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Liturgie - Page 389

  • Saint Raphaël

    Voici le dernier répons des matines, avant qu’elles soient subitement rétrécies (en 1960) :

    ℟. Tempus est ut revertar ad eum, qui me misit, dixit Angelus Raphael; * Vos autem benedicite Dominum, et narrate omnia mirabilia eius.
    ℣. Confitemini ei coram omnibus viventibus, quia fecit vobiscum misericordiam suam.
    ℟. Vos autem benedicite Dominum, et narrate omnia mirabilia eius.

    Il est temps que je retourne vers celui qui m’a envoyé, dit l’Ange Raphaël. Mais vous, bénissez le Seigneur, et racontez toutes ses merveilles. Rendez-lui gloire devant tous les vivants, parce qu’il a exercé envers vous sa miséricorde. Mais vous, bénissez le Seigneur, et racontez toutes ses merveilles.

    On remarquera que les premiers mots de ce répons, qui provient du livre de Tobie comme tout ce qui concerne Raphaël, ont été mis dans la bouche du Seigneur, pour un répons des matines de l’Ascension inspiré de divers versets de l’Evangile de saint Jean (celui qui est modifié par Tobie est 7, 33 : « vado ad eum qui misit me ») :

    ℣. Tempus est ut revertar ad eum qui misit me, dicit Dominus : nolite contristari nec turbetur cor vestrum ; * rogo pro vobis Patrem ut ipse vos custodiat, alleluia alléluia.
    ℟. Nisi ego abiero Paraclitus non veniet;
    dum assumptus fuero mittam vobis eum.

  • Saint Antoine-Marie Claret

    Pendant ma deuxième année de philosophie à Vic, il m'est arrivé ce qui suit: au cours de l’hiver, j'ai été enrhumé et on m'obligea à garder le lit. Un jour, alors que j'étais au lit, à dix heures et demie, une terrible tentation me survint [contre la chasteté]. J'ai eu aussitôt recours à la Sainte Vierge, j'ai invoqué mon ange gardien et je me suis adressé aux saints pour lesquels j'avais une plus grande dévotion. Je m'efforçais de fixer mon attention sur des objets quelconques pour me distraire et faire évanouir la tentation. Je faisais des signes de croix en demandant à Dieu de me délivrer de ces mauvaises pensées, mais en vain.

    Finalement, je me suis retourné de l’autre côté de mon lit pour voir si la tentation m'abandonnerait. Tout à coup, je vois la très sainte Vierge qui se présente à moi, très gracieuse et très belle; sa robe était rouge foncé et son manteau bleu. J'ai vu entre ses bras une grosse guirlande formée des plus belles roses. J'en avais vu de belles à Barcelone, mais jamais d'aussi splendides que ces fleurs du ciel. Que tout me paraissait merveilleux! Bien qu'étendu dans mon lit, je me voyais sous la forme d'un enfant très beau, agenouillé et les mains jointes. Je ne perdais pas de vue la très sainte Vierge, fixant mes yeux sur elle, et je me souviens d'avoir eu cette pensée: "Comment! C’est une femme et c'est-elle qui t'enlève toutes ses mauvaises pensées." La Mère de Dieu m'adressa la parole: "Antoine, me dit-elle, si tu vaincs, tu auras cette couronne". J'étais si ému que je n'arrivais pas à dire un seul mot. Et je vis qu'elle me plaçait sur la tête une couronne de roses qu'elle avait à la main droite, indépendamment de la guirlande dont j'ai déjà parlé. Je me voyais couronné de roses, toujours sous la forme de ce petit enfant et je ne disais pas un mot.

    J'ai vu aussi un groupe de saints qui étaient à la droite de Marie, dans une attitude de prière. Je ne les ai pas reconnus; l’un d'eux semblait être saint Étienne. Je croyais en ce moment, et je le crois encore, que c'était mes saints patrons, qui priaient et intercédaient afin que je ne succombe pas à la tentation. Ensuite, j'ai vu, à ma gauche, un grand nombre de démons qui se repliaient en ordre, comme des soldats après une bataille, et je me disais: "Quelle troupe nombreuse et redoutable !" Pendant toute cette scène, je demeurais muet de saisissement et je ne me rendais pas compte de ce qui se passait. Dès que la scène s'évanouit, je me suis senti délivré de la tentation et rempli d'un contentement si grand que je ne comprenais pas ce qui m'était arrivé.

    Et pourtant, je sais pertinemment que je ne dormais pas et que je n'éprouvais ni vertiges ni d'autres malaises capables de produire une telle illusion. Ce qui me donne à croire que c'était une réalité et une grâce spéciale de la très sainte Vierge, c'est que j'ai été immédiatement délivré de la tentation et que pendant de longues années, jamais je n'ai éprouvé aucune tentation contre la chasteté. Si j'en ai ressenti, elles ont été si faibles qu'elles ne méritent pas le nom de tentations. Gloire à Marie ! Victoire de Marie !

