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Le Sacré-Cœur

Vere dignum et justum est, æquum et salutáre,
nos tibi semper et ubíque grátias ágere :
Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :

Qui Unigénitum tuum, in Cruce pendéntem,
láncea mílitis transfígi voluísti :
ut apértum Cor, divínæ largitátis sacrárium,
torréntes nobis fúnderet miseratiónis et grátiæ :

et, quod amóre nostri flagráre numquam déstitit,
piis esset réquies
et poeniténtibus pateret salútis refúgium.

Et ídeo cum Angelis et Archángelis,
cum Thronis et Dominatiónibus,
cumque omni milítia cæléstis exércitus,
hymnum glóriæ tuæ cánimus,
sine fine dicéntes…

Il est vraiment juste et nécessaire,
c’est notre devoir et c’est notre salut,
de vous rendre grâces toujours et partout,
Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant :

Vous avez voulu que votre Fils unique suspendu à la Croix,
fût transpercé par la lance d’un soldat,
afin que son Cœur ouvert, sanctuaire de la libéralité divine,
répande sur nous des torrents de miséricorde et de grâce :

Et que brûlant sans cesse d’amour pour nous,
il soit pour les âmes pieuses une paisible retraite,
et pour les âmes pénitentes l’asile du salut.

C’est pourquoi, avec les Anges et les Archanges,
avec les Trônes et les Dominations,
avec la troupe entière de l’armée céleste,
nous chantons une hymne à votre gloire,
redisant sans fin…

Cette belle préface de la messe de la fête du Sacré Cœur n’existe que depuis 1929, quand Pie XI fit composer une nouvelle messe et un nouvel office pour cette fête. Jusque-là, en raison des oppositions à cette dévotion, la liturgie romaine du Sacré-Cœur (qui n'existait que depuis 1856) parlait très peu du Sacré Cœur, et la préface était celle de la Sainte Croix.

Mais il n’en était pas partout comme à Rome. Je découvre en effet, dans un livre intitulé Heures à l’usage du diocèse de Lyon, de 1814, cette préface qui évoque explicitement le Sacré Cœur (curieusement seulement en français, alors que l’ordinaire de la messe est bilingue, et que les psaumes sont seulement en latin…) — la fête du  Sacré Cœur avait été instituée en 1765 dans tous les diocèses français :

préface.jpg

Commentaires

  • C'est la liturgie lyonnaise. Quelle belle langue avec ses subjonctifs ! Le mot ame ne s'écrivait pas encore avec un accent circonflexe, comme au XVIIIe siècle et conformément à l'étymologie.

  • En cette Fête du Sacré-cœur de Notre Seigneur JESUS-CHRIST,

    Je vous salue…
    « Celui (St JEAN) qui a vu rend témoignage, et son témoignage est véridique ; et celui-là sait qu’il dit vrai afin que vous aussi, vous croyiez. »
    Quand nous avons confiance en celui qui dit, toujours, la Vérité nous sommes comme suspendu à ses lèvres pour entendre ce qu’il a de bon à nous dire. Saint JEAN est l’un de ceux là. N’oublions pas que c’était celui que Notre Seigneur JESUS-CHRIST aimait. Cela ne veut pas dire qu’Il n’aimait pas les autres disciples. Puisque ce ne fût pas lui qui fût choisi pour conduire l’Église de DIEU sur cette terre, mais Saint Pierre.
    Donc nous savons, de source certaine, que Notre Seigneur JESUS-CHRIST a bien était crucifié, qu’Il est mort, qu’Il est descendu aux enfers et que 3 jours après IL EST RESSUSCITE et Vivant! Alléluia !
    Que Saint Jean en est le témoin visuel incontestable. C’est bien lui, Saint Jean qui était au pied de la croix avec la Sainte Vierge, qui lui fût donnée pour mère, donc Mère de l’Église et qui vit le Sacré-cœur transpercé d'une lance. C’est bien lui Saint Jean qui couru avec Saint Pierre pour constater que le tombeau, où avait été mis le Sauveur, était vide. C’est bien lui, Saint Jean, qui, dans l’île de Patmos, reçu la révélation de l’Apocalypse.
    Oui, saint Jean est bien le disciple bien-aimé du Rédempteur, nous avons à écouter, tout ce qu’il nous a transmis comme révélation sur la personne de Notre Seigneur JESUS-CHRIST, et en particulier ses Epitres qui sont d’une richesse inouïe. C’est l’exemple type de quelqu’un qui est « habité » de l’ESPRIT-SAINT. Ecoutons-le et suivons-le dans son exemple de fidélité totale.
    Que DIEU vous bénisse et vous garde dans La Paix et La Joie du cœur !
    Merci !
    JFL

