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Liturgie - Page 395

  • Saint Etienne de Hongrie

    Les Hongrois s’honorent d’avoir adopté en 2011 une Constitution qui commence ainsi :

    Bénis les Hongrois, ô Seigneur!

    PROFESSION DE FOI NATIONALE

    NOUS, MEMBRES DE LA NATION HONGROISE, à l’aube de ce nouveau millénaire, déclarons avec responsabilité pour tous les Hongrois ce qui suit:

    Nous sommes fiers que notre roi Saint Étienne ait placé l’État hongrois sur des fondations solides en faisant entrer notre patrie dans l’Europe chrétienne.

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    La couronne du roi saint Etienne, envoyée par le grand pape Sylvestre II (Gerbert d’Aurillac), pour son couronnement le jour de Noël de l’an Mille, est exposée, ainsi que son épée, son globe et son sceptre, au milieu du grand hall du Parlement de Budapest. La « Sainte Couronne », comme l’appellent les Hongrois, veille ainsi sur les travaux parlementaires. Pas étonnant qu’il en sorte des lois de protection de la famille et de la nation.

    Voici quelques détails de cette couronne.

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    Des portraits grecs ont ensuite été ajoutés, éventuellement sur les émaux latins, comme on le voit ici avec l’empereur Michel VII Doukas (1050-1090):

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  • Les douze frères martyrs

    Ce jour était célébré le transfert à Bénévent des reliques des 12 frères martyrs (originaires d’Hadrumète, aujourd’hui Sousse en Tunisie, condamnés à Carthage, suppliciés en quatre lieux différents d’Italie). Cette fête fut ensuite supplantée par celle de saint Gilles (du Gard). Ce ne sont plus aujourd’hui que deux mémoires.

    Sur la page suivante d’un missel romain, on voit d’abord l’oraison de la messe des 12 frères, puis l’oraison de la messe de saint Gilles, chacune avec sa lettrine ornée. Ce missel a été fait à Bologne vers 1370 pour Urbain V, sixième pape d’Avignon, mort cette année-là, et a appartenu au premier antipape du grand schisme d’Occident Clément VII. Il se trouve à la Bibliothèque municipale d’Avignon.

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    Fratérna nos, Dómine, Mártyrum tuórum coróna lætíficet : quæ et fídei nostræ prǽbeat increménta virtútum ; et multíplici nos suffrágio consolétur. Per Dóminum…

    Faites, Seigneur, que la couronne fraternelle de vos Martyrs soit une source de joie : qu’elle procure à notre foi une augmentation de force, et qu’elle nous console par ces intercessions multiples.

  • 12e dimanche après la Pentecôte

    Jéricho est la figure de ce monde où, chassé du paradis, c’est-à-dire de la Jérusalem céleste, Adam est descendu par la déchéance de sa prévarication, passant de la vie aux enfers. (…) Bien changé de l’Adam qui jouissait d’un bonheur sans trouble, dès qu’il se fut abaissé aux fautes du monde, il rencontra des larrons ; il ne les aurait pas rencontrés, s’il ne s’y était pas exposé en déviant du commandement céleste. Quels sont ces larrons, sinon les anges de la nuit et des ténèbres (…) ? Ils nous dépouillent d’abord des vêtements de grâce spirituelle que nous avons reçus, et c’est ainsi qu’ils ont coutume d’infliger des blessures : car si nous gardons intacts les vêtements que nous avons pris, nous ne pouvons sentir les coups des larrons. Prenez donc garde d’être d’abord dépouillé, comme Adam a d’abord été mis à nu, dépourvu de la protection du commandement céleste et dépouillé du vêtement de la foi : c’est ainsi qu’il a reçu la blessure mortelle à laquelle aurait succombé tout le genre humain, si le Samaritain n’était descendu pour guérir ses cruelles blessures.

