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Liturgie - Page 196

  • Il y a 50 ans (3) : Le lectionnaire

    « C’est destiné, à long terme mais inévitablement, à changer la mentalité théologique et la spiritualité même du peuple catholique. » Dom Adrien Nocent, l’un des principaux auteurs de la nouvelle liturgie, et particulièrement du nouveau lectionnaire.

     

    Parmi ceux qui critiquent la nouvelle « liturgie », un certain nombre concèdent que le nouveau lectionnaire est une réussite, parce qu’il permet de faire connaître aux fidèles une beaucoup plus grande quantité de textes de la Sainte Ecriture : le nouveau missel est ainsi beaucoup plus riche que celui de la liturgie traditionnelle.

    C’est une grave erreur. La liturgie n’est pas un office de lectures, mais un sacrifice de louange. Multiplier les lectures dans la liturgie, c’est confondre la liturgie et la lectio divina. Deux choses qui ont toujours été soigneusement distinguées.

    Or le nouveau lectionnaire a une fonction quasi indépendante de l’offrande du sacrifice. D’où les expressions « liturgie de la parole » et « liturgie eucharistique » : deux liturgies mises bout à bout.

    Et pour multiplier les lectures on a inventé un système d’une complication inouïe. La plupart des fidèles ne connaissent que les lectures des dimanches, qui sont sur trois ans – ce qui affaiblit considérablement la notion d’année liturgique, une année qui doit recommencer toujours avec la même liturgie, donc les mêmes textes, comme la nature reprend le rythme immuable des saisons.

    Mais en semaine il y a deux cycles : la première lecture sur deux ans, l’évangile sur un an. Et pour la « liturgie des heures » il y a un cycle sur un an et, en complément, un cycle sur deux ans…

    Cet amoncellement et cette complication ne peuvent cacher que, s’il y a effectivement beaucoup plus de lectures que dans la liturgie traditionnelle, il manque un certain nombre de textes, et que ces absences sont très significatives de la nouvelle orientation qu’on veut donner. De même, de nombreux textes sont au choix en version complète ou en version abrégée, et naturellement tout le monde choisit la version abrégée, celle qui omet des versets gênants…

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  • Il y a 50 ans (2) : le bréviaire

    « Bien que la Liturgia Horarum soit, juridiquement parlant, l’Office autorisé de l’Eglise romaine, elle n’appartient pas à l’Office romain en ce qui concerne son contenu » Laszlo Dobszay, La liturgie Bugnini et la réforme de la réforme, livre dédié au cardinal Ratzinger avec son accord.

    La destruction de la liturgie impliquait la destruction non seulement de la messe, mais aussi de l’office divin.

    Plusieurs innovations venaient directement du texte du concile, hélas : la suppression de l’heure de prime, la « permission » de supprimer deux des trois petites heures, l’« adaptation » des matines afin qu’elles puissent être récitées « à n’importe quelle heure du jour », la répartition du psautier « sur un laps de temps plus long ». Bugnini et sa clique avaient glissé cela dans leur « schéma », et personne n’avait bronché… Au contraire, même, ce sont les pères conciliaires qui ajoutèrent, à propos des matines, qu’elles devaient comporter « un moins grand nombre de psaumes et des lectures plus étendues ».

    C’était la porte ouverte à une destruction de tout l’édifice. Comme disait Bugnini : « Un principe d’évolution progressive s’imposa immédiatement dans la mise en pratique du document conciliaire. »

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  • Il y a 50 ans (1) : la messe

    Il y a 50 ans fut commis le plus grave attentat de l’histoire contre l’Eglise catholique. Et cet attentat fut perpétré par un pape.

    Il y a 50 ans, le premier dimanche de l’Avent 1969, Paul VI mettait à la poubelle la liturgie latine multiséculaire, la liturgie immémoriale de l’Eglise de Rome, pour la remplacer par un ersatz concocté par des « experts ». Le but était de rendre la messe plus attrayante et plus accessible, et donc d’enrayer, et d’inverser, l’érosion de la pratique. Le résultat a été très brillant, comme on le sait : il y a aujourd’hui 1,8% des Français qui vont à la messe le dimanche.

    Il y a 50 ans, Paul VI imposait sa néo-« liturgie » de façon dictatoriale et tyrannique au nom de « l’obéissance au Concile », qui se déclinait en « obéissance aux évêques » chargés de veiller à ce que disparaisse la liturgie authentique de l’Eglise de Rome, au prix d’une implacable persécution de ceux qui oseraient résister.

