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Liturgie - Page 327

  • 4e dimanche après la Pentecôte

    Introït

    Dóminus illuminátio mea et salus mea, quem timebo ? Dóminus defénsor vitæ meæ, a quo trepidábo ? qui tríbulant me inimíci mei, ipsi infirmáti sunt, et cecidérunt.
    Si consístant advérsum me castra : non timébit cor meum.

    Le Seigneur est ma lumière et mon salut, qui craindrai-je ? Le Seigneur est le défenseur de ma vie, de quoi tremblerai-je ? Mes ennemis qui me suscitent des maux, ce sont eux qui se sont affaiblis et sont tombés.
    Si des armées rangées en bataille s’élèvent contre moi : mon cœur n’aura pas de frayeur.

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    Par la schola de Saint-Vincent de Dinslaken, en Rhénanie.

     Commentaire de dom Baron :

    La mélodie donne à ce texte déjà si expressif par lui-même un ton de confiance joyeuse, enthousiaste, vibrante, avec même cette nuance de défi que l'on trouve dans les élans de foi d'une jeunesse bouillante d'ardeur. Aussi bien, c'est l'Église éternellement jeune qui chante l'infinie puissance de son chef ; le vainqueur de la mort et de Satan.

    Des notes longues, sans cesse ramenées au fa par la tierce inférieure, donnent à la première phrase une force extraordinaire. Il n'y a pas d'éclat ; c'est une volonté qui se pose, assurée, ferme comme une ligne infranchissable.

    L'enthousiasme qui a déjà monté sur quem timébo s'élève plus ardent sur Dominus qui, au début de la seconde phrase, reprend à la quarte supérieure, le motif de l'intonation. Toutes les affirmations sur fa s'en trouvent renforcées, amenant, pour finir, cet admirable cri de fierté audacieuse, quelque peu téméraire même : a quo trepidabo ?

    L'idée de la troisième phrase est autre : l'Église voit ses ennemis défaits. Elle se laisse aller à la joie, une joie qui est débordante, dès le début, sur qui tribulant ; le motif qui glorifie le Christ dans le verset du Graduel Christus factus est, le Jeudi Saint. Elle se revêt ensuite d'une autorité et d'une force qui, sur les notes longues de mei et de infirmati sunt a quelque chose de dur, comme l'épée du vainqueur sur l'ennemi prosterné.

  • Saint Barnabé

    Barnabé signifie "homme de l'exhortation" (Ac 4, 36) ou "homme du réconfort"; il s'agit du surnom d'un juif lévite originaire de Chypre. S'étant établi à Jérusalem, il fut l'un des premiers qui embrassèrent le christianisme, après la résurrection du Seigneur. Il vendit avec une grande générosité l'un des champs qui lui appartenaient, remettant le profit aux Apôtres pour les besoins de l'Eglise (cf. Ac 4, 37). Ce fut lui qui se porta garant de la conversion de saint Paul auprès de la communauté chrétienne de Jérusalem, qui se méfiait encore de son ancien persécuteur (cf. Ac 9, 27). Envoyé à Antioche de Syrie, il alla rechercher Paul à Tarse, où celui-ci s'était retiré, et il passa une année entière avec lui, se consacrant à l'évangélisation de cette ville importante, dans l'Eglise de laquelle Barnabé était connu comme prophète et docteur (cf. Ac 13, 1). Ainsi Barnabé, au moment des premières conversions des païens, a compris qu'il s'agissait de l'heure de Saul, qui s'était retiré à Tarse, sa ville. C'est là qu'il est allé le chercher. Ainsi, en ce moment important, il a comme restitué Paul à l'Eglise; il lui a donné encore une fois, en ce sens, l'Apôtre des nations. Barnabé fut envoyé en mission avec Paul par l'Eglise d'Antioche, accomplissant ce qu'on appelle le premier voyage missionnaire de l'Apôtre. En réalité, il s'agit d'un voyage missionnaire de Barnabé, qui était le véritable responsable, et auquel Paul se joignit comme collaborateur, touchant les régions de Chypre et de l'Anatolie du centre et du sud, dans l'actuelle Turquie, et se rendant dans les villes d'Attalia, Pergé, Antioche de Pisidie, Iconium, Lystre et Derbe (cf. Ac 13, 14). Il se rendit ensuite avec Paul au Concile de Jérusalem, où, après un examen approfondi de la question, les Apôtres et les Anciens décidèrent de séparer la pratique de la circoncision de l'identité chrétienne (cf. Ac 15, 1-35). Ce n'est qu'ainsi, à la fin, qu'ils ont rendu officiellement possible l'Eglise des païens, une Eglise sans circoncision:  nous sommes les fils d'Abraham simplement par notre foi dans le Christ.

