L’office ("supprimé" en 1960) et la messe sont essentiellement du commun des fêtes de la Sainte Vierge. Mais les antiennes d’offertoire et de communion sont propres. En outre elles ne proviennent pas, comme c’est le cas habituellement, d’un psaume (ou éventuellement de l’évangile du jour pour la communion), mais ce sont des compositions ecclésiastiques.
L’offertoire est inspiré de Jérémie 18,20 qui est une prophétie de la Passion du Christ. C’est peut-être pourquoi il a été repris dans la messe de Notre Dame des Sept Douleurs. On le trouvait aussi comme offertoire de la messe de la Conception de Marie dans un antiphonaire d’Utrecht (du XIIIe siècle, avec ajouts des XIVe et XVe).
Recordáre, Virgo Mater, in conspéctu Dei, ut loquáris pro nobis bona, et ut avértat indignatiónem suam a nobis
Souvenez-vous, ô Vierge Mère, d’intercéder pour nous auprès de Dieu, et de lui faire détourner de nous son indignation.
Le voici chanté par les moines de Saint-Wandrille :
L’antienne de communion se trouve aussi comme antienne de communion de la fête de la Nativité de la Sainte Vierge dans un graduel de Sens (fin XIIIe) conservé au Portugal, de la fête de la Visitation dans un missel morave du XIIIe, et de la Vigile de l’Assomption dans un graduel tchèque de la fin du XIVe siècle. D’autre part, avec « et Domina » au lieu de « dignissima », c’est l’antienne de communion de la messe de la Sainte Vierge des samedis après la Pentecôte dans un graduel de Nitra (Slovaquie, XVIe siècle, à l’époque en Hongrie).
Regina mundi digníssima, María, Virgo perpétua, intercéde pro nostra pace et salúte, quæ genuísti Christum Dóminum, Salvatórem ómnium.
O Marie, très digne Reine du monde, et toujours Vierge, obtenez-nous la paix et le salut, vous qui avez mis au monde le Christ, Seigneur et Sauveur de tous.