœurs sa demeure

    Expulsis inde
    cunctis vitiis
    spiritalibus

    Après en avoir expulsé tous les vices de l’esprit

    Spiritus alme
    illustrator hominum [ou : omnium]

    Esprit bienfaisant qui éclaires les hommes [toutes choses]

    Horridas
    nostræ mentis
    purga tenebras

    Dissipe les affreuses ténèbres de notre âme

    Amator
    sancte sensatorum
    semper cogitatuum

    Saint Ami des pensées toujours sages

    Infunde
    unctionem tuam
    clemens nostris sensibus

    Répands avec clémence ton onction sur nos âmes

    Tu purificator
    omnium flagitiorum
    Spiritus

    O Esprit purificateur de toute turpitude

    Purifica nostri
    oculum interioris
    hominis

    Purifie en nous l’œil de l’homme intérieur

    Ut videri
    supremus Genitor
    possit a nobis

    Afin que nous puissions contempler le suprême Géniteur

    Mundi cordis
    quem soli cernere
    possunt oculi

    Que seuls peuvent voir les yeux d’un cœur pur

    Prophetas tu inspirasti
    ut præconia Christi
    præcinuissent inclyta

    Tu as inspiré les Prophètes pour qu’ils prédisent les actions éclatantes du Christ

    Apostolos confortasti
    ut trophæum Christi
    per totum mundum veherent

    Tu as fortifié les Apôtres pour qu’ils portent le trophée du Christ dans le monde entier

    Quando machinam
    per Verbum suum
    fecit Deus
    cæli, terrae, marium [ou : maris]

    Quand par son Verbe Dieu fit la machine du ciel, de la terre, des mers [de la mer]

    Tu super aquas
    foturus eas
    numen tuum
    expandisti, Spiritus

    C’est Toi qui as répandu ta divinité sur les eaux pour les féconder, ô Esprit

    Tu animabus
    vivificandis
    aquas fecundas

    C’est Toi qui, pour vivifier les âmes, rendis les eaux fécondes

    Tu aspirando
    das spiritales
    esse homines

    C’est Toi qui par ton souffle fis des hommes des êtres spirituels

    Tu divisum
    per linguas
    mundum et ritus
    adunasti, Domine [ou : Spiritus]

    C’est Toi, Seigneur [Esprit] qui as réuni le monde divisé par les langues et les religions

    Idolatras
    ad cultum
    Dei revocas
    magistrorum optime

    O le meilleur des maîtres, Tu ramènes les idolâtres au culte de Dieu

    Ergo nos
    supplicantes tibi
    exaudi propitius,
    Sancte Spiritus

    Aussi sois-nous propice et exauce nos supplications, ô Saint Esprit

    Sine quo
    preces omnes cassæ
    creduntur et indignæ
    Dei auribus

    Sans qui toutes les prières sont tenues pour vaines et indignes des oreilles de Dieu

    Tu, qui omnium
    sæculorum sanctos
    tui numinis
    docuisti instinctu
    amplectendo Spiritus

    Toi qui par ton divin embrassement a enseigné les saints de tous les siècles, ô Esprit

    Ipse, hodie
    apostolos Christi
    donans munere
    insolito et cunctis
    inaudito sæculis

    En faisant aujourd’hui de toi-même aux Apôtres du Christ un présent insolite et inconnu de tous les siècles

    Hunc diem gloriosum
    fecisti. [Amen.]

    Tu as rendu ce jour glorieux. [Amen.]

  • Une messe de Mgr Tobin

    Mgr Joseph Tobin, archevêque d’Indianapolis depuis 2012, célébrera une grand-messe pontificale au trône selon la forme extraordinaire, dans l’église du Saint-Rosaire d’Indianapolis, le 29 juin, fête de saint Pierre et saint Paul, à 11 h.

  • Vigile de la Pentecôte

    L’Esprit enseigne tout,
    brillant dans l’indicible lumière,
    et il te montrera
    toutes les réalités intelligibles,
    autant que tu peux les voir,
    autant qu’accessibles à l’homme,
    à la mesure de la pureté
    de ton âme,
    et tu deviendras semblable à Dieu
    en imitant exactement ses œuvres,
    en fait de tempérance, de courage
    et d’amour pour les hommes,
    ainsi qu’en supportant les épreuves
    et en aimant tes ennemis.

