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Liturgie - Page 396

  • Saint Philippe Béniti

    Philippe Béniti ou Bénizi eut pour patrie Florence, et sortait de la noble maison de Bénizi, établie dans cette ville. Ses parents, qui avaient une grande piétié, eurent un soin extrême de bien élever leur fils. La grâce seconda leurs vues, et le jeune Philippe, après avoir préservé son âme de la corruption du monde, s'établit solidement dans la crainte de Dieu. Lorsqu'il eut achevé son cours d'humanité dans sa patrie, il vint à Paris pour y étudier la médecine, et ce fut par un motif de charité qu'il voulut s'appliquer à cette science. Galien, tout païen qu'il était, en lui détaillant les effets merveilleux de la nature, le portait continuellement à s'élever vers Dieu, qui en est l'auteur, à le bénir et à l'adorer. De Paris, ses parents le firent venir à Padoue; il y continua les mêmes études et y prit le grade de docteur.

    De retour à Florence, il prit quelque temps pour délibérer sur le genre de vie qu'il devait embrasser, et pria le ciel avec ferveur de lui faire connaître la route qu'il devait suivre pour accomplir parfaitement la volonté divine. Il y avait quinze ans que l'ordre des serviteurs de la vierge Marie, autrement appelés Servites, avait été institué. Leur supérieur, Bonfiglio Monaldi, à la prière de quelques personnes de piété, fonda près d'une des portes de Florence un petit couvent avec une chapelle dédiée sous le titre d'Annonciation de la sainte Vierge. Philippe Béniti étant entré dans cette chapelle pour y entendre la messe, le jeudi de la semaine de Pâques, fut singulièrement frappé à la lecture de ces paroles de l'épître, adressées par l'Esprit Saint au diacre Philippe : Avancez et approchez-vous de ce chariot. Comme il portait le nom de Philippe, il s'appliqua ce texte de l'Ecriture, et il crut que c'était une invitation que lui faisait le Saint-Esprit de se mettre sous la protection de la Mère de Dieu dans le nouvel ordre.

    La nuit suivante, il eut un songe mystérieux, où il s'imaginait être dans un vaste désert rempli de précipices, de rochers, d'épines, de pièges et de serpents venimeux, en sorte qu'il ne voyait pas le moyen d'échapper à tant de dangers. Pendant qu'il était dans la crainte et la consternation, il crut voir la sainte Vierge qui l'invitait à entrer dans le nouvel ordre, comme dans un lieu de refuge. Le lendemain matin, il réfléchit sérieusement à ce qui lui était arrivé. Il reconnut sans peine que cet affreux désert était le monde, et qu'il fallait une vigilance extrême et une grâce extraordinaire pour en éviter les écueils. Il se persuada donc que Dieu l'appelait dans l'ordre des Servites et qu'il lui offrait la protection de la sainte Vierge, comme un asile assuré. Il alla trouver le bienheureux père Bonfiglio, qui lui donna l'habit dans la petite chapelle où il avait entendu la messe. Il demanda par humilité à être reçu en qualité de frère convers. Ayant fait sa profession le 8 septembre 1233, il fut envoyé, par son supérieur au mont Senario, pour y être occupé aux divers travaux de la campagne. Il les offrit à Dieu en esprit de pénitence et y joignit le recueillement le plus parfait. Lorsqu'il était libre, il se renfermait dans une petite grotte située derrière l'église, pour y vaquer à l'exercice de la prière. Les délices célestes qu'il y goûtait lui faisaient souvent oublier le soin de son propre corps.

    Il cachait avec grand soin son savoir et ses talents, qui cependant à la fin furent découverts. Ceux qui conversaient avec lui admiraient sa prudence toute céleste et la lumière avec laquelle il parlait des matières spirituelles. Etant au couvent qui avait été depuis peu fondé à Sienne, il eut à s'expliquer sur certains points controversés, en présence de plusieurs personnes très éclairées; il le fit avec tant d'habileté, que ceux qui l'entendirent en furent frappés d'admiration. On engagea les supérieurs à tirer cette lumière de dessous le boisseau, pour la placer sur le chandelier. Ceux-ci obtinrent une dispense du Pape pour lui faire recevoir les saints ordres; mais il ne consentit à ce changement d'état que par obéissance. Peu de temps après, on le fit définiteur et assistant du général; il devint lui-même général en 1267. Après la mort du pape Clément IV, les cardinaux assemblés à Viterbe jetaient les yeux sur lui pour l'élever à la papauté. Dès qu'il fut instruit de leur dessein, il se retira dans les montagnes, avec un religieux de son ordre, et y resta caché jusqu'à l'élection de saint Grégoire X. Sa retraite lui fut d'autant plus agréable, qu'elle lui fournit l'occasion de redoubler ses austérités et de se livrer uniquement à la contemplation. Il ne vivait que d'herbes desséchées et ne buvait que de l'eau d'une fontaine qui est connue aujourd'hui sous le nom de Bain de saint Philippe et située sur une montagne appelée Montagnat.