    (…) Donc ce Samaritain qui descendait – « Qui est descendu du ciel, sinon celui qui est monté au ciel, le Fils de l’homme, qui est au ciel ? » - voyant cet homme à demi mort, que personne jusque-là n’avait pu guérir (comme celle qui avait un flux de sang et avait dépensé toute sa fortune en médecins), s’est approché de lui, c’est-à-dire en acceptant de souffrir avec nous s’est fait notre proche et, en nous faisant miséricorde, notre voisin. (…)

    Mais ce Samaritain n’avait pas le loisir de demeurer longtemps sur terre : il lui fallait retourner au lieu d’où il était descendu. Aussi le jour suivant – quel est cet autre jour ? Ne serait-ce pas celui de la résurrection du Seigneur, celui dont il est dit : Voici le jour que le Seigneur a fait ? – il tira deux deniers et les remit à l’hôtelier et il dit : prenez soin de lui. Qu’est-ce que ces deux deniers ? Peut-être les deux Testaments, qui portent empreinte sur eux l’effigie du Père éternel, et au prix desquels sont guéries nos blessures. (…)

    L’hôtelier donc, c’est celui qui a dit : « Le Christ m’a envoyé prêcher l’évangile. » Les hôteliers sont ceux auxquels il est dit : « Allez dans le monde entier, et prêchez l’évangile à toute créature » ; et « quiconque croira et recevra le baptême sera sauvé » : oui, sauvé de la mort, sauvé de la blessure qu’ont infligée les larrons. (…)

    Puis donc que nul n’est plus notre prochain que celui qui a guéri nos blessures, aimons-le comme Seigneur, aimons-le aussi comme proche : car rien n’est si proche que la tête pour les membres. Aimons aussi celui qui imite le Christ ; aimons celui qui compatit à l’indigence d’autrui de par l’unité du corps. Ce n’est pas la parenté qui rend proche, mais la miséricorde ; car la miséricorde est conforme à la nature : il n’est rien de si conforme à la nature que d’aider celui qui participe à notre nature.

    Extraits du traité de saint Ambroise sur l’Evangile de Luc, 7, 73-84, traduction Sources chrétiennes, Cerf.

  • Le bienheureux cardinal Schuster

    Ce jour est le 60e anniversaire de la mort du bienheureux cardinal Alfredo Ildefonso Schuster, qui fut archevêque de Milan de 1929 à sa mort en 1954, et qui est l’auteur du Liber Sacramentorum, que je cite souvent dans ma chronique liturgique.

    Pour ceux qui lisent l’anglais, le blog New Liturgical Movement publie à cette occasion un article sur le cardinal Schuster, et même ceux qui ne lisent pas l’anglais seront intéressés par les photos.

  • Sainte Rose de Lima

    Intime avec Jésus et Marie, la pieuse fille vivait aussi dans une douce familiarité avec son Ange gardien. Tantôt il se montrait sous des traits aimables, pour prier ou converser avec elle, tantôt il se chargeait de ses messages et lui rendait d'utiles services.

    Il arriva une fois que Rose était renfermée dans son ermitage; sa mère, qui en avait la clef, suivant la convention faite entre elles deux, oubliait d'aller chercher sa fille, et il était minuit passé. Tout à coup Rose aperçoit par sa petite lucarne une forme légère venir de son côté. Elle comprit que c'était son bon Ange. La porte s'ouvrit, il fit signe à Rose de le suivre. L'un et l'autre traversèrent le jardin, arrivèrent à la maison, dont la porte s'ouvrit également, et l'aimable gardien de Rose ne la quitta que lorsqu'elle eut gagné sa chambre.

    Une autre fois, encore le soir, Rose fut prise d'une défaillance soudaine, dans son ermitage. Elle consulta son bon Ange, et la porte, fermée à clef, s'ouvrit à l'instant. Rose arriva pâle, presque évanouie, à la maison paternelle. Sa mère s'empresse, et ordonne à la servante d'aller vite acheter du chocolat, aliment regardé alors au Pérou comme un tonique souverain. « Ma mère, dit Rose, n'envoyez pas ; on va m'apporter ce remède de la maison de la Massa. — Mais, ma fille, reprit Marie de Flores, comment veux-tu qu'on devine que cela t'est nécessaire?» Elle parlait encore, quand quelqu'un frappa à la porte. C'était un domestique du questeur royal, lequel déposa sur la table une tasse pleine d'un chocolat tout préparé. « De la part de ma maîtresse, dit-il, j'apporte ceci à dona Rosa ». Marie de Flores ne revenait pas de surprise. « Cessez de vous étonner, ma mère, dit Rose, c'est une attention de mon Ange gardien ; il se charge souvent de mes commissions ».