    Voilà qui fera de toi, mon enfant,
    imitateur du Maître,
    et manifestera en toi
    la véritable image de ton Créateur,
    icône en toutes choses
    de la perfection même de Dieu.
    Alors le Créateur
    enverra l’Esprit divin,
    qui soufflera, qui habitera,
    qui fixera son séjour
    substantiellement en toi,
    qui t’illuminera, te fera briller
    et te recréera tout entier,
    qui, de corruptible,
    te rendra incorruptible,
    et remettra à neuf
    la maison décrépite,
    celle de ton âme ; et avec elle,
    il rendra incorruptible,
    entièrement incorruptible,
    ton corps tout entier,
    et il te fera dieu par grâce,
    semblable à ton Modèle :
    ô merveille !

    Devenant comme une piscine
    divine et toute lumineuse,
    il embrasse tous ceux
    qui en sont dignes
    et qu’il trouve en dedans.
    Il remodèle entièrement
    tous ceux qu’il reçoit
    en dedans de lui-même,
    il les remet à neuf,
    il les rénove de façon extraordinaire.

    Étant immortel,
    il confère l’immortalité ;
    étant lumière sans couchant,
    il transforme en lumière
    tous ceux en qui
    il établit sa demeure ;
    étant vie,
    il procure à tous la vie ;
    étant consubstantiel au Christ,
    identique en nature et en gloire,
    ne faisant qu’un avec lui,
    il les rend absolument
    semblables au Christ.

    Hâtons-nous donc
    de recevoir l’Esprit
    qui vient de Dieu, l’Esprit divin,
    afin de devenir héritiers
    du Royaume céleste
    pour les siècles.
    Courons donc avec ardeur,
    courons tous,
    afin d’être jugés dignes
    de nous trouver au-dedans
    du Royaume des cieux
    et de régner avec le Christ,
    le Maître de tout,
    à qui revient toute gloire,
    avec le Père et l’Esprit,
    pour les siècles des siècles. Amen.

    Saint Syméon le Nouveau Théologien

  • Saint Norbert

    Si le séjour que Norbert fit à Spire lui attira l’admiration de la Cour, sa sortie ne fut pas moins un objet d’étonnement pour toute la ville. Un archevêque couvert d’une mauvaise soutane, d’une figure négligée, nu-pieds, monté sur un âne, sans cortège, le visage exténué, l’esprit abattu, avait quelque chose de si extraordinaire qu’on ne pouvait regarder sans surprise tant de grandeurs avec tant d’humilité. Les villes par lesquelles il passa le reçurent avec des honneurs d’autant plus grands qu’il paraissait les mépriser davantage. On entendait partout les peuples féliciter Magdebourg d’avoir reçu un pasteur si saint et si propre à sanctifier ses ouailles.

    Le voyage ne fut qu’une suite de bénédictions et de réjouissances pour les députés. Norbert seul versa des larmes dans la pensée de ses obligations. Il tomba presque en défaillance aux approches de Magdebourg. Le clergé et le peuple vinrent au devant de lui. L’idée qu’ils avaient conçue de sa sainteté ne leur laissa rien oublier de tout ce qui pouvait rendre son entrée magnifique. Ils le conduisirent par la ville à travers les applaudissements, tandis que Norbert, d’une contenance modeste et mortifiée, gémissait sur son sort et sur celui du peuple. Il vint d’abord descendre à la cathédrale, pour y consacrer à Dieu les prémices de sa charge, et lui demander la grâce d’en soutenir le poids avec courage et avec fidélité.

    On le mena ensuite au palais archiépiscopal. Le portier ayant fait entrer les personnes de qualité qui ouvraient la marche, il repoussa Norbert qui terminait le convoi. Comme il le prenait pour un gueux qui s’était glissé dans la presse pour s’introduire dans le palais, il le chassa avec des paroles dures, et lui dit brusquement de se tenir parmi les pauvres. Les assistants qui s’aperçurent de la méprise du portier l’avertirent que celui qu’il traitait ainsi était son maître et son archevêque. Cet homme, rougissant de son incivilité, et craignant quelque punition, s’enfuit à l’instant. Norbert de son côté le rappela d’un air gracieux, et lui dit en souriant : « N’appréhendez pas, mon cher frère, vous me connaissez mieux que ceux qui me forcent aujourd’hui d’entrer dans ce palais. Personne de la compagnie ne m’a rendu plus de justice, puisque vous êtes le seul qui me jugez indigne de remplir un poste où l’on ne m’aurait jamais placé si l’on avait jugé de ma capacité par mes vertus. » Norbert par ces humbles paroles rassura le domestique, et, loin de venger l’affront, il combla l’offenseur de bienfaits.