    Il quitta son désert, brûlant d'un nouveau zèle pour allumer dans les cœurs le feu de l'amour divin. Ayant prêché en plusieurs endroits de l'Italie, il nomma un vicaire pour gouverner son ordre en sa place, puis il partit avec deux de ses religieux pour faire une mission qui devait avoir une grande étendue. Il prêcha avec un succès incroyable à Avignon, à Toulouse, à Paris, et dans d'autres grandes villes de France; la Flandre, la Frise, la Saxe et la Haute-Allemagne furent aussi les théâtres de son zèle. Après deux ans d'absence, il revint, en 1274, tenir à Borgo le chapitre général de son ordre. Il voulut s'y démettre de sa place; mais on ne lui accorda point ce qu'il demandait; il fut, au contraire, confirmé dans le généralat pour toute la vie. La même année, il alla au second concile général de Lyon, où le pape saint Grégoire X présidait en personne, pour y solliciter la confirmation de son ordre, qu'il obtint.

    Il annonçait la parole de Dieu dans tous les lieux par lesquels il passait. Il avait reçu du ciel un talent extraordinaire pour la conversion des pécheurs, de ceux surtout qui étaient divisés par des haines. L'Italie était alors déchirée par des discordes intestines, et principalement par les factions politiques des Guelfes et des Gibelins. On avait souvent essayé, quelquefois avec succès, de remédier à ces maux; mais on n'avait réussi qu'à l'égard de quelques personnes. Le feu de la discorde s'était rallumé dans la plupart des esprits avec plus de violence que jamais. Philippe calma l'animosité des factions prêtes à s'entre-déchirer, à Pistoie et dans plusieurs autres lieux. Il rétablit aussi la paix à Forli, mais ce ne fut pas sans courir de grands dangers. Les séditieux l'insultèrent et le battirent dans les différents quartiers de la ville. Leur fureur cependant se laissa désarmer à la fin, par la douceur et la patience invincibles du saint (Acta Sanct., et Godescard, 23 août).

    Rohrbacher, Histoire universelle de l’Eglise catholique, tome 8, ch. 75.

  • Fête du Cœur immaculé de Marie

    Omnípotens sempitérne Deus, qui in Corde beátæ Maríæ Vírginis dignum Spíritus Sancti habitáculum præparásti : concéde propítius ; ut ejúsdem immaculáti Cordis festivitátem devóta mente recoléntes, secúndum cor tuum vívere valeámus. Per Dóminum ... in unitáte ejúsdem…

    Dieu éternel et tout puissant, qui avez préparé dans le Coeur de la bienheureuse Vierge Marie une demeure digne du Saint-Esprit, faites, dans votre bonté, qu’en célébrant de toute notre âme cette fête en l’honneur de son cœur immaculé, nous arrivions à vivre selon votre cœur.

    Cette fête a été instituée par Pie XII en 1944, au jour octave de l’Assomption, laquelle octave il a supprimée en 1955.

    Mon bréviaire monastique publié en 1955 (juste avant la suppression des octaves et des vigiles) n’a pas la fête du Cœur Immaculé de Marie. Et je suis bien aise de conclure l’octave de l’Immaculée Conception avec dans l’office des matines un nouvel extrait des sermons de saint Bernard sur l'Assomption… qui peut bien servir aussi pour le Cœur Immaculé :

    Il n'est rien qui me plaise plus, mais en même temps, il n'est point de sujet non plus qui m'inspire plus de crainte à traiter que la gloire de la Vierge Marie. Car, sans parler de l'ineffable privilège de ses mérites et de sa prérogative unique, tout le monde a pour elle, comme il est juste, les sentiments de dévotion et d'amour les plus grands, l'honore et l'exalte à l'envi ; chacun est heureux de parler d'elle, mais quoi qu'on dise sur ce sujet ineffable, par le fait même qu'on a pu le dire, plaît moins, est moins agréable aux auditeurs, et reçoit un moins favorable accueil. Et pourquoi ce que l'esprit de l'homme peut comprendre à cette gloire incompréhensible ne semblerait-il pas trop peu de chose ? Si j'entreprends de louer en elle la virginité, à l'instant se présentent à moi une multitude de vierges. Si je parle de son humilité, il s'en trouve également au moins quelques-uns qui, à l'école de son Fils, ont appris à être doux et humbles de cœur. Si c'est la grandeur de sa miséricorde que j'entreprends d'exalter, il s'offre à la pensée aussitôt quelques hommes, et même des femmes remplis de sentiments miséricordieux. Il n'y a qu'une seule chose où elle est sans modèle et sans imitateurs, c'est l'union des joies de la maternité avec la gloire de la virginité. Marie, est-il dit, a choisi la meilleure part. Nul doute, en effet, que ce ne soit la meilleure, car si la fécondité du mariage est bonne, la chasteté des vierges est meilleure, mais ce qui surpasse l'une et l'autre, c'est la fécondité unie à la virginité, ou la virginité unie à la fécondité. Or, cette union est le privilège de Marie, nulle autre femme ne le partage avec elle, il ne lui sera point ôté pour être attribué à une autre. Il lui est propre, il est en même temps ineffable, si nul ne peut l'obtenir, nul ne peut non plus en parler comme il faut. Mais que sera-ce de ce privilège, si on songe au Fils qu'elle a eu? Quelle langue, fût-ce la langue même des anges, pourra célébrer dignement les louanges de la Vierge Mère, et mère non d'un homme quelconque, mais de Dieu même? C'est une double nouveauté, une double prérogative; c'est un double miracle, mais non moins digne que parfaitement convenable, car de même qu'il ne convenait point qu'une Vierge eût un autre Fils, de même un Dieu ne pouvait naître d'une autre mère.

