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Liturgie - Page 363

  • De la liturgie “orthodoxe”

    Un article d’une revue catholique de ce mois commence ainsi :

    « La Liturgie de l’Eglise orthodoxe, par sa beauté et sa variété, est quelque chose d’unique dans la chrétienté entière. »

    Je dois avouer que cela m’a fait bondir.

    Ce que l’auteur appelle « Liturgie de l’Eglise orthodoxe », c’est la Liturgie de saint Jean Chrysostome.

    Saint Jean Chrysostome est un saint catholique. La liturgie qui porte son nom l’est également.

    L’auteur de l’article est Alexandre Kedroff, qui est le chef de chœur de la cathédrale orthodoxe russe de Paris. Il sait donc pertinemment qu’il y a au moins trois églises catholiques à Paris où l’on célèbre cette même liturgie.

    La liturgie de l’Eglise orthodoxe n’est donc pas « unique dans la chrétienté entière ». Elle est la liturgie de 17 Eglises catholiques orientales.

  • Sainte Elisabeth

    Élisabeth, reine de Portugal, née en 1271, fut une souveraine sainte, une mère de famille et une, mère du peuple exemplaire ; la grâce particulière que l’on demande par son intercession est le rétablissement de la paix (Or. : « Seigneur qui avez accordé à sainte Élisabeth, avec d’autres faveurs remarquables, l’insigne prérogative d’apaiser les ardeurs belliqueuses »). La prière des Heures rapporte entre autres détails sur sa vie les faits suivants : Dès sa naissance elle fit voir comment elle réussirait plus tard à établir la paix entre les rois et entre les peuples, car sa naissance causa une si grande joie que son père et son grand-père, séparés jusque-là par la discorde, se réconcilièrent... (…)

