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Liturgie - Page 322

  • Mgr Wintzer et la messe

    Riposte catholique publie la réaction de Mgr Wintzer, le nouvel archevêque de Poitiers, à la demande du cardinal Sarah de célébrer la messe ad orientem.

    Sans surprise, il s’agit d’un refus ferme et définitif, en tout cas pour les messes dominicales, parce qu’elles sont… « festives »…

    Mais oui.

    On remarquera que Mgr Wintzer ne fait aucune allusion à la tradition liturgique de l’Eglise, aux traditions tant d’Orient que d’Occident…

    Et pour cause… Il se retrouverait tout seul dans son ghetto moderniste.

    Et quand je parle de tradition, j’y inclus Vatican II, qui n’a nullement édicté, ni demandé, que le prêtre tourne le dos à Dieu (O Oriens). (Sinon évidemment le cardinal Sarah ne parlerait pas ainsi.)

    Mais quand un évêque catholique parle de ce qui doit se faire dans la liturgie sans évoquer le moindre élément de la tradition catholique, c’est qu’il y a quelque chose qui cloche…

    Et je suis toujours sidéré de voir un évêque afficher fièrement son mépris du symbolisme sacré.

    Cette réaction montre d'autre part que l'idéologie "œcuméniste" n'a rien à voir avec l'œcuménisme. Car il se trouve que toutes les églises orthodoxes et orientales non-orthodoxes ont une liturgie orientée, et aussi les protestants les plus proches du catholicisme. Mgr Wintzer leur crache à la figure.

  • Saint Jacques

    Santiago Matamoros...

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    (Cordoue)

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    (Burgos)

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    (Valladolid)

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    (Pazo de Raxoi)

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    (Cuzco XVIIe)

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    (José Maria Casado del Alisal, 1885)

    Et, comme le signale Abenaton, à Compostelle, saint Jacques cueille des fleurs... En voyant la photo sur Google je croyais que c'était pour une fête, mais apparemment c'est en permanence. Le printemps perpétuel pour masquer le jihad...

    Imágen_de_Santiago_matamoros._Catedral_de_Santiago_de_Compostela.JPG

  • 10e dimanche après la Pentecôte

    Dans la parabole du pharisien et du publicain, ce dernier dit littéralement : « Ô Dieu, sois propice à moi le pécheur. » Le latin, n’ayant pas d’articles, ne peut pas rendre la nuance. Les traductions françaises le pourraient, mais à ma connaissance il n’y a qu’une version de « Crampon » (considérée comme fautive et que je n’arrive pas à dater, mais ce n’est pas la traduction authentique du chanoine) qui le dise : « O Dieu, ayez pitié de moi le pécheur ! »

    Le publicain dit qu’il est LE pécheur.

    Car, prendre conscience du péché, c’est prendre conscience que je suis LE pécheur.

    Le pécheur primordial, celui qui brise l’harmonie de la création, celui qui est chassé du jardin de volupté. Tout homme est ha-Adam, l’homme. Le premier pécheur. Sauvé par le premier homme qui n’est pas pécheur, le Fils de l’homme, et devient par lui fils de Dieu.

    La prière du publicain doit donc être celle de chacun d’entre nous. Chacun de nous est LE pécheur. Ainsi, dans la prière de la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome avant la communion, le fidèle invoque le Christ « venu au monde sauver les pécheurs dont je suis le premier ».

    Voici cette prière, que je dis intérieurement chaque jour avant de communier, ainsi que les deux suivantes qui lui sont liées (la troisième étant très proche d’une prière du Missel Romain).

    Je crois, Seigneur, et je confesse que vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant venu au monde sauver les pécheurs dont je suis le premier. Je crois aussi que ceci même est votre Corps immaculé, et cela votre Sang précieux. Je vous en prie donc, ayez pitié de moi, pardonnez-moi mes fautes, volontaires ou involontaires, commises en parole, en action, sciemment ou par ignorance. Rendez-moi digne de participer sans condamnation à vos mystères immaculés, pour la rémission de mes péchés et la vie éternelle

    A votre Cène mystique faites-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu, car je ne dirai pas le secret à vos ennemis, ni ne vous donnerai le baiser de Judas, mais, comme le larron je vous crie : Souvenez-vous de moi, Seigneur, dans votre Royaume.

