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Liturgie - Page 392

  • Samedi des quatre temps

    Omnípotens sempitérne Deus, qui per continéntiam salutárem corpóribus medéris et méntibus : maiestátem tuam súpplices exorámus ; ut, pia jejunántium deprecatióne placátus, et præséntia nobis subsídia tríbuas et futúra. Per Dóminum…

    Dieu tout-puissant et éternel, qui guérissez les corps et les âmes par l’abstinence salutaire, nous supplions humblement votre majesté, afin qu’apaisé par la prière pieuse de ceux qui jeûnent, vous nous donniez des secours pour la vie présente et pour la vie future.

    (Première oraison de la messe)

  • Vendredi des quatre temps

    Accépta tibi sint, Dómine, quǽsumus, nostri dona jejúnii : quæ et expiándo nos tua grátia dignos effíciant, et ad sempitérna promíssa perdúcant. Per Dóminum…

    Nous vous en supplions, Seigneur, que l’offrande de notre jeûne vous soit agréable ; qu’en nous faisant expier nos fautes, il nous rende dignes de votre grâce et qu’il nous conduise aux biens éternels que vous nous avez promis.

    (Secrète de la messe)

  • Omni tempore benedic Deum

    . Omni tempore benedic Deum, et pete ab eo ut vias tuas dirigat: * Et in omni tempore consilia tua in ipso permaneant.
    . Inquire ut facias quae placita sunt illi in veritate, et in tota virtute tua.
    . Et in omni tempore consilia tua in ipso permaneant.

    Bénis Dieu en tout temps, et demande-lui qu’il dirige tes voies ; et que tes desseins demeurent en lui en tout temps. Cherche à faire ce qui lui plaît en vérité, et de toutes tes forces.

    Ce répons des matines est tiré du livre de Tobie, qui est la lecture de la semaine. Le répons proprement dit est le verset 20 du chapitre 4. Le verset est le résumé des versets 10 et 11 du chapitre 14.

    Il s’agit du livre de Tobie tel qu’on le trouve dans la Vulgate, c’est-à-dire la traduction par saint Jérôme d’un texte araméen que nous n’avons plus. Et comme nous n’avons plus l’original araméen et que nous avons le plus grand mépris pour saint Jérôme et les gens de son espèce, au moins une irrépressible suspicion, les Bibles modernes ont toutes la traduction de manuscrits grecs éventuellement plus ou moins modifiés par une version latine qui semble être la plus ancienne dont nous disposons…

    Ce stupide mépris de saint Jérôme et de la Vulgate fait que les Bibles modernes passent volontairement à côté de beautés qui figuraient dans le texte araméen et qui ne se retrouvent pas dans les autres. Ainsi, dans la lecture de ce jour, qui est le chapitre 12, le bon compagnon « Azarias » explique à Tobie et à sa famille qu’il est en fait l’ange Raphaël envoyé pour les aider. Il leur dit :

    « J’avais l’air de manger et de boire avec vous, mais je me nourris d'une nourriture invisible, et d'un breuvage qui ne peut être vu des hommes. » On pense évidemment à la phrase de Jésus disant aux apôtres au puits de Jacob : « J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. »

    Et cette allusion prophétique rend la suite plus évidemment christique : « Et quand il eut dit cela, il fut enlevé de leurs regards, et ils ne purent plus le voir. Alors, prosternés la face contre terre pendant trois heures, ils bénirent Dieu ; et, se levant, ils racontèrent toutes ses merveilles. »

  • Quelque 2.000 prêtres célèbrent la messe de saint Pie V aux Etats-Unis

    Extrait d’une interview du P. Timothy Davison, qui célèbre depuis peu la messe selon la forme extraordinaire dans sa paroisse de Tulsa (Oklahoma)

    Notre évêque, Mgr Edward Slattery, est très traditionnel et, pour ce que j’en sais, est l’un des rares évêques à célébrer la forme ordinaire ad orientem. Il célèbre aussi volontiers la forme extraordinaire. Il est très ouvert et bienveillant. Le 24 avril 2010, il a célébré une messe pontificale solennelle au sanctuaire national de l’Immaculée Conception, à Washington, pour le cinquième anniversaire de l’élection de Benoît XVI au Siège de Pierre. C’était la première messe pontificale solennelle à y être célébrée depuis plus de 40 ans, en présence de plus de 3500 personnes dont le cardinal Baum et une centaine de prêtres et séminaristes. En outre, c’est Mgr Slattery qui a installé la Fraternité Saint-Pierre dans le diocèse. Ils ont la charge de la paroisse du Très Précieux Sang, autrefois paroisse Saint-Pierre.

