Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Liturgie - Page 365

  • Saint Ephrem

    Qui suffirait à célébrer
    Le Fils Véritable, à nous manifesté,
    Que les justes ont si ardemment
    Désiré voir en leur génération ?

    Adam l’avait attendu,
    Lui, le Seigneur du chérubin,
    Lui qui pouvait le faire entrer et habiter
    Sous la ramure de l’arbre de vie.

    Abel ardemment désira
    Qu’en ses jours il vînt,
    Pour voir à la place de l’agneau qu’il offrait
    L’Agneau divin.

    Ève l’aperçut ;
    Si grande était des femmes la nudité
    Que lui seul pourrait les revêtir, non de feuilles,
    Mais de la gloire dont elles s’étaient dépouillées.

    La tour qu’une multitude avait bâtie
    Visait en figure l’Unique
    Qui descendrait bâtir sur la terre
    Une tour qui monte jusqu’au ciel.

    L’Arche aussi, avec ses animaux,
    Visait par son type notre Seigneur
    Qui bâtirait la Sainte Église
    Où les âmes sont sauvées.

    Aux jours de Péleg, la terre fut partagée
    En soixante-dix langues :
    Il attendait Celui qui, par des langues,
    Partagerait la terre entre ses Apôtres.

    La terre engloutie par le déluge
    Poussait vers son Seigneur un cri silencieux.
    Il descendit, ouvrit le baptistère,
    Pour que par lui les hommes soient emportés aux cieux.

    Seth, Enosh et Quénân
    Furent appelés fils de Dieu.
    Ils attendirent le Fils de Dieu
    Afin de devenir par grâce pour lui des frères.

    Un peu moins de mille ans
    Vécut Mathusalem.
    Il attendit le Fils, seul à donner en héritage
    La vie qui ne finit jamais.

    En mystère, en secret,
    La bonté divine implora pour eux
    Que le Seigneur vînt dans leur génération
    Et comblât leurs insuffisances.

    Car l’Esprit Saint qui était en eux
    Par une pensée silencieuse en eux (intervenait)
    Et les poussait à voir en lui le Sauveur
    Qu’ardemment ils désiraient.

    L’âme des justes eut l’intuition du Fils
    Qui est le remède de vie
    Et elle désira qu’il vînt en ses jours
    Pour goûter à sa douceur.

    Hénok ardemment le désira,
    Mais n’ayant pas vu le Fils sur terre,
    Il intensifia sa foi et sa justice
    Pour monter le voir au ciel.

    Qui reprocherait à la Bonté
    Que ce don que les premiers,
    Malgré de grands efforts, n’avaient pas obtenu,
    Aux derniers gratuitement soit venu ?

    Vers lui Lamek aussi se tourna,
    Pour qu’il vînt, miséricordieux, le consoler
    De sa peine, du travail de ses mains
    Et du sol maudit par le Juste.

    Lamek vit qu’en son fils Noé
    Les symboles du Fils étaient représentés :
    À la place du Seigneur lointain
    Le symbole prochain l’a consolé.

    Noé désira voir ardemment
    Celui dont il avait goûté les secours.
    Si son symbole préserva les animaux (de la mort),
    Combien plus lui-même donnera-t-il la vie ?

    Noé l’attendit pour avoir éprouvé
    Que par lui l’arche reposait (sur la montagne).
    Si son type opéra le salut,
    Que ne fera-t-il lui-même en réalité ?

    Abraham pressentit dans l’Esprit
    Que lointaine était la naissance du Fils.
    Il désirait ardemment pour lui-même
    Voir au moins son jour.

    De le voir Isaac eut le vif désir,
    Car il savoura l’avant-goût du salut.
    Si la préfiguration sauve de telle manière,
    Combien plus sauvera-t-il lui-même en vérité !

    Les anges aujourd’hui se sont réjouis,
    Car le Veilleur est venu nous réveiller.
    Qui dormirait en cette nuit
    Où toutes les créatures sont éveillées ?

    Comme Adam avait introduit par ses péchés
    Le sommeil de la mort dans la création,
    Le Veilleur est descendu nous réveiller
    De la torpeur du péché.

    Strophes 40 à 62 de l’Hymne de saint Ephrem sur la Nativité. En 2010 j’avais reproduit les strophes 20 à 40. Il y en a 99.

  • Saint Grégoire Barbarigo

    Barb titre.jpg

    Barb1.jpg

    Barb2.jpg

    En une de L’Evangéline, « le seul quotidien français en Acadie », le 27 mai 1960.