    Que la réception de vos saints mystères, Seigneur, ne tourne point à mon jugement ni à ma condamnation, mais à la guérison de mon âme et de mon corps.

  • Saint Apollinaire

    Le culte dont saint Apollinaire fut l’objet au moyen âge est un reflet fidèle de l’importance que le siège de Ravenne avait prise au VIe siècle, époque où cette ville devint la résidence des empereurs et des exarques. Les tribunaux ecclésiastiques, les évêques et, d’une certaine manière, le Pape lui-même, dans leurs relations avec les représentants des autorités byzantines d’Italie, ne pouvaient pas ne pas compter avec l’archevêque de Ravenne qui était presque devenu ce que, beaucoup plus tard, fut à Naples le Chapelain Majeur, véritable ministre des cultes pour l’Italie.

    Toutefois, tant que cette autorité résida en des hommes d’une valeur morale semblable à celle d’un saint Pierre Chrysologue, elle ne put qu’accroître le prestige de leur sainteté éminente et de leur doctrine. Mais hélas ! En ce monde il n’y a pas que des forts, il y a aussi des faibles. Aussi, quand des hommes ambitieux et intrigants montèrent sur le siège de Ravenne, la lutte avec Rome éclata et l’histoire de l’Œcuménique de Constantinople eut son pendant dans la capitale de l’Émilie.

    Ravenne était, à l’origine, siège suffragant de Rome. Au temps de saint Pierre Chrysologue, on lui reconnut enfin les honneurs métropolitains. Quelques archevêques allèrent encore plus loin : ils tentèrent de se soustraire à l’obédience du pape, et de faire sentir davantage au clergé leur propre omnipotence ; ils le chargèrent d’impôts et prétendirent même que leurs évêques suffragants, ayant laissé leurs sièges, feraient fonction d’hebdomadiers dans la basilique de Saint-Apollinaire, comme les évêques suburbicaires le faisaient au Latran.

    La messe suivante a été rédigée à Rome sous l’impression de ces excès. Le « pape » de Ravenne voulait savoir qui des deux était le plus grand, lui ou le successeur de Céphas.

    Rome répond dans les lectures de la messe, rappelant d’abord aux habitants de Ravenne que leur grand évêque Apollinaire était — selon la tradition alors courante — un disciple de Pierre. Ensuite elle fera parler le Maître lui-même, qui, dans sa Ire Épître, V, 1-11, recommande aux pasteurs de l’Église d’avoir horreur de l’esprit de domination sur le clergé et de l’insolent orgueil, qui trop souvent distingue le pouvoir laïc ; Dieu, en effet, résiste aux superbes qui lui dérobent la gloire, et il donne au contraire sa grâce aux humbles qui lui rapportent tout.

    Cette leçon d’humilité, mise sur les lèvres du Maître de saint Apollinaire et adressée à son orgueilleux successeur, continue dans la péricope évangélique, déjà notée dans la liste de Würzbourg [VIIe siècle] (Luc., XXII, 24-30). Les Apôtres, à la dernière Cène, se querellent pour savoir qui, entre eux, est le plus grand ; et Jésus répond que cette soif d’ambition et de despotisme exercé sur autrui est propre seulement au pouvoir civil, car, dans la hiérarchie chrétienne, c’est tout l’opposé qui doit se produire. Celui qui est chef est tel pour le service commun : il est donc le serviteur de tous, comme le Fils de l’homme est venu pour servir et pour donner sa vie pour le salut d’un grand nombre.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Sainte Marie Madeleine

    Hymne des vêpres, de saint Robert Bellarmin, traduction Michel de Marolles (Le bréviaire romain suivant la réformation du saint concile de Trente, 1659) :

    Pater supérni lúminis,
    Cum Magdalénam réspicis,
    Flammas amóris éxcitas,
    Gelúque solvis péctoris.

    Père de la lumière suprême, quand vous regardez Magdelaine, vous excitez des flammes d’amour, et vous faites fondre les glaces de son cœur.

    Amóre currit sáucia
    Pedes beátos úngere,
    Laváre fletu, térgere
    Comis, et ore lámbere.

    Blessée qu’elle est d’amour, elle court pour verser des parfums sur les pieds sacrés, pour les laver de ses larmes, les essuyer de ses cheveux, et leur donner des baisers de sa bouche.

    Astáre non timet cruci,
    Sepúlcro inhǽret ánxia,
    Truces nec horret mílites :
    Pellit timórem cáritas.

