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Liturgie - Page 295

  • Mercredi Saint

    Les antiennes du jour :

    Líbera me * de sanguínibus, Deus, Deus meus : et exsultábit lingua mea justítiam tuam.

    Délivrez-moi d’un sang versé, ô Dieu, mon Dieu : et ma langue publiera avec joie votre justice.

    Contumélias * et terróres passum sum ab eis : et Dóminus mecum est tamquam bellátor fortis.

    Des outrages et des frayeurs, j’ai souffert de leur part : mais le Seigneur est avec moi comme un guerrier vaillant.

    Tu autem, Dómine, * scis omne consílium eórum advérsum me in mortem.

    Quant à vous, Seigneur, vous connaissez entièrement le dessein qu’ils ont formé contre moi en vue de ma mort.

    Omnes inimíci mei * audiérunt malum meum : Dómine, lætáti sunt, quóniam tu fecísti.

    Tous mes ennemis ont appris mon malheur : Seigneur ils se sont réjouis, parce que c’est vous qui l’avez fait.

    Fac, Dómine, * judícium injúriam patiéntibus : et vias peccatórum dispérde.

    Faites, Seigneur, justice à ceux qui souffrent l’injure : et ruinez entièrement les machinations des pécheurs.

    Antienne de Benedictus :

    Simon, dormis ? * non potuísti una hora vigiláre mecum ?

    Simon, tu dors ? tu n’as pu veiller une heure avec moi ?

    Antienne de Magnificat :

    Ancílla dixit * Petro : Vere tu ex illis es : nam et loquéla tua maniféstum te facit.

    Une servante dit à Pierre : Certainement, toi aussi, tu es de ces gens-là : car ton langage le révèle.

    La première antienne vient du psaume 50, selon le psautier gallican (puisque le verbe est au futur alors qu’il est au parfait dans le psautier romain), avec « Deus meus » au lieu de « Deus salutis meae ».

    La deuxième antienne vient de Jérémie 20,10-11, mais en résumé et par petits bouts : « Audivi enim contumelias multorum, et terrorem in circuitu : Persequimini, et persequamur eum, ab omnibus viris qui erant pacifici mei, et custodientes latus meum : si quomodo decipiatur, et prævaleamus adversus eum, et consequamur ultionem ex eo. Dominus autem mecum est, quasi bellator fortis. » (Car j’ai entendu les outrages d’un grand nombre, et la terreur de toute part : Persécutez-le et persécutons-le. Tous les hommes qui étaient en paix avec moi, et qui étaient sans cesse à mes côtés : Si on peut le tromper de quelque manière, ayons l’avantage sur lui, et tirons vengeance de lui. Mais le Seigneur est avec moi comme un guerrier vaillant.)

    La troisième antienne est le début de Jérémie 18,23 sans modifications.

    La quatrième est un morceau de Lamentations 1,21, avec ajout de « Domine ».

    La cinquième est un morceau du verset 7 du psaume 145, accolé à la fin du verset 9 du même psaume, avec les verbes mis à l’impératif.

    L’antienne de Benedictus commence par Marc 14,37 mais finit la phrase comme Matthieu 26,40.

    L’antienne de Magnificat met dans la bouche de la servante de Matthieu 26,69 ou 71 ce que disent « ceux qui se tenaient là » de Matthieu 26,73.

  • Mardi Saint

    Les antiennes du jour :

    Vide, Dómine, * et consídera, quóniam tríbulor : velóciter exáudi me.

    Voyez, Seigneur, et considérez, parce que je suis tourmenté : exaucez-moi promptement.

    Discérne causam meam, * Dómine : ab hómine iníquo et dolóso éripe me.

    Distinguez ma cause, Seigneur : arrachez-moi à un homme inique et trompeur.

    Dum tribulárer, * clamávi ad Dóminum de ventre ínferi, et exaudívit me.

    Du milieu de ma tribulation, du sein de l’enfer, j’ai crié vers le Seigneur, et il m’a exaucé.

    Dómine, vim pátior, * respónde pro me : quia néscio quid dicam inimícis meis.

    Seigneur, je souffre violence, répondez pour moi : car je ne sais que dire à mes ennemis.

