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Liturgie - Page 364

  • 5e dimanche après la Pentecôte

    Souviens-toi que tu ne peux être le juge de personne. Car avant de juger un criminel, le juge doit savoir qu’il est lui-même aussi criminel que l’accusé, et peut-être plus que tous coupable de son crime. Quand il l’aura compris, il peut être juge. Si absurde que cela semble, c’est la vérité. Car si j’étais moi-même un juste, peut-être n’y aurait-il pas de criminel devant moi. Si tu peux te charger du crime de l’accusé que tu juges dans ton cœur, fais-le immédiatement et souffre à sa place ; quant à lui, laisse-le aller sans reproche. Et même si la loi t’a institué son juge, autant qu’il est possible, rends la justice aussi dans cet esprit, car une fois parti il se condamnera encore plus sévèrement que ton tribunal. S’il s’en va insensible à tes bons traitements et en se moquant de toi, n’en sois pas impressionné ; c’est que son heure n’est pas encore venue, mais elle viendra, et dans le cas contraire, un autre à sa place comprendra, souffrira, se condamnera, s’accusera lui-même, et la vérité sera accomplie. Crois fermement à cela, c’est là-dessus que reposent l’espérance et la foi des saints. Ne te lasse pas d’agir. Si tu te souviens la nuit, avant de t’endormir, que tu n’as pas accompli ce qu’il fallait, lève-toi aussitôt pour l’accomplir. Si ton entourage, par malice et indifférence, refuse de t’écouter, mets-toi à genoux et demande-lui pardon, car en vérité, c’est ta faute s’il ne veut pas t’écouter. Si tu ne peux parler à ceux qui sont aigris, sers-les en silence et dans l’humilité, sans jamais désespérer. Si tous te quittent et qu’on te chasse avec violence, demeuré seul, prosterne-toi, baise la terre, arrose-la de tes larmes, et ces larmes porteront des fruits, quand bien même personne ne te verrait, ne t’entendrait dans ta solitude. Crois jusqu’au bout, même si tous les hommes s’étaient fourvoyés et que tu fusses seul demeuré fidèle ; apporte alors ton offrande et loue Dieu, ayant seul gardé la foi. Et si deux hommes tels que toi s’assemblent, alors voilà la plénitude de l’amour vivant, embrassez-vous avec effusion et louez le Seigneur ; car sa vérité s’est accomplie, ne fût-ce qu’en vous deux.

    Si tu as péché toi-même et que tu en sois mortellement affligé, réjouis-toi pour un autre, pour un juste, réjouis-toi de ce que lui, en revanche, est juste et n’a pas péché.

    Si tu es indigné et navré de la scélératesse des hommes, jusqu’à vouloir en tirer vengeance, redoute par-dessus tout ce sentiment ; impose-toi la même peine que si tu étais toi-même coupable de leur crime. Accepte cette peine et endure-la, ton cœur s’apaisera, tu comprendras que toi aussi, tu es coupable, car tu aurais pu éclairer les scélérats même en qualité de seul juste, et tu ne l’as pas fait. En les éclairant, tu leur aurais montré une autre voie, et l’auteur du crime ne l’eût peut-être pas commis, grâce à la lumière. Si même les hommes restent insensibles à cette lumière malgré tes efforts, et qu’ils négligent leur salut, demeure ferme et ne doute pas de la puissance de la lumière céleste ; sois persuadé que s’ils n’ont pas été sauvés maintenant, ils le seront plus tard. Sinon, leurs fils seront sauvés à leur place, car ta lumière ne périra pas, même si tu étais mort. Le juste disparaît, mais sa lumière reste. C’est après la mort du sauveur que l’on se sauve. Le genre humain repousse ses prophètes, il les massacre, mais les hommes aiment leurs martyrs et vénèrent ceux qu’ils ont fait périr. C’est pour la collectivité que tu travailles, pour l’avenir que tu agis. Ne cherche jamais de récompense, car tu en as déjà une grande sur cette terre : ta joie spirituelle, que seul le juste a en partage. Ne crains ni les grands ni les puissants, mais sois sage et toujours digne. Observe la mesure, connais les termes, instruis-toi à ce sujet. Retiré dans la solitude, prie. Prosterne-toi avec amour et baise la terre. Aime inlassablement, insatiablement, tous et tout, recherche cette extase et cette exaltation. Arrose la terre de larmes d’allégresse, aime ces larmes. Ne rougis pas de cette extase, chéris-la, car c’est un grand don de Dieu, accordé seulement aux élus.