    Mais pour peu qu'on y fasse attention, on trouvera qu'il y a plus encore, et on verra que les vertus que Marie semblait d'abord partager avec les autres femmes lui conviennent à elle plus particulièrement qu'aux autres. En effet, quelle autre vierge pour sa pureté osera se comparer à celle qui a été digne de devenir le sanctuaire du Saint-Esprit, et la demeure du Fils de Dieu ? Si on estime les choses à leur rareté; la première femme qui résolut de mener la vie des anges sur la terre n'est-elle point au dessus de toutes les autres ? « Comment cela se fera-t-il, dit-elle ? car je ne connais point d'homme (Luc. I, 34). » Quel inébranlable dessein de garder la virginité, que celui que n'a point ébranlé la voix d'un ange lui promettant un Fils! » «Comment cela se fera-t-il, dit-elle? » Ce ne peut être de la manière que les choses se passent ordinairement pour les autres femmes, car, pour moi, je ne connais point d'homme, je ne désire point de fils et n'espère point d'enfant.

    Mais aussi, quelle grande et précieuse humilité, avec une pareille pureté, avec une telle innocence, avec une conscience si bien exempte de tout péché, disons plus encore, avec une telle plénitude de grâce ! O femme bienheureuse, d'où vous vient cette humilité, et une telle humilité? Elle était bien faite pour attirer les, regards du Seigneur, sa beauté était bien propre à exciter les désirs du Roi des rois, et la suave odeur qu'elle exhalait était bien capable d'arracher le fils de Dieu du sein éternel de son père. (...)

    Tels sont les vœux dont nous vous accompagnons autant que nous le pouvons, à votre retour vers votre fils, et dont nous grossissons de loin votre cortège, ô Vierge bénie. Que désormais votre bonté ait à cœur de faire connaître au monde la grâce que vous avez trouvée devant Dieu, en obtenant, par vos prières, le pardon pour les pécheurs, la guérison pour les malades, la force pour les cœurs faibles, la consolation pour les affligés, du secours pour ceux qui sont en péril, et la délivrance pour les saints. Que, dans ce jour de fête et de joie, ô Marie, reine de clémence, vos petits serviteurs qui invoqueront votre très-doux nom, obtiennent les dons de la grâce de Jésus-Christ votre fils, Notre-Seigneur qui est le Dieu béni par dessus tout, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

  • Sainte Jeanne de Chantal

    "Acte d’abandon"

    O bonté souveraine de la souveraine providence de mon Dieu, je me délaisse pour jamais entre vos bras ; soit que vous me soyez douce ou rigoureuse, menez-moi désormais par où il vous plaira. Je ne regarderai point les chemins par où vous me ferez passer, mais vous, ô mon Dieu, qui me conduisez ; mon cœur ne trouve point de repos hors des bras et du sein de cette céleste Providence, ma vraie mère, ma force et mon rempart ; c'est pourquoi je me résous moyennant votre aide divine, ô mon Sauveur, de suivre vos désirs et ordonnances sans jamais regarder où éplucher les causes pourquoi vous faites ceci plutôt que cela, mais à yeux clos je vous suivrai selon vos volontés divines sans rechercher mon propre goût ; c'est à quoi je me détermine de laisser tout faire à Dieu, ne me mêlant que de me tenir en repos entre ses bras, sans désirer chose quelconque, que selon qu'il m'incitera à désirer, à vouloir et à souhaiter.

    Je vous offre ce désir, ô mon Dieu, vous suppliant de le bénir, entreprenant le tout appuyé sur votre bonté, libéralité et miséricorde, en la totale confiance en vous et défiance de moi et de mon infinie misère et infirmité.

    Amen

  • Saint Bernard

    Le début de ce sermon de saint Bernard sur l’Assomption était la lecture des matines du 19 août, veille de la fête de saint Bernard, avant qu’on ait l’idée saugrenue de supprimer l’octave de l’Assomption :

    En montant aujourd'hui dans les cieux, la glorieuse Vierge a certainement porté à son comble la joie des citoyens du ciel. Car elle n'est rien moins que celle dont la voix fit tressaillir de joie, dans les entrailles d'une mère qu'elle a saluée, l'enfant qui y était encore enfermé. Si l'âme d'un enfant qui n'était pas encore né s'est fondue de bonheur à sa voix, quelle ne dut pas être l’allégresse des esprits célestes quand ils eurent le bonheur d'entendre sa voix, de contempler son visage ? Et même pour nous, mes frères bien-aimés, quelle fête n'est point le jour de son Assomption, quels motifs de joie et de bonheur n'y a-t-il point dans son assomption ? La présence de Marie éclaire le monde entier, c'est au point que les cieux eux-mêmes brillent d'un plus vif éclat, à la lumière de cette lampe virginale.

