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Liturgie - Page 323

  • Saint Camille de Lellis

    Voici la collecte sur les oblations : « Que l’Hostie immaculée qui renouvelle ici sur l’autel l’excès d’amour de notre Seigneur Jésus, par l’intercession de saint Camille nous protège contre tous les maux du corps et de l’esprit et soit aussi pour les agonisants réconfort et salut ».

    Le génie chrétien a donné un nom très expressif à la divine Eucharistie reçue parles malades près de mourir : elle s’appelle le viatique, c’est-à-dire la nourriture qui sert pour le voyage du temps à l’éternité. Il existe une mystérieuse relation entre l’Eucharistie et notre passage à l’autre vie. En effet, comme l’agneau pascal et les pains azymes furent mangés pour la première fois par les Hébreux à leur départ d’Égypte ; comme Jésus lui-même, la veille de sa mort, institua le divin Sacrement, et y participa lui-même le premier ; ainsi voulut-il que l’Eucharistie fût aussi pour nous le Sacrement qui consacre notre sacrifice suprême et couronne notre vie chrétienne.

    Bienheureux cardinal Schuster

  • 9e dimanche après la Pentecôte

    Il n’y a peut-être pas d’introït plus violent, ni d’alléluia plus... triste, et en tout cas pas les deux à la fois, dans une autre messe.

    Introit

    Ecce, Deus adjuvat me, et Dóminus suscéptor est ánimæ meæ : avérte mala inimícis meis, et in veritáte tua dispérde illos, protéctor meus, Dómine.

    Voici que Dieu vient à mon aide, et que le Seigneur est le soutien de ma vie. Détournez les maux sur mes ennemis et exterminez-les dans votre vérité, Seigneur, mon protecteur.

    En effet « disperde », ce n’est pas demander à Dieu de les disperser, mais de les dis-perdere, de les perdre complètement, de les anéantir, les réduire en bouillie. Et la mélodie se fait dure et tendue, comme l’arme pour les détruire.

    Cette antienne est empruntée au psaume 53. Les deux derniers mots sont pris, cependant, à d’autres psaumes. L’expression « protector meus » se trouve dans huit psaumes (8 est le nombre du Christ). Elle a été ajoutée afin de terminer le chant par une expression parallèle à celle du début, et l’on conclut par un « Domine » qui permet au chant de terminer sur la formule de la tendre révérence à Dieu.

    Alléluia

    Allelúia, alléluia. Eripe me de inimícis meis, Deus meus : et ab insurgéntibus in me líbera me. Allelúia.

    Sauvez-moi des mains de mes ennemis, ô mon Dieu, délivrez-moi de ceux qui se lèvent contre moi.

    C’est une longue plainte, de bout en bout, tenant tout entière (à une brève exception près) dans une quinte, avec un refrain permanent qui pleure, fa-mi-ré.

    Ces deux pièces sont en relation avec l’épître sur le combat contre les tentations (et les démons qui les inspirent et sont l’ennemi à abattre), et avec l’évangile qui nous montre Jésus pleurant sur Jérusalem et annonçant la destruction de la Ville qui n’a pas connu « le temps de sa visitation » (en grec épiscopès).

    Sur cet évangile voir ma note de 2014.

  • Notre Dame du Carmel

    L’office ("supprimé" en 1960) et la messe sont essentiellement du commun des fêtes de la Sainte Vierge. Mais les antiennes d’offertoire et de communion sont propres. En outre elles ne proviennent pas, comme c’est le cas habituellement, d’un psaume (ou éventuellement de l’évangile du jour pour la communion), mais ce sont des compositions ecclésiastiques.

    L’offertoire est inspiré de Jérémie 18,20 qui est une prophétie de la Passion du Christ. C’est peut-être pourquoi il a été repris dans la messe de Notre Dame des Sept Douleurs. On le trouvait aussi comme offertoire de la messe de la Conception de Marie dans un antiphonaire d’Utrecht (du XIIIe siècle, avec ajouts des XIVe et XVe).