    Elle ne craint point de se tenir auprès de la Croix, elle s’inquiète auprès du Sépulcre, et sans être touchée de quelque horreur pour la férocité des soldats, l’ardeur de sa charité dissipe les glaces de la peur.

    O vera, Christe, cáritas,
    Tu nostra purga crímina,
    Tu corda reple grátia,
    Tu redde cæli prǽmia.

    Jésu-Christ qui êtes la vraie Charité, nettoyez les souillures de nos crimes, remplissez nos cœurs de vos grâces, et donnez-nous les récompenses de l’autre vie.

    Patri simúlque Fílio,
    Tibíque, Sancte Spíritus,
    Sicut fuit, sit júgiter
    Sæclum per omne glória.
    Amen.

    Gloire au Père, à son Fils unique, et au Saint-Esprit Paraclet, maintenant et toujours, ainsi soit-il. (La doxologie de ce bréviaire était la doxologie commune, différente de l’actuelle : Deo Patri sit gloria, Ejusque soli Filio, Cum Spiritu Paraclito, Et nunc et in perpetuum. Amen.)

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    (Dom Guéranger, les Institutions liturgiques)

  • Les cons ça ose tout

    Titre de Radio Vatican :

    Sainte-Marie-Madeleine fêtée pour la première fois ce 22 juillet

    (En plus, avec le premier trait d'union, il s’agit normalement d’un bâtiment ou d’une institution, et non de la sainte.)

    Mais à la réflexion ce n’est sans doute pas une connerie. C’est une façon de souligner que pour ces gens-là la liturgie catholique a commencé en 1970, comme l’histoire de France a commencé en 1789.

  • Saint Laurent de Brindes

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    Jules-César de Rossi, connu maintenant sous le nom de saint Laurent de Brindes, naquit en cette ville de l'Italie méridionale le 22 juillet 1699. A l'âge de 16 ans, il entra chez les Capucins de Vérone, et dès son ordination au sacerdoce, il fut employé au ministère de la prédication pour lequel il montait de remarquables dispositions. Véritable apôtre, il semble qu'il eut comme ceux qui les premiers incarnèrent ce nom, le don des langues. Il évangélisa l'Italie, l'Allemagne et d'autres contrées et son éloquence, sa sainteté et ses miracles opérèrent partout d'abondants fruits de salut. Informé du rare mérite du jeune prédicateur, Grégoire XIII l'appela à Rome et le chargea de la rude tâche de convertir les Juifs de la ville. Obéissant à la voix du Pontife, Laurent se prépara au travail par la prière, la réflexion, consultant les personnes expérimentées en cette matière et préparant le terrain en faisant tout pour se concilier l'affection de ce peuple.

    Puis, une bible à la main, il se rendit aux endroits où plusieurs d'entre eux étaient réunis. Ses manières affables, son ton courtois le faisait accepter ; il parlait si bien l'hébreu qu'on commença à se presser autour de lui pour jouir de sa belle diction et bientôt il put même prêcher dans leurs synagogues, trouvant dans sa foi et dans son érudition des arguments irrésistibles, les auditeurs étaient ravis sous le charme de sa parole fécondée par la grâce, et les conversions furent nombreuses. Pendant trois ans consécutifs, le saint prêcha tous les samedis aux Juifs de Rome. Plus tard, le Pape Clément VII l'envoya également pêcher aux Juifs à Ferrare, à Mantoue, à Padoue et dans les principales villes d'Italie.

    Le 11 octobre 1611, notre saint sauva la chrétienté d'une invasion musulmane en contribuant puissamment à la victoire. Le duc de Mercœur, qui commandait en second les troupes chrétiennes, déclare même que le saint Religieux avait plus fait dans cette guerre où 18,000 chrétiens mirent en déroute 80,000 Turcs que toutes les troupes ensemble et qu'après Dieu et la Sainte Vierge c'était à lui qu'il faillait attribuer les deux victoires remportées sur les troupes ennemies.

    Le Père Laurent fut appelé à remplir à peu près toutes les charges de son Ordre, et finalement, à peine âgé de 43 ans, il en devint le vicaire général. Il se mit aussitôt à parcourir tous les pays où il avait des couvents de sa dépendance : Le Milanais, la Flandre, l'Espagne, l'Allemagne et la France. Dans ses visites, il voulait, comme un bon père, voir tous ses enfants et connaître par lui-même tous leurs besoins. Il avait pour les anciens Religieux une grande considération et montrait aux plus jeunes beaucoup de douceur et d'indulgence.