    Dixérunt ímpii : * Opprimámus virum justum, quóniam contrárius est opéribus nostris.

    Les impies ont dit : Opprimons l’homme juste, parce qu’il est contraire à nos œuvres.

    L’antienne de Benedictus :

    Ante diem festum * Paschæ, sciens Jesus quia venit hora eius, cum dilexísset suos, in finem diléxit eos.

    Avant le jour de la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue, comme il avait aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin.

    L’antienne de Magnificat :

    Potestátem hábeo * ponéndi ánimam meam, et íterum suméndi eam.

    J’ai le pouvoir de donner ma vie, et de nouveau de la reprendre.

    La première antienne combine un stique du verset 1,11 des Lamentations et le verset 18 du psaume 68, quoniam étant commun aux deux textes…

    La deuxième est une version « allégée » du premier verset du psaume 42, qui dit, dans le psautier romain : « Judica me, Deus, et discerne causam meam de gente non sancta : ab homine iniquo et doloso eripe me. » La seule différence avec le psautier gallican est que ce dernier a « erue » au lieu de « eripe ».

    La troisième vient de la prière de Jonas « dans le ventre du poisson ». Mais le deuxième verbe est à la troisième personne au lieu d’être à la deuxième, et le début cite littéralement le début du psaume 119.

    La quatrième reprend une partie d’Isaïe 38,14-15 mais en modifiant la fin. Le texte dans la Vulgate est : « Domine, vim patior : responde pro me. Quid dicam, aut quid respondebit mihi, cum ipse fecerit ? » : que dirai-je, ou que me répondra-t-il, puisque c’est lui qui l’a fait ?

    La cinquième vient du livre de la Sagesse. « Dixerunt » est le premier mot du chapitre 2, « impii » est à la fin du chapitre 1, « Opprimámus virum justum » est au verset 10 du chapitre 2, mais avec « pauperem » au lieu de « virum » (ce qui est le texte authentique), et « quoniam […] contrarius est operibus nostris » est un peu plus loin au verset 12.

    L’antienne de Benedictus est le premier verset du chapitre 13 de saint Jean, mais avec des coupures : « Ante diem festum Paschæ, sciens Jesus quia venit hora ejus ut transeat ex hoc mundo ad Patrem : cum dilexisset suos, qui erant in mundo, in finem dilexit eos. »

    L’antienne de Magnificat est une partie de Jean 10,18, avec « animam meam » au lieu de « eam » pour qu’on comprenne de quoi il s’agit, et suppression de la répétition « potestatem habeo ».

  • Lundi Saint

    Les antiennes du jour :

    Fáciem meam non avérti ab increpántibus et conspuéntibus in me.

    Ma face, je ne l’ai pas détournée de ceux qui m’invectivaient et qui crachaient sur moi. (Isaïe 50,6)

    Frámea, suscitáre advérsus eos, qui dispérgunt gregem meum.

    O épée, lève-toi contre ceux qui dispersent mon troupeau. (Zacharie 13,7)

    Appendérunt mercédem meam trigínta argénteis : quibus appretiátus sum ab eis.

    Ils ont pesé mon salaire, trente pièces d’argent : c’est le prix que j’ai été évalué par eux. (Zacharie 11,12-13)

    Inundavérunt aquæ super caput meum : dixi, Périi : invocábo nomen tuum, Dómine Deus.

    Des eaux ont débordé sur ma tête, j’ai dit : Je suis perdu ; j’invoquerai ton nom, Seigneur Dieu. (Lamentations 3,54-55)

    Lábia insurgéntium et cogitatiónes eórum vide, Dómine.

    Les lèvres de ceux qui s’élèvent contre moi, et leurs projets, vois-les, Seigneur. (Lamentations 3,62)

    Au Benedictus

    Clarífica me, Pater, apud temetípsum claritáte, quam hábui priúsquam mundus fíeret.

    Glorifie-moi, Père, en toi-même, de la gloire que j’ai eue en toi avant que le monde fût. (Jean 17,5)

    Au Magnificat

    Non habéres in me potestátem, nisi désuper tibi datum fuísset.