    Recordáre, Virgo Mater, in conspéctu Dei, ut loquáris pro nobis bona, et ut avértat indignatiónem suam a nobis

    Souvenez-vous, ô Vierge Mère, d’intercéder pour nous auprès de Dieu, et de lui faire détourner de nous son indignation.

    Le voici chanté par les moines de Saint-Wandrille :
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    L’antienne de communion se trouve aussi comme antienne de communion de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge dans un graduel de Sens (fin XIIIe) conservé au Portugal, de la fête de la Visitation dans un missel morave du XIIIe, et de la Vigile de l’Assomption dans un graduel tchèque de la fin du XIVe siècle. D’autre part, avec « et Domina » au lieu de « dignissima », c’est l’antienne de communion de la messe de la Sainte Vierge des samedis après la Pentecôte dans un graduel de Nitra (Slovaquie, XVIe siècle, à l’époque en Hongrie).

    Regina mundi digníssima, María, Virgo perpétua, intercéde pro nostra pace et salúte, quæ genuísti Christum Dóminum, Salvatórem ómnium.

    O Marie, très digne Reine du monde, et toujours Vierge, obtenez-nous la paix et le salut, vous qui avez mis au monde le Christ, Seigneur et Sauveur de tous.

  • Saint Henri

    L’an dernier j’avais reproduit des photos de quelques pièces sublimes, dont une illustration du sacramentaire de l’empereur, et de son évangéliaire.

    En voici deux autres du sacramentaire.

    Le couronnement de l’empereur.

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    Le T de Te igitur, début du canon de la messe. Voir le texte de saint Bonaventure hier. Ici la croix est l’arbre de vie.

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    Et les deux saisissantes scènes doubles de l’évangéliaire, l'hommage des mages, et les saintes femmes au tombeau :

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  • Saint Bonaventure

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    Il nous faut remarquer que, par une disposition de la providence divine, il est arrivé que la lettre T, dont la forme nous offre une image de la croix, s'est trouvée la première du canon de la messe. Dans plusieurs sacramentaires on a tracé l'image même de Jésus crucifié, afin que non seulement l'intelligence de cette lettre, mais la vue de la chose figurée rappelât à notre mémoire la Passion du Seigneur. La lettre T nous indique le mystère de la croix, et c'est pour cela que Dieu a dit par son Prophète : « Marquez un thau sur le front des hommes qui gémissent et qui sont dans la douleur de voir toutes les abominations qui se font au milieu de Jérusalem » afin qu'ils ne soient pas frappés par l'Ange. Conservons donc dévotement ce signe qui a été imprimé sur nos fronts dans la confirmation par l'onction de la Passion du Seigneur. C'est encore afin que ce souvenir nous fût toujours présent qu'il a été défendu, par les saints Pères, à tout prêtre de célébrer la messe sur un autel où il n'y aurait pas de crucifix. Que le prêtre, en le contemplant et en voyant ses bras étendus afin de supplier pour les péchés du peuple, ne rougisse donc pas d'étendre aussi ses bras vers lui en forme de croix, car l'Apôtre a dit : « Loin de moi de me glorifier ailleurs que dans la croix de Jésus-Christ Notre Seigneur, par qui le monde est crucifié pour moi, et moi crucifié pour le monde. »

    Mais, puisque nous avons parlé de la croix sainte et des figures qui la représentent, qu'il nous soit permis de dire quelque chose des sens cachés qu'elle renferme.