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  • Saint André

    La construction du sanctuaire Saint-André de Patras, sur les lieux du martyre de l’apôtre, a commencé en 1908, mais l’église n’a été consacrée qu’en 1974.

    En 1964, Paul VI a donné à l’Eglise orthodoxe la tête et la croix de saint André, qui étaient à Saint-Pierre de Rome. Ces deux reliques avaient été apportées à Rome en 1462 par Thomas Paléologue après la conquête de la ville par les Ottomans. (Le corps de saint André se trouve à Amalfi, où il a été apporté en 1208 après le sac de Constantinople.)

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  • (Vigile de saint André)

    Les fêtes d’Apôtres sont des fêtes de Rédemption. Elles sont réparties dans l’année liturgique et ressemblent aux blocs puissants qui supportent les bases d’un édifice. “Vous êtes les concitoyens des saints, membres de la maison de Dieu, bâtis sur la pierre de fondation des Apôtres et des Prophètes ; le Christ est la pierre suprême d’angle” (Vêp. Ap.).

    Il conviendrait d’apporter plus de solennité à la célébration des fêtes d’Apôtres. Autrefois, elles étaient des fêtes d’obligation. Il y aurait peut-être une manière sensible de signaler chaque fête d’Apôtre, ce serait d’allumer, pendant la cérémonie, douze cierges, en l’honneur des douze Apôtres.

    Les fêtes d’Apôtres ont une Vigile, ce qui est toujours un signe de l’antiquité d’une fête. Autrefois, la Vigile consistait à veiller et à prier pendant toute la nuit. Plus tard, on la reporta au jour précédent. Pour l’ami de la liturgie, la vigile devrait être un jour sérieux de pénitence, une mise en ordre de la demeure de notre cœur, avant la fête. Sans doute la pensée d’une fête d’Apôtre éveille en nous la certitude joyeuse de la Rédemption, mais au jour de la Vigile, nous devons éveiller en nous le besoin de la Rédemption. Elle est le Kyrie qui prépare le Gloria de la fête.

    Dom Pius Parsch

    (Les vigiles des apôtres ont été supprimées en 1955.)

  • Aspice Domine

    ℟. Aspice Domine, quia facta est desolata civitas plena divitiis, sedet in tristitia domina Gentium: * Non est qui consoletur eam, nisi tu Deus noster.
    ℣. Plorans ploravit in nocte, et lacrimae eius in maxillis eius.
    ℟. Non est qui consoletur eam, nisi tu Deus noster.

    Regarde, Seigneur, la cité pleine de richesses est devenue une désolation, la maîtresse des nations se tient dans la tristesse. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu. Pleurant, elle pleure dans la nuit, et ses larmes coulent sur ses joues. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu.

    Ce répons des matines (qui est bien d’actualité…) a pour origine le début des Lamentations de Jérémie, mais en est très différent, en dehors du verset et de « domina gentium », « non est qui consoletur ».

    William Byrd le mit en musique : ce fut l’un des 17 motets qu’il publia en 1575 en l’honneur des 17 ans de règne d’Elizabeth I. C’est toujours un mystère que Byrd resta compositeur officiel de la reine alors qu’il était ouvertement catholique et qu’autour de lui les têtes tombaient…

  • La Médaille miraculeuse

    En l’an du Christ mil huit cent trente, selon des témoignages dignes de fois, la sainte Mère de Dieu apparut à une religieuse appelée Catherine Labouré, de la Société des Filles de la Charité de saint Vincent de Paul, et lui ordonna de faire frapper une médaille en l’honneur de son Immaculée Conception. Les indications sur la médaille furent données par une vision portant, sur l’avers, l’image de la Mère de Dieu. Elle y écrase de son pied virginal la tête du serpent, et étend les mains ouvertes sur le globe terrestre placé sous ses pieds et l’éclaire de rayons ; sur le pourtour de la médaille était inscrite cette prière : « O Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous. » Sur le revers devait figurer le saint nom de Marie, dominée par le signe de la croix, ajoutés en dessous les deux Cœurs, l’un couronné d’épines, l’autre percé d’un glaive. La jeune fille obéit aux ordres de la sainte Vierge et des événements apportèrent la preuve des faits divinement connus. A peine la nouvelle médaille fut-elle diffusée dans le peule qu’aussitôt les fidèles commencèrent à la vénérer à l’envi et à la porter, comme un acte de dévotion rendu à la sainte Mère de Dieu, en France d’abord, et bientôt, avec l’approbation des évêques, dans le monde entier. La vénération et la confiance augmentant, de nombreux miracles se produisirent sous le regard de la Vierge, comme des guérisons corporelles et l’arrachement des âmes de la boue des vices.