    Vie de saint Norbert, par Louis-Charles Hugo, chanoine prémontré de la réforme, 1704.

  • Saint Boniface

    Boniface.jpg

    Boniface 2.jpg

    (Extrait du Dictionnaire historique et biographique de Ladvocat, édition 1822. Voir aussi et d'abord la catéchèse de Benoît XVI.)

  • Saint François Caracciolo

    Le XVIe siècle avait entendu à son début le plus effroyable blasphème qu’on eût proféré contre l’Épouse du Fils de Dieu. Celle qu’on appelait la prostituée de Babylone prouva sa légitimité, en face de l’hérésie impuissante à faire germer une vertu dans le monde, par l’admirable efflorescence des Ordres nouveaux sortis de son sein en quelques années, pour répondre aux exigences de la situation nouvelle qu’avait créée la révolte de Luther. Le retour des anciens Ordres à leur première ferveur, l’établissement de la Compagnie de Jésus, des Théatins, des Barnabites, des Frères de saint Jean de Dieu, de l’Oratoire de saint Philippe Néri, des Clercs réguliers de saint Jérôme Émilien et de saint Camille de Lellis, ne suffisent pas au divin Esprit ; comme pour marquer la surabondance de l’Épouse, il suscite à la fin du même siècle une autre famille, dont le trait spécial sera l’organisation parmi ses membres de la mortification et de la prière continues, par l’usage incessant des moyens de la pénitence chrétienne et l’adoration perpétuelle du Très-Saint-Sacrement. Sixte-Quint reçoit avec joie ces nouveaux combattants de la grande lutte ; pour les distinguer des autres Ordres déjà nombreux de clercs joignant aux obligations de leur saint état la pratique des conseils, et en preuve de son affection spécialement paternelle, l’illustre Pontife donné au monde par la famille franciscaine assigne à ces derniers venus le nom de Clercs réguliers Mineurs. Dans la même pensée de rapprochement avec l’Ordre séraphique, le saint que nous fêtons aujourd’hui, et qui doit être le premier Général du nouvel Institut, change le nom d’Ascagne qu’il portait jusque-là en celui de François.

    Le ciel, de son côté, sembla vouloir lui-même unir François Caracciolo et le patriarche d’Assise, en donnant à leurs vies une même durée de quarante-quatre ans. Comme son glorieux prédécesseur et patron, le fondateur des Clercs réguliers Mineurs fut de ces hommes dont l’Écriture dit qu’ayant peu vécu ils ont parcouru une longue carrière (Sagesse 4,13). Des prodiges nombreux révélèrent pendant sa vie les vertus que son humilité eût voulu cacher au monde. A peine son âme eut-elle quitté la terre et son corps fut-il enseveli, que les foules accoururent à une tombe qui continuait d’attester chaque jour, par la voix du miracle, la faveur dont jouissait auprès de Dieu celui dont elle renfermait la dépouille mortelle.

    Mais c’est à la souveraine autorité constituée par Jésus-Christ dans son Église, qu’il est réservé de prononcer authentiquement sur la sainteté du plus illustre personnage. Tant que le jugement du Pontife suprême n’a point été rendu, la piété privée reste libre de témoigner à qui la mérite, dans l’autre vie, sa gratitude ou sa confiance ; mais toute démonstration qui, de près ou de loin, ressemblerait aux honneurs d’un culte public, est prohibée par une loi de l’Église aussi rigoureuse que sage dans ses prescriptions. Des imprudences contraires à cette loi, formulée dans les célèbres décrets d’Urbain VIII, attirèrent, vingt ans après la mort de François Caracciolo, les rigueurs de l’Inquisition sur quelques-uns de ses enfants spirituels, et retardèrent de près d’un siècle l’introduction de sa cause au tribunal de la Congrégation des Rites sacrés. Il avait fallu que les témoins des abus qui avaient attiré ces sévérités disparussent de la scène ; et comme, par suite, les témoins de la vie de François ayant disparu eux-mêmes, on dut alors s’en rapporter aux témoignages auriculaires sur le chapitre des vertus héroïques qu’il avait pratiquées, et Rome exigea la preuve, par témoins oculaires, de quatre miracles au lieu de deux qu’elle réclame autrement pour procéder à la béatification des serviteurs de Dieu.