    C'est donc avec raison que les actions de grâce et les chants de gloire retentissent dans les cieux; mais nous, mes frères, il semble que nous avons plus de motifs de gémir que d'applaudir. En effet, ce monde inférieur ne doit-il pas proportionner son deuil, quand elle le quitte, à l'allégresse même que sa présence répand dans les cieux ? Pourtant, trêve de plaintes chez nous, car, après tout, nous n'avons point ici une cité permanente, nous aspirons à celle où Marie fait aujourd’hui son entrée; si nous devons un jour en être citoyens, il est juste que, même dans notre exil, et jusque sur les bords des fleuves de Babylone, nous l'ayons présente à la pensée, nous participions à ses joies, nous partagions son allégresse, surtout à celle qui remplit si bien aujourd'hui même, comme un torrent, cette cité de Dieu, que, même ici-bas, nous en recevons quelques gouttes qui tombent jusque sur la terre. Notre Reine nous a précédés, et le glorieux accueil qui lui est fait doit nous engager à suivre Notre Dame, nous ses humbles serviteurs, en nous écriant : « Attirez-nous à votre suite, nous courrons dans l'odeur de vos parfums. » Notre exil a envoyé en avant une avocate qui, en sa qualité de mère de notre Juge, de mère de la miséricorde, doit traiter en suppliante, mais en suppliante écoutée, l'affaire de notre salut.

    Aujourd'hui notre terre a envoyé un précieux présent au ciel, pour rapprocher, par cet heureux échange de présents d'amitié, les hommes de Dieu, la terre des cieux, notre bassesse de l'élévation suprême. Un fruit sublime de la terre s'est élevé là d'où nous viennent tous dons excellents, tous dons parfaits, et une fois montée dans les cieux, la bienheureuse Vierge comblera à son tour les hommes de ses dons. Pourquoi n'en serait-il point ainsi ? Car le pouvoir ne lui manquera pas plus que la volonté. Elle est la Reine des cieux, et une Reine de miséricorde, et de plus elle est la Mère du Fils unique de Dieu; est-il rien qui puisse nous faire concevoir une plus haute estime de son pouvoir et de sa bonté ? A moins qu'on ne croie pas que le Fils de Dieu honore sa mère, ou qu'on doute que les entrailles de Marie, où la charité même de Dieu a passé corporellement neuf mois entiers, se soient remplies de sentiments de charité.

    Si je parle de la sorte, mes frères, c'est pour nous que je le fais, attendu que je n'ignore pas combien il est difficile que, dans un si grand dénuement, on ne puisse trouver cette charité parfaite qui ne cherche point ses propres intérêts. Mais, sans parler des grâces que nous recevons pour sa glorification, pour peu que nous ressentions d'amour pour elle, nous nous réjouirons de la voir retourner à son Fils. Oui, mes frères, nous la féliciterons, à moins pourtant qu'il ne nous arrive, ce qu'à Dieu ne plaise, d'être tout à fait ingrats envers celle qui a trouvé; la grâce. Car elle est aujourd'hui reçue dans la cité sainte par celui qu'elle a reçu elle-même la première, lorsqu'il fit son entrée dans monde, mais avec quel honneur, avec quelle allégresse et quelle gloire! Sur la terre, il n'est point un seul endroit plus honorable que le temple du sein virginal où Marie reçut le Fils de Dieu, et, dans le ciel, n'est point de trône supérieur à celui sur lequel le Fils, de Dieu a placé sa mère. Recevant ou reçue, elle est également bienheureuse, elle l’est dans les deux cas d'un bonheur ineffable parce qu'elle l'est d'un bonheur inimaginable.

    Mais pourquoi lit-on aujourd'hui dans l’Eglise du Christ précisément le passage où il est donné à entendre que la femme bénie entre les femmes a reçu le Sauveur ? C'est, je pense pour nous faire estimer ou plutôt pour nous faire comprendre combien est inestimable la réception que Marie reçoit aujourd'hui de son Fils par celle qu'il lui a été donnée à elle-même de lui faire. En effet, qui pourrait dire, même en empruntant les secours de la langue des anges et de celle des hommes, comment expliquer de quelle manière le Saint-Esprit est survenu en Marie; la vertu du Très-Haut l'a couverte de son ombre, la vertu de Dieu par qui tout a été fait, s'est lui-même fait chair, de quelle manière enfin le Seigneur de majesté, que l'univers entier ne peut contenir, devenu homme, s'est enfermé dans les entrailles d'une Vierge ?