    Abrégé de la vie de sainte Rose

  • Décollation de saint Jean Baptiste

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    Le 29 Août, mémoire de la décollation du vénérable chef du saint et glorieux prophète, précurseur et baptiste Jean.
    Une main criminelle par le fer enlève
    la tête de celui dont la main a touché
    au Jourdain la tête du Seigneur. Par le glaive
    le chef du Précurseur le vingt-neuf est tranché.
    Par les prières de ton Précurseur, Christ notre Dieu, aie pitié de nous et sauve-nous. Amen.

    (Synaxaire de la liturgie byzantine)

  • Le cardinal Canizares

    Le cardinal Antonio Cañizares Llovera, que Benoît XVI avait fait préfet de la congrégation pour le culte divin, est nommé archevêque de Valence, sa patrie.

    Le tweet du directeur de La Vie donne une idée de la haine des progressistes pour tout ce qui ressemble de près ou de loin à la tradition :

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    On sait que le cardinal Cañizares souhaitait retourner en Espagne, et il est certainement heureux de se retrouver archevêque de son diocèse d’origine. La question est de savoir qui va le remplacer à la congrégation pour le culte divin. En sachant que le pire n’est jamais sûr…

    En attendant on remerciera le cardinal Cañizares pour le geste historique qu’il fit en célébrant la messe selon la forme extraordinaire du rite romain, le 3 novembre 2012, à l’occasion du « pèlerinage Summorum Pontificum », à la basilique Saint-Pierre de Rome.

    En rappelant qu’à un journaliste qui lui demandait le sens de cet acte il avait répondu : « C’est une manière de faire comprendre que l’usage du missel de 1962 est normal. »

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  • Saint Augustin

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    Portrait présumé de saint Augustin sur une fresque du Latran de 2,50 m de haut, découverte en 1900 sous la basilique, dans une salle de bibliothèque datant de saint Grégoire le Grand.

    Inscription figurant au bas de la fresque:
    DIVERSI DIVERSA PATRES SED HIC OMNIA DIXIT
    ROMANO ELOQVIO MYSTICA SENSA TONANS

    «Parmi les Pères certains ont dit ceci, d'autres cela, mais lui a tout dit, en faisant résonner dans la langue des Romains des significations cachées.»

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  • Saint Louis

    Les trois oraisons de la messe, commentées par le bienheureux cardinal Schuster

    Deus, qui beátum Ludovícum Confessórem tuum de terréno regno ad cæléstis regni glóriam transtulísti : eius, quǽsumus, méritis et intercessióne ; Regis regum Iesu Christi, Fílii tui, fácias nos esse consórtes : Qui tecum vivit et regnat…

    « Seigneur, qui avez fait passer du trône terrestre au trône céleste le bienheureux roi Louis ; par ses mérites et son intercession faites que nous aussi méritions d’avoir part à l’héritage du Christ Jésus, Roi des rois. » Aujourd’hui l’Église, dans cette première collecte, rappelle les fidèles au sens de cette dignité royale que, par notre incorporation au Christ Roi et Prêtre, nous avons obtenue dans le sacrement du Baptême. Si les chrétiens appartiennent tous à cette dynastie sacrée instituée par le Christ, — regale sacerdotium (1) — il convient qu’ils sachent se dominer et tiennent leurs passions assujetties. On attribue à saint Colomban une belle parole qui se rapporte à cette liberté royale que doit garder intacte le chrétien. A un roi tyran, ce saint abbé dit un jour : si aufers libertatem, aufers dignitatem (2).

    Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, sicut beátus Ludovícus Conféssor tuus, spretis mundi oblectaméntis, soli Regi Christo placére stúduit ; ita eius orátio nos tibi reddat accéptos. Per eúndem Dóminum…

    « Comme le bienheureux confesseur Louis, ayant méprisé les délices du monde, s’efforça de plaire uniquement à Dieu ; ainsi nous vous demandons. Seigneur, que son intercession nous rende agréables à Vous. » Il n’est rien de plus vil que de transiger avec sa conscience pour ne pas déplaire aux hommes. Avec la meilleure bonne volonté, avec le tact et la prudence la plus circonspecte, il est impossible de contenter tout le monde. Saint Paul essaya de le faire, mais lui-même écrivit : Si adhuc hominibus placerem, Christi servus non essem (3). Le Psalmiste a un mot très fort contre ces lâches victimes du respect humain : disperdet ossa eorum qui hominibus placent, quoniam Deus sprevit eos (4).

    Deus, qui beátum Confessórem tuum Ludovícum mirificásti in terris, et gloriósum in cælis fecísti : eúndem, quǽsumus, Ecclésiæ tuæ constítue defensórem. Per Dóminum nostrum…

    « Seigneur, qui avez rendu illustre sur la terre, puis glorieux dans le ciel, le bienheureux confesseur Louis, établissez-le aussi défenseur de votre Église ». Le nombre est-il assez grand, de ceux qui évoquent avec passion les noms des souverains des anciennes dynasties françaises ? Et pourtant, le nom de saint Louis IX exprime encore, pour cette nation, tout un programme et un idéal de foi, de pureté, de valeur et d’honneur qui élève les lis de la vraie France catholique d’autant plus haut qu’est descendue davantage dans la fange la faction jacobine adverse, destructrice de sa propre patrie.

    (1) Sacerdoce royal.

    (2) Si tu enlèves la liberté, tu enlèves la dignité.

    (3) Si je plaisais encore aux hommes, je ne serais pas serviteur du Christ.

    (4) Dieu a brisé les os de ceux qui cherchent à plaire aux hommes, parce que Dieu les a méprisés.

  • 11e dimanche après la Pentecôte

    Quand Dieu, Créateur de toutes choses, a voulu guérir un sourd-muet, il lui mit les doigts dans les oreilles et il prit de la salive et lui toucha la langue. Pourquoi ? Que signifient les doigts du Rédempteur, sinon les dons du Saint-Esprit ? C’est pour cela que, ailleurs, après avoir chassé un démon, il dit : « Si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, le Royaume de Dieu est donc venu jusqu’à vous. » Un autre évangéliste exprime cette même parole ainsi : « Si c’est par l’Esprit de Dieu que je chasse les démons, le Royaume de Dieu est donc venu jusqu’à vous. » En mettant ces deux textes ensemble, on voit que l’Esprit est appelé doigt de Dieu. Donc, mettre les doigts dans les oreilles, c’est ouvrir à l’obéissance l’esprit du sourd par les dons du Saint-Esprit.

    Et que veut dire : « Il prit de la salive et lui toucha la langue » ? Pour nous, la salive de la bouche du Rédempteur c’est la sagesse reçue par le discours divin. En effet, la salive découle de la tête dans la bouche. Ainsi, quand le Rédempteur qui est lui-même la Sagesse, touche notre langue, du coup, il la forme aux paroles de la prédication.

    « Il leva les yeux vers le ciel, et il gémit. » Non qu’il eût besoin de gémir, lui qui donnait ce qu’il demandait. Mais c’était pour nous apprendre à gémir vers celui qui siège au ciel, car nos oreilles doivent s’ouvrir par les dons du Saint-Esprit ; et la langue doit se délier en vue de la prédication par la salive de la bouche, c’est-à-dire par la science de la divine parole.

    « Et au même moment il lui dit : Effétha, c’est-à-dire : Ouvre-toi, ses oreilles s’ouvrirent, et du coup fut dénoué le lien de sa langue. » Notons ici que les mots « ouvre-toi » sont en fonction des oreilles bouchées. Mais dès que les oreilles du cœur sont ouvertes à l’obéissance, il s’en suit tout naturellement que le lien de la langue est dénoué pour dire aux autres d’accomplir les bonnes actions qu’on a soi-même accomplies. Alors on ajoute à bon droit : « Il parlait normalement. » Car celui qui pratique d’abord l’obéissance parle ensuite normalement pour exhorter les autres à exécuter ce qu’ils doivent faire.

    Saint Grégoire le Grand, homélies sur Ezéchiel, 10