    Il serait inutile de nous arrêter à montrer que ces précautions et ces délais, qui prouvent si bien la prudence de l’Église en ces matières, n’aboutissent qu’à faire ressortir d’autant mieux l’évidente sainteté de François.

    Dom Guéranger

  • Sainte Clotilde

    « Vivières, en lisière de la forêt de Villers-Cotterêts, est un de ces hauts lieux de la foi presque totalement ignorés des touristes, qu'il est émouvant de redécouvrir. Les reliques de sainte Clotilde, celle à qui la France dut de devenir chrétienne, y furent transférées au IXe siècle, pour les mettre à l'abri des incursions normandes. Vivières possédait alors une puissante abbaye, solidement fortifiée. Le culte de sainte Clotilde s'y instaura rapidement, et les pèlerinages affluèrent. En 1134, l'abbaye de Vivières restitua la châsse à l'égise Saint-Leu-Saint-Gilles à Paris. Les reliques de sainte Clotilde devaient être brûlées à la Révolution. Mais ses cendres, précieusement recueillies sont encore vénérées dans l'église parisienne. Plus heureuse, celle de Vivières a pu conserver le chef et un bras de la sainte, qui lui avaient été laissés en reconnaissance de son hospitalité. Un pèlerinage est organisé depuis Paris, chaque année le 3 juin. Il groupe surtout des royalistes attachés à la double tradition monarchique et chrétienne de la France, symbolisée par la sainte épouse de Clovis. »

    Ces lignes sont extraites du Guide de la France religieuse et mystique, par Maurice Colinon, publié chez Tchou en 1969. La fête de sainte Clotilde est le 3 juin, mais le pèlerinage a lieu l’avant-dernier dimanche de juin. Certes ce sont notamment « des royalistes attachés à la double tradition monarchique et chrétienne de la France » qui ont permis qu’il survive, mais il ne pratique pas l’exclusion des républicains…

    Pèlerinage_Vivières_2013.jpg

    Respice, quæsumus, Domine, ad Francorum benignus nationem : et quibus per devotam sanctæ Clotildis instantiam donum fidei contulisti ; per ejus intercessionem tribue sincerum christianæ pietatis affectum. Per Dominum…

    Regardez avec bonté, Seigneur, le peuple de France ; Vous qui lui avez fait le don de la foi sur les instances de sainte Clotilde, accordez-lui maintenant, par son intercession, un attachement sincère à la religion chrétienne.

    Vivières.jpg

  • Saints Marcellin et Pierre

    La découverte des tombeaux des martyrs Marcellin et Pierre, en 1897, devrait inciter à l’humilité tous ceux qui ricanent devant des actes des martyrs manifestement inventés et racontant l’histoire de personnages dont rien ne prouve même l’existence.

    On a toujours célébré ce jour la mémoire de ces deux martyrs, comme en fait foi le martyrologe hiéronymien (qui n’est pas de saint Jérôme mais est le plus ancien que l’on ait) : Romæ, in cimiterio inter duas lauros, via Lavicana, milliario quarto, Marcellini presbyteri et Petri exorcistæ.

    Et comme en fait foi le canon de la messe, qui cite Marcellin et Pierre dans la prière Nobis quoque peccatoribus.

    Le martyrologe précise que le prêtre Marcellin et l’exorciste Pierre ont été enterrés dans la catacombe « Inter duas lauros » (entre les deux triomphes : lieu devenu la villa impériale de Constantin), au quatrième mille de la via Lavicana.

    Pierre, nous disait-on, avait été arrêté sous l’empereur Dioclétien à cause de sa foi, et il avait guéri la fille du directeur de la prison qui était possédée. Toute la famille se convertit, et alla voir le prêtre Marcellin qui les baptisa. Après avoir subi divers sévices, Marcellin et Pierre furent condamnés à avoir la tête tranchée.