    Mais qui pourra se faire une juste idée de la gloire au sein de laquelle la reine du monde s'est avancée aujourd'hui, de l'empressement plein d'amour avec lequel toute la multitude des légions célestes s'est portée à sa rencontre; au milieu de quels cantiques de gloire elle a été conduite à son trône, avec quel visage paisible, quel air serein, quels joyeux embrassements, elle a été accueillie par son Fils, élevée par lui au-dessus de toutes les créatures avec tout l'honneur dont une telle mère est digne, et avec toute la pompe et l'éclat qui conviennent à un tel Fils ? Sans doute, les baisers que la Vierge mère recevait des lèvres de Jésus à la mamelle, quand elle lui souriait sur son sein virginal, étaient pleins de bonheur pour elle, mais je ne crois pas qu'ils l'aient été plus que ceux qu'elle reçoit aujourd'hui du même Jésus assis sur le trône de son Père, au moment heureux où il salue son arrivée, alors qu'elle monte elle-même à son trône de gloire, en chantant l'épithalame et en disant : «Qu'il me baise d'un baiser de sa bouche. » Qui pourra raconter la génération du Christ et l'Assomption de Marie ? Elle se trouve dans les cieux comblée d'une gloire d'autant plus singulière que, sur la terre, elle a obtenu une grâce plus insigne que toutes les autres femmes. Si l'œil n'a point vu, si l'oreille n'a point entendu, si le cœur de l'homme n'a point connu dans ses aspirations ce que le Seigneur a préparé à ceux qui l'aiment, qui pourrait dire ce qu'il a préparé à celle qui l'a enfanté, et, ce qui ne peut être douteux pour personne, qui l'aime plus que tous les hommes ? Heureuse est Marie, mille fois heureuse est-elle, soit quand elle reçoit le Sauveur, soit quand elle est elle-même reçue par lui; dans l'un et dans l'autre cas, la dignité de la Vierge Marie est admirable, et la faveur dont la majesté divine l'honore, digne de nos louanges. « Jésus entra dans une bourgade, nous dit l'Évangéliste, et une femme l'y reçut dans sa maison (Luc. X , 38). » Mais laissons plutôt la place aux cantiques de louanges, car ce jour doit être consacré tout entier à des chants de fête. Toutefois, comme le passage que je viens de vous citer, nous offre une ample matière à discourir, demain, lorsque nous nous réunirons de nouveau, je vous ferai part, sans céder à l'envie, de ce que le ciel m'aura inspiré pour vous le dire, afin que le jour consacré à la mémoire d'une si grande Vierge, non seulement nous soyons excités à des sentiments de dévotion ; mais encore a faire des progrès dans la pratique de notre profession, pour l'honneur et la gloire de son Fils, Notre Seigneur, qui est Dieu béni par-dessus tout dans les siècles. Ainsi soit-il.

  • Saint Jean Eudes

    Je vous dirai, mon très cher frère, que ce même Jésus qui a voulu être le Cœur et la vie de sa très sainte Mère, veut aussi être votre Cœur et votre vie: Le Christ votre vie (Col 3, 4), et que vous ayant fait la grâce d'être l'un de ses membres, il doit vivre en vous, de telle sorte que vous puissiez dire avec son Apôtre: Jésus-Christ est vivant en moi (Ga 2, 20). C'est son dessein, c'est son désir très ardent.

    Je vous prie de considérer que Jésus-Christ Notre Seigneur est votre véritable Chef, et que vous êtes un de ses membres, et que de là procèdent cinq grandes choses.

    Il est à vous comme le Chef est à ses membres; tout ce qui est à lui est à vous, son esprit, son Cœur, son corps, son âme, et toutes ses facultés, et vous devez en faire usage comme de choses qui sont vôtres, pour servir, louer, aimer et glorifier Dieu.

    Vous êtes à lui, comme les membres sont à leur chef. Aussi désire-t-il ardemment faire usage de tout ce qui est en vous, pour le service et la gloire de son Père, comme de choses qui sont à lui.

    Non seulement il est à vous, mais il veut être en vous y vivant et y régnant, comme le chef est vivant et régnant dans ses membres. Il veut que tout ce qui est en lui soit vivant et régnant en vous: son Esprit dans votre esprit son Coeur dans votre coeur, toutes les puissances de son âme dans les facultés de votre âme, afin que ces divines paroles s'accomplissent à votre égard: Glorifiez et portez Dieu dans votre corps (I Co 6, 20), et que la vie de Jésus paraisse visiblement en vous (Cf. 2 Co 4, 1O).

    Et non seulement vous êtes au Fils de Dieu, mais vous devez être en lui, comme les membres sont en leur chef. Tout ce qui est en vous doit être incorporé en lui et recevoir vie et conduite de lui. Il n'y a de véritable vie pour vous qu'en lui seul, qui est la très unique source de la vraie vie hors de lui, il n'y a que mort e t perdition pour vous. Il doit être le seul principe de tous les mouvements, usages et fonctions de votre vie; vous ne devez vivre que de lui et pour lui, suivant ces divines paroles: Nul d'entre nous ne vit pour soi-même, comme nul ne meurt pour soi-même; si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Donc, dans la vie comme dans la mort, nous appartenons au Seigneur. Car Jésus-Christ est mort et ressuscité, afin de régner sur les morts et les vivants (Rm 14, 7-9).