  • De la férie

    . Factum est, dum tolleret Dominus Eliam per turbinem in caelum, * Eliseus clamabat, dicens: Pater mi, pater mi, currus Israël, et auriga eius.
    . Cumque pergerent, et incedentes sermocinarentur, ecce currus igneus et equi ignei diviserunt utrumque, et ascendit Elias per turbinem in caelum.
    . Eliseus clamabat, dicens: Pater mi, pater mi, currus Israël, et auriga eius.

    Il arriva ceci, alors que le Seigneur enlevait Elie au ciel par un tourbillon : Elisée criait, disant : Mon père, mon père, char d’Israël et son aurige !
    Tandis qu'ils continuaient leur chemin, et qu'ils marchaient en s'entretenant, voici qu’un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre, et Elie monta au Ciel par un tourbillon.
    Elisée criait, disant : Mon père, mon père, char d'Israël et son aurige !

    Répons des matines, formé du premier verset, modifié, et des versets 11 et 12 du chapitre 2 du livre IV des Rois.

    factum est.jpg

    Antiphonaire du couvent des cordeliers de Fribourg, vers 1300.

  • Saint Guy

    Saint Vit (ou Vite, ou Guy), son maître Modeste et sa nourrice Crescence, tous trois martyrs sous Dioclétien, furent célébrés à Rome à partir du VIIe siècle. Ce n’est plus qu’une mémoire dans le calendrier de 1960 ; pourtant la messe est propre, et l’évangile ne se trouve nulle part ailleurs dans le missel. C’est le passage de saint Luc où Jésus dit aux 72 disciples qui reviennent de mission : « Voici que je vous ai donné le pouvoir de fouler aux pieds les serpents, et les scorpions, et toute la puissance de l’ennemi ; et rien ne pourra vous nuire. » La raison en est que saint Guy est réputé à Rome, non pas pour guérir la « danse » qui porte son nom, mais pour guérir les gens mordus par des chiens enragés, des serpents venimeux ou des tarentules. Le cardinal Schuster écrit : « La diaconie de Saint-Vite existe encore, et les fidèles la fréquentent toujours, particulièrement s’ils ont été victimes de chiens enragés ou de serpents venimeux ; souvent, ils y obtiennent la santé. »

    Et il cite la postcommunion : « Comblés aujourd’hui d’une solennelle bénédiction, nous vous demandons, Seigneur, par l’intercession de vos martyrs Vite, Modeste et Crescence, que la grâce médicinale du Sacrement soit profitable à notre âme non moins qu’à notre corps. »

    Au VIIIe siècle le prieur de Saint-Denis alla chercher à Rome des reliques de saint Guy. En 836, Hilduin les céda à un monastère de Saxe. Cette translation fut marquée par de nombreux miracles, notamment des guérisons d’épilepsie et diverses autres affections neurologiques, dont une qui ressemble beaucoup aux effets de la… piqûre de tarentule. On organisa dans les pays germaniques des pèlerinages aux sanctuaires dédiés à saint Guy, le jour de sa fête, où les malades dansaient jusqu’à perdre la raison. Des médecins ont constaté que beaucoup de malades étaient guéris, mais que l’année suivante, à l’approche de la fête de saint Guy, il leur venait des crampes, des douleurs, des mouvements convulsifs, et des angoisses, et qu’ils devaient refaire le pèlerinage, et la « danse de saint Guy »…

    L’église romaine de saint Guy (dei santi Vito e  Modesto), à côté de l’arc de Gallien, reconstruite en 1477, est une diaconie cardinalice depuis le XIe siècle. En 1900 on lui a ajouté une façade à l’est, derrière le chœur…

    1280px-Chiesa_dei_Santi_Vito_e_Modesto_(back).JPG

    640px-Chiesa_dei_Santi_Vito_e_Modesto_(front).JPG

  • 3e dimanche après la Pentecôte

    L’Évangile est tiré de la collection de paraboles de saint Luc. Au chapitre XVe, nous trouvons trois paraboles qui ont à proprement parler le même sens. Ce sont les paraboles des trois perdus et retrouvés : la parabole de la brebis perdue, de la drachme perdue et de l’Enfant prodigue. Les deux premières paraboles se trouvent dans l’Évangile d’aujourd’hui. Qu’est-ce que le Christ voulait nous dire à tous par ces trois paraboles ? Il nous donne un enseignement très consolant, un véritable message joyeux : celui de la miséricorde de Dieu. Le Seigneur nous l’expose lui-même après chaque parabole : « Je vous le dis, il y aura joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit ». L’Église, elle aussi, veut nous donner cet enseignement consolant.

