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Liturgie - Page 405

  • Ad cœnam Agni providi

    La « traduction » de l’hymne des vêpres au temps pascal par Isaac Lemaistre de Sacy ne manque pas d’allure. On retrouvera le texte latin ici, avec une traduction plus littérale de Bossuet.

    Vainqueurs de la mer Rouge, échappés de son onde
    Allons, parés de blanc, au festin de l'agneau,
    Publions dans nos chants du Rédempteur du monde
    Le triomphe nouveau.

    Sur l'autel de la croix où l'amour le convie,
    Il se brûle et se change en un repas très doux;
    Et nous buvons son sang pour n'avoir plus de vie
    Qu'en ce Dieu mort pour nous.

    Ce sang bannit des siens par son heureuse marque
    De cet ange vengeur le fer ensanglanté,
    Et, brisant le dur joug d'un barbare monarque,
    Nous met en liberté.

    La clarté chasse l'ombre, et le corps la figure.
    Jésus est notre Pâque, il est l'Agneau divin;
    Et lui-même offre au Père en sa chair toute pure
    Le vrai pain sans levain.

    Ô non pareille hostie! ô puissante victime!
    Qui du roi de la nuit terrasse les efforts,
    Qui tire les captifs de ce profond abîme,
    Et ranime les morts.

    Du creux de son tombeau, Jésus sort plein de gloire,
    Foule aux pieds dans l'enfer cet ange audacieux,
    Et, ramenant les siens pour prix de sa victoire,
    Il leur ouvre les cieux.

    En ce bienheureux temps d'une céleste joie,
    Seigneur, soutiens ton peuple à ta grâce soumis,
    Et n'abandonne pas tes fidèles en proie
    À leurs fiers ennemis.

    Qu'on t'aime en t'adorant, ô Trinité suprême,
    Et toi, Jésus vainqueur, qui, libre entre les morts,
    As rappelé ta vie et rejoint par toi-même
    Ton âme avec ton corps.

  • Saint Bernardin de Sienne

    Dans les plus célèbres cités de l’Italie centrale, à Sienne, par exemple, à Pérouse, à Florence, on conserve vivant, aujourd’hui encore, le souvenir de la prédication de ce saint Frère Mineur (+ 1444) qui, à une époque de discordes civiles et de dissolution des mœurs, tonna du haut de la chaire contre le vice, tel un prophète de l’Ancien Testament, et ramena les fidèles dans la voie de l’Évangile.

    La fête de ce fervent apôtre de la dévotion au saint Nom de Jésus fut insérée dans le calendrier romain au XVe siècle. A l’époque de la révision du Bréviaire un siècle plus tard, elle fut tour à tour supprimée puis rétablie. En fait, la renommée de Bernardin est universelle, et dans l’histoire de la réforme catholique qui prépara les voies aux Conciles de Latran et de Trente, il occupe en Italie une des places les plus importantes.

    Prière. — « Seigneur Jésus qui avez inspiré un amour très ardent pour votre saint Nom à votre bienheureux confesseur Bernardin ; daignez aussi répandre en nous l’esprit de votre amour, par ses mérites et son intercession. Vous qui vivez, etc. »

    De même que la mission de Jésus fut de manifester au monde le nom de son Père céleste, ainsi le but de chaque chrétien doit être d’exprimer Jésus dans sa vie, afin que pensées, affections, paroles, actes, expriment la sainteté, l’ineffable bonté, la douceur et le salut. Au moment de la mort, nous devrons pouvoir dire nous aussi au Seigneur, en résumant, comme le Rédempteur, notre course mortelle : Pater, manifestavi nomen tuum hominibus... nunc autem ad te venio. Quel sublime programme de sainteté !

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Saint Yves

    St_Yves_19 mai 1956.jpg

    (Timbre édité le 19 mai 1956.)

    Le plus connu des cantiques à saint Yves est Nann, n’eus ket e Breizh, sur l’air « martial » de Morvan Lez-Breiz qui sert aussi à Reine de l’Arvor. En voici un autre, dont on pourra entendre la musique ici.

    Refrain
    Aotrou Sant Erwan benniget,
    Enor ha skoazell hon bro,
    An neb ho ped en deus bepred
    Un difennour en neñvoù.

    Monsieur Saint Yves béni,
    Honneur et secours de notre pays,
    Celui qui vous prie a toujours
    Un défenseur dans les cieux.

