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℟. Montes Gelboë, nec ros nec pluvia veniant super vos, * ubi ceciderunt fortes Israël. ℣. Omnes montes, qui estis in circuitu eius, visitet Dominus: a Gelboë autem transeat. ℟. Ubi ceciderunt fortes Israël.
Montagnes de Gelboé, que ni pluie ni rosée ne viennent sur vous, où les forts d’Israël sont tombés. Que le Seigneur visite toutes les montagnes qui sont alentour, mais qu’il passe loin de Gelboé, où les forts d’Israël sont tombés.
Ce répons vient de la déchirante déploration de David après la bataille où Saül et Jonathan furent tués (II Rois 1, 21). Toutefois le verset ne s’y trouve pas.
Voici ce répons chanté par les moines de Solesmes :
C’est aujourd’hui le millième anniversaire de la mort de saint Vladimir le Grand, prince de Kiev, fondateur de la Sainte Russie, rappelle New Liturgical Movement, qui nous donne notamment des vidéos du tropaire et du kondakion de la fête.
Quant à nous, rappelons que, le 19 janvier 2013, Benoît XVI a élevé l’exarchat apostolique pour les fidèles ukrainiens de rite byzantin résidant en France au rang d’éparchie (diocèse) avec le titre de Saint Vladimir le Grand. Le premier évêque est Mgr Borys Gudziak.
℟. Deus omnium exauditor est: ipse misit Angelum suum, et tulit me de ovibus patris mei: * Et unxit me unctione misericordiae suae. ℣. Dominus, qui eripuit me de ore leonis, et de manu bestiae liberavit me. ℟. Et unxit me unctione misericordiae suae.
Dieu exauce les prières de tous : lui-même a envoyé son Ange et m’a pris du milieu des brebis de mon père. Et il m’a oint de l’onction de sa miséricorde. C’est le Seigneur qui m’a arraché de la gueule du lion, et des griffes de la bête féroce. Et il m’a oint de l’onction de sa miséricorde.
Ce répons des matines a la particularité de venir du psaume… 151. Un psaume non canonique, qu’on ne devrait pas appeler « 151 » puisqu’il se dit lui-même « extra numerum », surnuméraire. « Authentiquement de David et sans numéro », il n’est pas de David, mais il est bien joli, et surtout il contient ce magnifique verset « il m’a oint de l’onction de sa miséricorde ». Mais, en fait, cette expression ne se trouve pas exactement dans le psaume 151… Dans le texte grec il n’y a pas la miséricorde : « Il m’a oint de l’huile de l’onction. » Et dans les manuscrits de la Vulgate qui le reproduisent (en annexe – merci à la “Vulgate de Stuttgart” de le faire aussi), il y a : « et unxit me in misericordia unctionis suae » : et il m’a oint dans la miséricorde de son onction, ce qui est peut-être encore plus beau que la version modifiée du répons.
Le verset quant à lui est plus ou moins inspiré de I Rois 17, 37.
Et tout cela montre qu’il s’agit d’un répons très ancien.
Antiphonaire de Hartker (Saint-Gall), première page des "répons tirés du livre des Rois". Notre répons est le premier, avec la grande lettrine.
Salut! Lis céleste, Rose épanouie, mère de l'humilité, Reine des anges , Sanctuaire de la divinité. En cette vallée de larmes, donnez-nous le courage, venez à notre secours, vous que le ciel nous offrit pour avocate au milieu de nos crimes.
Tendre Vierge, vous êtes incomparable, car vous avez mérité d'entendre la voix de l'Ange, et de concevoir le Fils de Dieu sous le souffle sacré de l'Esprit Saint. Vierge avant d'avoir conçu, vous l'êtes encore après. Refuge vraiment unique, hélas ! dans cette vie si inconstante, daignez consoler ceux qui vous servent.
La terre est dans l'étonnement en vous voyant Vierge et Mère à la fois. Notre fragilité ne peut comprendre des merveilles d'une puissance aussi magnifique. Il faut que notre foi s'élève jusqu'aux célestes hauteurs ; et là elle confesse dans la vérité que vous êtes la Mère du Christ, qu'en vous la divinité s'est revêtue de notre chair.
O Mère ! vous avez engendré un fils par excellence ; née dans le temps, vous avez mis au jour celui qui fut votre Père; simple étoile, vous avez produit le soleil; faible créature vous avez donné la vie à celui qui est incréé ; petit ruisseau, vous avez fait jaillir la fontaine qui vous alimente; vase fragile, vous avez formé le potier qui vous créa, et vous êtes demeurée toujours vierge, toujours immaculée; et par vous, Mère du Christ, la vie que nous avions perdue, nous l'avons recouvrée.