    Dom Pius Parsch

    Une des principales fonctions de la charité, c'est de rétablir la paix entre les personnes qui sont en dissension : c'est en quoi l'on peut dire que celle de sainte Elisabeth a triomphé ; car si dès sa naissance elle a réuni son aïeul avec son père, dans le cours de sa vie elle fit des réconciliations qui, selon les apparences humaines, semblaient impossibles. Alphonse de Portalègre, son beau-frère, était en querelle avec son mari à cause de quelque domaine qu'il prétendait lui appartenir, et il était résolu de se faire lui-même justice par la forçe des armes. Mais notre Sainte étouffa cette guerre civile, en sacrifiant une partie de ses revenus et les cédant de grand cœur au roi pour le dédommager de ce qu'il relâchait au prince, son frère. Le principal devoir d'une reine est d'adoucir l'esprit du roi envers son peuple et ses sujets ; de lui remontrer dans les occasions les abus qui se glissent dans l'administration des affaires, et d'empêcher qu'il ne soit surpris ni trompé par des personnes malintentionnées, qui ne regardant l'intérêt de leur maître qu'autant que le leur propre y est lié. C'est à quoi Elisabeth travaillait incessamment. Elle donnait souvent de bons avis au roi ; elle le portait efficacement à bien gouverner ses Etats ; elle lui inspirait des sentiments de douceur et de compassion envers son peuple ; elle l'exhortait particulièrement à ne point prêter l'oreille aux vains discours des flatteurs, ni aux faux rapports des envieux ; elle le remit deux ou trois fois en bonne intelligence avec le prince Alphonse, son fils, lorsque l'Etat, se trouvant divisé pour eux en deux partis, l'on était sur le point d'en venir aux mains. Quand elle savait que des familles étaient en procès, elle faisait en sorte de les accommoder à l'amiable pour les empêcher de se consumer en frais. Si quelqu'une des parties manquait d'argent pour satisfaire à l'autre, selon les conditions proposées, elle en donnait libéralement du sien, afin de ne pas retarder trop longtemps les liens de la paix, qu'elle préférait à tout l'or du monde. Mais sa charité ne parut jamais plus héroïque que dans une émeute populaire qui arriva à Lisbonne. Les citoyens, dont les uns tenaient pour le roi, et les autres pour le prince Alphonse, son fils, étant déjà sous les armes, prêts à se battre les uns contre les autres, notre généreuse princesse monta sur une mule, et, allant de côté et d'autre au milieu des deux armées, pour les solliciter par ses larmes, aussi bien que par ses paroles, à mettre bas les armes et à traiter de paix, au lieu de penser à la guerre, elle réussit si heureusement dans sa négociation, qu'elle obligea le fils à demander pardon à son père et le père à pardonner son fils. Le Portugal ne fut pas le seul royaume où elle fit régner la paix ; elle travailla encore fortement à l'établir entre les autres rois des Espagnes, afin qu'étant unis ensemble ils pussent exterminer les Maures, qui en occupaient une partie assez considérable et ravageaient l'autre par leurs incursions continuelles. Elle réconcilia Pierre, roi d'Aragon, son père, avec Ferdinand, roi de Castille, son gendre : ce que quelques princes avaient plusieurs fois tenté de faire inutilement. Elle remit aussi en paix le roi, son mari, avec le même Ferdinand, lorsqu'ils se préparaient à se faire la guerre. Enfin, l'on peut dire qu'elle est morte des fatigues qu'elle prit pour éteindre une cruelle dissension entre Alphonse, roi de Portugal, son fils, et Alphonse, roi de Castille, son petit-fils. Cet amour d'Elisabeth pour la tranquillité publique méritait bien, ce semble, qu'elle jouît des douceurs d'une paix privée avec le roi, son mari ; mais Dieu, voulant éprouver sa vertu, permit que la discorde prît naissance de ce qui ne devait produire entre eux qu'une parfaite concorde. Le prince Alphonse, son fils, s'était soulevé contre le roi. La reine n'épargnait rien pour les remettre bien ensemble : outre ses prières et ses mortifications, pour apaiser la colère de Dieu et pour obtenir de sa miséricorde une paix solide dans la maison royale, elle faisait tout son possible pour persuader à Alphonse de quitter les armes, de se soumettre au roi, son père, et d'implorer sa clémence. Cependant quelques malintentionnés empoisonnèrent, auprès du roi, des négociations si charitables, lui faisant entendre que la reine assistait secrètement le prince d'argent et de soldats, et qu'elle lui révélait le secret du conseil : ce qui avait plusieurs fois empêché, disaient-ils, qu'on ne l'arrêtât. Ce rapport aigrit tellement le roi, que, sans s'informer de la vérité, il priva Elisabeth de tous ses revenus et la relégua à Alanquep, avec défense d'en sortir sans son ordre. Dès que cela fut su dans le royaume, plusieurs grands seigneurs, indignés d'un si mauvais traitement, la vinrent trouver pour lui offrir leurs services, afin que, par la force des armes, on obligeât le roi à révoquer cet exil, et à la rétablir dans les honneurs dus à sa qualité. Mais bien loin de profiter de cette disposition de ses sujets, elle fit ce qu'elle put pour les apaiser et étouffer leur fureur. « Abandonnons nos intérêts », leur dit-elle, « à la divine Providence, et n'ayons confiance qu'en Dieu seul, il saura bien montrer notre innocence et ôter de l'esprit du roi, mon seigneur, les méchantes impressions qu'on lui a données de notre conduite ». Elle passa donc tout le temps de son exil à verser des larmes, à macérer son corps, à jeûner des semaines entières au pain et à l'eau, et à prier presque sans relâche, jusqu'à ce qu'enfin le roi, entièrement désabusé, la rappela auprès de sa personne et conçut pour elle de nouveaux sentiments de tendresse et de vénération.

    Les petits Bollandistes

  • Saints Cyrille et Méthode

    Traduction du tropaire grec de la fête :

    Émules des apôtres dans leur conduite et docteurs des pays slaves, divins Méthode et Cyrille, priez le Maître de l’univers d’affermir tous les peuples slaves dans la foi orthodoxe et la concorde, et d’accorder au monde la paix et à nos âmes sa grande miséricorde.

    Traduction du tropaire slavon de la fête 

    Émules des apôtres et docteurs des pays slaves, Cyrille et Méthode, sages en Dieu, priez le Maître de toutes choses de confirmer tous les peuples slaves dans l'orthodoxie et la concorde, d'apaiser le monde et de sauver nos âmes.