    Les deux, Paul et Barnabé, eurent ensuite un litige, au début du deuxième voyage missionnaire, car Barnabé était de l'idée de prendre Jean-Marc comme compagnon, alors que Paul ne voulait pas, ce jeune homme les ayant quittés au cours du précédent voyage (cf. Ac 13, 13; 15, 36-40). Entre les saints, il existe donc aussi des contrastes, des discordes, des controverses. Et cela m'apparaît très réconfortant, car nous voyons que les saints ne sont pas "tombés du ciel". Ce sont des hommes comme nous, également avec des problèmes compliqués. La sainteté ne consiste pas à ne jamais s'être trompé, à n'avoir jamais péché. La sainteté croît dans la capacité de conversion, de repentir, de disponibilité à recommencer, et surtout dans la capacité de réconciliation et de pardon. Ainsi Paul, qui avait été plutôt sec et amer à l'égard de Marc, se retrouve ensuite avec lui. Dans les dernières Lettres de saint Paul, à Philémon et dans la deuxième à Timothée, c'est précisément Marc qui apparaît comme "mon collaborateur". Ce n'est donc pas le fait de ne jamais se tromper, mais la capacité de réconciliation et de pardon qui nous rend saint. Et nous pouvons tous apprendre ce chemin de sainteté. Quoi qu'il en soit, Barnabé, avec Jean-Marc, repartit vers Chypre (cf. Ac 15, 39) autour de l'année 49. On perd ses traces à partir de ce moment-là. Tertullien lui attribue la Lettres aux Hébreux, ce qui ne manque pas de vraisemblance car, appartenant à la tribu de Lévi, Barnabé pouvait éprouver de l'intérêt pour le thème du sacerdoce. Et la Lettre aux Hébreux interprète de manière extraordinaire le sacerdoce de Jésus.

    Benoît XVI

  • François se vante

    « Le pape érige la Sainte Marie-Madeleine en fête liturgique » (La Croix), « Marie-Madeleine fera désormais l’objet d’une fête liturgique » (Radio Vatican), « Le pape instaure la fête liturgique de sainte Marie Madeleine, au même titre que les apôtres » (i-media).

    La véritable nouvelle (qui ne concerne évidemment que ceux qui suivent la néo-« liturgie ») est que le pape fait passer Marie Madeleine du rang de « mémoire obligatoire » à celui de « fête ».

    Mais, si Paul VI a voulu rabaisser Marie-Madeleine (comme la plupart des saints), cela ne change rien au fait qu’il y a toujours eu une fête de sainte Marie-Madeleine, et on le sait bien par exemple à Mont-de-Marsan…

    Dans la liturgie traditionnelle*, c’est une fête de rite double à 9 leçons des matines dans l'office romain, à 12 leçons dans l'office monastique, donc le degré le plus haut de la liturgie latine. Ensuite, le classement a essentiellement pour but d'établir les préséances. Celui de la fête de sainte Marie-Madeleine (double dans le calendrier romain, double majeure dans le calendrier monastique) empêchait qu'elle puisse être célébrée le dimanche. Ce qui est le cas avec ce que François prétend "instaurer"... Donc il ne fait que rétablir.

    On comprend bien que cette initiative entre dans le cadre de la promotion des femmes. C'est assez dérisoire. Et si c'est pour mettre en valeur le fait que Marie-Madeleine a été « l'apôtre des apôtres », selon le beau titre que lui donne la tradition, c'est une erreur de perspective. Elle a été celle qui a annoncé la Résurrection aux apôtres. Mais elle n'a jamais été apôtre comme eux. Les 12, et Paul et Barnabé, étaient des missionnaires qui parcouraient le monde pour annoncer la Bonne Nouvelle. La vocation de Marie-Madeleine est une vocation contemplative. C'est pourquoi les premières lectures des matines sont le chapitre 3 du Cantique des cantiques.

    On remarque aussi qu’ils sont incapables de faire quoi que ce soit correctement. Ils ont inventé une préface pour la fête de sainte Marie-Madeleine. Pourquoi pas. Mais avec une grosse faute dès le début de ce qui concerne spécifiquement la fête du jour : « Qui in hortu manifestus apparuit Mariae Magdalenae ». Hortus est de la deuxième déclinaison, pas de la quatrième. Dans le jardin, c’est donc « in horto ».

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    * Avant la réforme de 1960, que j'oublie toujours. Réforme qui a mutilé les matines des fêtes devenues "de 3e classe".