Oh! qu'elles sont glorieuses ces entrailles qui devinrent le temple sacré du Seigneur! Qu'elles sont saintes ces mamelles qu'il daigna sucer ! Qu'il est suave ce lait dont il voulut être nourri ! Mère vraiment digne d'un salut de grâce, vous qui régnez au plus haut des cieux, délivrez-nous de la malédiction de la mort éternelle; délivrez-nous de tout malheur.
Rose pure, rose d'innocence, rose nouvelle et sans épine, rose épanouie et féconde, rose devenue pour nous un bienfait de Dieu, vous avez été établie Reine des cieux ; il n'est personne qui puisse jamais vous être comparé; vous êtes le salut du coupable, vous êtes le soutien de toutes nos entreprises.
La loi vous a montrée en ses figures; les pages saintes du Testament ancien vous ont annoncée par de nombreuses énigmes, et l'alliance nouvelle vous a rendue grande entre toutes les femmes; elle vous a élevée au-dessus de toute créature.
Avant l'origine du monde le Seigneur vous a choisie, alors que dans sa sagesse il jetait les fondements du ciel. Dès ce jour il arrêta, dans le secret de ses pensées, de combler par vous, Vierge et Mère, l'abîme ouvert par le péché de notre premier père.
Réjouissez-vous, ô Vierge ! ô Mère ! réjouissez-vous. C'est par vous que le monde voit ses ruines se réparer. Mêlez les accents de votre joie à ceux dont le ciel retentit. C'est à vous que la gloire est donnée de payer à Dieu sans réserve le prix de notre rançon; à vous qu'il a été accordé de délivrer l'homme des malheurs de la ruse infernale dont il fut la victime ; et cette gloire est au-dessus de tout éloge.
Saint Bonaventure, prologue des "Louanges de la bienheureuse Vierge Marie"
℟. Recordare, Domine, testamenti tui, et dic Angelo percutienti: Cesset iam manus tua, * Ut non desoletur terra, et ne perdas omnem animam vivam. ℣. Ego sum qui peccavi, ego qui inique egi: isti qui oves sunt, quid fecerunt? Avertatur, obsecro, furor tuus, Domine, a populo tuo. ℟. Ut non desoletur terra, et ne perdas omnem animam vivam.
Souvenez-vous, Seigneur, de votre alliance, et dites à l’Ange exterminateur : “Que ta main s’arrête désormais”, afin que la terre ne soit pas dévastée, et que vous ne causiez la perte de toute âme vivante. C’est moi qui ai péché, moi qui ai agi de façon inique ; ceux-là sont des brebis, qu’ont-ils fait ? Que s’éloigne votre fureur, Seigneur, de votre peuple, afin que la terre ne soit pas dévastée, et que vous ne causiez la perte de toute âme vivante.
Ce répons des matines reprend des éléments de II Rois 24, 15-17 ou I Chroniques 21, 14-17. Les deux textes sont quasiment identiques. Mais on n’y trouve pas « Recordare Domine testamenti tui », et c’est Dieu qui demande à l’ange d’arrêter le massacre par lequel il punissait David pour avoir recensé le peuple.
Le texte du répons à proprement parler (la première phrase) fut choisi en 1348, par Clément VI (Pierre Roger, né en Corrèze, pape d’Avignon), comme antenne d’introït pour la messe contre la peste qui ravageait l’Europe. Cette messe existe toujours dans les missels, comme messe votive en « temps d’épidémie » (n° 23 dans le nouveau missel du Barroux). Et son épître est la lecture du passage du livre des Rois dont s’inspire l’introït (ou plutôt le répons qui lui préexistait).
La messe de ce dimanche a une antienne d’offertoire qui ne ressemble pas aux offertoires habituels (pris d’un psaume alors qu’ici il s’agit du livre de Daniel) et paraît n’avoir aucun rapport avec les autres textes de cette liturgie dominicale.
Sauf avec la « secrète ». Et avec la secrète elle forme un tout. Qui a un rapport étroit avec l’ordinaire de la messe.
Voici l’offertoire :
Sicut in holocáustis aríetum et taurórum, et sicut in mílibus agnórum pínguium : sic fiat sacrifícium nostrum in conspéctu tuo hódie, ut pláceat tibi : quia non est confúsio confidéntibus in te, Dómine.
Comme un holocauste de béliers et de taureaux, ou des milliers d’agneaux gras, qu’ainsi notre sacrifice paraisse aujourd’hui devant vous et qu’il vous soit agréable, car ceux qui ont confiance en vous ne seront pas confondus, Seigneur.