    Enfin vous n'êtes qu'un avec ce même Jésus, comme les membres ne sont qu'un avec leur chef. Et par conséquent vous ne devez avoir qu'un même esprit, une même âme, une même vie, une même volonté, un même sentiment un même cœur avec lui. Et lui-même doit être votre esprit, votre cœur, votre amour, votre vie et votre tout.

    Or ces grandes choses commencent dans un chrétien par le Baptême; elles s'accroissent et se fortifient par le sacrement de la Confirmation et par le bon usage qu'il fait des autres grâces que Dieu lui communique. Et elles reçoivent leur souveraine perfection par la sainte Eucharistie.

    Le Cœur admirable de la très sacrée Mère de Dieu, I, 5.

  • « La plus haute église traditionnelle du monde »

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    Ainsi titre le blog Rorate Caeli, en annonçant que l’église Sainte-Walburge de Preston, en Angleterre, va devenir une église consacrée à la messe de saint Pie V à partir du 27 septembre prochain. Or cette église a le plus haut clocher des îles britanniques, et sera donc la plus haute église dédiée à la liturgie traditionnelle dans le monde (record à battre, évidemment).

    Cette église a été construite par l’architecte Joseph Hamson au milieu du XIXe siècle. Grande et haute, avec un clocher de 94 mètres, elle était le symbole de la renaissance du catholicisme en Angleterre. Mais en 2007 le diocèse annonçait sa fermeture. L’année suivante le diocèse donna un délai de sept ans pour trouver une solution. Le 4 avril dernier, l’évêque de Lancaster annonçait que l’église allait être reprise par l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre.

    Pour ceux qui lisent l’anglais, l’article de Wikipedia dit tout et donne les références.

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  • Saint Agapit

    Les Actes de ces divers martyrs sont de valeur inégale. Ceux de sainte Restituta ont été rédigés à une époque trop tardive pour qu’on puisse s’appuyer sur leur témoignage. Bien que la Passion de saint Agapit ne se présente pas d’abord sous des apparences meilleures, certains passages de l’interrogatoire ont de la vraisemblance. Seigneur, dit au président un employé de l’officium, si tu écoutes les discours de ce sacrilège obstiné, tu ne pourras jamais le vaincre par des paroles. Interroge-le sur les richesses patrimoniales qu’il a portées de Rome en venant ici, de peur que ce qui devait servir à la république ne lui fasse défaut. Le magistrat suivit ce conseil ; et, après qu’Agapit eut courageusement confessé devant lui le Christ mort sur la croix, il lui dit brusquement : Tous ces blasphèmes seront punis des supplices les plus cruels ; mais, auparavant, dis-moi où sont les trésors que tu as apportés ici après avoir vendu ton patrimoine. Agapit répondit : Les richesses que j’ai retirées de mon patrimoine et que tu me demandes avec tant d’avidité, sont déposées et conservées dans le trésor de mon Christ, d’où les voleurs ne peuvent approcher. Pas plus que le juge de saint Laurent, le président qui interrogeait Agapit n’entendit les obscurités volontaires de ce langage mystique, et ne comprit que tout le bien du martyr avait été dépensé en aumônes : aussi, usant peut-être de la liberté laissée aux magistrats dans les procès des chrétiens par l’indifférence du gouvernement provisoire, proposa-t-il à Agapit une sorte de marché : Il y a longtemps, dit-il, que je souffre patiemment tes propos insensés. Je t’avertis donc que tu as un choix à faire : vois ce que tu préféreras, ou de nous montrer les trésors cachés dans ta maison, et de te retirer en paix, ou de sacrifier aux dieux immortels. Car j’ai compassion de ton jeune âge, et j’admire comment un enfant de quinze ans à peine ne craint pas de mourir de l’horrible mort des chrétiens. Cette préoccupation des richesses du martyr, ces pressantes questions pour découvrir le lieu où se cachent de prétendus trésors, sont un des traits caractéristiques de la dernière moitié du troisième siècle. Le jeune martyr protesta que tous ses biens avaient été irrévocablement déposés dans le trésor du Christ, et refusa de sacrifier : d’après ses Actes dégagés de ce qui sent l’amplification et la légende, il fut d’abord exposé aux bêtes dans l’amphithéâtre de Préneste, où deux lions se couchèrent à ses pieds ; conduit ensuite hors des murs, il fut décapité : les chrétiens déposèrent son corps dans un sarcophage neuf et l’enterrèrent à un mille de la cité.

    Paul Allard, Les dernières persécutions du IIIe siècle, ch. 5.