  • Sainte Marguerite d’Ecosse

    Cependant Marguerite donnait à l'Ecosse le spectacle de toutes les vertus. Elle avait appris, dès ses premières années, à mépriser l'éclat trompeur des pompes mondaines, et à regarder les plaisirs comme un poison d'autant plus dangereux qu'il flatte en donnant la mort. C'était bien moins par sa rare beauté que par un heureux assemblage de toutes les qualités de l'esprit et du cœur, qu'elle s'attirait l'admiration de toute la cour. Les honneurs qu'on lui rendait ne portaient aucune atteinte à son humilité. Toute son ambition était de se rendre agréable au Roi des rois. Elle, ne trouvait de satisfaction que dans les charmes de l'amour divin, et cet amour elle l'entretenait et le nourrissait par l'exercice de la prière et de la méditation, auquel il lui arrivait souvent de consacrer des jours entiers. Considérant Jésus-Christ dans la personne des pauvres, elle saisissait toutes les occasions qui se présentaient de les servir, de les consoler et de pourvoir à leurs différents besoins. Malcolm, touché de tant de vertus, conçut pour Marguerite la plus haute estime; il crut même devoir lui proposer de s'unir à elle par les liens du mariage. Il fut au comble de ses désirs lorsque la princesse, moins par sa volonté propre que par le conseil des siens, y eut donné son consentement. Marguerite fut mariée et couronnée reine d'Ecosse en 1070. Elle était dans la 24e année de son âge. Quoique Malcolm eût des mœurs peu polies, il n'avait cependant rien dans le caractère qui sentit la fierté ou la bizarrerie, et l'on ne remarquait en lui aucune mauvaise inclination. Marguerite, par une conduite pleine de respect et de condescendance, se rendit bientôt maîtresse de son cœur. Elle se servit de l'ascendant qu'elle avait sur lui pour faire fleurir la religion et la justice, pour procurer le bonheur des peuples et pour inspirer à son mari ces sentiments qui en ont fait un des plus vertueux rois d'Ecosse. Elle adoucit son caractère, cultiva son esprit, polit ses mœurs et l'embrasa d'amour pour la pratique des maximes de l'Evangile. Le roi était si charmé de la sagesse et de la piété de son épouse, que non seulement il lui laissait l'administration de ses affaires domestiques, mais qu'il se conduisait encore par ses avis dans le gouvernement de l'Etat. Marguerite, au milieu du tumulte des affaires, savait conserver le recueillement de l'âme et se prémunir contre les dangers de la dissipation. Une extrême exactitude à faire toutes ses actions en vue de Dieu, l'exercice continuel de la prière, la pratique constante du renoncement à soi-même étaient les principaux moyens qu'elle employait pour se maintenir dans une disposition aussi parfaite. L'étendue de son génie ne le cédait point à l'éminence de ses vertus. On admirait en Ecosse, et même dans les pays étrangers, sa prudence qui pourvoyait à tout, son application aux affaires publiques et particulières, son ardeur à saisir toutes les occasions de rendre les peuples heureux, sa sagesse et sa dextérité dans l'accomplissement des devoirs attachés à l'exercice de l'autorité royale. Dieu bénit le mariage de Marguerite et de Malcolm; il en sortit plusieurs enfants, qui ne dégénérèrent point de la vertu de ceux dont ils avaient reçu le jour. La reine devint mère de six princes, savoir Edouard, Edmond, Edgar, Ethelred, Alexandre, David, et de deux princesses, qui reçurent l'une le nom de Mathilde, et l'autre celui de Marie. La première épousa Henri Ier, roi d'Angleterre; la seconde fut mariée à Eustache, comte de Boulogne. Edgar, Alexandre et David parvinrent successivement à la Couronne d'Ecosse, et régnèrent tous avec une grande réputation de valeur, de sagesse et de piété. David se distingua encore au-dessus de ses deux frères, et l'on a dit de lui et à juste titre qu'il avait été le plus bel ornement du trône écossais.

    Rohrbacher, Histoire universelle de l’Eglise catholique

  • Saints Prime et Félicien

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    Ces deux martyrs appartiennent à l’Église de Nomentum. Mais quand celle-ci, au VIIe siècle, fut désolée par les Lombards, le pape Théodore transporta leurs corps dans la rotonde de Saint-Etienne sur le Cœlius, où il les déposa sous un autel orné de mosaïques. La calotte absidale subsiste encore intacte, et l’on y voit, à côté de la croix, Prime et Félicien nimbés, avec le rouleau de la divine Loi entre les mains.