    Mgr Slattery a 74 ans et s’approche donc du terme de son mandat. Il est originaire du diocèse de Chicago et ce n’est pas un hasard si cette ville a joué et continue de jouer un rôle essentiel dans la diffusion de la forme extraordinaire du rite romain. Elle est en effet le siège de la paroisse Saint Jean de Kenty, que dirige le chanoine Frank Phillips, fondateur des Chanoines réguliers de saint Jean de Kenty en 1998, une communauté religieuse masculine vouée à la restauration du sacré dans le cadre du ministère paroissial.

    La mission de la communauté est bien définie par sa devise : « Instaurare Sacra ». Les chanoines de saint Jean de Kenty ont notamment pour particularité de former les prêtres désireux d’apprendre à célébrer la forme extraordinaire. Dans ma paroisse, nous avons un prêtre mexicain qui, lorsqu’il a vu que je célébrais la messe traditionnelle, m’a demandé s’il pouvait l’apprendre à son tour. Je l’ai envoyé à Chicago et il a été le millième prêtre formé par leurs soins. Si l’on considère que la Fraternité Saint-Pierre a dû en former un autre millier, cela fait sans doute 2000 prêtres qui disent la messe traditionnelle aux États-Unis.

  • Les évêques « catholiques » du Canada en rébellion

    La Commission épiscopale de liturgie et des sacrements du Secteur français de la CECC (conférence des évêques du Canada) et l’Office national de liturgie informent les diocèses de langue française, les paroisses, les librairies et les communautés religieuses que la version révisée de l’édition européenne du Lectionnaire en langue française maintenant en vente n’est pas approuvée pour usage au Canada.

    Une version révisée du Lectionnaire va être élaborée pour le Canada, elle devra utiliser un « langage inclusif ». La nouvelle version devrait être disponible d’ici un an, une fois que le document aura été approuvé canoniquement par les évêques du Canada et aura reçu la recognitio du Saint-Siège.

    Il sera fort intéressant de voir si les évêques iront au bout de leur projet, et si le Saint-Siège accepte cette version.

    Car ce lectionnaire sera en contradiction flagrante avec le magistère de l’Eglise, tel qu’il est exprimé dans l’instruction Liturgiam authenticam de la congrégation pour le culte divin, « approuvée et confirmée de son autorité » par saint Jean-Paul II. Ce texte condamne en effet de façon claire et précise l’utilisation du prétendu « langage inclusif » dans la liturgie.

  • Mercredi des quatre temps de septembre

    Je sais, frères très chers, que la plupart d’entre vous sont fidèles aux pratiques de la foi chrétienne. Point n’est besoin de vous y engager par nos exhortations. Tout ce que la tradition a établi et que l’usage a confirmé, votre érudition ne l’ignore pas, votre miséricorde ne le néglige pas. Pourtant le ministère sacerdotal doit déployer la même sollicitude à l’égard de tous les fils de l’Église. Aussi recommandons-nous à tous sans distinction une pratique qui doit être salutaire aux commençants comme aux instruits que nous embrassons d’un même amour ; avec une foi allègre, célébrons, par la mortification de l’esprit et du corps, le jeûne auquel nous oblige le retour du septième mois (1).

    L’observation du jeûne, en effet, a été fixée aux quatre saisons ; ainsi, par le retour périodique du cycle de toute l’année nous réalisons que nous avons sans cesse besoin de purification ; sans cesse nous devons tâcher, au milieu des vicissitudes de cette vie, d’effacer par le jeûne et les œuvres de bienfaisance le péché contracté par la fragilité de la chair et la souillure des convoitises. Souffrons donc un petit peu de la faim, frères bien-aimés ; retranchons de notre ordinaire un petit quelque chose qui puisse soulager les pauvres.

    Que la conscience généreuse goûte le fruit de ses largesses ; si tu donnes avec joie, tu recevras toi-même de quoi te combler de joie. L’amour du prochain est amour de Dieu puisque Dieu a voulu concentrer la plénitude de la Loi et des Prophètes dans cette unité d’une double charité. Personne ne peut en douter désormais : c’est à Dieu même qu’il offre ce qui est donné à un homme. Le Seigneur et Sauveur l’a dit, parlant des pauvres à nourrir et à soulager : « Ce que vous avez fait à l’un d’eux, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Jeûnons donc mercredi et vendredi, et samedi, célébrons les vigiles auprès du bienheureux apôtre Pierre. Ses mérites et ses prières, nous le croyons, nous aideront à rendre notre jeûne et notre dévotion agréables au Dieu de miséricorde.