    Or donc, au cours de fouilles menées en 1897, on découvrit la crypte des saints Marcellin et Pierre. On découvrit aussi que la crypte avait été débarrassée des cubicula et des galeries, de façon à dégager une chapelle autour des deux tombeaux dont on avait fait un autel. Et l’on découvrit aussi une des multiples inscriptions du pape Damase, mais celle-ci particulièrement précieuse, puisque le pape racontait ce que lui avait dit de vive voix le bourreau des deux martyrs :

    1934264208.jpg

    O Marcellin, et toi aussi, ô Pierre, contemplez vos triomphes. Quand j’étais encore enfant, le bourreau lui-même me rapporta qu’il avait reçu l’ordre du cruel tyran de vous couper la tête au milieu d’une forêt, afin que personne ne pût ensuite connaître le lieu de votre sépulture. Vous, alors, de vos mains, purifiâtes votre tombe avec diligence. Cependant, après avoir reposé quelque temps ignorés dans la grotte purifiée par vous, vous daignâtes en avertir Lucilla, qui préféra déposer ici votre dépouille sacrée.

    Et la crypte est ornée de cette fresque où l’on voit le Christ avec saint Pierre (à sa gauche) et saint Paul (à sa droite), très reconnaissables, et en dessous l’Agneau de Dieu entouré de quatre saints, dont vraisemblablement Marcellin et Pierre :

    unknown-artist-christ-and-ss-peter-paul-catacomb-of-ss-peter-and-marcellinus-roma-italy-5th-century.jpg

    Enregistrer

  • Dimanche après l’Ascension

    Dans l’évangile de ce dimanche Jésus annonce la Pentecôte : « Lorsque le Paraclet que je vous enverrai (…) sera venu… ». Et il annonce immédiatement les persécutions, et le martyre auquel s’exposeront les disciples quand ils rendront témoignage de lui.

    C’est ici, alors que nous sommes dans la gloire de l’Ascension et que nous attendons la manifestation de la gloire du Saint-Esprit, que le « témoignage » devient « martyre ». On sait que « martyre » était le mot grec qui voulait dire simplement « témoignage », jusqu’à ce que les chrétiens, par leur témoignage, le fassent passer en latin puis dans les autres langues dans le seul sens de mort violente infligée pour cause de foi au Christ.

    « L’Esprit de Vérité (…) rendra témoignage de moi, et vous aussi vous me rendrez témoignage. »

    Dans le camp des Hébreux il y avait la « tente du témoignage ». En ce temps-là le « martyrion » était la présence de Dieu. Quand Dieu descendait dans la tente il se rendait témoignage à lui-même par sa Nuée et sa Parole. Puis Dieu annonça un témoin, un « témoin fidèle dans les cieux », David éternel (psaume 88), un témoin qu’il donnera aux hommes pour les abreuver et les nourrir gratuitement, dans l’alliance éternelle promise à David (Isaïe 55).

    Et il est venu, il est descendu dans la chair, le « témoin fidèle et véridique qui est le principe de la création de Dieu » (Apocalypse 3,14). Il a témoigné jusqu’à la Croix. Son témoignage est le principe du martyre.

    Ressuscité des morts et monté aux cieux, il enverra d’auprès du Père l’Esprit de Vérité, qui lui rendra témoignage à son tour et pénétrera les apôtres pour qu’à leur tour ils rendent témoignage de lui : « témoignage » qui sera à la fois annonce de la Bonne Nouvelle et vocation au martyre, le martyre étant lui-même un éminent témoignage de la Bonne Nouvelle.

  • La bienheureuse Vierge Marie Reine

    Voici la fin de l’encyclique Ad cœli Reginam de Pie XII, instituant la fête de Marie Reine. Cela date de 1954 et les propos d’actualité le sont toujours…

    De longues et mûres réflexions Nous ayant persuadé que si cette vérité solidement démontrée [la royauté de Marie] était rendue plus resplendissante aux yeux de tous - comme une lampe qui brûle davantage quand elle est placée sur le candélabre - l'Eglise en recueillerait de grands avantages, par Notre autorité apostolique Nous décrétons et instituons la fête de Marie Reine, qui se célébrera chaque année dans le monde entier le 31 mai. Nous ordonnons également que, ce jour-là, on renouvelle la consécration du genre humain au Cœur Immaculé de la Bienheureuse Vierge Marie. C'est là, en effet, que repose le grand espoir de voir se lever une ère de bonheur où régneront la paix chrétienne et le triomphe de la religion.