    Autre traduction du tropaire slavon:

    Vous qui des Apôtres avez partagé le genre de vie et des pays slaves vous êtes montrés les docteurs, Cyrille et Méthode, sages-en-Dieu, priez le Maître universel d'affermir tous les peuples slaves dans la concorde et la vraie foi, de faire au monde le don de la paix et d'accorder à nos âmes le salut.

  • Audi, Domine

    . Audi, Domine, hymnum, et orationem, quam servus tuus orat coram te hodie: ut sint oculi tui aperti, et aures tuae intentae, * Super domum istam die ac nocte.
    . Respice, Domine, de sanctuario tuo, et de excelso caelorum habitaculo.
    . Super domum istam die ac nocte.

    Ecoute, Seigneur, l’hymne et la prière que ton serviteur élève devant toi aujourd’hui, afin que tes yeux soient ouverts sur cette maison et que tes oreilles y soient attentives jour et nuit. Regarde, Seigneur, depuis ton sanctuaire, et du lieu que tu habites en haut du ciel, vers cette maison jour et nuit.

    Ce répons est inspiré de la dédicace du Temple par Salomon (III Rois 8, 28-30). L’emploi du mot « maison », sans référence au Temple, lui permet de servir pour nos maisons personnelles.

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    Antiphonaire d’Einsiedeln, début du XIVe siècle

  • Saint Irénée

    Le Fils a uni l'homme à Dieu, et de cette façon l'homme a reçu la communion avec Dieu. Le Fils s'est fait homme, et le monde entier l'a vu. En effet, nous ne pouvions pas participer à la vie avec Dieu pour toujours, sauf si cette vie venait parmi nous.

    Comme la vie qui ne finit pas était invisible, elle n'était d'aucun secours pour nous. C'est pourquoi elle est devenue visible. Il le fallait pour que, à tous points de vue, nous participions à la vie avec Dieu. Dans le premier homme, Adam, nous avons tous été enchaînés à la mort à cause de la désobéissance. Il a donc fallu que, par l'obéissance de celui qui se ferait homme pour nous, nous soyons libérés de la mort pour toujours. La mort a régné sur les humains. Il fallait donc qu'elle soit détruite par un homme, et que les êtres humains soient ainsi libérés de son pouvoir.

    La Parole du Père s'est donc faite homme pour détruire, par sa vie d'homme, les mauvais désirs humains qui avaient dominé sur l'humanité. De cette façon, le péché n'a plus été en nous. Et c'est pourquoi le Seigneur a reçu un corps d'homme pour combattre pour ses ancêtres et vaincre en Adam celui qui nous avait vaincus en Adam.

    C'est quand la terre était encore vierge que Dieu a pris de la boue de la terre et qu'il a modelé l'homme. Et cet homme devait être le point de départ de l'humanité. Le Seigneur a voulu récapituler en lui-même cet homme. C'est pourquoi il a reçu un corps formé d'une manière semblable à celui d'Adam, en naissant d'une Vierge par la volonté et la sagesse de Dieu. Ainsi le Seigneur a montré qu'il avait un corps formé d'une manière semblable à celle d'Adam. Il a montré qu'il est cet homme même que les Livres saints décrivent ainsi : depuis le commencement, il est à l'image et à la ressemblance de Dieu.

    Par la désobéissance d'une vierge, Ève, l'homme a fait une faute et il est mort. Pareillement, par l'obéissance de la Vierge Marie à la parole de Dieu, l'homme a vraiment retrouvé la vie. Car le Seigneur est venu chercher le mouton qui était perdu, et ce mouton, c'est l'homme. C'est pourquoi il n'y a pas un nouvel homme modelé par Dieu. Mais parce que le Seigneur est né de Marie qui descend d'Adam, il descend du premier homme, Adam, qui a été modelé à la ressemblance de Dieu. En effet, il fallait qu'Adam soit récapitulé dans le Christ. Alors ce qui était mort pourrait être rendu vivant par ce qui ne meurt pas. Il fallait aussi qu'Ève soit récapitulée en Marie. Alors Marie, en défendant Ève, pourrait détruire la désobéissance d'une vierge par l'obéissance d'une Vierge.

