Miserére mihi, Dómine, quóniam tríbulor : líbera me, et éripe me de mánibus inimicórum meórum et a persequéntibus me : Dómine, non confúndar, quóniam invocávi te.
In te, Dómine, sperávi, non confúndar in ætérnum : in justítia tua libera me.
L’introït est tiré du psaume 30 et il exprime, comme d’habitude, les angoisses de l’âme de Jésus à l’approche de sa passion : « Seigneur, pitié, car je suis dans l’angoisse, — chargé des péchés de toute l’humanité ; objet d’une haine irréconciliable de la part de mes adversaires et des pécheurs, signe et objet de malédiction devant la justice et la sainteté de Dieu, — délivrez-moi de mes ennemis ; ah ! Que je ne demeure pas confondu, puisque je vous invoque et que je recours à vous. » La prière de Jésus obtint son effet, puisque le Père éternel le délivra, et avec Lui l’humanité, des liens de la mort au jour de la résurrection, quand la surabondante plénitude de la vie glorieuse du Christ se répandit dans son corps mystique, et fit de la résurrection spirituelle des âmes le principe de leur future vie de gloire. C’est en ce sens que l’Apôtre dit que le Christ mortuus est propter delicta nostra, resurrexit propter iustificationem nostram [est mort pour nos péchés, est ressuscité pour notre justification], en tant que la gloire de la résurrection du Chef se répand dans les membres moyennant la grâce qui remet le péché et mérite l’éternelle récompense.
Cardinal Schuster
Cet introït assemble trois expressions du psaume 30, prises des versets 10, 16 et 18, dans l’antique version du psautier romain. Le verset chanté ensuite est comme il se doit le premier verset du psaume : il exprime l’espérance de la résurrection, qui se poursuit dans les versets suivants et où l’on trouve « in manus tuas commendo spiritum meum », phrase prononcée par le Christ sur la Croix. Cette espérance est en fait, par delà la plainte, le thème principal du psaume. Qui est ainsi en quelque sorte caché dans l’introït (et les autres chants de la messe), et le verset 20 s’exclame : « Comme elle est grande l’abondance de ta douceur, Seigneur, que tu as cachée pour ceux qui te craignent, et que tu as accomplie pour ceux qui espèrent en toi. »