    La croix est l'étendard du commandement placé sur l'épaule du Sauveur. O signe inestimable et vraiment abondant en mystères ! La croix est l'arbre de vie planté au milieu du Paradis, et d'où s'échappent les quatre fleuves des Evangiles ; c'est la charité, ou autrement la mesure qui a perfectionné l'arche du salut, c'est-à-dire l'Eglise. C'est l'autel sur lequel Abraham a immolé Isaac, sur lequel le Père céleste a sacrifié Jésus-Christ Notre Seigneur. C'est le bois jeté dans Mara, le bois mêlé à l'amertume du monde et qui a rendu douces les eaux de la loi ; car nous avons appris, par la croix, à aimer nos ennemis, ce que le Testament ancien n'enseignait point, puisqu'il disait : « Vous aurez de la haine pour votre ennemi, vous exigerez œil pour œil, dent pour dent. » La croix est la verge avec laquelle la pierre fut frappée, et cette pierre, c'est Jésus-Christ. Sous ses coups, des fleuves immenses de sang et d'eau ont jailli, et nos âmes y ont trouvé la vie et l'innocence. C'est le poteau où fut attaché le serpent d'airain, où Jésus-Christ fut suspendu ; et tous ceux qui jettent dessus un regard fidèle sont guéris des morsures enflammées du serpent infernal. C'est la cithare touchée par le vrai David, par Jésus-Christ, alors qu'il s'y tenait expirant et dont les accords éloignaient du genre humain, image de Saül, les attaques de l'esprit diabolique. La croix est ces deux morceaux de bois recueillis par la veuve de Sarepta, ou autrement l'Eglise, afin de cuire du pain pour elle et son fils, car c'est sur la croix que Jésus-Christ est devenu un pain véritable. Elle est ce bois d'Elisée, qui a fait surnager le fer des profondeurs de l'eau, car nous avons été par elle arrachés aux abîmes de la mort, et c'est à Elisée devenu chauve, à Jésus-Christ dépouillé de ses vêtements sur la croix et percé de clous au Calvaire, que nous devons ce bonheur. La croix est ce bois dont les Juifs ont dit dans Jérémie : « Venez, mélangeons du bois à son pain » ; c'est-à-dire : faisons mourir le Christ sur la croix. Elle est le palmier sur lequel Jésus est monté et dont il a cueilli le fruit, la rédemption du genre humain. Elle est la clé de David, qui a ouvert la porte du ciel et nous y a introduits.

    Saint Bonaventure, extrait de l’Explication des cérémonies de la Sainte Messe

  • Te lucis ante terminum

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    Præsta, Pater omnípotens,
    per Jesum Christum Dóminum,
    qui tecum in perpétuum
    regnat cum Sancto Spíritu. Amen.

    Faites-nous cette grâce, ô Père tout-puissant, par Jésus-Christ notre Seigneur, qui règne éternellement avec vous et le Saint-Esprit. Amen.

    Le texte des vers 3 et 4 (et de la doxologie) a été modifié par Urbain VIII pour l'office romain. La véritable hymne ambrosienne (conservée dans l'office monastique) a :

    ut solita clementia
    sis præsul ad custodiam.

    (que par ta bonté accoutumée tu présides à notre garde).

    Voici cette hymne par les moines de Solesmes :

    1- ton férial.
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    2- ton des fêtes mineures.
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    3- ton du dimanche.
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    4- ton des fêtes majeures.
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    5- ton des solennités.
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  • Ça n’a pas traîné…

    L’anonyme « Salle de presse du Saint-Siège », faisant fonction d’organe suprême du magistère de l’Eglise catholique, décrète (en italien, anglais et espagnol, le français étant désormais banni) que les propos du cardinal Sarah, préfet de la congrégation du culte divin, tenus le 5 juillet sur la liturgie, sont nuls et non avenus. Son appel à célébrer vers l’orient n’est pas conforme à l’article 299 de je ne sais quel texte en vigueur (qui est lui-même contredit par le texte officiel de la messe de Paul VI*), il ne faut pas parler de « réforme de la réforme », et le pape François a bien dit que la « forme extraordinaire » ne doit pas prendre la place de la « forme ordinaire »…

    On mesurera toute la mesquinerie, la petitesse, l’hypocrisie, mais surtout la méchanceté méprisante de ce pape qui par un communiqué anonyme d’un service qui n’a aucune autorité donne une paire de claques à un cardinal préfet de congrégation. Le cardinal Sarah dit n’importe quoi, circulez, il n’y a rien à voir...

    A papa calamitoso libera nos Domine. Celerrime.

    __________

    * Et en outre c'est une mauvaise interprétation dudit article 299, comme l'a précisé la congrégation pour le culte divin en septembre 2000.