    Tu n’aurais pas de pouvoir sur moi, s’il ne t’avait été donné d’en haut. (Jean 19,11)

    La deuxième antienne est seulement inspirée du texte de Zacharie. A première vue elle paraît même dire le contraire, mais la signification prophétique est bien la même : « Epée, lève-toi contre mon berger, et contre l’homme qui adhère à moi, dit le Seigneur des armées, frappe le berger, et les brebis seront dispersées. » (Jésus cite cette phrase dans l’évangile de saint Matthieu, pour annoncer que les apôtres vont l’abandonner : « Je frapperai le berger, et les brebis seront dispersées. »)

    La troisième antienne omet ce qu’il y a entre les deux propositions : « Et ils ont pesé mon salaire : trente pièces d’argent. Et le Seigneur m’a dit : Jette le au sculpteur, ce beau prix auquel j’ai été évalué par eux. » Le texte continue : « Et j’ai pris les trente pièces d’argent, et je les ai jetées dans la maison du Seigneur, au sculpteur. »

    La cinquième antienne a cogitationes au lieu de meditationes qu’il y a dans la Vulgate comme dans la Vetus Latina, et elle omet plusieurs mots : « Les lèvres de ceux qui s’élèvent contre moi, et leurs projets sont contre moi tout le jour, quand ils s’assoient et quand ils se lèvent, vois-les. » (Seigneur a été ajouté, mais il était au verset 61).

    Sur l’évangile de ce jour, voir mes notes de 2015 et de 2016.

  • Deuxième dimanche de la Passion ou des Rameaux

    Antienne d’offertoire :

    Impropérium exspectávit cor meum et misériam : et sustínui qui simul mecum contristarétur, et non fuit : consolántem me quæsívi, et non invéni : et dedérunt in escam meam fel, et in siti mea potavérunt me acéto.

    L'insulte, a attendu mon cœur, et la misère. J’ai compté que quelqu’un s’attristerait avec moi, mais en vain ; un consolateur, et je n’en ai pas trouvé. Pour nourriture, ils m’ont donné du fiel ; et dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre.

    Cette antienne est extraite du psaume 68, grand psaume de la Passion qui culmine dans cette prophétie de la soif du Christ abreuvé de fiel et de vinaigre sur la Croix, avant des imprécations contre les persécuteurs et l’annonce du salut pour Sion. Le premier mot annonce les « impropères » du vendredi saint.

    Le texte est celui du psautier romain, comme pour toutes les antiennes antiques. Il y a deux différences avec le psautier gallican (celui du bréviaire) :

    - consolantem me quæsivi au lieu de et qui consolaretur : le psautier romain, donc l’antienne, et celui qui parle, à savoir le Christ, insiste sur la recherche de celui qui me consolerait ;

    - mecum ajouté à simul : là aussi, insistance sur avec moi. Curieusement, le chant (déjà dans le graduel de Nokter, au Xe siècle) n’a pas ce mecum.

    Voici l’antienne – la plainte déchirante du Seigneur abandonné des hommes qu’il vient sauver– interprétée par les moines de l’abbaye Saint-Dominique de Silos :


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  • Samedi de la Passion

    Les lectures et les chants de la messe décrivent de nouveau la Passion du Seigneur. La leçon est une lamentation du Prophète Jérémie, qui est la figure du Christ souffrant : « Souviens-toi que je me suis tenu (et me tiens toujours) devant ta face afin de dire du bien (intercéder) pour eux (nous tous) et détourner d’eux ta colère. » Le Christ est, pour tous les temps, médiateur et intercesseur ; son sacrifice implore continuellement miséricorde. Mais la malédiction qui suit à été changée par le Christ en cette prière : « Pardonne-leur ; ils ne savent pas ce qu’ils font. »