    Dostoïevski, Les frères Karamazov, Extrait des entretiens et de la doctrine du starets Zosime, Peut-on être le juge de ses semblables ? De la foi jusqu’au bout.

  • Notre Dame du Perpétuel Secours

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    Cette fête n’est pas inscrite au calendrier romain. Elle est célébrée en l’église Saint Alphonse de Liguori à Rome, et partout où opèrent des rédemptoristes (voir par exemple ici au Brésil). (La messe figure dans le missel de 1962 "pro aliquibus locis" et peut donc être célébrée par tout prêtre qui le souhaite.)

    Cette année elle est revêtue d’un lustre particulier chez les rédemptoristes, parce que ce 27 juin marque le début de l’année jubilaire marquant le 150e anniversaire de la restauration de l’icône. Et en outre ça tombe un samedi, jour de la Sainte Vierge.

    Le 11 décembre 1865, Pie IX confiait cette icône – quelque peu oubliée - au supérieur général des rédemptoristes de l’époque, le Père Nicholas Mauron, l’exhortant à « la faire connaître dans le monde entier ». Depuis le 26 avril 1866, après restauration, elle est exposée au culte des fidèles en l’église Saint Alphonse de Rome. Grâce à l’action des missionnaires, cette dévotion s’est répandue dans le monde entier. Même paraît-il dans les Eglises orientales y compris orthodoxes.

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  • Saints Jean et Paul

    Les destructeurs de la liturgie ont décidé que les martyrs saint Jean et saint Paul n’avaient jamais existé. Par conséquent leur fête a été supprimée dans le calendrier de 1969, et leur culte n’est permis que dans la basilique qui porte leur nom à Rome sur le mont Celius (en attendant sans doute qu’on la détruise au nom de la vérité historique).

    C’est sans doute le sommet de l’imposture des experts post-conciliaires.

    En effet saint Jean et saint Paul sont les derniers martyrs de Rome. Ils furent mis à mort en 362, et leurs corps ensevelis sur le mont Celius, dans leur maison, dont on fit l’église qui leur est dédiée.

    En 366, quatre ans plus tard, le pape saint Damase composait une inscription votive en l’honneur des deux martyrs.

    L’année suivant, en 367, saint Hilaire leur consacrait une église à Poitiers.

    Et les deux saints étaient inscrits au canon de la messe.

    Les fouilles attestent que le culte des martyrs est très ancien dans cette basilique du Celius, culte rendu à des martyrs sur leur tombeau.

    Saint Ambroise, devenu évêque de Milan 12 ans après le martyre des deux frères, écrivit une préface pour leur messe : « Les bienheureux martyrs Jean et Paul ont véritablement accompli ces paroles de David : “Ah! que c'est une chose bonne et agréable que les frères soient unis ensemble” (Ps. 132) ; le même sein leur donna le jour, la même foi les unit, le même martyre les couronna et la même gloire est leur partage dans le même Seigneur. »

    Contre tout cela, le seul argument des négationnistes, semble-t-il, est que l’on n’enterrait jamais les martyrs dans l’enceinte de Rome. Objection qui n’est plus de saison au IVe siècle, d’autant que ceux-là ont été tués dans leur maison.

    Quǽsumus, omnípotens Deus : ut nos gemináta lætítia hodiérnæ festivitátis excípiat, quæ de beatórum Ioánnis et Pauli glorificatióne procédit ; quos eadem fides et pássio vere fecit esse germános. Per Dóminum…

    Nous vous prions, Dieu tout-puissant : faites-nous entrer dans la joie de cette double fête, joie qui provient de la glorification des bienheureux Jean et Paul ; qu’une même foi et un même martyre ont rendus vraiment frères.