    Saint Irénée, Exposé de la prédication des apôtres, 31-33

  • Le nouveau vicaire épiscopal de Coire

    L’évêque de Coire, Mgr Vitus Huonder, a désigné mardi un vicaire épiscopal pour les catholiques célébrant dans la forme extraordinaire du rite romain.

    Il s’agit de l’abbé Martin Ramm, de la Fraternité Saint-Pierre, qui est le curé de la paroisse personnelle Saint Maximilien Kolbe pour les fidèles du rite tridentin, l’une des deux paroisses personnelles créées en 2012 par Mgr Huonder dans son diocèse pour la forme extraordinaire.

    Intéressant commentaire de “Presbu” sur le Forum catholique :

    L'immense diocèse de Coire (des Grisons au Lac de Constance) est affligé pour le canton de Zurich d'un Conseil Synodal (plus crypto-calviniste que catholique) qui seul gère les finances et réclame la scission du diocèse pour se débarrasser du courageux Mgr Vitus HUONDER: celui-ci a dû chasser de sa paroisse un curé qui venait de "marier" deux lesbiennes!
    ___ À l'autre bout de la Suisse, l'évêque du non moins étendu diocèse de Fribourg (+ Neuchâtel, Vaud et Genève) Mgr Morerod, assez romain d'esprit, mais "helvétiquement" prudent, voudrait bien qu'un diocèse de plein droit soit recréé pour Genève (126.000 catholiques pour 39.000 'réformés'), pas seulement un secteur pour son évêque auxiliaire. L'opposition ne viendrait pas des pasteurs du cru, mais de la seule aristocratie bourgeoise, fière d'avoir chassé son évêque dès 1533 avec la domination savoyarde.
    ___ Pour ne pas toucher à Mgr Huonder, Rome remet à plus tard Genève.

    Eh bien gardons Mgr Huonder. Genève peut attendre…

  • La Visitation

    Cette fête est le fruit du développement de la piété occidentale. En effet, alors qu’il existe d’anciennes icônes de la Visitation, il n’y a jamais eu de fête liturgique de la Visitation dans le calendrier byzantin.

    C’est précisément aux franciscains que l’on doit cette fête, instituée par leur chapitre général, présidé par saint Bonaventure, en 1263. En même temps que les fêtes de l’Immaculée Conception, de sainte Anne et de sainte Marthe.

    La fête se répand donc dans tous les couvents franciscains.

    En 1386, l’évêque de Prague Jean Jenstein l’institue dans son diocèse, compose un office, et demande au pape de l’étendre à toute l’Eglise. Ce que fait Urbain VI trois ans plus tard (ou plutôt son successeur Boniface IX car il meurt juste avant d’avoir promulgué la bulle). Sans fixer de formules liturgiques. Et ce n’est que pour la portion de l’Eglise qui lui est fidèle, en ce temps de grand schisme. Il est remarquable qu’après le rétablissement de l’unité, le concile de Bâle, illégitime, va instituer lui aussi, dans sa 43e session, la fête de la Visitation afin qu’elle soit vraiment célébrée partout…

    Saint Pie V balaya toutes les messes et tous les offices qui avaient été composés pour cette fête, y compris les textes de Sixte IV (1475), et lui assigna le formulaire de la Nativité de la Sainte Vierge, autrement dit le commun des fêtes de la Sainte Vierge. Avec deux exceptions : les lectures de la messe et de l’office (l’évangile de la Visitation, évidemment, et le texte du Cantique des cantiques montrant le bien-aimé qui bondit sur les collines). On remerciera Clément VIII (le pape de la Vulgate) d'avoir ajouté des antiennes propres pour les heures du jour, et des répons pour les matines. Dont celui-ci qui tisse admirablement le Cantique et l'Evangile:

    . Surge, própera, amíca mea, formósa mea, et veni : iam enim hiems tránsiit, imber ábiit et recéssit : * Vox túrturis audíta est in terra nostra.
    . Intrávit María in domum Zacharíæ et salutávit Elísabeth.
    .  Vox túrturis audíta est in terra nostra.