    A tous, il recommandait d'une façon particulière l'obéissance et l'humilité, regardant avec raison ces deux vertus comme les deux basses de la perfection religieuse, Lui-même leur en donnait un exemple continuel ; la Règle était pour lui un supérieur auquel il se soumettait en tout sans restriction et sans réserve et il ne permettait pas qu'on le traitât avec plus de distinction que les autres religieux. Ses pieuses recommandations inspiraient à ses confrères des sentiments si humbles que tous refusaient les dignité et les charges, au point qu'on fut obligé d'insérer dans les Constitutions de l'Ordre des Capucins, ces belles lignes qui, à cause du motif qui les fit écrire, sont à l'honneur des Religieux de cette époque : « Quoique tous les Frères doivent préférer la condition de sujet à celle de prélat, et désirer obéir à l'exemple de Notre Seigneur Jésus-Christ et de notre Père saint François, plutôt que de commander ; toutefois ceux à qui l'obéissance impose les Prélatures ne les doivent pas refuser avec opiniâtreté. Ils doivent au contraire s'efforcer de remplir avec humilité et avec zèle le ministère qui leur est confié. »

    Animé du véritable esprit du saint Poverello, il ne souffrait ni ornement dans les bâtiments, ni luxe dans les chapelles. Lorsqu'on lui représentait que les embellissements nourrissaient les pauvres en faisant travailler les ouvrier et encourageaient les artistes, il répondait : « Oui, c'est vrai, mais ils entretiennent aussi l'orgueil des propriétaires. » Le Saint-Siège confia à différentes reprises des missions de confiance à saint Laurent : il gagna le roi d'Espagne à la ligue catholique et l'arma contre les Maures : nonce à Prague il réconcilia plusieurs souverains, prévenant ainsi de désastreuses guerres civiles ; à Munich, également conne nonce, il lutta avec succès contre l'hérésie et risque plusieurs fois d 'être mis à mort. Il était en Portugal quand il fut atteint de dysenterie, et après avoir annoncé prophétiquement le jour de sa mort, il expira pieusement à l'âge de 60 ans dont 45 passés dans la vie religieuse.

    Fleurs franciscaines (RR PP Franciscains Montréal 1925)

    • En 1959, Jean XXIII le proclama docteur de l’Eglise ("docteur apostolique") et inscrivit sa fête au calendrier romain au 21 juillet.

  • Saint Jérôme Emilien

    Flagrant délit :

    La messe a les mérites et les défauts des compositions liturgiques récentes. Le rédacteur s’est surtout préoccupé de la place spéciale qui revient à notre Saint dans l’histoire de la bienfaisance chrétienne ; aussi, aidé de la Concordantia, n’a-t-il guère rencontré de difficultés pour citer des textes scripturaires relatifs à la charité exercée envers les orphelins et les veuves.

    Bienheureux cardinal Schuster

    La messe (Effusum). On y reconnaît toutes les qualités et tous les défauts des messes récemment composées. L’auteur a voulu insister sur l’importance prédominante de la charité dans la sanctification. Il ne lui était pas difficile de réunir, à l’aide d’une concordance, les textes de la Sainte Écriture qui ont trait à la charité envers les veuves et les orphelins.

    Dom Pius Parsch

    (Je le dis évidemment avec le sourire et non avec indignation, et avec toute l’admiration que j’ai pour l’un et pour l’autre. M’étonnant de découvrir seulement cette année ce petit plagiat de fortes chaleurs…)

    Addendum

    Le plus érudit de mes lecteurs sur le plan liturgique me signale que dans le livre il y a une note où dom Parsch indique qu'il cite l'opinion du cardinal Schuster. Dont acte.

  • Saint Vincent de Paul

    Ce n’est point la nature, ni aucune des vaines divinités de la fausse science, mais le Dieu des chrétiens, le Dieu fait homme pour nous sauver en prenant sur lui nos misères, qui fut l’unique guide du plus grand des bienfaiteurs de l’humanité dans nos temps. Rien ne me plaît qu’en Jésus-Christ, aimait-il à dire. Non seulement, fidèle comme tous les Saints à l’ordre de la divine charité, il voulait voir régner en lui ce Maître adoré avant de songer à le faire régner dans les autres ; mais, plutôt que de rien entreprendre de lui-même par les données de la seule raison, il se fût réfugié à tout jamais dans le secret de la face du Seigneur, pour ne laisser de lui qu’un nom ignoré.