    Autobiographie, 95-98

  • Trois répons des Machabées

    Les trois répons des matines de ce jour sont composés d’expressions prises dans les deux livres des Machabées qui sont la lecture du mois d’octobre.

    ℟. Refulsit sol in clypeos aureos, et resplenduerunt montes ab eis: * Et fortitudo Gentium dissipata est.
    ℣. Erat enim exercitus magnus valde et fortis et appropiavit Judas, et exercitus ejus in prælio.
    ℟. Et fortitudo Gentium dissipata est.

    Le soleil envoya son éclat sur les boucliers d’or et les montagnes en resplendirent, et la force des païens fut anéantie. Car c’était une armée très grande et puissante et Judas s’approcha, avec son armée, dans la bataille. Et la force des païens fut anéantie.

     ℟. Ornaverunt faciem templi coronis aureis, et dedicaverunt altare Domino: * Et facta est laetitia magna in populo.
    ℣. In hymnis et confessionibus benedicebant Dominum.
    ℟. Et facta est laetitia magna in populo.

    Ils ornèrent la façade du Temple de couronnes d'or, et ils dédicacèrent l’autel au Seigneur. Et y eut une très grande joie parmi le peuple. Ils bénissaient le Seigneur par des hymnes et des chants de reconnaissance. Et y eut une très grande joie parmi le peuple.

     ℟. In hymnis et confessionibus benedicebant Dominum: * Qui magna fecit in Israël, et victoriam dedit illis Dominus omnipotens.
    ℣.Ornaverunt faciem templi coronis aureis, et dedicaverunt altare Domino.
    ℟. Qui magna fecit in Israël, et victoriam dedit illis Dominus omnipotens.

    Avec hymnes et acclamations ils bénissaient le Seigneur, qui a fait de grandes choses pour Israël ; et il leur a donné la victoire, le Seigneur tout-puissant. Ils ornèrent la façade du temple de couronnes d'or et dédicacèrent l'autel au Seigneur, qui a fait de grandes choses pour Israël ; et il leur a donné la victoire, le Seigneur tout-puissant.

  • Saint Hilarion

    Il avait en horreur sur toutes choses les solitaires qui, par une espèce d'infidélité, mettaient ce qu'ils avaient en réserve, et prenaient trop de soin ou de leur dépense, ou de leurs habits, ou de quelqu'une de ces autres choses qui passent avec le siècle. Ainsi il ne voulait plus voir l'un d'entre eux qui demeurait à cinq milles de lui, parce qu'il avait appris qu'il gardait son petit jardin avec trop de soin, de crainte que l'on y prît quelque chose, et qu'il avait un peu d'argent. Ce frère, se voulant réconcilier avec lui, venait souvent voir les autres frères, et particulièrement Hesychius, que saint Hilarion aimait avec une extrême tendresse, et lui apporta un jour une botte de pois chiches encore tout verts. Hesychius les ayant servis le soir sur la table, le vieillard s'écria qu'il ne pouvait souffrir cette puanteur, et demanda d'où ils venaient. Hesychius répondant que c'étaient les prémices du jardin d'un des frères qui les avait apportées, « ne sentez-vous pas, » repartit le saint, « cette effroyable puanteur, et combien ces pois chiches sentent l'avarice? Envoyez-les aux bœufs, envoyez-les à d'autres animaux, et vous verrez s'ils en mangeront. » Hesychius ayant obéi et les ayant portés dans l'étable, les bœufs, tout épouvantés et mugissant extraordinairement, rompirent leurs cordes et s'enfuirent de çà et de là; car le vieillard avait le don de connaître, par l'odeur des corps, des habits et des autres choses auxquelles on avait touché, à quel démon ou à quel vice on était assujetti.

    Saint Jérôme, Vie de saint Hilarion, XI.

  • Encore un évêque…

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    C’était le 11 octobre, la messe du pèlerinage annuel Peregrinatio Fidei, organisé par des fidèles de la « forme extraordinaire », au sanctuaire de la Très Sainte Vierge Marie Reine de Hongrie de Matraverebely.

    Le célébrant est Mgr Lajos Varga, évêque auxiliaire de Vac. Le prêtre assistant est un prémontré, le « diacre » est le curé de Janok, en slovaque Janik, un village slovaque à la frontière hongroise, le « sous-diacre » un prémontré nommé Orban… les chants étaient assurés par le Capitulum Laicorum Sancti Michaelis Archangeli.

