Le sublime commentaire de saint Augustin sur l’évangile du jour, qui traite en quelque sorte du premier effet du Saint-Esprit.
Le médecin vient guérir le malade, autant qu’il est en lui. Celui qui refuse d’observer les prescriptions du médecin se donne à lui-même la mort. Le Sauveur est venu dans le monde. Pourquoi a-t-il été appelé Sauveur du monde, sinon parce qu’il est venu pour sauver le monde et non pour le juger ? Tu ne veux pas être sauvé par lui, tu seras jugé par l’effet de ta volonté même. Que dis-je, tu seras jugé ? Écoute ce qu’il dit : « Celui qui croit en lui n’est point jugé, mais qui ne croit point » ; que penses-tu qu’il va dire ? qu’il sera jugé ? Voici ce qu’il ajoute : « Il est déjà condamné. » Le jugement n’a pas encore été publié, et déjà la sentence est prononcée.
Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui, il connaît ceux qui doivent demeurer pour la couronne, ceux qui doivent demeurer pour les flammes. Il connaît dans son aire le froment, il connaît aussi la paille ; il connaît le bon grain, il distingue aussi l’ivraie. « Celui qui ne croit pas est déjà jugé. » Pourquoi ? « Parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
Or, voici la cause de ce jugement, c’est que la lumière est venue dans le monde et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière : leurs œuvres en effet étaient mauvaises. » Mes frères, quels sont ceux dont les œuvres ont été trouvées bonnes par le Seigneur ? Il n’y en a pas. Il a trouvé leurs œuvres à tous, mauvaises.
Comment donc quelques-uns ont-ils agi selon la vérité et sont-ils venus à la lumière ? Car c’est ce que dit la suite : « Celui qui accomplit la vérité vient à la lumière. »
« Les hommes, dit le Seigneur, ont mieux aimé les ténèbres que la lumière. » Là se trouve la force du raisonnement. Il en est beaucoup, en effet, qui ont aimé leurs péchés, il en est beaucoup qui les ont confessés ; celui qui confesse ses péchés et s’en accuse, agit conjointement avec Dieu. Dieu accuse tes péchés ; si toi aussi tu les accuses, tu te joins à Dieu. L’homme et le pécheur sont comme deux choses distinctes. Tu m’entends nommer l’homme, il est l’ouvrage de Dieu ; tu m’entends nommer le pécheur, il est l’ouvrage de l’homme. Détruis ce que tu as fait, afin que Dieu sauve ce qu’il a fait lui-même. Il faut que tu haïsses en toi ton œuvre, et que tu aimes en toi l’œuvre de Dieu. Lorsque ce que tu as fait aura commencé à te déplaire, l’accusation du mal que tu as commis sera le commencement de tes bonnes œuvres. Le commencement des bonnes œuvres, c’est l’aveu des œuvres mauvaises.
Commentaires
Les homélies d'aujourd'hui ont souvent un caractère "généraliste", un peu flou, parfois fumeux. Pour cette raison, le plus décevant est qu'on a souvent l'impression d'entendre la même homélie, quels que soient les textes du jour.
Cette homélie de saint Augustin est rafraichissante car elle aborde des points qui, fondés dans l'Evangile, sont souvent passés sous silence dans les sermons.
Faut-il être saint Augustiin ou Notre Seigneur pour aborder ces points délicats?
Bientôt, ces considérations augustiniennes deviendront inaudibles dans certaines assemblées, où on a confit les paroissiens. Oui, Dieu est Amour. Saint Augustin est doux et bienveillant. Et cette homélie est claire. Elle nous permer de nous préparer au mieux, ou au moins mal. C'est quand même essentiel.
Cela dit, il faut garder à l'esprit que les prêtres vertueux qui craignent de choquer le chaland avec les paroles d'amour de NSJC, ou qui les tortillent dans tous les sens pour leur faire signifier le contraire de ce qu'elles veulent dire, ont la charité d'endosser les conséquences de leur conduite. Le Curé d'Ars a donné quelques explications à ce sujet.
Inversement, des prêtres pourraient avoir une vie privée marquée par tel ou tel péché grave, mais, hypocritement ou pas, continueraient de dispenser un enseignement salutaire.
Ce sont des questions graves et complexes. Ils ont donné leur vie.
Pour beaucoup, c'est aujourd'hui, lundi de Pentecote, la fête de saint Ephrem le Syrien, "harpe du Saint Esprit".
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1298/Saint-Ephrem-le-Syrien.html
http://nominis.cef.fr/
Grande joie.
« En conséquence, après avoir invoqué l’Esprit Paraclet, Nous conférons et confirmons, de Notre Autorité Apostolique, à saint Ephrem le Syrien, diacre d’Edesse, le titre et les honneurs de Docteur de l’Eglise universelle. Nous décidons que sa fête, fixée au 18 juin, devra être célébrée partout avec le même rite que celle des autres Docteurs de l’Eglise. »
Benoît XV, Principi apostolorum, 5 octobre 1920
Ici, la fête de saint Ephrem restera le 18 juin, qui est traditionnellement considéré comme le jour de sa mort.