    Le Pape confia le souvenir de ces travaux à deux inscriptions dont voici le texte :

    ASPICIS AVRATVM CÆLESTI CVLMINE TECTVM ASTRIFERVMQVE MICANS PRÆCLARE LVMINE FVLTVM
    Tu vois le toit doré qui s’élève au ciel, sur lequel se reflètent les rayons du soleil.

    EXQVIRENS PIETAS TECTVM DECORARE SACRATVM
    PASTORIS SVMMI THEODORI CORDEM EREXIT
    QVI STVDIO MAGNO SANCTORVM CORPORA CVLTV
    HOC DEDICAVIT NON PATRIS NEGLECTA RELIQVIT

    La divine bonté voulant décorer la voûte du lieu saint,
    Excita le cœur du Pasteur suprême, Théodore,

    Qui, avec grand soin, dédia cette tombe pour garder les corps des saints,
    Ne les laissant pas dans l’abandon à Nomentum, leur patrie.

    Prime et Félicien furent donc les premiers martyrs qui, des cimetières extra-muros, firent leur entrée dans la ville éternelle.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • Rerum Creator optime

    Rerum Creator optime,
    Rectorque noster, aspice:
    Nos a quiete noxia
    Mersos sopore libera.

    Très bon créateur de toutes choses, vois : libère nous, qui étions immergés dans le sommeil, d’un nuisible repos.

    Te, sancte Christe, poscimus,
    Ignosce tu criminibus :
    Ad confiténdum surgimus,
    Morasque noctis rumpimus.

    Christ saint, nous te le demandons, pardonne, toi, les crimes : nous nous levons pour les confesser, nous rompons les pauses de la nuit.

    Mentes manusque tollimus,
    Prophéta sicut noctibus
    Nobis geréndum præcipit,
    Paulusque gestis censuit.

    Nous levons nos esprits et nos mains, comme nous a prescrit de le faire le prophète pendant la nuit, et comme Paul l’a montré en actes.

    Vides malum, quod fécimus:
    Occulta nostra pándimus:
    Preces geméntes fundimus,
    Dimitte quod peccávimus.

    Vois le mal que nous faisons : nous mettons au jour ce qui est caché en nous : nous répandons, gémissants, des prières, remets, parce que nous avons péché.

    Præsta, Pater piíssime,
    Patríque compar Unice,
    Cum Spíritu Paráclito
    Regnans per omne sæculum.
    Amen.

    Fais-le, Père très bon, et l’Unique égal au Père, avec le Saint-Esprit, qui règnes pour tous les siècles. Amen.

    Hymne des matines, typiquement « ambrosienne », et donc traditionnellement attribuée à saint Ambroise, avant qu’on l’attribue à saint Grégoire le Grand, et que finalement on ne l’attribue plus à personne. Voici la traduction de Jean Racine, dramatiquement amplifiée dans un sens jansénisant, mais autrement plus réussie que celle de Corneille.

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  • Ego te tuli

    ℟. Ego te tuli de domo patris tui, dicit Dominus, et posui te pascere gregem populi mei: * Et fui tecum in omnibus ubicumque ambulasti, firmans regnum tuum in aeternum.
    ℣. Fecique tibi nomen grande, iuxta nomen magnorum qui sunt in terra: et requiem dedi tibi ab omnibus inimicis tuis.
    ℟. Et fui tecum in omnibus ubicumque ambulasti, firmans regnum tuum in aeternum.

    C’est moi qui t’ai enlevé à la maison de ton père, dit le Seigneur, et je t’ai fait paître le troupeau de mon peuple, et j’ai été avec toi en tout ce par quoi tu es passé, affermissant ton règne pour l’éternité. Et je t’ai fait un nom grandiose, en comparaison du nom des grands qui sont sur la terre : et je t’ai donné le repos, à l’abri de tous tes ennemis.

    Ce répons des matines reprend ou résume des expressions du message que le Seigneur fait connaître à David par l’intermédiaire de Nathan, dans le chapitre 7 du second livre de Samuel. Le répons supprime ce qui fait l’objet historique du message : c’est Salomon qui construira le Temple. Il ne garde que des éléments messianiques, une partie de ceux-là même qu’on retrouve dans le psaume 88.

  • Saint Norbert

    Après que Norbert eut fait quelque séjour à Floreffe pour en régler la fondation, et contenter la piété d'Ermensende, il en partit pour se rendre à Prémontré avant les Fêtes de Noël. Il avait déterminé ce temps-là pour la profession de ses Religieux.