    1. En hon touez, eus a Sant Erwan
    Bras eo ar madoberoù ;
    O soñjal enno pep unan
    A wir galon 'lavaro.

    Parmi nous, de saint Yves
    Grands sont les bienfaits ;
    En y pensant, chacun
    Du fond du cœur dira :

    2. En neñvoù 'vel war an douar
    Sant Erwan 'zo galloudus,
    Hag e galon, d'an neb e gar,
    ' Zo mat ha trugarezus.

    Aux cieux comme sur terre
    Saint Yves est puissant,
    Et son cœur, pour celui qui l'aime,
    Est bon et compatissant.

    3. Ar vamm pa lavar ur bedenn
    Da Sant Erwan beure-noz,
    Kalon he mab 'vel ur rozenn
    'Dro war-du ar Baradoz.

    Quand la mère dit une prière
    À saint Yves matin et soir,
    Le cœur de son fils, comme une rose,
    Se tourne vers le Paradis.

    4. An devezhour, an den a boan,
    Bemdez kent mont d'e zevezh,
    Mar deu da bediñ Sant Erwan,
    A gano gant levenez :

    Le journalier, l'homme de peine,
    Chaque jour avant d'aller à son travail
    S'il vient prier Saint Yves,
    Avec joie chantera :

  • 4e dimanche après Pâques

    Evangile : Jean 16, 5-14

    Dans son discours d'adieu, Jésus a lié ces trois domaines de «la manifestation», qui sont les composantes de la mission du Paraclet: le péché, la justice et le jugement. Ils indiquent la place de ce mysterium pietatis qui, dans l'histoire de l'homme, s'oppose au péché, au mysterium iniquitatis. D'un côté, comme le dit saint Augustin, il y a l'«amour de soi jusqu'au mépris de Dieu», et de l'autre, il y a l'«amour de Dieu jusqu'au mépris de soi». L'Eglise fait continuellement monter sa prière et accomplit sa tâche pour que l'histoire des consciences et l'histoire des sociétés, dans la grande famille humaine, ne s'abaissent pas vers le pôle du péché par le refus des commandements de Dieu «jusqu'au mépris de Dieu», mais bien plutôt s'élèvent vers l'amour dans lequel se révèle l'Esprit qui donne la vie.

    Ceux qui acceptent la «mise en évidence du péché» par l'Esprit Saint l'acceptent également pour «la justice et le jugement». L'Esprit de vérité, qui aide les hommes, les consciences humaines, à connaître la vérité du péché, fait en sorte, par là même, qu'ils connaissent la vérité de la justice qui est entrée dans l'histoire de l'homme avec la venue de Jésus Christ. Ainsi, ceux qui, convaincus qu'ils sont pécheurs, se convertissent sous l'action du Paraclet, sont en un sens conduits hors du cercle du «jugement», de ce «jugement» par lequel «le Prince de ce monde est déjà jugé». La conversion, dans la profondeur de son mystère divin et humain, signifie la rupture de tout lien par lequel le péché unit l'homme à l'ensemble du mysterium iniquitatis. Donc, ceux qui se convertissent sont conduits par l'Esprit Saint hors du cercle du «jugement» et introduits dans la justice qui se trouve dans le Christ Jésus, et qui s'y trouve parce qu'il la reçoit du Père, comme un reflet de la sainteté trinitaire. Telle est la justice de l'Evangile et de la Rédemption, la justice du Discours sur la montagne et de la Croix, qui opère la purification de la conscience par le sang de l'Agneau. C'est la justice que le Père rend au Fils et à tous ceux qui lui sont unis dans la vérité et dans l'amour.

    Dans cette justice, l'Esprit Saint, Esprit du Père et du Fils, qui «manifeste le péché du monde», se révèle et se rend présent dans l'homme comme Esprit de vie éternelle.

    Saint Jean-Paul II, enyclique Dominum et vivificantem, 48.

  • Saint Pascal Baylon

    Læta devote celebret Minorum
    Turba Paschalem recolens fréquenter
    Quam pio, sanctam venerans Synaxim,
    Arsit amore.

    Dum puer pascit pecus iste seque
    Pane jam pasci cupit Angelorum,
    Hunc in excelsis meruit patente
    Cernere cælo.

    Jugiter sacras inhians ad aras
    Dum cibum vitæ meditatur, haeret
    Totus et sancto liquefactus igne
    Lucet et ardet.