C’est un extrait de la prière d’Azarias, qui avec ses deux compagnons Anania et Misaël a été jeté dans la fournaise par Nabuchodonosor. Il rappelle qu’il n’y a plus de sacrifices possibles dans le Temple, puisqu’il a été détruit et que les israélites ont été déportés, et il demande à Dieu que le sacrifice que les hommes font d’eux mêmes soit agréé par Dieu de la même façon.
C’est bien sûr une prophétie du Sacrifice qu’instituera le Christ. Et la prière d’Azarias a été intégrée à… l’offertoire de la messe. Ainsi, pendant que le chœur chante cette antienne, le prêtre dit à voix basse :
In spiritu humilitatis et in animo contrito suscipiamur a te, Domine, et sic fiat sacrifícium nostrum in conspéctu tuo hodie ut placeat tibi, Domine Deus.
L’expression « sic fiat sacrifícium nostrum in conspéctu tuo hodie » a été reprise telle quelle. Mais aussi ce qu’Azarias disait dans le verset précédent et qui n’a pas été repris dans l’antienne : « in animo contrito, et spiritu humilitatis suscipiamur ».
La liturgie a juste supprimé la mention des boucs, des taureaux et des agneaux, puisque le sacrifice de l’autel est celui de l’Agneau divin, et que celui des fidèles est le sacrifice qu’ils font de leur propre personne en offrant également le sacrifice de l’autel.
Et c’est ce que dit ensuite la secrète :
Deus, qui legálium differéntiam hostiárum unius sacrifícii perfectione sanxísti : accipe sacrifícium a devótis tibi fámulis, et pari benedictióne, sicut múnera Abel, sanctífica ; ut, quod sínguli obtulérunt ad majestátis tuæ honórem, cunctis profíciat ad salútem. Per Dóminum.
Dieu, vous avez sanctionné les divers sacrifices offerts sous la loi par la perfection d’un sacrifice unique : recevez ce sacrifice que vous présentent vos dévots serviteurs, et sanctifiez-le au moyen d’une bénédiction pareille à celle qu’obtinrent les donc d’Abel ; afin que ce que chacun de nous a offert en l’honneur de votre majesté, profite à tous pour le salut.
Quant au chant de cet offertoire, qui est une prière très simple et très calme, dom Baron fait remarquer qu’il est construit sur trois thèmes très liés entre eux. Le premier thème est l’intonation ; il est repris une fois dans la même phrase, avant la cadence. Cette cadence devient immédiatement le deuxième thème, au début de la deuxième phrase, et il est aussitôt répété, et la cadence de cette deuxième phrase est le troisième thème, repris au début de la dernière phrase… D’où l’impression de sereine et parfaite unité qui se dégage de cette pièce.
Chanté ici à la messe de clôture du 19e colloque de musique sacrée de l’Association américaine de musique d’église, sous la direction du Pr William P. Mahrt de l’université de Stanford, le 28 juin 2009.
Non excedit fidem, quod homo exívit de vírgine, quando petra fontem prófluum scaturívit, ferrum super aquas natávit, ambulávit homo super aquas. Ergo si hóminem unda portávit, non potuit hóminem virgo generare, atque hóminem, de quo légimus: Et mittet illis Dóminus hóminem, qui salvos fáciet eos et notus erit Dóminus Ægyptiis? In veteri itaque Testaménto virgo Hebræórum per mare duxit exercitum ; in novo Testaménto Virgo, generis aula cæléstis, electa est ad salútem.
Cela n’excède pas la foi, qu’un homme soit sorti d’une vierge, quand la pierre a fait jaillir une source abondante, quand le fer a nagé sur les eaux, quand un homme a marché sur les eaux. Donc, si l’onde a porté un homme, une vierge n’aurait-elle pas pu engendrer un homme, et l’homme au sujet duquel nous lisons : “Et le Seigneur leur enverra un homme qui les sauvera et le Seigneur sera connu des Egyptiens” (Isaïe 19, 19-20) ? Ainsi dans l’Ancien Testament une vierge conduisit l’armée des Hébreux à travers la mer ; dans le Nouveau Testament la Vierge, temple du genre céleste, est élue en vue du salut.
Lecture des matines, extraite d'une lettre de saint Ambroise au pape Sirice.