    ________

    N.B. - Le texte complet officiel du discours du cardinal Sarah a été publié sur le site de Sacra Liturgia en anglais et en français.

  • Saint Jean Gualbert

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    Fresque peinte par Neri di Becci, en 1455, dans le cloître de l’abbaye Saint-Pancrace de Florence, déplacée en l’église de la Sainte-Trinité de la même ville après les inondations de 1966, et récemment restaurée. Cette église fut fondée par les Vallombrosains, la congrégation bénédictine de saint Jean Gualbert.

    On y voit le saint « en gloire », avec dix saints ou bienheureux de l’ordre, et le père abbé de Saint-Pancrace à genoux. On constate qu’ils sont tous en bure monastique, y compris l’évêque et le cardinal. Allusion à l’humilité de saint Jean Gualbert, qui refusa toujours d’être ordonné, même aux ordres mineurs, et qui, père abbé, attendait que le portier ouvre la chapelle pour y entrer.

    J’ai raconté en 2007 la polémique entre saint Jean Gualbert et saint Pierre Damien, qui n’est pas à l’honneur de ce dernier. Polémique absente de toutes les notices « pieuses » des livres hagiographiques, mais à laquelle il est donné une large place dans l’Année liturgique. Ce qui est d'autant plus notable que les deux protagonistes sont des bénédictins.

  • Splendor paternae gloriae

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    Deo Patri sit gloria
    Ejusque soli Filio
    Cum Spiritu Paraclito
    Nunc et per omne sæculum. Amen.

    A Dieu le Père soit la gloire, et à son Fils unique, avec l'Esprit Paraclet, maintenant et par tous les siècles. Amen.

    Hymne des laudes du lundi, traduction du P. Gladu, qui ne répète pas la doxologie identique pour toutes les hymnes d'un temps donné. La voici chantée dans sa version... ambrosienne, par le chœur de la cathédrale de Milan:
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  • 8e dimanche après la Pentecôte

    Gustáte et vidéte quóniam suávis est Dóminus : beátus vir qui sperat in eo.

    Goûtez et voyez combien le Seigneur est suave ; bienheureux l’homme qui espère en lui.

    C’est l’antienne de communion de ce dimanche. Ce verset du psaume 33 est particulièrement adapté à la communion, et il fait partie intégrante du commun de la messe dans le rite mozarabe et quelques autres. Il s’agit vraiment d’une antienne (comme le plus souvent), et il est particulièrement regrettable que celle-là reste orpheline et ne serve pas de refrain à la psalmodie du psaume 33 pendant la communion des fidèles.

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    La voici chantée par les bénédictines d’Argentan :
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    L’antienne mozarabe (dite "Cantus ad accedentes" : chant pour ceux qui accèdent à la communion) garde seulement la première partie du verset et y ajoute trois alléluia qui font refrain. Le texte est légèrement différent de celui de la Vulgate: il y a "quam" au lieu de "quoniam" (saint Jérôme lui-même l'a cité ainsi dans son commentaire d'Isaïe), et "relinquet" au lieu de "delinquet":

    Gustate et videte quam suavis est Dominus.
    ℟. Alleluia, alleluia, alleluia.

    ℣. Benedicam Dominum in omni tempore ; semper laus ejus in ore meo.
    Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sera toujours dans ma bouche. (verset 1)
    ℟. Alleluia, alleluia, alleluia.

    ℣. Redimet Dominus animas servorum suorum, et non delinquet omnes qui sperant in eo. Alleluia, alleluia, alleluia.
    Le Seigneur rachète les âmes de ses serviteurs, et il n’abandonne pas ceux qui espèrent en lui. (verset 23 et dernier)
    ℟. Alleluia, alleluia, alleluia.

    ℣. Gloria Patri et honor Filio et Spiritui Sancto in sæcula sæculorum Amen.
    ℟. Alleluia, alleluia, alleluia.

    La voici par les moines de Silos (1964) :
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    Et en voici une version pleine de... saveur par les chœurs du séminaire et du "Colegio de Infantes" de Tolède, avec un "orchestre d'instruments anciens" (1966) :
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