    L’Évangile nous présente encore un trait de l’histoire de la Passion intérieure. Nous sommes dans les derniers jours qui précèdent la mort du Christ, les princes des prêtres sont tellement aveuglés par leur haine qu’ils veulent faire mourir Lazare, le témoin du grand miracle. Jean décrit ensuite le dimanche des Rameaux et les acclamations du peuple qui va au devant de Jésus avec des palmes. Pendant que le Seigneur enseigne dans te temple, des païens viennent le trouver. Quel contraste ! Les Juifs veulent faire mourir leur Messie, les païens le recherchent. La prière des païens fait naître dans l’âme du Christ des pensées joyeuses et des pensées tristes. Il voit se lever l’aurore du jour de moisson et cette aurore brille au milieu de la nuit de la passion. Des pensées du mont des Oliviers et des pensées du Thabor traversent son Cœur. Il songe à sa mort douloureuse et son âme frissonne ; mais il voit aussi la gloire de Dieu et la rédemption des hommes qui seront les fruits de sa mort, et son âme se rassérène. Il désigne ces fruits par deux images. C’est d’abord la belle image du grain de froment. Il faut que le divin grain de froment meure, soit enfoncé dans le sol ; dans huit jours, ce sera le grand jour de repos du divin grain de froment. Puis lèvera une pousse magnifique qui produira des fruits abondants : le jour de Pâques du Christ et de tous les chrétiens ressuscités. Ce sera la moisson. Voici la seconde image : « Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai tout à moi. » C’est là une image qui dépasse les temps et nous montre les rachetés de tous les temps, groupés autour de la Croix ; nous aussi, nous avons été attirés par lui. Ainsi l’Évangile parle de toutes les grandes journées de la semaine qui va commencer : du dimanche des Rameaux, du Vendredi Saint (« élevé »), du Samedi-Saint (le grain de froment) et de la splendeur de Pâques.

    Dom Pius Parsch

  • Vendredi de la Passion

    Miserére mihi, Dómine, quóniam tríbulor : líbera me, et éripe me de mánibus inimicórum meórum et a persequéntibus me : Dómine, non confúndar, quóniam invocávi te.

    In te, Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in justítia tua libera me.

    L’introït est tiré du psaume 30 et il exprime, comme d’habitude, les angoisses de l’âme de Jésus à l’approche de sa passion : « Seigneur, pitié, car je suis dans l’angoisse, — chargé des péchés de toute l’humanité ; objet d’une haine irréconciliable de la part de mes adversaires et des pécheurs, signe et objet de malédiction devant la justice et la sainteté de Dieu, — délivrez-moi de mes ennemis ; ah ! Que je ne demeure pas confondu, puisque je vous invoque et que je recours à vous. » La prière de Jésus obtint son effet, puisque le Père éternel le délivra, et avec Lui l’humanité, des liens de la mort au jour de la résurrection, quand la surabondante plénitude de la vie glorieuse du Christ se répandit dans son corps mystique, et fit de la résurrection spirituelle des âmes le principe de leur future vie de gloire. C’est en ce sens que l’Apôtre dit que le Christ mortuus est propter delicta nostra, resurrexit propter iustificationem nostram [est mort pour nos péchés, est ressuscité pour notre justification], en tant que la gloire de la résurrection du Chef se répand dans les membres moyennant la grâce qui remet le péché et mérite l’éternelle récompense.

    Cardinal Schuster

    Cet introït assemble trois expressions du psaume 30, prises des versets 10, 16 et 18, dans l’antique version du psautier romain. Le verset chanté ensuite est comme il se doit le premier verset du psaume : il exprime l’espérance de la résurrection, qui se poursuit dans les versets suivants et où l’on trouve « in manus tuas commendo spiritum meum », phrase prononcée par le Christ sur la Croix. Cette espérance est en fait, par delà la plainte, le thème principal du psaume. Qui est ainsi en quelque sorte caché dans l’introït (et les autres chants de la messe), et le verset 20 s’exclame : « Comme elle est grande l’abondance de ta douceur, Seigneur, que tu as cachée pour ceux qui te craignent, et que tu as accomplie pour ceux qui espèrent en toi. »

  • Jeudi de la Passion

    Capitule et verset des laudes au temps de la Passion

    Veníte, mittamus lignum in panem eius, et eradamus eum de terra vivéntium, et nomen eius non memorétur ámplius.
    Deo grátias.

    Venez, mettons du bois dans son pain, et retranchons-le de la terre des vivants, et qu’on ne se souvienne plus de son nom. (Jérémie 11,19)

    . Éripe me de inimícis meis, Deus meus.
    ℟. Et ab insurgéntibus in me líbera me.