    C’est ce que nous voyons dans l’antienne de Communion. Au moment où les fidèles reçoivent la sainte hostie, le chœur chante : « Je vous le dis, il y aura joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit ». Nous avons ici une belle antienne de communion. Quand l’Église veut souligner particulièrement un enseignement de l’Évangile, elle extrait cette phrase et la répète dans un de ses chants ; par exemple elle en fait le verset de l’Alléluia ou l’antienne de Communion. Quand elle en fait l’antienne de Communion, elle lui attache encore une autre signification. Elle veut souvent nous dire que c’est précisément dans la communion que cette phrase trouve son accomplissement. Nous sommes, pour ainsi dire, venus à la messe comme des brebis égarées ; mais le bon Pasteur nous a trouvés au Saint-Sacrifice et nous a chargés sur ses épaules. Maintenant, à la communion, nous voyons ses yeux briller de la joie de nous avoir ramenés au bercail. Les cieux s’ouvrent pour ainsi dire au-dessus de nous ; nous voyons les anges rayonner de joie et célébrer avec allégresse notre conversion. A la vérité, cette conversion s’est faite il y a longtemps, au moment de notre baptême. Alors, les cieux s’ouvrirent réellement pour nous et les anges saluèrent avec des transports de joie le nouveau citoyen du ciel. Or, chaque messe renouvelle et perfectionne la grâce du baptême, surtout la messe du dimanche. La sainte communion est pour nous comme le gage et la garantie que le Bon Pasteur nous emporte sur ses épaules vers le bercail.

    Dom Pius Parsch

  • Les notes qui ont disparu

    Le site New liturgical movement attire l’attention sur un article fort intéressant de Susan Benofy, dans le nouveau numéro du bulletin Adoremus de l’Association pour le renouveau de la sainte liturgie (La Crosse, Wisconsin).

    Susan Benofy constate que dans le dernier projet de la constitution conciliaire sur la liturgie, Sacrosanctum Concilium, il y avait de nombreuses notes de bas de page faisant référence à des documents pontificaux de saint Pie X (Tra le sollecitudini), Pie XI (Divini Cultus), Pie XII (Mediator Dei, Musicae sacrae disciplina), et aussi à l’instruction De musica sacra et sacra liturgia de 1958. Les renvois les plus nombreux sont naturellement ceux qui concernent Mediator Dei, la grande encyclique liturgique de Pie XII, qui inspire une partie du texte.

    Or, dans le texte final imprimé de la constitution conciliaire, TOUTES ces références aux documents pontificaux antérieurs ont disparu.

    En fait, dès 1964, un des acteurs de la révolution liturgique, le P. Pierre-Marie Gy, avait expliqué la raison de ce phénomène. C’est que, disait-il, dans un document conciliaire, on ne cite que les sources bibliques, liturgiques et patristiques.

    Ce qui est un énorme mensonge, comme chacun peut le constater en allant voir les autres constitutions de Vatican II, qui ont toutes deux de nombreuses références à des documents pontificaux, à commencer par les 12 références bien connues de Lumen gentium à Mystici corporis de Pie XII.

    La vraie raison, comme le souligne Susan Benofy, est bien évidemment qu’on voulait montrer la constitution sur la liturgie comme un document en rupture avec le passé, qui permet donc de faire n’importe quoi, ce qui n’aurait pas été possible si l’on avait gardé les références à l’enseignement liturgique des papes précédents.

  • Saint Antoine de Padoue

    La passion du Christ attire de très nombreuses personnes à lui, plus que tout le reste de sa vie. Se réalise ainsi son dicton (Jean 13,32) : Lorsque je me soulèverai de terre, j'attirerai tout le monde à moi !

    D'après moi, le Seigneur montra ses mains, son flanc et ses pieds aux apôtres pour quatre raisons.

    Premièrement, pour rendre évident qu'il était vraiment ressuscité et nous ôter tout doute.

    Deuxièmement, afin que la colombe, c'est-à-dire l'Eglise ou l'âme fidèle, puisse faire son nid dans ses plaies et se cacher de l'épervier qui menace de l'enlever.

