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Liturgie - Page 325

  • Le précieux sang

    Per hæc divína mystéria, ad novi, quǽsumus, Testaménti mediatórem Jesum accedámus : et super altária tua, Dómine virtútum, aspersiónem sánguinis mélius loquéntem, quam Abel, innovémus. Per eúndem Dóminum.

    Nous vous en supplions, Dieu des puissances, que par ces divins mystères, nous puissions avoir accès auprès de Jésus le médiateur de la nouvelle alliance, et que nous renouvelions sur vos autels l’aspersion de ce sang qui parle mieux que celui d’Abel.

    Telle est la « secrète » de la messe. Elle cite l’épître aux Hébreux (12,24) : (Vous vous êtes approchés) « de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel ».

    Saint Grégoire le Grand rappelle qu’à propos du sang d’Abel Dieu dit à Caïn : La voix du sang de ton frère crie vers moi depuis la terre. « Le sang de Jésus parle mieux que celui d’Abel, parce que le sang d’Abel réclamait la mort du frère fratricide, tandis que le sang du Seigneur obtient la vie pour les persécuteurs. » (Morales sur Job 13, 22.)

  • Commémoraison de saint Paul

    La messe de ce jour est la même que celle de la fête de la conversion de saint Paul, le 25 janvier, en dehors des lectures, et de l’alléluia, que voici par les moniales d’Argentan :

    Allelúia, allelúia. Sancte Paule Apóstole, prædicátor veritátis et doctor géntium, intercéde pro nobis. Allelúia.

    Saint Paul, Apôtre, prédicateur de la vérité et docteur des nations, intercédez pour nous.

     

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  • Saints Pierre et Paul

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    Chapelle de la Madeleine, Gressan, Vallée d’Aoste. Fresque attribué à Giacomina da Ivrea, XVe siècle, découverte (comme toutes celles de l’intérieur de l’église) en 1938 sous la chaux et le ciment.

    Hódie Simon Petrus ascéndit crucis patíbulum, allelúia : hódie claviculárius regni gaudens migrávit ad Christum : hódie Paulus Apóstolus, lumen orbis terræ, inclináto cápite, pro Christi nómine martýrio coronátus est, allelúia.

    Aujourd’hui Simon Pierre est monté sur le gibet de la croix, alléluia : aujourd’hui le porte-clefs du royaume s’en est allé joyeux vers le Christ : aujourd’hui l’Apôtre Paul, lumière de toute la terre, ayant incliné la tête, a reçu la couronne du martyre pour le nom du Christ, alléluia.

    Antienne du Magnificat. Chantée par les moines de Solesmes (avec des si bécarre) :
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  • Vigile des saints Pierre et Paul

    Bénédiction donnée au peuple avant la communion, dans le Missel dit gothique-gallican, en usage dans la Gaule narbonnaise sous domination wisigothe (citée et traduite dans l’Année liturgique)

    Deus, qui membris Ecclesiæ, velut gemellum lumen quo caveantur tenebras, fecisti Petri lacrymas, Pauli litteras, coruscare.
    ℟. Amen.

    Dieu, pour garder des ténèbres les membres de l’Église, vous avez fait briller comme deux lumières jumelles, et les larmes de Pierre, et les lettres de Paul.
    ℟. Amen.

    Hanc plebem placitus inspice : qui cœlos facis aperire Petro in clave, Paulo in dogmato.
    ℟. Amen.

    Regardez ce peuple bénignement, vous par qui Pierre avec ses clefs, vous par qui Paul avec sa foi, ouvrent les cieux.
    ℟. Amen.

    Ut præviantibus ducibus, illic grex possit accedere, quo pervenerunt pariter tam ille Pastor suspendio, quam iste Doctor per gladium in congresso. Per Dominum nostrum.
    ℟. Amen.

    Qu’à la suite des chefs, le troupeau parvienne où sont arrivés d’un même pas tous deux, et le Pasteur sur la croix, et le Docteur sous le glaive. Par Jésus-Christ notre Seigneur.
    ℟. Amen.

  • Jam lucis orto sidere

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    L’hymne de prime (identique tous les jours), avec la traduction du Révérend Père Louis Gladu, OMI, rédacteur en chef de L’Ami du Foyer, parue en 1913 à Québec. On appréciera particulièrement « Pour qu’ils ne s’enivrent point au flot des vanités »… Sans se moquer, car dans l’ensemble c’est assez réussi.

    En 2009 j’avais donné la traduction de Pierre Corneille.

    Et voici cette hymne, en son chant le plus simple des féries (comme aujourd’hui), par les moines d’En-Calcat :
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  • 6e dimanche après la Pentecôte

    L’évangile est celui de la seconde multiplication des pains. La révélation aux païens, venus des quatre coins du monde (ils sont 4.000) et auxquels on distribue 7 pains. Et il restera 7 corbeilles. Si 12 est le nombre d’Israël, 7 est le nombre cosmique de la création, donc de l’ensemble du monde, spécifiquement du monde païen. Depuis la Genèse qui évoque 70 nations jusqu’aux apôtres qui instituent 7 diacres pour le service des tables des païens convertis.