    Lève-toi, hâte-toi, mon amie, ma toute belle, et viens ; car déjà l’hiver est passé, la pluie est partie, elle s’est retirée : la voix de la tourterelle a été entendue dans notre terre. Marie entra dans la maison de Zacharie, et elle salua Élisabeth : la voix de la tourterelle a été entendue dans notre terre.

    On notera que si saint Bonaventure avait fixé la fête au 2 juillet, elle fut ensuite célébrée à des dates très diverses au fur et à mesure de son extension, jusqu’à ce que Urbain VI (puis le concile de Bâle) officialisent pour toute l’Eglise le 2 juillet. A savoir le lendemain de l’octave de la fête de saint Jean Baptiste, quand Marie, qui est depuis trois mois chez sa cousine pour l’assister dans sa grossesse, et y a passé les huit premiers jours après la naissance du Précurseur, s’en retourne chez elle. Ainsi se conclut vraiment, par le Magnificat, la fête qui a commencé par le Benedictus.

    Parmi les représentations picturales de la Visitation, il y en a un certain nombre qui représentent les fœtus de Jésus et de Jean dans le ventre de leurs mères. Il y en a eu aussi qui montraient les deux enfants déjà nés, et ayant quelques années, et s’embrassant comme leurs mères. Je trouve cela plus touchant (même si les autres sont aujourd’hui très en situation pour la défense de l’embryon). Malheureusement le concile de Trente les a interdites…

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    Rodolphe d’Ems, 1400-1410

  • Le Précieux Sang

    Cette fête, qui ne s’imposait pas, puisqu’elle fait doublon avec l’office de la Passion, a été instituée par Pie IX en 1849, pour remercier le Ciel d’avoir retrouvé ses Etats pontificaux. Je ne vois toujours pas le rapport. Pie IX l’avait fixée au premier dimanche de juillet, et juillet est devenu « le mois du Précieux Sang ». Ce qui semble-t-il fut très populaire mais ne dura guère. Saint Pie X, qui avait décidé de rendre au dimanche sa liturgie dominicale, fixa la fête au 1er juillet. Et Pie XI en releva la solennité, à l’occasion du jubilé du 19e centenaire de la Rédemption.

    L’office de cette fête (et la messe dans une moindre mesure) est typique des productions liturgiques modernes : on accumule les citations de l’Ecriture où il y a le mot « sang », plus ou moins lié au Christ, et l'on choisit de même les psaumes, en négligeant la structure traditionnelle du deuxième nocturne des matines.

    Le début de l’office ne manque pas d’allure, avec les antiennes des vêpres qui sont tirées des trois premiers versets du chapitre 63 d’Isaïe, demandant qui est celui-là qui est si beau et dont les vêtements sont teints de rouge comme un qui a foulé le pressoir, associées à ce verset de l’Apocalypse qui donne la réponse : « Il est vêtu d’une veste aspergée de sang, et son nom est le Verbe de Dieu. » Psalmodie suivie du capitule extrait de l’épître aux Hébreux, qui est l’épître de la messe : le Christ grand prêtre qui est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire avec son propre sang.

    Mais ensuite on multiplie les antiennes, et pour les matines on a fabriqué des répons très inégaux. Le premier est presque insensé, indigne de la liturgie romaine, mélangeant deux versets de l’épître aux Hébreux qui n’ont pas d’autre rapport que de contenir le mot « sang ». Les autres sont composés d’extraits d’épîtres qui n’ont pas la qualité poétique nécessaire pour devenir des chants.

    Les antiennes des laudes sont judicieusement tirées de l’Apocalypse.

    Et l’on notera l’antienne de Benedictus, qui donne l’essentiel d’Exode 12, 13 — c’était déjà l’antienne de Benedictus de l’office de la fête du Précieux Sang qui était autrefois célébrée ici et là le 4e vendredi de carême :

    Erit sanguis Agni vobis in signum, dicit Dóminus ; et vidébo sánguinem, et transíbo vos nec erit in vobis plaga dispérdens.