  • 19e dimanche après la Pentecôte

    La parabole des invités aux noces, chez saint Matthieu, ressemble beaucoup à une parabole, également des invités aux noces, chez saint Luc, mais elle est aussi très différente. Ou bien saint Luc a coupé le milieu et la fin, ou bien ce sont deux paraboles distinctes à partir de la même image du roi offrant un banquet pour les noces de son fils.

    Il semble bien que la seconde solution soit la bonne. Car si l’on examine le texte de saint Matthieu, on constate que la parabole comporte deux parties. La première contient une reprise, spécialement dramatique dans le contexte, de la parabole des vignerons homicides, que saint Matthieu venait de rapporter. Dans cette parabole, Jésus annonçait que la vigne serait enlevée aux mauvais vignerons, qui seraient tués, et donnée à d’autres vignerons, et il dit explicitement que le royaume de Dieu sera enlevé aux juifs et donné aux païens.

    Dans la parabole des invités aux noces, la réaction des invités, qui tuent les envoyés, comme du roi qui brûle leur ville, paraît pour le moins très excessive. C’est un rappel de ce qu’il venait de dire et en même temps une explication de la parabole : les juifs sont invités, mais ils tuent les envoyés, eh bien moi je vais détruire leur ville : c’est une première annonce de la ruine de Jérusalem.

    Et cette première partie de la parabole se termine comme celle de saint Luc : allez par les chemins et faites entrer tous ceux que vous trouverez.

    A cela près que saint Matthieu précise : les serviteurs rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais et les bons.

    Cela montre que la parabole de saint Matthieu, jusqu’ici, a un aspect historique, un peu à la façon des vignerons homicides, mais en se concentrant sur la venue du Fils. Les juifs le rejettent et le tuent, leur ville est détruite, les païens sont conviés à entrer dans l’Eglise, bons et mauvais, bon grain et ivraie.

    Mais ici vient ce que certains appellent la seconde parabole, qui est plutôt une seconde partie : on passe de l’Eglise (de la terre) au Royaume. Où les mauvais ne sont pas admis. Ils ont eu tout le temps de s’amender quand ils étaient dans l’Eglise. Mais voici que le temps se renverse en éternité, où seul est admis le vêtement de noces. On remarque un intéressant changement de vocabulaire. Dans la première partie, les « serviteurs » sont en grec des douloi, en latin des servi, c’est-à-dire des esclaves. Dans la deuxième partie, les « serviteurs », qui sont a priori les mêmes, sont en grec des diakonoi, en latin des ministri : des ministres (du culte), des diacres (le mot grec désignait déjà des agents des cultes païens), des assistants du grand prêtre de la liturgie céleste.

    NB. Aujourd'hui, à la demande de l'évêque d'Islamabad, c'est une journée mondiale de prière pour Asia Bibi, qui est en prison depuis juin 2009, condamnée à mort en première instance en novembre 2010, dont la condamnation a été confirmée en appel avant-hier, et qui demeure d'une inébranlable fermeté dans la foi catholique.

    Le mari d'Asia Bibi, Ashiq Masih, avec deux de leurs cinq enfants et Shahbaz Bhatti, alors ministre, assassiné le 2 mars 2011 :

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    Les trois filles d'Asia Bibi avec une photo de leur mère :

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  • Sainte Marguerite Marie Alacoque

    Une fois que l’on travaillait à un ouvrage commun, je me retirai en un petit coin pour être plus proche du saint Sacrement. Mon Dieu me faisait là de très grandes grâces. Et, comme on me faisait la guerre de ce que j'allais en ce lieu, je répondis avec une grande imprudence que je n'irais plus. Mais, je fus si fort pressée d'y retourner que je ne pus résister. Ce qui, m'ayant fait peine, je le fus dire à ma supérieure qui me dit que je ne devais pas laisser d'y aller. Y étant donc retournée, j’aperçus une multitude d’esprits bienheureux qui me dirent être destinés à honorer Jésus-Christ au très saint Sacrement ; et si je voulais entrer dans leur association, ils m’y recevraient, mais qu’il fallait commencer à vivre de leur vie, à quoi ils m’aideraient de tout leur pouvoir et suppléeraient à mon impuissance à lui rendre les hommages d’amour qu’il désirait de moi ; et qu’il fallait, en échange, que je suppléasse à l’impuissance qu’ils avaient de souffrir ; et qu’ainsi, nous unirions l’amour souffrant et l’amour jouissant. Ils me firent voir notre association écrite dans le sacré Cœur de Jésus-Christ.