    Ceux-là « viennent de loin », souligne Jésus. Formule qui réveille des souvenirs. « Nous venons d’une terre lointaine », disent les Gabaonites à Josué (et Josué c’est le même mot que Jésus). Les Gabaonites mentent pour avoir la vie sauve. Ceux qui viennent entendre Jésus viennent pour avoir la vie éternelle. Et il y a la grande fresque messianique, épiphanique, du chapitre 60 d’Isaïe : « Lève les yeux autour de toi, et vois tes enfants rassemblés ; tous tes fils sont venus de loin… », selon le grec, et selon la Vulgate : « Lève les yeux autour de toi et vois : tous ceux-là se sont rassemblés, ils sont venus à toi, tes fils viendront de loin… »

    Et puis il y a saint Paul qui dit aux Ephésiens : « Maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin, vous avez été faits près dans le sang du Christ. (…) Et il est venu annoncer la paix, à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près; car c'est par lui que nous avons accès les uns et les autres dans un même Esprit auprès du Père. »

    Il y a trois jours (trois jours, le triduum pascal de la rédemption) qu’ils restent auprès de moi, dit Jésus de ceux-là qui viennent de loin. Et il leur annonce l’évangile de la paix (« evangelizavit pacem », dit saint Paul), la paix de l’unité de ceux qui sont loin et de ceux qui sont près, par le sacrement de la communion et de la paix, l’eucharistie.

  • Saint Guillaume de Verceil

    Saint Guillaume de Verceil bâtit son monastère sur le mont Virgile, nom qu’il modifia en « Monte Vergine », mont de la Vierge. Dans le musée du monastère on peut voir cette peinture, dite « Madone de saint Guillaume ». Elle est indubitablement de son époque (début du XIIe siècle), et elle fut la première image de la Madone vénérée à Montevergine. (Cliquer sur la deuxième photo pour l'agrandir.)

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    L’icône qui se trouve aujourd’hui dans la chapelle de la Vierge est également ancienne, car elle se trouve au monastère depuis la fin du XIIIe siècle. Elle pourrait être l’œuvre de Pietro Cavallini ou de Montano d’Arezzo, mais elle a été plusieurs fois retouchée.

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    Il y a aussi à Montevergine ce curieux crucifix, dit « crucifix décloué », à la fois crucifix et déposition de croix, qui date du XIIIe siècle, et qui pourrait être provençal.

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  • Nativité de saint Jean Baptiste

    Introït de la messe

    De ventre matris meæ vocávit me Dóminus nómine meo : et pósuit os meum ut gládium acútum : sub teguménto manus suæ protéxit me, et pósuit me quasi sagíttam eléctam.

    Bonum est confitéri Dómino : et psállere nómini tuo, Altíssime.

    Dès le sein de ma mère, le Seigneur m’a appelé par mon nom : Il a rendu ma bouche semblable à un glaive acéré, il m’a protégé à l’ombre de sa main, il a fait de moi comme une flèche choisie. (Isaïe 49)
    Il est bon de louer le Seigneur : et de célébrer votre nom, ô Très-Haut. (Psaume 91)

    Le voici par les moines de Solesmes.

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    Abbaye Saint Emmeram, Ratisbonne, vers l’an 1000.

     

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    Codex Bodmer 74, Sainte Cécile du Trastevere, 1071.

  • Vigile de la nativité de saint Jean Baptiste

    Ne tímeas, Zacharía, exaudíta est orátio tua : et Elísabeth uxor tua páriet tibi fílium, et vocábis nomen eius Ioánnem : et erit magnus coram Dómino : et Spíritu Sancto replébitur adhuc ex útero matris suæ : et multi in nativitáte eius gaudébunt.
    Dómine, in virtúte tua lætábitur rex : et super salutáre tuum exsultábit veheménter.

    Introït (Luc., I, 13, 15, 14) : « Ne crains pas, ô Zacharie, car ta prière a été exaucée. Élisabeth ton épouse te donnera un fils et tu l’appelleras Jean. Il sera grand devant Dieu, et dès le sein de sa mère, il sera rempli de la grâce du Saint-Esprit. Sa naissance apportera la joie à beaucoup ». — Suit le psaume 20 : « Seigneur, le Roi se réjouira dans votre puissance et il exulte pour votre salut ». Jean commence là où d’autres pourraient à peine se promettre d’arriver. Il repose encore dans le sein maternel, et déjà la grâce le pénètre tout entier ; aussi, devant ce Dieu qui seul est grand et pour qui tout est petit, cet enfant est le plus grand des fils de la femme, comme l’atteste l’Évangile. Saint Jean-Baptiste est grand devant Dieu, parce qu’il fut toujours profondément petit à ses propres yeux, ne cherchant pas autre chose que la gloire de Dieu dans son propre abaissement. Illum oportet crescere, me autem minui. [« Lui il faut qu’il croisse, et moi que je diminue », Jn 3,30.]