    Increpans hostes Fidei fidelis :
    Pane, ait, Christum recipi sacrato,
    Matryrem non dat gladius, sed ipsum
    Prompta voluntas.

    Qui quoad vixit coluit supernum
    Tam pie Panem reserat beatos
    Morte jam clausos oculos velutque
    Vivus adorat.

    Christe, Paschalis meritis, ut omnes
    Corde nos mundo facias precamur,
    Cælica ut digne mereamur esca
    Saepe cibari. Amen.

    Que l’Ordre des Mineurs célèbre joyeusement Pascal et se rappelle de quel tendre amour il était embrasé quand il adorait le très Saint Sacrement.

    Alors qu’encore enfant il gardait son troupeau, il était plein de désir de recevoir le pain des anges, il vit les cieux s’ouvrir et lui présenter à découvert l’Hostie Sainte.

    Toujours soupirant au pied de l’autel, pendant qu’il médite sur le Pain de vie, il est ravi en extase et des rayons lumineux trahissent le feu dont il brûle.

    S’adressant aux ennemis de notre Foi : « C’est Jésus-Christ, dit-il, qu’on reçoit sous le pain consacré !» Et si le glaive ne fit pas alors de lui un martyr, du moins sa volonté y était prête.

    Lui qui toute sa vie vénéra si pieusement le Pain céleste, après sa mort il ouvrit encore les yeux et l’adora comme s’il eût été vivant.

    Seigneur Jésus, nous vous en prions par les mérites de Pascal, rendez notre cœur pur afin que nous puissions souvent nous nourrir de l’aliment céleste. Amen.

    Hymne des vêpres, office franciscain.

  • Saint Ubald

    Pendant qu'on réparait les murailles de Gubbio, il arriva que les ouvriers empiétèrent sur la vigne du Saint. Il leur représenta doucement le tort qu'ils lui faisaient, et les pria de cesser. L'inspecteur des travaux ne lui répondit que par des insultes ; puis, le poussant avec brutalité, il le fit tomber dans un monceau de mortier. Le bon évêque se releva en silence, et se retira sans faire la moindre plainte ; mais le peuple demanda qu'on lui fît justice, en bannissant le coupable, et en confisquant ses biens. Il était si animé qu'Ubald, pour tirer l'inspecteur des mains des magistrats, fut obligé de dire que la connaissance de cette affaire lui appartenait, et que lui seul devait en être le juge. Les esprits se calmèrent alors un peu. Le coupable, touché de repentir, déclara lui-même qu'il se soumettait à toutes les peines qu'on lui infligerait, dût-il lui en coûter la vie. Toute la vengeance du Saint se termina à lui donner un baiser de paix, et à prier Dieu de lui pardonner la faute dont il s'agissait, ainsi que toutes celles qu'il pouvait avoir commises.

    Ubald oubliait le soin de sa propre vie, dès que quelques-uns de ses diocésains se trouvaient en danger. Ayant appris un jour qu'il s'était élevé une sédition dans la ville, que l'on avait pris les armes avec fureur, et que déjà il y avait eu beaucoup de sang répandu, il courut à l'endroit où étaient les combattants ; il se jeta entre eux, et tomba au milieu des épées nues. Les mutins, le croyant mort, quittèrent aussitôt les armes s'abandonnèrent à une vive douleur, et s'accusèrent tous d'être les meurtriers de leur évêque. Le Saint, après avoir remercié Dieu de la cessation du tumulte, calma les frayeurs du peuple, en assurant qu'il était non seulement plein de vie, mais qu'il n'avait pas même reçu de blessure.

    L'Empereur Frédéric Barberousse venait de prendre et de saccager Spolette ; il menaçait Gubbio d'un semblable traitement. Le Saint, qui avait une tendresse de père pour son troupeau, alla au devant du vainqueur, désarma sa colère, et obtint de lui la grâce de son peuple.

    Les deux dernières années de sa vie ne furent qu'un tissu de maladies cruelles qu'il supporta avec une patience héroïque. Le jour de Pâques de l'année 1160, il fit un effort pour se lever et pour dire la Messe ; il prononça même un discours sur la vie éternelle. Au sortir de sa cathédrale, on le transporta dans un appartement qu'il avait auprès de l'église de Saint-Laurent. Il y resta jusqu'à la fête de l'Ascension, pour se préparer à la mort ; il se fit ensuite reporter à l'évêché, où il continua d'instruire son clergé et son peuple, qui venaient le visiter et lui demander sa bénédiction. Enfin, ayant reçu les sacrements de l'Eglise, il mourut le 16 mai 1160.