    « Honorons, écrivait-il, l’état inconnu du Fils de Dieu. C’est là notre centre, et c’est ce qu’il demande de nous pour le présent et pour l’avenir, et pour toujours, si sa divine majesté ne nous fait connaître, en sa manière qui ne peut tromper, qu’il veuille autre chose de nous. Honorons particulièrement ce divin Maître dans la modération de son agir. Il n’a pas voulu faire toujours tout ce qu’il a pu, pour nous apprendre à nous contenter, lorsqu’il n’est pas expédient de faire tout ce que nous pourrions faire, mais seulement ce qui est convenable à la charité, et conforme, aux ordres de la divine volonté... Que ceux-là honorent souverainement notre Seigneur qui suivent la sainte Providence, et qui n’enjambent pas sur elle ! N’est-il pas vrai que vous voulez, comme il est bien raisonnable, que votre serviteur n’entreprenne rien sans vous et sans votre ordre ? Et si cela est raisonnable d’un homme à un autre, à combien plus forte raison du Créateur à la créature ? »

    Vincent s’attachait donc, selon son expression, à côtoyer la Providence, n’ayant point de plus grand souci que de ne jamais la devancer. Ainsi fut-il sept années avant d’accepter pour lui les avances de la Générale de Gondi et de fonder son établissement de la Mission. Ainsi éprouva-t-il longuement sa fidèle coadjutrice, Mademoiselle Le Gras, quand elle se crut appelée à se dévouer au service spirituel des premières Filles de la Charité, sans lien entre elles jusque-là ni vie commune, simples aides suppléantes des dames de condition que l’homme de Dieu avait assemblées dans ses Confréries. « Quant à cet emploi, lui mandait-il après instances réitérées de sa part, je vous prie une fois pour toutes de n’y point penser, jusqu’à ce que notre Seigneur fasse paraître ce qu’il veut. Vous cherchez à devenir la servante de ces pauvres filles, et Dieu veut que vous soyez la sienne. Pour Dieu, Mademoiselle, que votre cœur honore la tranquillité de celui de notre Seigneur, et il sera en état de le servir. Le royaume de Dieu est la paix au Saint-Esprit ; il régnera en vous, si vous êtes en paix. Soyez-y donc, s’il vous plaît, et honorez souverainement le Dieu de paix et de dilection ».

    Grande leçon donnée au zèle fiévreux d’un siècle comme le nôtre par cet homme dont la vie fut si pleine ! Que de fois, dans ce qu’on nomme aujourd’hui les œuvres, l’humaine prétention stérilise la grâce en froissant l’Esprit-Saint ! Tandis que, « pauvre ver rampant sur la terre et ne sachant où il va, cherchant seulement à se cacher en vous, ô mon Dieu ! Qui êtes tout son désir », Vincent de Paul voit l’inertie apparente de son humilité fécondée plus que l’initiative de mille autres, sans que pour ainsi dire il en ait conscience. « C’est la sainte Providence qui a mis votre Compagnie sur le pied où elle est, disait-il vers la fin de son long pèlerinage à ses filles. Car qui a-ce été, je vous supplie ? Je ne saurais me le représenter. Nous n’en eûmes jamais le dessein. J’y pensais encore aujourd’hui, et je me disais : Est-ce toi qui as pensé à faire une Compagnie de Filles de la Charité ? Oh ! Nenni. Est-ce Mademoiselle Le Gras ? Aussi peu. Oh ! Mes filles, je n’y pensais pas, votre sœur servante n’y pensait pas, aussi peu Monsieur Portail (le premier et plus fidèle compagnon de Vincent dans les missions) : c’est donc Dieu qui y pensait pour vous ; c’est donc lui que nous pouvons dire être l’auteur de votre Compagnie, puisque véritablement nous ne saurions en reconnaître un autre ».

    L’Année liturgique

  • Le débat sur l’orientation

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    Le cardinal Nichols contredit frontalement le préfet de la congrégation pour le culte divin. Le Spadaro du pape aussi évidemment.

    La conférence épiscopale américaine s’y colle itou.