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Saint Paulin de Nole

    En 2007 j’avais résumé la vie étonnante de saint Paulin de Bordeaux, l’un des plus riches et puissants personnages de l’empire romain, se dépouillant de tout pour vivre en ermite à Nole. Voici la fin d’une lettre à Sulpice Sévère, où il raconte son ordination sacerdotale. La traduction, anonyme, serait de Claude Santeul (le frère de Jean-Baptiste Santeul qui se fait étriller par dom Guéranger dans ses Institutions liturgiques). Le livre est paru en 1703. Je garde l’orthographe, parce qu’elle correspond au style.

    Nous nous sommes arrêtez depuis quelque tems à Barcelone, comme je vous l'ai déja mandé ; mais vous sçaurez que depuis vôtre réponse à ma derniere Lettre, le jour même de Noël, je fus enlevé tout-à-coup par une foule de peuple , qui me fit ordonner Prêtre sur le champ. J'eus beau résister, il fallut céder à la violence de cette multitude , ou plutôt, comme je crois, à l’ordre secret de la Providence. J’avoüe que ç’a esté contre mon gré ; non que j’eusse de l’aversion, ou du mépris pour une dignité si sublime. Dieu m'est témoin, que je souhaitois d'entrer à son service, mais ce n'estoit que par les premiers degrez des Ordres saints, en faisant l'office de portier de l'Eglise. Les engagemens que j'avois resolu de prendre ailleurs, me faisoient regarder avec surprise cette maniere imprévûë, dont il plaisoit au Seigneur de disposer de moi. J'ai donc baissé le cou sous le joug de Jesus-Christ, & je me vois presentement engagé dans des emplois infiniment au dessus de mes forces, & de la portée de mon esprit.

    Il me semble que je suis comme élevé jusques au sein de Dieu, pour y estre éclairé des lumieres du Ciel, & pour y entrer en communication de l'esprit, du corps, & de la gloire du Fils de Dieu. Quelque effort que je fasse , je reconnois que mon esprit est encore trop foible, & trop borné pour pouvoir comprendre la pesanteur du joug que l'on a imposé sur mes épaules, & persuadé de ma foiblesse, & de mon indignité, je me sens saisi d'une sainte horreur, quand je pense aux obligations du sacré ministère qui m'a esté confié ; il n'y a qu'une seule chose qui puisse me rassurer, c'est que ce lui qui rend sages les petits, & qui tire une loüange parfaite de la bouche des enfans, & de ceux qui sont à la mammelle, a assez de puissance pour porter, s'il veut, jusqu'au comble de la perfection, l’ouvrage qu'il a lui-même commencé en moi, & relever l’éclat & la grandeur du ministere qu'il m'a confié en m'en rendant digne, de peu disposé que j'estois quand il m'y a appellé.

    Toutefois vous sçaurez que mon Ordination n'empêchera pas l'execution du dessein que Dieu nous a inspiré. Car je n'ai consenti au choix qu'a fait de moi l'Eglise de Barcelone, qu'à condition de n'estre point obligé de m'associer à son Clergé. Ainsi, j'ai reçû le sacré caractere du Sacerdoce de Jesus-Christ, sans me dévoüer au service d'aucune Eglise particuliere.

    Venez-donc nous voir, je vous en conjure, que ce soit avant Pâques, comme je le desire avec ardeur, afin que vous puissiez avec nous celebrer la Semaine Sainte, & participer au Sacrifice que j'y offrirai. Si vous croyez pourtant qu'il vous soit plus avantageux de ne partir qu'aprés avoir imploré la protection de Dieu pendant la Solemnite du Tems Pascal, ne venez qu'aprés qu'elle sera passée. J'espere néanmoins que Nôtre-Seigneur vous inspirant un violent désir de me voir, vous partirez incontinent aprés les Fêtes. Celui qui m'est venu voir de vôtre part, vous informera du chemin, & jugez-en par avance, puis qu'il n'a mis que huit jours à venir d'Alzonne icy. Il ira vous dire qu'il n'y a rien de plus court & de plus aisé que cette route ; les Pyrennées mêmes que l'on nous représente comme des montagnes affreuses, ne font que de petites collines dans l’endroit qui sépare la Gaule Narbonoise d'avec l'Espagne. Mais pourquoi m'arresterai-je à vous parler du chemin ? Si vous avez quelque empressement de nous voir, le chemin vous semblera court, & vous le trouverez toujours trop long, si vous n'en avez pas grande envie.