    Saint Léon le Grand, sermon 94, neuvième sermon De jejunio septimi mensis, lecture du deuxième nocturne des matines du troisième dimanche de septembre dans le bréviaire bénédictin (et dans le bréviaire romain avant 1960)

    (1) Le septième mois est SEPTEMbre, comme le huitième est OCTObre, le neuxième NOVEMbre, le dixième DECEMbre. La date du début de l'année avait été fixée au 1er janvier dans l'administration impériale depuis longtemps, mais il est possible sinon probable que le petit peuple continuait à considérer septembre comme le septième mois. Surtout, il s'agit d'une référence au Yom Kippour : la première lecture du samedi des quatre temps est le passage de l'Exode où Moïse annonce le jour de l'Expiation, yom kippour, le jeûne du (10e jour du) septième mois. Et l'antienne de communion insiste: "Vous célébrerez cette fête le septième mois..."

  • Saint Lin

    Saint Irénée, Contre les hérésies, livre 3, préliminaire :

    Comme il serait trop long, dans un ouvrage tel que celui-ci, d'énumérer les successions de toutes les Églises, nous prendrons seulement l'une d'entre elles, l'Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul fondèrent et établirent à Rome; en montrant que la Tradition qu'elle tient des apôtres et la foi qu'elle annonce aux hommes sont parvenues jusqu'à nous par des successions d'évêques, nous confondrons tous ceux qui, de quelque manière que ce soit, ou par infatuation, ou par vaine gloire, ou par aveuglement et erreur doctrinale, constituent des groupements illégitimes : car avec cette Église, en raison de son origine plus excellente, doit nécessairement s'accorder toute Église, c'est-à-dire les fidèles de partout, — elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout, a été conservée la Tradition qui vient des apôtres.

    Donc, après avoir fondé et édifié l'Eglise, les bienheureux apôtres remirent à Lin la charge de l'épiscopat ; c'est de ce Lin que Paul fait mention dans les épîtres à Timothée (1). Anaclet lui succède. Après lui, en troisième lieu à partir des apôtres, l'épiscopat échoit à Clément. Il avait vu les apôtres eux-mêmes et avait été en relations avec eux : leur prédication résonnait encore à ses oreilles et leur Tradition était encore devant ses yeux. Il n'était d'ailleurs pas le seul, car il restait encore à cette époque beaucoup de gens qui avaient été instruits par les apôtres. Sous ce Clément, donc, un grave dissentiment se produisit chez les frères de Corinthe ; l'Eglise de Rome adressa alors aux Corinthiens une très importante lettre pour les réconcilier dans la paix, renouveler leur foi et leur annoncer la Tradition qu'elle avait naguère reçue des apôtres, à savoir : un seul Dieu tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre, qui a modelé l'homme, fait venir le déluge, appelé Abraham, fait sortir son peuple de la terre d'Egypte, conversé avec Moïse, donné la Loi, envoyé les prophètes, préparé un feu pour le diable et ses anges. Que ce Dieu-là même soit annoncé par les Eglises comme étant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, tous ceux qui le veulent peuvent l'apprendre par cet écrit, tout comme ils peuvent connaître par lui la Tradition apostolique de l'Église, puisque cette lettre est plus ancienne que les actuels fauteurs d'erreur qui imaginent faussement un autre Dieu au-dessus du Créateur et de l'Auteur de tout ce qui existe. A ce Clément succède Évariste ; à Évariste, Alexandre ; puis, le sixième à partir des apôtres, Xyste est établi; après lui, Télesphore, qui rendit glorieusement témoignage ; ensuite Hygin ; ensuite Pie ; après lui, Anicet ; Soter ayant succédé à Anicet, c'est maintenant Eleuthère qui, en douzième lieu à partir des apôtres, détient la fonction de l'épiscopat. Voilà par quelle suite et quelle succession la Tradition se trouvant dans l'Eglise à partir des apôtres et la prédication de la vérité sont parvenues jusqu'à nous. Et c'est là une preuve très complète qu'elle est une et identique à elle-même, cette foi vivifiante qui, dans l'Église, depuis les apôtres jusqu'à maintenant, s'est conservée et transmise dans la vérité.