  • Saint Guillaume

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  • Saint Jean Baptiste

    Adsunt, Domine, principia christianæ lætitiæ, quibus olim nasciturum in carne Verbum vox sanctificata præcessit, et luminis ortum lucis protestator insigniter nuntiavit : ex quo et christianæ fidei sacramenta, et salutaris lavacri prodierunt insignia : cujus conceptus miraculum, cujus nativitas gaudium approbatur ; quæsumus ergo, ut qui natalem nunc Præcursoris tui ovantes suscipimus, ad festum quoque natalis tui purgatis cordibus accedamus : ut vox, quæ te prædicavit in eremo, nos purget in sæculo ; et qui viam venturo Domino præparans corpora viventium suo lavit baptismate, nostra nunc corda suis precibus a vitiis et errore depurget : qualiter Vocis sequentes vestigia, ad Verbi mereamur pervenire promissa.

    Voici, Seigneur, les prémices de la joie chrétienne : le Verbe à naître dans la chair est précédé d’une Voix qui l’annonce dans la sainteté ; le lever de la lumière a pour avant-coureur un insigne témoin de ses rayons. Par lui éclatent les mystères de la foi nouvelle ; il manifeste le bain du salut. Sa conception est un prodige ; sa naissance est proclamée la joie du monde. Nous donc qui dans l’allégresse accueillons maintenant la naissance de votre précurseur, puissions-nous solenniser aussi, avec un cœur purifié, la fête de votre naissance ! Que la voix qui vous prêcha au désert nous purifie dans le siècle. Préparant les sentiers du Seigneur qui devait venir, le Précurseur lavait dans son baptême les corps de ceux qui vivaient en ce temps ; que maintenant, par sa prière, il délivre nos cœurs des vices et de l’erreur : en sorte que, marchant à la suite de la Voix, nous méritions de parvenir aux promesses du Verbe.

    (Capitule de la liturgie mozarabe)

  • Vigile de la nativité de saint Jean-Baptiste

    Les textes liturgiques de cette première messe nous transportent jusqu’au temple de Jérusalem, à l’heure décisive où s’accomplissait l’oblation de l’encens. L’antienne de l’introït, que relève une mélodie des plus gracieuses, est empruntée à l’évangile même de la messe. Elle ne reproduit pas servilement le texte de saint Luc mais le simplifie et l’abrège pour satisfaire aux exigences de la phrase musicale et donner plus de relief au message angélique. Elle nous met en présence des trois personnages qui tiennent le plus de place dans la liturgie du jour, et, d’un mot, nous indique la part qui revient à chacun dans l’accomplissement du mystère :

    « Ne crains point, ZACHARIE, ta prière est exaucée ; ÉLISABETH, ton épouse, t’enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de JEAN ; et il sera grand devant le Seigneur, et il sera rempli du Saint-Esprit dès le ventre de sa mère, et beaucoup se réjouiront de sa naissance. »

    Voici d’abord Zacharie dont l’ardente prière a obtenu pour le salut du peuple ce fils auquel il imposera lui-même le nom choisi du ciel : Ne timeas, Zacharia, exaudita est oratio tua. Puis c’est Élisabeth qui, par la sainteté de sa vie, a mérité l’insigne privilège de concevoir le Précurseur du Christ : Et Elisabeth uxor tua pariet tibi filium. Enfin et surtout c’est le fruit de ce couple parfait, Jean lui-même, déjà si grand dans le sein maternel que sa naissance doit être pour l’Église entière le sujet d’une immense allégresse : Et erit magnus coram Domino, et Spiritu sancto replebitur adhuc ex utero matris suæ : et multi in nativitate ejus gaudebunt.

    Nombre de pièces liturgiques, antiennes et répons, sont inspirées de ce même passage de saint Luc dont lecture est faite comme évangile de la messe.

    L’évangéliste commence très justement son récit par l’épisode de l’annonciation du Précurseur, car saint Jean-Baptiste appartient à l’Évangile non moins par le mystère de sa naissance que par l’œuvre de sa vie publique. Il est en son origine si étroitement uni au Christ que l’annonce de sa conception merveilleuse doit être considérée comme le point de départ du salut et l’annonce de notre rédemption.