    Parmi ces faits dignes de mémoire, il faut rappeler d’abord ce qui advint à Alphonse Ratisbonne à Rome le treize des calendes de février (20 janvier) 1842, selon le témoignage légitime de l’autorité ecclésiastique. Né à Strasbourg dans une famille juive, Alphonse fit halte à Rome au cours d’un voyage en Orient. Là, il se lia d’amitié avec un homme de la noblesse, revenu de l’hérésie au catholicisme et qui, pris de pitié pour le jeune homme, s’efforça de toute son énergie de l’amener à la vraie religion du Christ. Il n’obtint aucun résultat par ses paroles ; il n’obtint qu’une chose : que le juif porte au cou la médaille miraculeuse. Entre temps, on adressait des prières à la Vierge Immaculée. La Vierge ainsi priée ne fit pas attendre longtemps son secours. En effet, alors qu’il était entré par hasard dans l’église Saint André delle Fratte vers midi, Alphonse trouva soudain le sanctuaire dans l’obscurité, à l’exception de la seule chapelle Saint Michel, d’où brillait une lumière très vive. Alors que, saisi par la peur, il détourna les yeux, voici que la bienheureuse Vierge Marie lui apparut avec un visage d’une grande douceur, et vêtue comme sur la Médaille miraculeuse. Devant la céleste vision Alphonse changea subitement. Submergé alors de larmes, il se mit à haïr le manque de foi des juifs et confessa la vérité de la religion catholique, que peu de temps auparavant il détestait, et l’embrassa de tout son être, alors. Instruit sur les vérités chrétiennes, il reçut quelques jours après le saint baptême, à la joie commune de la Ville.

    Afin donc que soit rappelée la mémoire de la si douce puissance et générosité que la Mère de Dieu déploie par la Médaille miraculeuse, le pape Léon XIII accorda un Office et une Messe de la Manifestation de la même bienheureuse Vierge.

    (Bréviaire, office du propre de Paris avant 1960)

  • Saint Silvestre abbé

    Saint Silvestre à Grottafucile, d’après la Vita d’Andrea di Giacomo de Fabriano.

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    Vers 1227, Sylvestre, devant encore faire face à l’opposition de l’évêque et considérant «la vanité et la brièveté de la vie humaine», quitta Osimo et se retira en vie solitaire dans les falaises de la gorge de la Rossa à Serra San Quirico (province d’Ancône). Le site, qui est à environ 17 km de Fabriano, était la propriété du noble Corrado, qui à peine vit l’ermite le reconnut, «puisqu’il l’avait rencontré à la curie du marquis, engagé à défendre vigoureusement les droits» de l'Eglise d'Osimo. Sylvestre a vécu dans trois grottes différentes: la troisième est définitivement identifiée avec Grottafucile, où l'homme de Dieu a conduit une vie de dure pénitence et de prière assidue, souvent ne se nourrissant que d’herbes crues (Vita, chap. 3).

    Sylvestre ne reste pas longtemps méconnu dans la solitude: lui rendirent visite les membres de plusieurs communautés religieuses, qui admiraient ses vertus et cherchèrent à «l’attirer à leur Ordre». L'ermite refusa de telles «invitations», mais «depuis lors» il commença «à réfléchir sérieusement quelle forme de vie religieuse» lui convenait «embrasser». Après une réflexion approfondie, Sylvestre choisît la Règle de saint Benoît de Nursie, c’est-à-dire l'une des règles canoniquement approuvées avant le quatrième Concile de Latran de 1215, qui, dans la constitution 13, avait interdit la création de «nouveaux Ordres». Sylvestre fut revêtu de l’habit monastique par le moine Pierre Magone: «Ainsi, enlevé l'ancien habit ecclésiastique et reçu l'humble habit monacal, humblement il se soumit au joug de la règle monastique et comme un athlète de Dieu entra dans le champ de bataille pour y combattre avec persévérance» (Vita, chap. 4). La Vita ne spécifie pas quand et où cela eut lieu: probablement dans une des abbayes du territoire.