    (1) 2 Tim. 4, 21 : « Tâche de venir [à Rome] avant l'hiver. Eubule, Pudens, Lin, Claudia, et tous les frères te saluent. »

  • Saint Maurice et ses compagnons, martyrs

    La fête de saint Maurice et de ses compagnons est devenue une mémoire en 1694, quand fut inscrite au calendrier, en ce même jour, la fête de saint Thomas de Villeneuve.

    Saint Eucher de Lyon, dans la première moitié du Ve siècle, a rédigé le récit du martyre de saint Maurice et de ses compagnons, c’est-à-dire de la Légion Thébaine que l’empereur Maximien fit massacrer, vers la fin du IIIe siècle, parce que ces soldats refusaient de faire la chasse aux chrétiens. C’était à Agaune, dans le Valais, où fut fondée dès 515 l’abbaye Saint-Maurice.

    La Légion Thébaine refusant d’obéir, Maximien fit tuer un soldat sur dix. Comme ils persévéraient, il fit de nouveau tuer un soldat sur dix. Alors les légionnaires lui écrivirent cette lettre :

    « Nous sommes, empereur, tes soldats, mais cependant, comme nous le confessons en toute liberté, les serviteurs de Dieu. À toi nous devons l’obéissance militaire, à Lui l’innocence. De toi nous recevons le salaire de notre travail, de Lui nous avons accueilli le principe de la vie. Nous ne pouvons absolument pas te suivre, empereur, jusqu’à renier le Dieu créateur, oui, notre créateur, et, que tu le veuilles ou non, ton Dieu créateur. Si nous ne sommes pas contraints à des actes assez funestes pour L’offenser, (c’est) à toi que nous obéirons encore, comme nous l’avons toujours fait ; s’il en est autrement, nous obéirons à Lui plutôt qu’à toi.

    « Nous t’offrons, pour les employer contre quelque ennemi que ce soit, nos mains que nous jugeons criminel de rougir de sang d’innocents. Ces mains droites, qui savent combattre les impies et les ennemis, ne savent pas frapper des hommes pieux et des citoyens. Nous nous souvenons que nous avons pris les armes pour les citoyens plutôt que contre eux. Nous avons toujours combattu pour la justice, pour la piété, pour le salut des innocents : ce fut là, pour nous, jusqu’à présent, la récompense de nos dangers. Nous avons combattu par fidélité, mais celle-ci, comment la conserverons-nous envers toi, si nous n’en témoignons pas envers notre Dieu ? Nous nous sommes d’abord engagés par serment envers Dieu et ensuite nous nous sommes engagés par serment envers l’empereur ; crois-le : rien ne nous obligera à tenir le deuxième (serment) si nous rompons le premier. Ce sont des chrétiens que tu nous ordonnes de rechercher pour les conduire au supplice ; nul besoin pour toi d’en rechercher d’autres : nous voici maintenant qui confessons Dieu le Père, créateur de toutes choses, et nous croyons que son Fils Jésus-Christ (est) Dieu. Nous avons vu les compagnons de nos travaux et de nos dangers être égorgés par le fer et leur sang rejaillir sur nous, et cependant la mort de nos très saints compagnons d’armes, nous ne la pleurons pas et nous ne nous lamentons pas de la mort violente de nos frères, mais bien plutôt nous les louons ; la joie accompagne ceux qui ont été trouvés dignes de souffrir pour leur Seigneur Dieu. Et maintenant, même cette ultime circonstance de notre vie ne nous a pas poussés à la révolte ; non, même le plus intense désespoir qui surgit au cœur des périls ne nous a pas fait prendre les armes contre toi, empereur. Voici que nous sommes armés et nous ne résistons pas, parce que nous aimons mieux être mis à mort que tuer, nous préférons périr innocents que vivre coupables. Si tu rends encore de nouveaux décrets contre nous, si tu donnes de nouveaux ordres, si tu apportes de nouvelles menaces, feux, tortures, glaives, nous sommes prêts à le subir. Chrétiens nous nous déclarons, nous ne pouvons persécuter des chrétiens. »

    Alors Maximien résolut de massacrer toute cette légion.