    Dom Emmanuel Flicoteaux

  • Saint Paulin de Nole

    Lettre XIII de saint Paulin à saint Pammaque, où il décrit la (première) basilique Saint-Pierre :

    De quelle joie tu as honoré l’apôtre Pierre, quand tu as réussi à entasser entièrement dans sa Basilique une si grande foule de pauvres, et là, sous sa haute coupole, où la Basilique s’étend un long bout, avec une file de lampadaires aux centre, lumineuse sur l’autel de la confession, les yeux éblouis par le nombre de ceux qui entrent et se réjouissent en leur cœur : et là où, sous la même voûte, elle étend ses nefs latérales de part et d’autre, avec une double rangée d’arcades, et là où la basilique, illuminée par son ample parvis, relie le vestibule, où un avant toit, en bronze, artistiquement sculpté, décore et offre de l’ombre, en essayant de toucher les eaux qui sortent de quatre colonnes, non sans symbolisme mystique, une sorte de statue d’où, des mains et de la bouche, jaillissent de petits ruisseaux. La décoration, en effet, convient à l’entrée d’une telle Basilique de sorte que, quand à l’intérieur de ses murs s’opère le mystère du salut, il est signifié à l’extérieur par une construction admirable.

    En conclusion, c’est la seule foi de l’Evangile qui soutient aussi le temple de notre corps avec une quadruple rangée, stable, de colonnades et d’arcades; puis, de la foi, redescend la grâce, moyennant laquelle nous naissons à la vie nouvelle; que le Christ aussi, Lui, par lequel nous vivons, soit révélé dans le temple de notre corps; particulièrement à nous dans les quatre colonnes de la vie; Il naît comme source d’eau jaillissante en vie éternelle; il nous restaure intérieurement et bouillonne en nous. Nous pourrions dire, ou au moins mériter de sentir, que nous, nous avons un cœur ardent tout au long de la vie, un cœur que le Christ, alors qu’il chemine avec nous, enflamme intérieurement.»

    Toi, donc, tu as convoqué, comme riches, à la Basilique de l’apôtre Pierre, les pauvres qui, dans d’aussi nombreuses occasions de salut pour nos âmes, ont pu profiter à Rome de tous vos biens. Quant à moi, je me complais à la vue de ce spectacle, certainement singulier, de ta générosité. Il me semble, en même temps, que j’admire toutes les troupes religieuses du peuple, les enfants de la miséricorde divine, se presser avec effort, parmi une foule si nombreuse, dans la nef de la Basilique du bienheureux Pierre, le long de cette vénérable porte, qu’il applaudissait, avec le front illuminé d’en haut, si bien que tous les autres espaces à l’intérieur de la Basilique, et ceux devant les portes et en face du parvis, avant les marches, semblaient être devenus étroits. J’admire les participants qui demeurent par groupe, avec un tel ordre, et qui sont tous rassasiés de nourriture, à profusion, à tel point que, devant mes yeux, il semblait y avoir l’abondance de la bénédiction évangélique et la suite de ces peuples, que le Christ, Lui-même authentique pain et poisson d’eau vive, réussit à rassasier avec cinq pains et deux poissons.

    N.B. - C'est aussi la fête, particulièrement en Angleterre, de saint Thomas More et saint John Fisher. Quand on désespère des évêques, il est bon de se rappeler qu'il n'y eut qu'un, un seul, évêque à rester catholique au temps d'Henry VIII.

  • 4e dimanche après la Pentecôte

    IIs remplirent les deux barques, au point qu’elles étaient presque submergées. Voyant cela, Simon Pierre tomba aux pieds de Jésus, en disant : Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. Car l’épouvante l’avait saisi.

    Voyant cela : Pierre croyait, nous aussi. Mais la présence de Jésus ne l’impressionnait pas tellement (et nous non plus souvent) jusqu’à ce qu’il voie en Lui la manifestation de la Puissance divine…

    Or, tout l’Ancien Testament (et même l’Histoire universelle des Religions) en témoigne : l’homme ne peut tenir, face à Dieu (Exode 33). Aussi la réaction de Pierre, homme impulsif et spontané, est-elle immédiate : « il tombe », dans la posture du suppliant « aux genoux » du Christ. Mais le geste physique correspond à une découverte spirituelle, qui est à la fois celle de Dieu présent dans le Christ et, à cette lumière, celle de son propre état intérieur d’homme que son péché rend incompatible avec la pureté divine (comme ls 6,1.5; cf. aussi Jb 9).