    Jusqu'alors ils avoient vécu sans aucun engagement. L'exemple de leur chef était la régie de leur conduite, et l'abrégé de leur discipline était de faire ce qu'ils voyaient faire à leur Maître. Ils conspiraient tous ensemble à mener une vie apostolique, mais ils n'y étaient liés par aucune obligation permanente. La charité, qui est le fondement de tous les ordres religieux, faisait le lien de leur société et de son gouvernement. Norbert voulut perpétuer dans son Ordre l'esprit qu'il avait communiqué a ses enfants, et pour le rendre héréditaire, il jugea qu'il était important de les fixer par la Profession au genre de vie qu'ils observeraient à l'avenir.

    Il ouvrit sur cela sa pensée à ses disciples, il leur proposa l'exemple des Apôtres, les Constitutions des Saints Pères, et leur dit que la Religion serait toujours sujette aux variations, et peut-être en danger de se détruire , si elle n'était appuyée sur des règles qui assurassent sa stabilité par une police uniforme et constante; Que fur cette affaire capitale il avait déjà pris conseil des prélats et des abbés, que les uns lui avaient voulu persuader de suivre la profession érémitique, les autres d'embrasser la vie monastique, et de s'unir a l'Ordre de Cîteaux qui commençait de produire ses premières fleurs; mais que n'ayant pas encore consulté le Ciel sur le parti qu'il devait prendre, il les conjurait de joindre leurs vœux aux siens, pour ne rien hasarder sur le choix d'un état qui devait être l’ouvrage du Saint Esprit; Que s'il suivait son inclination, il préférerait la vie apostolique mais qu'il n'y avait point d'autre inclination à suivre que celle que Dieu autoriserait par son approbation ; Qu'ainsi ils devaient tous s'adresser à Dieu avec indifférence, et dans une disposition entière de se conformer à sa volonté, dès qu'il la leur aurait manifestée.

    Ils s'appliquèrent pendant plusieurs jours à de ferventes prières, ils redoublèrent leurs mortifications, pour implorer les lumières du Saint-Esprit. Norbert qui était à leur tête, les animait par ses exemples, et enfin Dieu exauçant les vœux de ses fidèles serviteurs, ils se trouvèrent tous d'accord sur le choix de la vie canonique. S. Augustin que Norbert vit en esprit dans l’ardeur de ses oraisons fortifia leur choix. Alors le Saint ne douta plus que désormais il devait s'attacher à la règle de ce Saint Docteur. Tous s'y soumirent d'autant plus volontiers, que de quarante Religieux qui étaient à Prémontré, il n'y en avait pas un qui dans le siècle n'eût fait profession de la vie canonique.

    Sur ce principe il commença le plan de son Ordre. Il donna pour fin à ses enfants de vaquer avec la grâce de Dieu au salut et à la perfection de leurs âmes. Il joignit à cette fin l'emploi de la prédication, et le soin de sanctifier le prochain, persuadé que rien ne contribue davantage à notre sanctification que de nous dévouer nous-mêmes au salut des âmes, et que rien ne nous rend plus propres à sauver les âmes que de nous sanctifier nous-mêmes. Il rassembla dans son institut le silence et les austérités de la vie monastique avec les fonctions de la vie cléricale. Il prit de la première l'oraison, la retraite, l'abstinence de chair, le chant de l’office divin. Il tira de la seconde tout ce qui peut aider au salut et à la perfection du prochain, les prédications, les missions parmi les infidèles et les hérétiques, l’administration des curés, l'étude de l'Ecriture Sainte et de la théologie sans laquelle on ne peut s'acquitter du ministère de l'Evangile. Sur ce projet il dressa le formulaire de leur profession, qu'ils firent tous avec lui le jour de Noël de l’année 1121.

    Extrait de La vie de saint Norbert par le P. Louis-Charles Hugo, 1704.

     

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  • 3e dimanche après la Pentecôte

    Introït de la messe

    Réspice in me et miserére mei, Dómine : quóniam únicus et pauper sum ego : vide humilitátem meam et labórem meum : et dimítte ómnia peccáta mea, Deus meus.
    Ad te, Dómine, levávi ánimam meam : Deus meus, in te confído, non erubéscam.
    Gloria Patri…

    Jetez un regard sur moi et ayez pitié de moi, Seigneur, parce que je suis seul et pauvre, voyez mon humiliation et mon labeur et pardonnez-moi tous mes péchés.
    Vers vous, Seigneur, j’ai élevé mon âme, ô mon Dieu, en vous je me confie, je ne serai pas confondu.

    Et le voici dans sa version ambrosienne, par le chœur de la cathédrale de Milan.
    podcast

    A comparer avec la version grégorienne:

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  • Saint François Caracciolo

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    Supplément aux Vies des Pères, Martyrs et autres principaux saints, de l'abbé Godescard, chanoine de St-Honoré, par Mgr Doney, Evêque de Montauban, 1845