  • 15e dimanche après la Pentecôte

    L’antienne pour la Communion, comme celle prescrite pour le IXe dimanche après la Pentecôte, est tirée de l’Évangile de saint Jean (6, 52), et se trouve ici à titre exceptionnel. Elle est commune au jeudi après le Ier dimanche de Carême et exprime avec concision le double caractère de Sacrifice et de Sacrement que revêt l’Eucharistie. « Panis, quem ego dédero, caro mea est pro sǽculi vita » : le pain que je donnerai — voilà le Sacrement pour la nourriture spirituelle de l’âme — est mon corps pour le salut du monde — voilà le Sacrifice de l’universelle expiation.

    Dans la collecte d’action de grâces (1), nous demandons que l’efficacité du Sacrement modère et refrène si bien les mouvements de notre corps et de notre âme que ce ne soit plus la nature, mais la grâce qui prenne en nous le dessus. De la sorte, la divine Eucharistie obtient intégralement son effet, et nous fait participer à la vie du Christ, selon la promesse du Sauveur : Et qui manducat me, et ipse vivet propter me (2).

    Cette prière après la Communion peut, elle aussi, servir de thème à tout un traité d’ascèse eucharistique. Après les purifications préalables des sens et des facultés de l’âme, quand la grâce a envahi tout l’esprit et y domine en souveraine, commence en nous le véritable règne de Dieu. La nature reçoit alors un tel coup qu’elle n’ose plus relever la tête, et l’Esprit Saint oriente l’âme et toutes ses facultés comme il lui plaît.

    Bienheureux cardinal Schuster

    (1) Mentes nostras et córpora possídeat, quǽsumus, Dómine, doni cæléstis operátio : ut non noster sensus in nobis, sed iúgiter eius prævéniat efféctus. Que l’action de votre don céleste s’exerce parfaitement, ô Seigneur, en nos âmes et en nos corps, en sorte que ce ne soit pas notre propre sens, mais son influence qui prédomine toujours en nous.

    (2) Jean 6, 58 : celui qui me mange vivra par moi.

    *

    Sur l'évangile de ce dimanche, voir ici.

  • Saint Eustache

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    Eustache, qui portait aussi le nom de Placide, et que sa naissance, ses richesses et sa gloire militaire distinguaient parmi les Romains, mérita, sous l’empereur Trajan, le titre de maître de la milice. Un jour que, se livrant à l’exercice de la chasse, il poursuivait un cerf d’une taille prodigieuse qui fuyait devant lui, cet animal s’arrêta tout à coup et Eustache put voir, entre ses bois, une image grandiose et resplendissante de notre Seigneur Jésus-Christ attaché en croix. Sur l’invitation que le Sauveur lui fit entendre de prendre pour but de ses poursuites la vie immortelle, il s’enrôla dans la milice chrétienne avec son épouse Théopista, et leurs deux enfants en bas âge, Agapit et Théopiste.

    Étant retourné bientôt, comme le Seigneur le lui avait ordonné, au lieu même où la vision s’était produite, il l’entendit lui prédire tout ce qu’il aurait à supporter dans la suite pour sa gloire. Peu après il souffrit avec une patience admirable d’incroyables calamités, et se vit bientôt réduit à la plus profonde misère. Obligé de fuir en secret, il se vit enlever dans la suite, son épouse d’abord, puis ses enfants, malheureusement arrachés à son affection. Le cœur déchiré par tant d’épreuves.il demeura longtemps caché dans une région lointaine, cultivant la terre, jusqu’à ce que, réconforté par une voix céleste et repris par Trajan pour une nouvelle guerre, il fût de nouveau placé à la tête des troupes.

    Durant l’expédition qu’il dirigea, il eut la joie inespérée de recouvrer ses enfants et son épouse. Vainqueur, il entra dans Rome au milieu des acclamations de tous. Mais peu après, ayant reçu l’ordre de sacrifier aux faux dieux pour les remercier de sa victoire, il s’y refusa énergiquement. En vain essaya-t-on par divers moyens de lui faire renier la foi du Christ. On l’exposa aux lions avec sa femme et ses enfants ; la douceur que ces animaux montrèrent à leur égard ayant irrité l’Empereur, celui-ci ordonna d’enfermer les saints Confesseurs dans un taureau d’airain, rougi par le feu qui brûlait au-dessous. Consommant ainsi leur martyre et chantant les louanges divines, ils s’envolèrent vers la félicité éternelle, le douze des calendes d’octobre. Leurs corps, retrouvés intacts, furent religieusement ensevelis par les fidèles, puis transférés avec honneur dans l’église édifiée sous leur vocable.

    (Bréviaire)