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Saint Ubald

Pendant qu'on réparait les murailles de Gubbio, il arriva que les ouvriers empiétèrent sur la vigne du Saint. Il leur représenta doucement le tort qu'ils lui faisaient, et les pria de cesser. L'inspecteur des travaux ne lui répondit que par des insultes ; puis, le poussant avec brutalité, il le fit tomber dans un monceau de mortier. Le bon évêque se releva en silence, et se retira sans faire la moindre plainte ; mais le peuple demanda qu'on lui fît justice, en bannissant le coupable, et en confisquant ses biens. Il était si animé qu'Ubald, pour tirer l'inspecteur des mains des magistrats, fut obligé de dire que la connaissance de cette affaire lui appartenait, et que lui seul devait en être le juge. Les esprits se calmèrent alors un peu. Le coupable, touché de repentir, déclara lui-même qu'il se soumettait à toutes les peines qu'on lui infligerait, dût-il lui en coûter la vie. Toute la vengeance du Saint se termina à lui donner un baiser de paix, et à prier Dieu de lui pardonner la faute dont il s'agissait, ainsi que toutes celles qu'il pouvait avoir commises.

Ubald oubliait le soin de sa propre vie, dès que quelques-uns de ses diocésains se trouvaient en danger. Ayant appris un jour qu'il s'était élevé une sédition dans la ville, que l'on avait pris les armes avec fureur, et que déjà il y avait eu beaucoup de sang répandu, il courut à l'endroit où étaient les combattants ; il se jeta entre eux, et tomba au milieu des épées nues. Les mutins, le croyant mort, quittèrent aussitôt les armes s'abandonnèrent à une vive douleur, et s'accusèrent tous d'être les meurtriers de leur évêque. Le Saint, après avoir remercié Dieu de la cessation du tumulte, calma les frayeurs du peuple, en assurant qu'il était non seulement plein de vie, mais qu'il n'avait pas même reçu de blessure.

L'Empereur Frédéric Barberousse venait de prendre et de saccager Spolette ; il menaçait Gubbio d'un semblable traitement. Le Saint, qui avait une tendresse de père pour son troupeau, alla au devant du vainqueur, désarma sa colère, et obtint de lui la grâce de son peuple.

Les deux dernières années de sa vie ne furent qu'un tissu de maladies cruelles qu'il supporta avec une patience héroïque. Le jour de Pâques de l'année 1160, il fit un effort pour se lever et pour dire la Messe ; il prononça même un discours sur la vie éternelle. Au sortir de sa cathédrale, on le transporta dans un appartement qu'il avait auprès de l'église de Saint-Laurent. Il y resta jusqu'à la fête de l'Ascension, pour se préparer à la mort ; il se fit ensuite reporter à l'évêché, où il continua d'instruire son clergé et son peuple, qui venaient le visiter et lui demander sa bénédiction. Enfin, ayant reçu les sacrements de l'Eglise, il mourut le 16 mai 1160.

Les habitants des provinces voisines assistèrent à ses funérailles, et furent témoins de plusieurs prodiges qui s'opérèrent à son tombeau. Ce spectacle remplit tous les cœurs d'une tendre dévotion, et y ranima les plus vifs sentiments du christianisme. L'esprit de charité étouffa les divisions et les animosités ; on oublia les injures reçues, et l'union fut rétablie entre les villes que de longs différends avaient aigries les unes contre les autres.

(Extrait des Vies des pères, des martyrs, et des autres principaux saints, d’Alban Butler, traduction par l’abbé Godescard.)

Commentaires

  • Voilà un récit digne de l'obscurantisme moyenâgeux, doté d'une vision
    poussiéreuse et nauséeuse, totalement dépassée de nos jours de la Miséricorde!
    Aujourd'hui, de tels hommes se lèveraient, ne craignant ni de rappeler les droits de Dieu, ni les devoirs des hommes; je ne doute pas qu'il mettraient à mal son inbersion droit-de-l'hommiste - procès-de-Dieu: de tels écclésiastiques nous font vraiment défaut: proclamons nous mêmes à la suite de Jeanne d'Arc:"Vive Dieu, vive son Christ Qui est Roi de France!"
    Royalisme bien compris...

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