    P.S.
    En ce temps de confusion, où la Vie est menacée de toutes parts, ayons une prière particulière, au Sacré-cœur de Notre Seigneur JESUS-CHRIST, pour que Vincent LAMBERT, ne soit pas condamné à mourir de faim et de soif !

  • Fidèle lecteur de votre blog, je vous soumets ceci. En Hollande pour une visite de famille j'ai assisté dimanche dernier, fête du Saint Sacrement, à la messe dans une paroisse dépendant de l'évêché de Bois-le-Duc. Trois personnes officiaient devant l'autel : le prêtre, un diacre et une femme habillée en civil.

    Auriez-vous connaissance d'un décret du Vatican où la présence d'une personne de sexe féminine durant l'eucharistie à côté de l'officiant soit autorisée ?
    Au cas où un tel document n'existe pas, n'est-ce pas là une pratique qui porte gravement atteinte à la pureté du rite et partant à son efficience salvifique, rendant vaines les prières des fidèles présents ?

    In Christo - MN

  • Le service de l'autel est interdit aux femmes... sauf si l'évêque l'autorise...

    Reste à savoir si cette femme fait office d'enfant de choeur ou fait semblant d'être un ministre ordonné. Mais elle est en civil, donc a priori elle ne se fait pas passer pour un prêtre. On voit aujourd'hui en certains lieux, notamment en Suisse, des femmes à l'autel avec des ornements liturgiques...

    Quoi qu'il en soit, cela ne porte pas atteinte à l'efficacité du rite, et rien ne peut rendre vaines les prières des fidèles présents.

    Cela dit, mieux vaut aller à la messe ailleurs...

  • Le texte latin de cette préface - sans doute pas exclusivement lyonnaise - doit bien se trouver quelque part...
    En attendant, voici une préface de la même époque, celle du ‘Missale Aurelianense’ (Missel d’Orléans) de 1774. La préface est postérieure à cette date car elle figure sur un encart ajouté après l'édition du livre. En voici le texte, avec ses ponctuation et accentuation :

    Vere dignum & justum est, æquum & salutare ;
    nos tibi semper & ubiquè gratias agere,
    Domine sancte, Pater omnipotens, æterne Deus,
    per Christum Dominum nostrum ;

    qui in terris conversatus,
    sacrum Cor suum nobis proposuit
    mansuetudinis et humilitatis exemplar ;
    sed et ipsum in cruce,
    ut misericordiæ suæ paterent viscera,
    lanceâ militis voluit aperiri.
    Hoc est enim divini amoris sacrarium,
    de cujus plenitudine omnes accipiunt :
    Hic fons vitæ indeficiens,
    undè virtutum omnium Charismata
    perpetuo derivantur :
    hoc sacrum caritatis aditum,
    in quo paratur justis requies,
    peccatoribus refugium,
    solamen mœstis, & robur languentibus.

    Et ideò cum Angelis & Archangelis,
    cum Thronis & Dominationibus,
    cumque omni militia cœlestis exercitûs,
    hymnum gloriæ tuæ canimus,
    sine fine dicentes : Sanctus, &c.

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