L’évangile est celui de la seconde multiplication des pains. La révélation aux païens, venus des quatre coins du monde (ils sont 4.000) et auxquels on distribue 7 pains. Et il restera 7 corbeilles. Si 12 est le nombre d’Israël, 7 est le nombre cosmique de la création, donc de l’ensemble du monde, spécifiquement du monde païen. Depuis la Genèse qui évoque 70 nations jusqu’aux apôtres qui instituent 7 diacres pour le service des tables des païens convertis.
Ceux-là « viennent de loin », souligne Jésus. Formule qui réveille des souvenirs. « Nous venons d’une terre lointaine », disent les Gabaonites à Josué (et Josué c’est le même mot que Jésus). Les Gabaonites mentent pour avoir la vie sauve. Ceux qui viennent entendre Jésus viennent pour avoir la vie éternelle. Et il y a la grande fresque messianique, épiphanique, du chapitre 60 d’Isaïe : « Lève les yeux autour de toi, et vois tes enfants rassemblés ; tous tes fils sont venus de loin… », selon le grec, et selon la Vulgate : « Lève les yeux autour de toi et vois : tous ceux-là se sont rassemblés, ils sont venus à toi, tes fils viendront de loin… »
Et puis il y a saint Paul qui dit aux Ephésiens : « Maintenant, dans le Christ Jésus, vous qui jadis étiez loin, vous avez été faits près dans le sang du Christ. (…) Et il est venu annoncer la paix, à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près; car c'est par lui que nous avons accès les uns et les autres dans un même Esprit auprès du Père. »
Il y a trois jours (trois jours, le triduum pascal de la rédemption) qu’ils restent auprès de moi, dit Jésus de ceux-là qui viennent de loin. Et il leur annonce l’évangile de la paix (« evangelizavit pacem », dit saint Paul), la paix de l’unité de ceux qui sont loin et de ceux qui sont près, par le sacrement de la communion et de la paix, l’eucharistie.