NB. – Cette vierge de l’Ancien Testament est la sœur de Moïse, qui s’appelle également Marie. Cette tradition vient de l’Exode 15, 20-21 : « Marie la prophétesse, sœur d'Aaron, prit à sa main un tambourin, et toutes les femmes marchèrent après elle avec des tambourins, formant des chœurs de danse. Et Marie chantait la première en disant: Chantons au Seigneur, car Il a fait éclater Sa gloire et Il a précipité dans la mer le cheval et le cavalier. » En fait c’est après le passage de la Mer Rouge, et Marie reprend le cantique d’action de grâce déjà entonné par Moïse. Mais la représentation de la scène peut laisser penser que c’est Marie qui conduit le peuple, comme ici sur les célèbres sarcophages d’Arles (où l’on voit Moïse fermant la marche et abaissant son bâton pour que la mer engloutisse les Egyptiens) - qui sont de l'époque de la lettre (peut-être légèrement antérieurs) :
C’est l’une des plus anciennes fêtes de martyrs à Rome. Celle de sept frères martyrs sous Marc-Aurèle. Il y avait quatre messes, aux quatre lieux du martyre. On y associait toujours leur mère, elle aussi martyre (un peu plus tard), sainte Félicité. On établit aussi une fête de sainte Félicité le 23 novembre. Fête qui fut supplantée par celle de saint Clément.
En fait, sainte Félicité, qui n’apparaît pas dans l’intitulé de la fête de ce jour, y est très présente. La liturgie de la messe parle d’elle dans l’introït et dans l’épître, et aussi dans l’évangile, repris dans l’antienne de communion, et encore aux matines (avant 1960), par le superbe sermon de saint Grégoire le Grand prononcé le… 23 novembre 590 :
Très chers frères, la leçon que l’on vient de lire dans le saint Évangile est courte, mais elle est importante par les grands mystères qu’elle contient. En effet, Jésus, notre Créateur et notre Rédempteur, ayant feint de ne pas connaître sa mère, donne à entendre qui est sa mère, et qui sont ses proches, non par le lien du sang, mais par l’union de l’esprit. « Qui est ma mère, dit-il, et qui sont mes frères ? Quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, et ma sœur et ma mère ». En s’exprimant ainsi que veut-il signifier, sinon qu’il trouve chez les Gentils à rassembler beaucoup de cœurs dociles, et que les Juifs, dont il est frère par le sang, il ne les connaît plus ?
Rien d’étonnant à ce que celui qui fait la volonté du Père céleste soit appelé sœur et frère du Seigneur, eu égard aux deux sexes qui tous deux sont appelés à la foi ; mais qu’il soit aussi appelé sa mère, voilà une chose surprenante. Comme Jésus daigna donner à ses fidèles disciples le nom de frères, quand il a dit : « Allez, annoncez à mes frères » ; il nous faut examiner comment celui qui, en se convertissant à la foi, est devenu le frère du Seigneur, peut encore être sa mère.
Apprenons-le donc : celui qui est sœur et frère du Christ par le fait de croire en lui, devient sa mère en le prêchant. C’est comme l’enfanter que de le déposer dans l’âme de celui qui vous écoute, et on est devenu sa mère par la prédication, lorsque l’amour du Seigneur a pris naissance dans un cœur à la voix de celui qui exhorte. Cette vérité, l’exemple de sainte Félicité dont nous célébrons aujourd’hui la fête vient opportunément la confirmer ; par la foi, elle a été la servante du Christ ; par la parole, elle est devenue sa mère. Les Actes de son martyre les plus autorisés nous disent qu’elle a eu autant de crainte de laisser ses sept fils lui survivre dans la chair, que les parents charnels en ont d’ordinaire de voir leurs enfants mourir avant eux.
℟. Præparate corda vestra Domino et servite illi soli ; * et liberabit vos de manibus inimicorum vestrorum. ℣. Auferte deos alienos de medio vestri. ℟. Et liberabit vos de manibus inimicorum vestrorum.
Préparez vos cœurs pour le Seigneur, et servez-le, lui seul : et il vous délivrera des mains de vos ennemis. Otez du milieu de vous les dieux étrangers.
Ce répons des matines est issu de 1 Rois 7, 3. Il s’agit d’un discours de Samuel à la veille d’une bataille contre les Philistins. Il prend un sens général qui s’applique à tout le monde à toute époque par le remplacement du mot “Philistins” par “vos ennemis” et la suppression de la mention des dieux Baal et Astaroth.
Le premier mot, “præparate”, veut dire davantage « affermissez » que « préparez ». C’est le sens qu’a le mot grec ἑτοιμάζω dans la Septante, et seulement dans la Septante. Et c’est donc le sens qu’a le mot latin qu’il traduit, “præparo”, dans la Vulgate, comme on le voit nettement dans les psaumes. Le mot « préparer » doit se comprendre de façon militaire : préparer une armée, c’est la rendre forte. C’est précisément ce dont il est question ici. Sur le plan historique, rendre forte l’armée des Israélites contre les Philistins ; sur le plan spirituel, rendre fort notre cœur pour en extirper les idoles et lutter contre les tentations.
Antiphonaire des cordeliers de Fribourg, vers 1300