Antienne d’offertoire :
Impropérium exspectávit cor meum et misériam : et sustínui qui simul mecum contristarétur, et non fuit : consolántem me quæsívi, et non invéni : et dedérunt in escam meam fel, et in siti mea potavérunt me acéto.
L'insulte, a attendu mon cœur, et la misère. J’ai compté que quelqu’un s’attristerait avec moi, mais en vain ; un consolateur, et je n’en ai pas trouvé. Pour nourriture, ils m’ont donné du fiel ; et dans ma soif, ils m’ont abreuvé de vinaigre.
Cette antienne est extraite du psaume 68, grand psaume de la Passion qui culmine dans cette prophétie de la soif du Christ abreuvé de fiel et de vinaigre sur la Croix, avant des imprécations contre les persécuteurs et l’annonce du salut pour Sion. Le premier mot annonce les « impropères » du vendredi saint.
Le texte est celui du psautier romain, comme pour toutes les antiennes antiques. Il y a deux différences avec le psautier gallican (celui du bréviaire) :
- consolantem me quæsivi au lieu de et qui consolaretur : le psautier romain, donc l’antienne, et celui qui parle, à savoir le Christ, insiste sur la recherche de celui qui me consolerait ;
- mecum ajouté à simul : là aussi, insistance sur avec moi. Curieusement, le chant (déjà dans le graduel de Nokter, au Xe siècle) n’a pas ce mecum.
Voici l’antienne – la plainte déchirante du Seigneur abandonné des hommes qu’il vient sauver– interprétée par les moines de l’abbaye Saint-Dominique de Silos :