  • 10e dimanche après la Pentecôte

    Pendant ces derniers dimanches, l’Église s’est plu à représenter la vie chrétienne sous l’aspect d’antithèses. Rappelons-nous : nous avons vu l’esclave du péché et l’esclave de Dieu, l’homme spirituel et l’homme charnel, le bon arbre et le mauvais arbre, les enfants de lumière et les enfants du monde. Nous nous trouvons aujourd’hui encore en face d’une pareille antithèse : la parabole si vivante de l’humble publicain et de l’orgueilleux pharisien. Assurément, l’Église notre Mère ne nous laisse pas le choix entre ces images opposées. Non ; nous nous sommes déjà prononcés pour le Christ au moment de notre baptême. Mais, quand nous regardons jusqu’au fond de notre cœur, nous découvrons qu’il y a toujours deux âmes en nous, l’âme inférieure qui veut nous entraîner en bas, et l’âme supérieure qui tend vers Dieu, l’âme païenne et l’âme chrétienne. Ces deux âmes se disputent la possession de notre cœur. La tâche de notre vie est de vaincre de plus en plus notre âme païenne et d’établir la puissance exclusive de notre âme chrétienne. Aujourd’hui, l’Église porte la lumière dans notre intérieur et nous fait découvrir l’âme petite et humble du publicain d’une part et, d’autre part, l’âme orgueilleuse et fière du pharisien. Elle s’unit avec l’âme du publicain et la conduit à la maison de Dieu. Apprenons à connaître davantage ces deux âmes que nous portons en nous.

    L’âme inférieure est naturellement indépendante, fière, rebelle ; elle veut être son propre dieu. L’orgueil est un triste héritage qui lui vient de notre premier père. Il lui vient aussi de Lucifer qui osa crier à Dieu : « Je ne servirai pas ». « Je veux élever mon trône au-dessus du trône du Très-Haut ». Satan insinua à Adam : « Vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal ». L’orgueil est le masque du royaume infernal. Alors est venu sur la terre le second Adam, le Christ, revêtu du manteau de l’humilité. Son œuvre rédemptrice est un grand acte d’humilité. Saint Paul le dit magnifiquement : « Il s’est dépouillé lui-même, il a pris l’aspect d’un esclave... il a été obéissant jusqu’à la mort, jusqu’à la mort de la Croix » (Phil. II, 7 sq.). L’humilité est la grande loi fondamentale du royaume de Dieu. Chaque soir, l’Église formule cette loi dans son cantique d’action de grâces pour la Rédemption (Magnificat), en empruntant les paroles de la Mère de Dieu. « Il fait descendre de leur trône les puissants et il exalte les humbles... »

    Or l’Église prend aujourd’hui par la main cette âme petite et humble ; elle la conduit au Saint-Sacrifice de la Messe et lui donne le gage de la rémission des péchés. Comment nous rendons-nous à l’église ? L’âme du publicain monte au temple (c’est aujourd’hui l’église). Elle s’avance, chargée de ses péchés et de ses faiblesses, consciente de n’avoir rien de bon en elle. Elle ne balbutie qu’un mot : « Seigneur, aie pitié de moi qui suis pécheur ! » C’est aujourd’hui l’Introït, le Confiteor, le Kyrie. Cependant, cette conscience de notre incapacité n’écrase pas notre âme. Au pauvre publicain, notre Mère l’Église montre l’autel sur lequel le Christ est présent : « Jette tes soucis sur le Seigneur ; c’est lui qui te nourrira ! » Et comme cette âme a l’impression qu’elle est un vase vide, Dieu, le Seigneur, se plaît à y verser d’abord, à l’avant-messe, l’eau de la sainte doctrine, dans l’Épître et l’Évangile ; il y verse surtout le vin de la grâce, au Saint-Sacrifice. — L’âme du publicain fait un pas de plus, elle va à l’Offrande. Jusqu’ici elle en était restée à l’Introït, elle s’avance maintenant vers l’autel. Ah ! s’écrie-t-elle, toute honteuse, que puis-je offrir ? Je n’ai que mes misères et mes péchés. Notre Mère l’Église vient encore à son secours ; elle lui montre l’autel, le Christ dans sa gloire : « Élève ton regard vers lui, aie confiance en lui ; personne n’a été confondu après avoir espéré en lui » (Offertoire). Humilité et confiance profonde, tels sont aujourd’hui les dons que nous déposerons sur l’autel. Le Seigneur Jésus se présente réellement devant nous au moment de la Consécration, comme il apparut à Thomas l’incrédule après sa Résurrection. A la Communion, il vient à nous, pauvres publicains, et nous dit : « Va en paix, tu es justifié ». L’âme tombe comme Thomas aux pieds du Seigneur et chante avec confiance le Miserere, le psaume de pénitence (ps. 50) (antienne de communion). L’âme du publicain est venue à l’église, accablée du poids de ses péchés, avec un profond besoin de rédemption ; elle s’en retourne avec la certitude joyeuse d’avoir été pardonnée.