    Sauve-moi de mes ennemis, mon Dieu. Et délivre-moi de ceux qui se dressent contre moi. (psaume 58,2)

    *

    Antienne de Prime

    Líbera me, Dómine, * et pone me juxta te: et cujúsvis manus pugnet contra me.

    Délivre-moi, Seigneur, et place-moi auprès de toi, et que la main de qui que ce soit combatte contre moi. (Job 17,3)

    *

    Antienne de Tierce

    Judicasti, Dómine, * causam ánimæ meæ, defensor vitæ meæ, Dómine, Deus meus.

    Tu as jugé, Seigneur, la cause de mon âme, défenseur de ma vie, Seigneur mon Dieu. (Lamentations 3,58)

    *

    Antienne de Sexte

    Pópule meus, * quid feci tibi ? aut quid molestus fui ? Respónde mihi.

    Mon peuple, que t’ai-je fait ? Ou en quoi t’ai-je déplu ? Réponds-moi. (Michée 6,3)

    *

    Antienne de None

    Numquid rédditur * pro bono malum, quia fodérunt fóveam ánimæ meæ.

    Est-ce qu'on rend le mal pour le bien, puisqu'ils creusent une fosse pour m'ôter la vie ? (Jérémie 18,20)

    *

    Capitule et verset des vêpres au temps de la Passion

    Tu autem, Dómine Sábaoth, qui júdicas juste, et probas renes et corda, vídeam ultiónem tuam ex eis: tibi enim revelavi causam meam, Dómine, Deus meus.
    Deo grátias.

    Mais toi, Seigneur des armées, qui juges justement, et qui sondes les reins et les cœurs, fais-moi voir ta vengeance sur eux; car je t’ai confié ma cause. (Jérémie 11,20)

    . Éripe me, Dómine, ab hómine malo.
    ℟. A viro iníquo éripe me.

    Délivre-moi, Seigneur, de l’homme méchant. De l’homme inique délivre-moi. (psaume 139,2)

  • Mercredi de la Passion

    Voici les capitules, répons et versets des petites heures au temps de la Passion. (Pour que ceux qui ne connaissent pas le bréviaire aient un aperçu de la liturgie quotidienne de ce temps, centré sur les souffrances du Christ persécuté.)

    TIERCE

    Domine, omnes qui te derelinquunt, confundentur: recedentes a te, in terra scribentur: quoniam dereliquerunt venam aquarum viventium Dominum.
    - Deo grátias.

    Seigneur, tous ceux qui t’abandonnent seront confondus ; ceux qui se retirent de toi seront écrits sur la terre, parce qu’ils ont abandonné la source des eaux vives : le Seigneur. (Jérémie 17,13)

    ℟. Erue a framea, * Deus, animam meam.
    ℟. Erue a framea, * Deus, animam meam.
    . Et de manu canis unicam meam.
    ℟. Deus, animam meam.
    ℟. Erue a framea, * Deus, animam meam.

    Délivre mon âme du glaive, Dieu, et mon unique du pouvoir du chien. (psaume 21,21)

    . De ore leonis libera me, Domine.
    ℟. Et a cornibus unicornium humilitatem meam.

    De la gueule du lion libère-moi, Seigneur ; et ma faiblesse des cornes des licornes. (psaume 21,22)

    SEXTE

    Confundantur qui me persequuntur, et non confundar ego: paveant illi, et non paveam ego: induc super eos diem afflictionis, et duplici contritione contere eos, Domine, Deus noster.
    Deo grátias.

    Qu’ils soient confondus ceux qui me persécutent, et que moi je ne sois pas confondu ; qu’ils aient peur, et que moi je n’aie pas peur ; fais venir sur eux le jour de l’affliction, et broie-les d’un double broiement. (Jérémie 17,18)

    ℟. De ore leonis * Libera me, Domine.
    ℟. De ore leonis * Libera me, Domine.
    . Et a cornibus unicornium humilitatem meam.
    ℟. Libera me, Domine.
    ℟. De ore leonis * Libera me, Domine.