    Ecrits par ordre de la Mère de Saumaise, 56

  • Sainte Edwige

    En parcourant la Basse-Silésie, les touristes tomberont souvent sur les traces de Sainte Édwige. De nombreuses églises portent son nom, de nombreux endroits sont liés avec elle. Sainte Édwige est un personnage historique durablement liée avec la Basse-Silésie et sa vie est richement documentée. Édwige, la fille du comte Berthold d’Andechs, est arrivée en Basse-Silésie au milieu du XIIe siècle en tant qu’épouse du prince Henri le Barbu. Elle était célèbre pour son style de vie profondément religieux et ascétique. D’autre part, elle s’est fait connaître comme une personne sensible à la souffrance et à la misère des autres, en particulier pour ceux de basse condition. C’est justement grâce à son insistance qu’Henri le Barbu a financé la construction du premier monastère de moniales de l’Ordre cistercien de Trzebnica. Immédiatement après, une nouvelle église dédiée à Notre-Dame et à Saint-Barthélemy l’Apôtre : Le Saint favori du prince. Sainte Édwige a passé les derniers jours de sa longue vie dans le monastère de Trzebnica, où elle mourut à l’âge de 70 ans. Le 16 octobre 1243, elle fut enterrée dans l’église du monastère, et 24 ans après sa mort le pape Clément IV l’a proclamée Sainte.

    Le Pèlerinage au tombeau de Sainte Édwige de Silésie à Trzebnica est une tradition particulière, dont les origines remontent au milieu du XIIIe siècle. Sainte Édwige est considérée comme la patronne de la Silésie. Elle est la patronne des couples, des mariages et des familles, la patronne de la réconciliation et de l’entente Germano-Polonaise.

    En profitant du fait que nous sommes à Trzebnica, nous pouvons nous promener en suivant le Grand Parcours de Sainte Édwige. C’est un chemin urbain de plusieurs kilomètres, au cours duquel les pèlerins s’arrêtent à sept pierres de méditation, pour réfléchir aux sept vertus de Sainte Édwige.

    *

    Ce texte est repris tel quel d’un dépliant touristique polonais en français.

    En ces temps troublés du synode, on priera donc sainte Edwige, « patronne des couples, des mariages et des familles ».

    Rappelons aussi que c’est en cette fête d’une sainte polonaise que le cardinal Wojtyla fut élu pape – le « pape de la famille », comme dit François, mais soigneusement exclu du synode…

    Et c’est aussi l'anniversaire de l'ordination épiscopale de mon évêque :

    Deus, omnium fidelium pastor et rector, famulum tuum Raymundum, quem pastorem ecclesiæ Venetensi præesse voluisti, propitius respice : da ei, quæsumus, verbo et exemplo, quibus præest, proficere : ut ad vitam, una cum grege sibi credito, perveniat sempiternam. Per Dominum nostrum…

  • "Tout cela n'est pas acceptable, c'est une trahison"

    C’est ce qu’a déclaré le cardinal Raymond Leo Burke à propos du rapport à mi-parcours du synode. Dans une magnifique interview pour Il Foglio, traduite par Benoît et moi et à lire intégralement.

    Extrait :

    Q. Les réformateurs ne pensent pas à ces catholiques qui ont maintenu leur famille ensemble, même dans des situations dramatiques, renonçant à refaire leur vie?

    R. Beaucoup de gens qui ont fait cet effort me demandent maintenant s'ils ont tout faux. Ils demandent s'ils ont gâché leurs vies dans des sacrifices inutiles. Tout cela n'est pas acceptable, c'est une trahison.

    Q. Ne pensez-vous pas que la crise de la morale est liée à la crise liturgique?

    R. Certainement. Dans la période post-conciliaire, il a eu une baisse dans la vie de foi et de la discipline ecclésiale, mise en évidence surtout par la crise de la liturgie. La liturgie est devenue une activité anthropocentrique, elle a fini par refléter les idées de l'homme plutôt que le droit de Dieu à être adoré comme Lui-même le demande. De là, suit également dans le domaine moral l'attention presque exclusive aux besoins et aux désirs des hommes, plutôt qu'à ce que le Créateur a écrit dans le cœur de toutes les créatures. La lex orandi est toujours liée à la lex credendi. Si l'homme ne prie pas bien, alors il ne croit pas bien et donc il ne se comporte pas bien. Quand je vais célébrer la messe traditionnelle, par exemple, je vois tellement de belles jeunes familles avec de nombreux enfants. Je ne pense pas que ces familles n'ont pas de problèmes, mais il est évident qu'elles ont plus de force pour les affronter. Tout cela doit signifier quelque chose. La liturgie est l'expression la plus parfaite, la plus complète de notre vie dans le Christ et quand tout cela diminue ou est trahi, chaque aspect de la vie des fidèles est blessé.