    Dom Pius Parsch

  • Saint Joachim

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    (Notre-Dame de Kernascleden, XVe siècle)

    Et voici qu'un ange du Seigneur parut, disant : « Anne, Anne, le Seigneur Dieu a entendu ta prière. Tu concevras, tu enfanteras et l'on parlera de ta postérité dans la terre entière. » Anne répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur Dieu, je ferai don de mon enfant, garçon ou fille, au Seigneur mon Dieu et il le servira tous les jours de sa vie. »

    Et voici, deux messagers survinrent, qui lui dirent : « Joachim, ton mari, arrive avec ses troupeaux. Un ange du Seigneur est descendu auprès de lui, disant : Joachim, Joachim, le Seigneur Dieu a exaucé ta prière. Descends d'ici. Voici que Anne ta femme a conçu en son sein. »

    Aussitôt Joachim est descendu, il a convoqué ses bergers, leur disant : « Apportez-moi ici dix agneaux sans tache ni défaut. Ces dix agneaux seront pour le Seigneur Dieu. Apportez-moi aussi douze veaux bien tendres et les douze veaux seront pour les prêtres et le Conseil des Anciens. Aussi cent chevreaux, et les cent chevreaux seront pour tout le peuple. »

    Joachim arriva avec ses troupeaux. Anne l'attendait, aux portes de la ville. Dès qu'elle le vit paraître avec ses bêtes, elle courut vers lui, se suspendit à son cou et s'écria : « Maintenant je sais que le Seigneur Dieu m'a comblée de bénédictions ! Voici : la veuve n'est plus veuve et la stérile a conçu! » Et Joachim, ce premier jour, resta chez lui à se reposer.

    Le lendemain, il apportait ses offrandes : « Si le Seigneur Dieu m'a été favorable, pensait-il, la lame d'or du prêtre me le révélera. » Il présenta ses offrandes, et scruta la tiare du prêtre quand celui-ci monta à l'autel du Seigneur ; et il sut qu'il n'y avait pas de faute en lui. « Maintenant, dit-il, je sais que le Seigneur Dieu m a fait grâce et m'a remis tous mes péchés. » Et il descendit du temple du Seigneur, justifié, et rentra chez lui.

    Six mois environ s'écoulèrent ; le septième, Anne enfanta. « Qu'ai-je mis au monde ? » demanda-t-elle à la sage-femme. Et celle-ci répondit : « Une fille. » Et Anne dit : « Mon âme a été exaltée en ce jour ! » Et elle coucha l'enfant. Quand les jours furent accomplis, Anne se purifia, donna le sein à l'enfant et l'appela du nom de Marie.

    (Protévangile de Jacques)

  • L’Assomption

    Merveille, vraiment! * La source de la Vie * est déposée au tombeau * et sa tombe devient l'échelle du ciel. * Réjouis-toi, Gethsémani, * temple sacré de la Mère de Dieu. * Fidèles, écrions-nous avec l'archange Gabriel: * Pleine de grâce, réjouis-toi, * le Seigneur est avec toi, * qui par toi donne la grâce du salut au monde. (3 fois)

    Mystère sublime que le tien! * Toi, le trône du Très-Haut, * en ce jour, ô notre Dame, * tu es transférée de la terre jusqu'au ciel. * Ta gloire  brille du pur éclat * de la grâce de Dieu. * Vierges, accompagnez vers les hauteurs * le cortège de la Mère du Roi. * Pleine de grâce, réjouis-toi, * le Seigneur est avec toi, * qui par toi donne la grâce du salut au monde. (3 fois)

    Ta Dormition est glorifiée * par les Puissances, les Trônes, les Principautés, * les Dominations, les Vertus, les Chérubins * et les sublimes Séraphins. * Les mortels sont dans la joie: * ta gloire divine est leur plus bel ornement. * Les rois se prosternent devant toi * avec les Anges et les Archanges chantant: * Pleine de grâce, réjouis-toi, * le Seigneur est avec toi, * qui par toi donne la grâce du salut au monde. (2 fois)

    Gloire au Père... Maintenant…

    Les Apôtres divins, sur un signe de Dieu * des quatre coins de l'univers  portés sur les célestes nuées, * recueillirent ton corps très-pur qui avait mis au monde notre Vie, * et pieusement l'entouraient de respect. * Les  plus hautes puissances des cieux, présentes ainsi que leur Seigneur, * saisies de crainte accompagnaient le corps qui fut de Dieu même le temple très-saint; * elles s'avançaient dans les cieux * et criaient, sans être vues, aux chefs des armées célestes: * « C'est la Souveraine de l'univers, * la Vierge divine qui s'avance; élevez les frontons * pour accueillir de merveilleuse façon * la Mère de l'intarissable Clarté. * Par elle aux hommes est advenu le salut, * sur elle nous ne pouvons porter nos regards, * et nous ne pouvons lui offrir l'hommage qui convient à son rang, * car sa précellence dépasse l'entendement ». * Vierge sainte et très-pure Mère de Dieu, * toujours vivante avec ton Fils, le Roi de la vie, * sans cesse prie le Christ pour qu'il sauve de tout danger * de toute atteinte de l'Ennemi ce nouveau peuple qui est tien. * Nous tous, nous sommes sous ta protection * et te magnifions dans les siècles.

    Liturgie byzantine, grandes vêpres de la Dormition, lucernaire.