    Les habitants des provinces voisines assistèrent à ses funérailles, et furent témoins de plusieurs prodiges qui s'opérèrent à son tombeau. Ce spectacle remplit tous les cœurs d'une tendre dévotion, et y ranima les plus vifs sentiments du christianisme. L'esprit de charité étouffa les divisions et les animosités ; on oublia les injures reçues, et l'union fut rétablie entre les villes que de longs différends avaient aigries les unes contre les autres.

    (Extrait des Vies des pères, des martyrs, et des autres principaux saints, d’Alban Butler, traduction par l’abbé Godescard.)

  • Saint Jean-Baptiste de la Salle

    L’extrait d’homélie de saint Jean Chrysostome, sur l’évangile du jour, qui était dit aux matines avant leur réduction en 1960, convient de façon vraiment remarquable à la célébration de saint Jean-Baptiste de la Salle.

    « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits enfants, parce que leurs Anges voient toujours la face de mon Père », parce que je suis venu pour eux, et que telle est la volonté de mon Père. Par là, Jésus-Christ nous rend plus attentifs à protéger et à préserver les petits enfants. Vous voyez quels grands remparts il a élevés pour abriter les faibles ; que de zèle et de sollicitude il a pour empêcher leur perte ! Il menace des châtiments les plus graves ceux qui les trompent ; il promet à ceux qui en prennent soin la suprême récompense ; et cela, il le corrobore, tant par son exemple que par celui de son Père.

    A nous donc aussi d’imiter le Seigneur et de ne rien négliger pour nos frères, pas même les choses qui nous sembleraient trop basses et trop viles ; mais s’il est besoin même de notre service, quelque faible et humble que soit celui qu’il faut servir, quelque difficile et pénible que la chose paraisse, que tout cela, je vous en prie, nous semble tolérable et aisé pour le salut d’un frère : car Dieu nous a montré que cette âme est digne d’un si grand zèle et d’une si grande sollicitude, que pour elle « il n’a pas même épargné son Fils ».

    Puisque, pour assurer notre salut, il ne suffit pas de mener une vie vertueuse, et qu’il faut encore effectivement désirer le salut d’autrui, que répondrons-nous, quel espoir de salut nous restera, si nous négligeons de mener une vie sainte, et d’exciter les autres à faire de même ? Quelle plus grande chose que de discipliner les esprits, que de former les mœurs des tendres adolescents ? Pour moi, celui que s’entend à former l’âme de la jeunesse est assurément bien au-dessus des peintres, bien au-dessus des statuaires, et de tous les artistes de ce genre.

  • Rex sempiterne, Domine

    Rex sempiterne, Domine,
    Rerum Creator omnium,
    Qui eras ante sæcula
    Semper cum Patre Filius :

    Grand roi dont le pouvoir à tout être adorable
    Du monde qu'il forma règle les mouvements,
    Qui, naissant Dieu de Dieu, Fils du Père ineffable,
    Règne avant le temps.

    Qui mundi in primordio
    Adam plasmasti hominem :
    Cui tuæ imagini
    Vultum dedisti similem :

    Ta main par ton chef d'œuvre achevant ton ouvrage
    Fit cet homme enrichi de tes trésors divers,
    Le rendant de toi-même une vivante image,
    Et Roi de l'univers.

    Quem diabolus deceperat,
    Hostis humani generis :
    Cujus tu formam corporis
    Assumere dignatus es :

    Le démon vit sa gloire, et, transporté d'envie,
    Le blessa de ce dard qui nous blesse aujourd'hui;
    Mais ton amour, Jésus, pour lui rendre la vie,
    Te rend semblable à lui.

    Ut hominem redimeres
    Quem ante jam plasmaveras :
    Et nos Deo conjungeres
    Per carnis contubernium.

    Tu veux par ta bonté rompre son joug funeste
    Pour sauver du débris l'œuvre qui t'est si cher
    Et tu réunis l'homme à ton Père céleste
    T'unifiant à sa chair.

    Quem editum ex Virgine
    Pavescit omnis anima :
    Per quem et nos resurgere
    Devota mente credimus :

    Jésus, fils d'une Vierge et monarque suprême,
    Dont la terre et les cieux craignent la majesté,
    Ton peuple espère un jour de vaincre la mort même
    Par toi ressuscité.