    Que tous s'approchent donc avec une confiance plus grande qu'auparavant du trône de miséricorde et de grâce de notre Reine et Mère, pour demander le secours dans l'adversité, la lumière dans les ténèbres, le réconfort dans la douleur et les larmes ; qu'ils s'efforcent surtout de s'arracher à la servitude du péché et qu'ils offrent un hommage incessant, pénétré de la ferveur d'une dévotion filiale, à la royauté d'une telle Mère. Que ses Sanctuaires soient fréquentés et ses fêtes célébrées par la foule des fidèles ; que la pieuse couronne du Rosaire soit dans les mains de tous et que, pour chanter ses gloires, elle rassemble dans les églises, les maisons, les hôpitaux, les prisons, aussi bien de petits groupes que les grandes assemblées de fidèles. Que le nom de Marie, plus doux que le nectar, plus précieux que n'importe quelle gemme, soit l'objet des plus grands honneurs ; que personne ne prononce des blasphèmes impies, signe d'une âme corrompue, contre un nom qui brille d'une telle majesté ; qu'on n'ose même rien dire qui trahisse un manque de respect à son égard.

    Que tous s'efforcent selon leur condition de reproduire dans leur cœur et dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif, les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère très aimante. Il s'ensuivra en effet que les chrétiens, en honorant et imitant une si grande Reine, se sentiront enfin vraiment frères et, bannissant l'envie et les désirs immodérés des richesses, développeront la charité sociale, respecteront les droits des pauvres et aimeront la paix. Que personne, donc, ne se croie fils de Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante protection, si, à son exemple, il ne se montre doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et de nuire, mais d'aider et de consoler.

    En bien des régions du globe, des hommes sont injustement poursuivis pour leur profession de foi chrétienne et privés des droits humains et divins de la liberté ; pour écarter ces maux, les requêtes justifiées et les protestations répétées sont jusqu'à présent restées impuissantes. Veuille la puissante Souveraine des choses et des temps qui de son pied virginal sait réduire les violences tourner ses yeux de miséricorde dont l'éclat apporte le calme, éloigne les nuées et les tempêtes vers ses fils innocents et éprouvés ; qu'elle leur accorde à eux aussi de jouir enfin sans retard de la liberté qui leur est due, pour qu'ils puissent pratiquer ouvertement leur religion, et que, tout en servant la cause de l'Evangile, ils contribuent aussi par leur collaboration et l'exemple éclatant de leurs vertus au milieu des épreuves, à la force et au progrès de la cité terrestre.

    Nous pensons également que la Fête instituée par cette Lettre Encyclique afin que tous reconnaissent plus clairement et honorent avec plus de zèle l'empire clément et maternel de la Mère de Dieu, peut contribuer grandement à conserver, consolider et rendre perpétuelle la paix des peuples, menacée presque chaque jour par des événements inquiétants.

    N'est-Elle pas l'arc-en-ciel posé sur les nuées devant Dieu en signe d'alliance pacifique ? "Regarde l'arc et bénis celui qui l'a fait ; il est éclatant de splendeur ; il embrasse le ciel de son cercle radieux et les mains du Très-Haut l'ont tendu".

    Quiconque donc honore la Souveraine des Anges et des hommes - et que personne ne se croie exempté de ce tribut de reconnaissance et d'amour - l'invoque aussi comme la Reine très puissante, médiatrice de paix : qu'il respecte et détende la paix, qui n'est ni injustice impunie ni licence effrénée mais concorde bien ordonnée dans l'obéissance à la volonté de Dieu ; c'est à la conserver et à l'accroître que tendent les exhortations et les ordres maternels de la Vierge Marie.

    Vivement désireux que la Reine et Mère du peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de sa paix la terre secouée par la haine et, après cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre paix et notre joie pour l'éternité, à vous Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons de tout cœur, comme gage du secours du Dieu tout-puissant et comme preuve de notre affection, la Bénédiction Apostolique.

    Donné à Rome, près Saint-Pierre, en la fête de la Maternité de la Vierge Marie, le 11 octobre 1954, seizième année de Notre Pontificat.