    Le sang de l’Agneau sera pour vous un signe, dit le Seigneur, car je verrai le sang, et je passerai au delà de vous ; et la plaie de destruction ne nous atteindra pas.

  • Commémoraison de saint Paul

     

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    Aujourd’hui nous nous rendons en esprit dans l’église où se trouve le tombeau du grand Apôtre des Gentils, à « Saint-Paul hors les murs ». Cette église magnifique nous réunit souvent au cours de l’année pour un office de station. Plusieurs générations de chrétiens ont reçu près de ce tombeau grâce et force. — Comme toujours, nous comprendrons mieux la messe si nous nous représentons saint Paul présent devant nous et offrant avec nous le Saint-Sacrifice. En même temps nous entrons dans une union mystique avec lui. Sa parole devient notre parole. Déjà dans l’Introït c’est lui qui parle et chacun de nous avec lui. « J’ai confiance en celui qui garde mon dépôt pour ce jour-là ». Le psaume 138 me donne la joyeuse espérance que j’ai été choisi de toute éternité avec saint Paul. Dans l’Épître, Paul raconte lui-même sa vocation à l’apostolat. Après avoir été un persécuteur des chrétiens, il fut choisi pour être un disciple et le docteur des nations. Dans l’Évangile, le Seigneur prédit aux disciples les persécutions, les flagellations, la trahison de la part de leurs concitoyens, et le martyre. Et cela se réalisa dans la vie de Paul (nous nous trouvons auprès de son tombeau). A l’Offertoire, nous allons, sous la conduite de saint Paul, offrir à l’autel le sacrifice de notre vie ; et nous recevons avec lui une partie de la récompense au centuple dans la communion. Il nous est donc permis, à la messe, près du tombeau de l’Apôtre, de participer à ses souffrances et à sa glorification. Tel est, croyons-nous, le sens le plus profond d’une fête, de martyr et, en général, d’une fête de saint : nous participons aux mérites et à la récompense du martyr ou du saint.

    Dom Pius Parsch

  • Saints Pierre et Paul

    Dum duceretur Petrus Apostolus ad crucem, repletus gaudio magno, dixit : Non sum dignus ita esse in cruce, sicut Dominus meus, qui de Spiritu Sancto conceptus est, me autem de limo terræ ipse formavit : nam crux mea caput meum in terra debet ostendere. At illi verterunt crucem, et pedes ejus sursum confixerunt, manus vero deorsum. Dum esset Petrus in cruce, venit turba multa maledicens Cæsarem, et fecerunt planctum magnum ante crucem. Petrus exhortabatur eos de cruce, dicens : Nolite flere, sed gaudete mecum, quia ego hodie vado vobis parare locum. Et cum hoc dixisset, ait : Gratias tibi ago, Pastor bone quia oves quas tradidisti mihi, compatiuntur mecum : peto namque, ut participentur mecum de gratia tua in sempiternum.

    Comme l’on conduisait Pierre l’Apôtre à la croix, rempli d’une grande joie, il dit : Je ne suis pas digne d’être sur la croix comme mon Seigneur, qui lui fut conçu du Saint-Esprit, tandis que moi j’ai été formé par lui du limon de la terre ; ainsi ma croix à moi doit montrer ma tête en la terre. On tourna donc la croix ; on cloua ses pieds en haut et ses mains en bas. Pendant que Pierre était en croix, vint une grande multitude maudissant César, et ce fut une grande lamentation devant la croix. Pierre, de la croix, exhortait tout ce peuple, et il disait : Ne pleurez pas, mais réjouissez-vous avec moi, parce que je m’en vais aujourd’hui vous préparer une place. Et ayant dit cela, il ajouta : Bon Pasteur, je vous rends grâces de ce que les brebis que vous m’avez confiées s’unissent de cœur à mes souffrances ; faites donc, je vous en prie, qu’elles participent comme moi à votre grâce dans l’éternité.

    Ancienne antienne de Magnificat, sur le texte des Acta Petri, ci-dessous dans le Graduel de Saint-Vaast d’Arras, XIe siècle. Elle existait également (avec une autre mélodie) dans le rite ambrosien, et ailleurs en Italie, comme antienne de procession du dimanche dans l’octave

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