    Qui nobis in baptismate
    Donasti indulgentiam,
    qui tenebamur vinculis
    Ligati conscientiæ :

    Notre âme renaissante en l'onde salutaire
    Reçut un gage saint d'un si rare bonheur,
    Quand ta grâce brisa la chaîne volontaire,
    Qui liait notre cœur.

    Qui crucem propter hominem
    Suscipere dignatus es :
    Dedisti tuum Sanguinem,
    Nostræ salutis pretium.

    Ta croix de Dieu, ton Père, arrêtant les vengeances
    Nous ravit à l'enfer par un aimable effort;
    Garde en nous, doux Sauveur, le fruit de tes souffrances,
    Et le prix de ta mort.

    Quæsumus, Auctor omnium,
    In hoc Paschali gaudio,
    Ab omni mortis impetu
    Tuum defende populum.

    Gloria tibi, Domine,
    Qui surrexisti a mortuis,
    Cum Patre et Sancto Spiritu,
    In sempiterna sæcula. Amen.

    Qu'on t'aime en t'adorant, ô Trinité suprême,
    Et toi, Jésus vainqueur, qui, libre entre les morts,
    As rappelé ta vie et rejoint par toi-même
    Ton âme avec ton corps.

    Hymne des matines du temps pascal. Traduction d’Isaac Lemaistre de Sacy. L’influence janséniste est patente, notamment dans : « Tu veux par ta bonté rompre son joug funeste [le joug du diable] Pour sauver du débris l'œuvre qui t'est si cher », alors que le texte dit simplement : « Pour racheter l’homme que tu avais auparavant modelé »…

  • Saint Robert Bellarmin

    Mort en 1621, le cardinal Robert Bellarmin, grand artisan de la réforme catholique et connu pour sa sainteté, devait être rapidement canonisé. Sa cause était introduite par le pape lui-même, Urbain VIII, cinq ans plus tard. Mais de difficultés en difficultés, on arriva au XXe siècle. Et c’est Pie XI qui canonisa Robert Bellarmin et le fit docteur de l’Eglise.

    L’une des principales raisons, et même la principale, était l’opposition de l’élite politico-religieuse française, gallicane et janséniste, alors que Bellarmin était le théologien des ultramontains…

    Ci après le récit du Dictionnaire de théologie, dans un article d’avant 1930.

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  • Saints Nérée, Achille et Domitille, et saint Pancrace

    Voyez comme il s’enfuit, ce monde qu’on aime! Ces saints auprès de la tombe desquels nous sommes assemblés ont foulé aux pieds avec mépris un monde florissant. On y jouissait d’une longue vie, d’une santé continuelle, de l’abondance matérielle, de la fécondité dans les familles, de la tranquillité dans une paix bien établie. Et ce monde qui était encore si florissant en lui-même était pourtant déjà flétri dans leur cœur. Alors que tout flétri qu’il soit maintenant en lui-même, il demeure toutefois florissant dans nos cœurs. Partout la mort, partout le deuil, partout la désolation; de tous côtés nous sommes frappés, de tous côtés nous sommes abreuvés d’amertumes; et cependant, dans l’aveuglement de notre esprit, nous aimons jusqu’aux amertumes goûtées dans la concupiscence de la chair, nous poursuivons ce qui s’enfuit, nous nous attachons à ce qui tombe. Et comme nous ne pouvons retenir ce qui tombe, nous tombons avec ce que nous tenons embrassé dans son écroulement.

    Si le monde nous a autrefois captivés par l’attrait de ses plaisirs, c’est désormais lui qui nous renvoie à Dieu, maintenant qu’il est rempli de si grands fléaux. Songez bien que ce qui court dans le temps ne compte pas. Car la fin des biens transitoires nous montre assez que ce qui peut passer n’est rien. L’écroulement des choses passagères nous fait voir qu’elles n’étaient presque rien, même quand elles nous semblaient tenir ferme. Avec quelle attention, frères très chers, nous faut-il donc considérer tout cela! Fixez votre cœur dans l’amour de l’éternité; et sans plus chercher à atteindre les grandeurs de la terre, efforcez-vous de parvenir à cette gloire dont votre foi vous donne l’assurance, par Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui, étant Dieu, vit et règne avec le Père dans l’unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Amen.

    Fin de l’homélie de saint Grégoire le Grand, sur l’évangile de la fête de ce jour, prononcée en la basilique romaine Saints Nérée et Achille, le 12 mai 592.