    Troisièmement, pour imprimer dans nos cœurs, en tant que signaux,les stigmates de sa passion.

    Quatrièmement, pour les montrer, en nous priant de partager ses souffrances, afin que nous évitions de le crucifier à nouveau avec les clous des péchés.

    (Extrait d’un de ces sermons qui ont valu à saint Antoine de Padoue d’être fait docteur de l’Eglise par Pie XII.)

    • Une grande grâce et une grande joie : ce matin, une fois encore, grand-messe (de saint Pie V) célébrée par mon évêque…

  • Le Sacré-Cœur

    Vere dignum et justum est, æquum et salutáre,
    nos tibi semper et ubíque grátias ágere :
    Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :

    Qui Unigénitum tuum, in Cruce pendéntem,
    láncea mílitis transfígi voluísti :
    ut apértum Cor, divínæ largitátis sacrárium,
    torréntes nobis fúnderet miseratiónis et grátiæ :

    et, quod amóre nostri flagráre numquam déstitit,
    piis esset réquies
    et poeniténtibus pateret salútis refúgium.

    Et ídeo cum Angelis et Archángelis,
    cum Thronis et Dominatiónibus,
    cumque omni milítia cæléstis exércitus,
    hymnum glóriæ tuæ cánimus,
    sine fine dicéntes…

    Il est vraiment juste et nécessaire,
    c’est notre devoir et c’est notre salut,
    de vous rendre grâces toujours et partout,
    Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :

    Vous avez voulu que votre Fils unique suspendu à la Croix,
    fût transpercé par la lance d’un soldat,
    afin que son Cœur ouvert, sanctuaire de la libéralité divine,
    répande sur nous des torrents de miséricorde et de grâce :

    Et que brûlant sans cesse d’amour pour nous,
    il soit pour les âmes pieuses une paisible retraite,
    et pour les âmes pénitentes l’asile du salut.

    C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges,
    avec les Trônes et les Dominations,
    avec la troupe entière de l’armée céleste,
    nous chantons une hymne à votre gloire,
    redisant sans fin…

    Cette belle préface de la messe de la fête du Sacré Cœur n’existe que depuis 1929, quand Pie XI fit composer une nouvelle messe et un nouvel office pour cette fête. Jusque-là, en raison des oppositions à cette dévotion, la liturgie romaine du Sacré-Cœur (qui n'existait que depuis 1856) parlait très peu du Sacré Cœur, et la préface était celle de la Sainte Croix.

    Mais il n’en était pas partout comme à Rome. Je découvre en effet, dans un livre intitulé Heures à l’usage du diocèse de Lyon, de 1814, cette préface qui évoque explicitement le Sacré Cœur (curieusement seulement en français, alors que l’ordinaire de la messe est bilingue, et que les psaumes sont seulement en latin…) — la fête du  Sacré Cœur avait été instituée en 1765 dans tous les diocèses français :

    préface.jpg

  • Saint Barnabé

    Le saint appartient au cercle des Apôtres de second rang. Mais, dès l’antiquité chrétienne, on lui donnait le titre honorifique d’Apôtre. Il s’appelait Joseph et était surnommé Barnabé, c’est-à-dire le fils de la consolation. Il était issu de la tribu de Lévi. C’était un Helléniste, c’est-à-dire un Juif parlant grec et demeurant en dehors de la Palestine ; il était originaire de Chypre. Il se convertit peu de temps après la mort du Christ et fut membre de la communauté primitive de Jérusalem. Un de ses principaux mérites fut de prendre la défense de Paul converti, alors que les disciples n’avaient pas abandonné toute défiance contre l’ancien persécuteur des chrétiens. Il le conduisit aux Apôtres. Il rendit un plus grand service encore à l’Église universelle en reconnaissant, le premier, l’importance de Paul pour la cause de l’Évangile, et en allant le chercher à Tarse pour l’amener à Antioche. Ils firent ensemble le premier voyage de mission (vers 45-48 après J.-C.). Il semble bien que, tout au moins dans la première partie du voyage, Barnabé fut le chef (Act. chap. 13-14). Barnabé était d’une stature imposante ; c’est pourquoi les habitants de Lystres voulurent voir en lui Jupiter. A l’assemblée dite concile de Jérusalem, Barnabé était présent avec Paul, (vers 50). Avant le second voyage de mission ; les deux Apôtres se séparèrent par suite de différence d’avis (au sujet de Marc) et s’en allèrent prêcher l’Évangile chacun de son côté. Barnabé s’en alla avec l’évangéliste Marc vers Chypre. Avec ce voyage, Barnabé disparaît de l’histoire apostolique et même de l’histoire en général. Tout ce que nous dit encore la Sainte Écriture, c’est que, comme Paul, il vivait du travail de ses mains (1 Cor., IX, 5-6). On ne sait rien de certain sur le lieu et la date de sa mort. Le corps du saint aurait été découvert à Salamine, vers 488. Au Canon, son nom est cité depuis l’antiquité.