    De la gueule du lion libère-moi, Seigneur ; et ma faiblesse des cornes des licornes. (psaume 21,22)

    . Ne perdas cum impiis, Deus, animam meam.
    ℟. Et cum viris sanguinum vitam meam.

    Ne perds pas mon âme avec les impies, Dieu, ni ma vie avec les hommes de sangs. (psaume 25,9)

    NONE

    Recordare quod steterim in conspectu tuo, ut loquerer pro eis bonum, et averterem indignationem tuam ab eis.
    - Deo grátias.

    Souviens-toi que je me suis tenu devant Toi pour te parler en leur faveur, et pour détourner d’eux ton indignation. (Jérémie 18,20)

    ℟. Ne perdas cum impiis, * Deus animam meam.
    ℟. Ne perdas cum impiis, * Deus animam meam.
    . Et cum viris sanguinum vitam meam.
    ℟. Deus animam meam.
    ℟. Ne perdas cum impiis, * Deus animam meam.

    Ne perds pas mon âme avec les impies, Dieu, ni ma vie avec les hommes de sangs. (psaume 25,9)

    . Eripe me, Domine, ab homine malo.
    ℟. A viro iniquo eripe me.

    Délivre-moi, Seigneur, de l’homme méchant. De l’homme inique délivre-moi. (psaume 139,2)

  • Mardi de la Passion

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    Daniel exposé aux lions, pour avoir méprisé et renversé l’idole de Bel, était le type du Martyr. Daniel avait confessé le vrai Dieu dans Babylone, exterminé un dragon monstrueux, image de Satan, auquel le peuple idolâtre, après la destruction de Bel, avait transporté ses hommages superstitieux ; la mort du Prophète pouvait seule apaiser les païens. Plein de confiance en son Dieu, Daniel s’était laissé descendre dans la fosse des lions, donnant ainsi aux âges chrétiens l’exemple de ce courageux dévouement qui devait apporter durant trois siècles la consécration du sang à l’établissement de l’Église. L’image de ce prophète entouré de lions se rencontre à chaque pas dans les Catacombes romaines ; et la plupart des peintures qui le retracent remontent au temps des persécutions. Ainsi les yeux des catéchumènes pouvaient contempler ce que leur oreille entendait lire, et tout leur parlait d’épreuves et de sacrifices. Il est vrai que l’histoire de Daniel leur montrait la puissance de Dieu intervenant pour arracher aux lions la proie innocente qu’on leur avait jetée ; mais les aspirants au baptême savaient d’avance que la délivrance sur laquelle ils devaient compter, ne leur serait accordée qu’après qu’ils auraient rendu le témoignage du sang. De temps en temps des prodiges se manifestaient jusque dans l’arène ; on voyait quelquefois les léopards lécher les pieds des Martyrs, et contenir leur voracité en présence des serviteurs de Dieu ; mais de si éclatants miracles ne faisaient que suspendre l’immolation des victimes et leur susciter des imitateurs.

    C’était donc le courage de Daniel, et non sa victoire sur les lions, que l’Église proposait à l’attention des catéchumènes ; l’important pour eux était d’avoir désormais présente à la mémoire cette parole du Sauveur : « Ne craignez point ceux qui ne peuvent tuer que le corps ; mais craignez plutôt celui qui peut précipiter l’âme avec le corps dans l’enfer. » Nous sommes les descendants de ces premières générations de la sainte Église ; mais nous n’avons pas conquis au même prix l’avantage d’être chrétiens. Ce n’est plus en face des proconsuls que nous avons à confesser Jésus-Christ ; c’est en face du monde, cet autre tyran. Que l’exemple des Martyrs nous fortifie, en ces jours, pour la lutte qu’il nous faudra soutenir de nouveau contre ses maximes, ses pompes et ses œuvres. Il y a trêve entre lui et nous, dans ce temps de recueillement et de pénitence ; mais le moment viendra où nous devrons le braver et nous montrer chrétiens.