    En effet, d’une part il appelle Jésus d’un nouveau titre : « Seigneur », qui est proprement divin; et d’autre part, il se reconnaît un « homme-pécheur ». A partir de cette situation réciproque du « Saint de Dieu » (Lc 4,34) et de « I’impur », le mouvement de l’âme est ambivalent : elle cherche à se tenir en retrait, comme Adam et Eve se cachent après la faute (Gn 3,8), en même temps qu’elle se sent attirée, comme on le voit en Jn 21,7 où Pierre se jette à l’eau pour rejoindre plus vite Jésus resté sur le rivage. C’est le « tremendum et fascinendum » provoqué par le Sacré (R. Otto). Mais quand Pierre dit : « Eloigne-toi », il faut l’entendre moins d’une demande expresse (car il ne souhaite évidemment pas que Jésus s’en aille), que du recul instinctif devant l’évidence de la distance infinie, de l’abîme infranchissable que le péché met de lui au Christ, de nous à Dieu (ls 59,2).

    Cette scène de l’Evangile est donc un parfait exemple de ce que devrait être l’examen de conscience chrétien : non pas tant ni d’abord un exercice psychologique et moralisant, basé sur la mémoire de nos défaillances et leur vertueuse condamnation, que l’exposition de l’âme à la présence de Dieu, pour qu’à cette Lumière se révèle comme poussière au soleil, tout ce qui nous sépare de la Sainteté et de la Justesse divine, en somme et en détail.

    Mère Elisabeth de Solms (Bible chrétienne II*)

  • De la Sainte Vierge le samedi

    Vehementer quidem nobis, dilectíssimi, vir unus et mulier una nocuére; sed, grátias Deo, per unum nihilóminus virum et mulíerum unam ómnia restaurántur, nec sine magno fænore gratiárum. Neque enim sicut delíctum, ita et donum; sed excedit damni æstimatiónem beneficii magnitudo. Sic nimirum prudentíssimus et clementíssimus artifex, quod quassátum fúerat, non confrégit, sed utílius omnino refécit, ut videlicet nobis novum formaret Adam ex veteri, Hevam transfúnderet in Mariam.

    Mes bien chers frères, il est un homme et une femme qui nous ont fait bien du mal ; mais grâce à Dieu, il y eut aussi un homme et une femme pour tout réparer et même avec de grands avantages ; il n’en est point de la grâce comme du péché, et la grandeur du bienfait que nous avons reçu dépasse de beaucoup la perte que nous avions faite. En effet, dans sa prudence et clémence extrêmes, l’ouvrier qui nous a faits n’a point achevé de rompre le vase déjà fêlé, mais il le répara complètement, et si bien, que de l’ancien Adam, il nous en fit un nouveau, et transvasa Eve dans Marie.

    Leçon des matines : saint Bernard, sermon sur Signum magnum (pour le dimanche dans l’octave de l’Assomption. Traduction de l’abbé Charpentier, 1866.

  • Sainte Julienne Falconieri

    L’office est le commun des vierges, sauf l’hymne des matines et des vêpres qui est propre :

    Cæléstis Agni núptias,
    O Iuliána, dum petis,
    Domum patérnam déseris,
    Chorúmque ducis Vírginum.

    O Julienne, puisque tu désires
    les noces de l’Agneau céleste,
    tu laisses la maison paternelle,
    et tu conduis un chœur de Vierges.

    Sponsúmque suffíxum cruci
    Noctes diésque dum gemis,
    Dolóris icta cúspide
    Sponsi refers imáginem.

    Tandis que tu gémis jour et nuit
    sur ton Époux attaché à la Croix,
    un glaive de douleur te blesse :
    tu reproduis l’image de l’Époux.

    Quin septifórmi vúlnere
    Fles ad genu Deíparæ :
    Sed crescit infúsa fletu,
    Flammásque tollit cáritas.

    Aux genoux de la Mère de Dieu,
    tu pleures ses sept blessures :
    mais arrosée de larmes,
    ton amour croît et s’enflamme.

    Hinc morte fessam próxima
    Non usitáto te modo
    Solátur et nutrit Deus,
    Dapem supérnam pórrigens.

    Quand la mort prochaine t’épuise,
    d’une manière extraordinaire,
    Dieu te console et nourrit
    te donnant le pain d’en-haut.

    Ætérne rerum Cónditor,
    Ætérne Fili par Patri,
    Et par utríque Spíritus,
    Soli tibi sit glória. Amen.

    Éternel Créateur des choses,
    Fils éternel égal au Père,
    Esprit égal à tous deux,
    Gloire à vous seul. Ainsi-soit-il.