    Dom Pius Parsch

    Comme le remarque le bienheureux cardinal Schuster, c’est saint Paul lui-même qui donne à Barnabé le titre d’apôtre, que la liturgie a conservé. Les Actes des Apôtres aussi : 14, 13. C’est pourquoi la messe de saint Barnabé est la seule d’une fête de troisième classe à avoir le Credo.

    Le cardinal Schuster relève également que l’apostrophe de saint Paul aux Corinthiens mentionnant Barnabé est étonnante : « N’avons-nous pas le pouvoir de mener partout avec nous une femme qui soit notre sœur en Jésus-Christ, comme font les autres apôtres, et les frères de notre Seigneur, et Céphas ? Serions-nous donc seuls, Barnabé et moi, qui n’aurions pas le pouvoir d’en user de la sorte ? » (I Cor 9, 5-6). En effet, selon ce que l’on sait avec certitude, c’est que Paul et Barnabé se sont séparés (et fâchés) au début de la deuxième mission de Paul. Barnabé est allé dans son île de Chypre, et donc il n’est pas allé à Corinthe, où Paul a séjourné de l’hiver 50 à l’été 52. Comment se fait-il donc que Paul, plusieurs années après, parle de Barnabé aux Corinthiens comme s’ils le connaissaient ? Or manifestement ils le connaissaient, et donc Barnabé n’est certainement pas resté à Chypre… Et Paul s’est évidemment réconcilié avec Barnabé, comme il s’est également réconcilié avec Marc, mais si l’on sait que Marc était près de lui à Rome, on ne sait rien de Barnabé à cette époque-là.

  • Sainte Marguerite d’Ecosse

    En 1093, Malcolm III défendait l’Ecosse contre Guillaume le Roux, fils de Guillaume le Conquérant, quand, le 13 novembre, à Alnwick (Northumberland), il fut tué au combat, avec son fils aîné, comme la reine en eut le pressentiment.

    « Le jour même de la mort du monarque, la reine apparaît triste et pensive. Elle confie à ses suivantes : Aujourd'hui, ce 13 novembre, peut-être l'Ecosse est-elle frappée d'un malheur si grand qu'elle n'en éprouva pas de semblable depuis de longues années. Le quatrième jour, lors d'une accalmie de santé car elle est malade depuis six mois, la souveraine se fait porter dans son oratoire. De retour en ses appartements, la fièvre qui redouble et les douleurs qui augmentent, l'obligent à s'aliter. Les chapelains recommandent son âme à Dieu. Elle envoie chercher une croix. Marguerite embrasse délicatement le crucifix et forme à plusieurs reprises, sur elle-même, le signe sacré du salut. Ensuite, serrant la croix entre ses mains, la pieuse reine y fixe don regard et récite le Miserere... Sur ce, arrive du front son fils Edouard qui croit prudent d'énoncer la pieuse restriction mentale : Malcolm se porte bien ! La reine réplique doucement : Certes, il se porte si bien que je vais vite le rejoindre là-haut. Et puis, tous les assistants, émus jusqu'aux larmes, écoutent la dernière prière de la moribonde : Dieu tout-puissant, merci de m'avoir envoyé si grande peine, à la fin de ma vie. Puisse-t-elle, avec votre miséricorde, me purifier de mes péchés ! Seigneur Jésus qui, par votre mort, avez donné la vie au monde, délivrez-moi du mal !

    « Il y avait dans sa mort tant de tranquillité, tant de paix, qu’on ne saurait douter que son âme ait été admise dans le séjour de l’éternelle tranquillité, de la paix éternelle. Chose prodigieuse ! son visage sur lequel la mort avait mis sa pâleur habituelle, reçut, après la mort même, une teinte si pure et si parfaite de rose et de blanc, qu’on eût pas dit que la reine était décédée, mais qu’elle dormait. »

    (Source. Voir aussi ma note de 2010.)