    Dom Guéranger

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    La mosaïque, exposée au musée Bardo de Tunis, vient du très riche site de Furnos Minus. C’est le sol (4 mètres de côté) d’un mausolée dédié à un certain Blossus ou Blossius. Le sens de l’inscription (Memoria Blossi Honoratus ingenus actor perfecit) est discuté. Ce pourrait être : « Mausolée de Blossus, Honorat (son) agent libre l’a réalisé ». (L’adjectif « ingenu(u)s » précise que cet agent – qui a payé la construction du mausolée de son maître - n’était pas un esclave comme c’était généralement le cas.)

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  • Lundi de la Passion

    La première lecture de la messe de ce jour est le troisième chapitre du livre de Jonas : le prophète prêche la pénitence – sinon dans 40 jours Ninive sera détruite.

    Ninive, aujourd’hui, c’est Mossoul, où l’on voit la colline de Jonas et la fontaine de Jonas. Où la guerre fait rage pour en chasser l’Etat islamique…

    L’histoire de Jonas ne pouvait qu’impressionner les chrétiens locaux, et très vite fut institué dans les Eglises syriaques un jeûne commémoratif, appelé « Rogation de Ninive » (la "Baouta" en syriaque), de trois jours, trois semaines avant le carême (cette année les 6, 7 et 8 février). Jeûne qui connaît aujourd’hui un véritable regain chez les jeunes assyro-chaldéens : non seulement le jeûne est observé mais les églises sont pleines. (La seule Eglise syriaque où la Baouta ait disparu est l’Eglise maronite.)

    Voici ce qu’on peut lire sur le site de la Mission chaldéenne en France à ce propos.

    Ninive, la ville dont il est question dans l'histoire de Jonas, est la capitale de l’ancienne Assyrie, souvent citée dans la Bible. C'était une ville exceptionnelle par sa taille - la Bible l'appelle "la grande ville". Il fallait trois jours de marche pour la parcourir, ses hauts remparts n'entouraient pas que des maisons, mais aussi des champs, des jardins, des étables, tout ce qu'il lui fallait pour vivre de manière indépendante du reste du monde. Mais Ninive était également une ville exceptionnelle par sa méchanceté. La Bible, dans le prophète Nahum, l'appelle "la ville sanguinaire, pleine de mensonge, pleine de violence". Ninive était perpétuellement en guerre avec les villes et les pays voisins dans le but de s'enrichir, d'accumuler des trésors à l'intérieur de ses murailles.

    De cette évocation de Ninive, la grande ville, ce qui doit nous frapper c'est précisément cette ressemblance avec la situation générale du monde moderne 3000 ans après. Les deux traits principaux de Ninive s'y retrouvent à une échelle mondiale. Un développement extraordinaire, une technique prodigieuse, mais en même temps une cruauté sans mesure, des guerres sans fin, une cupidité que rien ne peut satisfaire. Ninive est une image du monde, d'un monde qui vit sans se soucier de Dieu, abandonné à ses passions et ses péchés.

    Dieu laisse faire pour un temps ; le moment qu'il a choisi pour intervenir ouvertement n'est pas encore venu, main en attendant, il ne reste pas indifférent envers ce monde. Il ne l'était pas envers Ninive. Il va lui envoyer le prophète Jonas. L'histoire de Jonas n'est pas seulement intéressante à cause de l'actualité et de la comparaison entre Ninive et notre monde ; elle l'est surtout à cause de la comparaison entre Jonas et Jésus-Christ. Cette comparaison est d'autant plus précieuse qu'elle est attestée par Jésus-Christ lui-même comme nous le verrons. Ninive et Jonas, le monde et Jésus-Christ.

    Par sa méchanceté Ninive s'était accumulé un trésor de colère, elle était au bord du jugement et de la perdition. Jonas a été la solution préparée longtemps à l'avance par Dieu, le messager qu'il lui fallait absolument écouter si elle voulait éviter une fin subite. Jésus-Christ est non seulement la solution prévue par Dieu aux inextricables problèmes du monde, mais avant tout il est la seule solution à notre situation personnelle ; Il est le médecin qu'il nous faut absolument écouter si nous cherchons la guérison. La Bible est le livre que Dieu nous a laissé pour nous amener à son fils Jésus-Christ. Même à travers une histoire aussi ancienne et aussi étrange que celle de Jonas, c'est sur Jésus-Christ qu'il veut attirer nos regards.