    En 1228, «deux religieux prudents et sages» (ce sont les Dominicains frère Richard et frère Bonaparte), envoyés par le pape Grégoire IX «dans la Marca pour une visite canonique au clergé» se rendirent aussi chez Sylvestre, l’exhortant à ne pas «vivre seul» dans ce lieu solitaire. L'homme de Dieu accepta la suggestion et accueillit à Grottafucile le premier disciple, Philippe de Recanati, qui lui fut envoyé par deux visiteurs (Vita, chap. 5). D'autres, désireux d'embrasser l’idéal anachorétique, suivirent l'exemple de Philippe et se mirent sous la direction spirituelle de l'homme de Dieu, vivant dans des grottes séparées. Plus tard à Grottafucile Sylvestre construisit un petit ermitage en l'honneur de la Bienheureuse Vierge Marie (le plus ancien titre attribué au fondateur dans les actes notariaux est celui de «prieur de l’ermitage de Grottafucile»). Cependant, puisque le lieu était étroit et inaccessible et inadapté pour accueillir le nombre croissant de disciples, Sylvestre commença «à construire des monastères», en choisissant dans la plupart des cas des «milieux retirés, solitaires, en préférence des villes» (Vita, chap. 6).

    Le deuxième «lieu» fondé par Sylvestre est Montefano. Le 1er juin 1231 quelques hommes de Fabriano donnèrent à Sylvestre six hectares de terrain boisé (env. 2640 m 2) sur les pentes du Mont Fano, autour de la Source Vembrici, une source d'eau qui existe encore aujourd’hui, où l'homme de Dieu construisit une ermitage avec un oratoire dédié à Saint Benoît de Nursie. Le titre actuel de «San Sylvestre» remplaça le précédent à partir de la moitié du XVIe siècle.

  • Sainte Catherine

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    (Monastère Sainte-Catherie du Sinaï, XVIe siècle.)

    La "prose" ci-dessous, citée et traduite dans L’Année liturgique, et attribuée à Adam de Saint-Victor par les anciennes sources, figure dans les graduels où l’on trouve les œuvres de ce poète. Léon Gautier ne l’a toutefois pas incluse dans son recueil des œuvres d’Adam de Saint-Victor : il fait observer que celui-ci coupait systématiquement les octosyllabes en deux parties égales, ce qui n’est pas le cas ici.

    Vox sonora nostri chori,
    Nostro sonet Conditori,
    Qui disponit omnia,
    Per quem dimicat imbellis,
    Per quem datur et puellis
    De viris victoria;

    Que notre chœur harmonieusement chante le Créateur, par qui toutes choses sont disposées : par lui combat celui qui ignorait la guerre, par lui sur l’homme à des jeunes filles la victoire est donnée.

    Per quem plebs Alexandrina
    Faeminae non feminina
    Stupuit ingenia,
    Quum beata Catharina
    Doctos vinceret doctrina,
    Ferrum patientia.

    Par lui les habitants d’Alexandrie sont stupéfaits de voir en une femme des qualités qui semblaient n’être pas de la femme, lorsque Catherine la bienheureuse triomphe des docteurs par sa science, du fer par son courage à souffrir.

    Haec ad gloriam parentum
    Pulchrum dedit ornamentum
    Morum privilegia,
    Clara per progenitores,
    Claruit per sacros mores
    Ampliori gratia.

    A la gloire de sa race sa vertu sans pareille ajoute un éclat nouveau ; illustre par ceux qui la mirent au monde, illustre elle est plus encore par les mœurs saintes dont la grâce l’a favorisée.

    Florem teneri decoris,
    Lectionis et laboris
    Attrivere studia :
    Nam perlegit disciplinas
    Saeculares et divinas
    In adolescentia.

    Tendre est la fleur de sa beauté ; point cependant elle ne lui épargne étude et labeur : de toutes sciences, qu’elles aient le monde ou Dieu pour objet, sa jeunesse s’est rendue maîtresse.

    Vas electum, vas virtutum,
    Reputavit sicut lutum
    Bona transitoria,
    Et reduxit in contemptum
    Patris opes et parentum
    Larga patrimonia.

    Vase de choix, vase des vertus, les biens qui passent ne sont pour elle que de la boue ; elle méprise la fortune de son père et les grands patrimoines que lui vaut sa naissance.

    Vasis oleum includens,
    Virgo sapiens et prudens
    Sponso pergit obvia,
    Ut, adventus ejus hora,
    Praeparata, sine mora
    Intret ad convivia.

    Vierge prudente et sage, elle se fait sa réserve d’huile pour aller au-devant de l’Epoux : elle veut, toute prête à l’heure qu’il arrivera, entrer sans retard au festin.

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  • 24e et dernier dimanche après la Pentecôte

    Quelle est l’attitude de l’antiquité chrétienne en face du retour du Christ ? Nous le savons. Elle attend le retour du Seigneur avec un ardent désir. Elle va, joyeuse, à la rencontre du Seigneur, avec la couronne des vierges et la palme des martyrs. Maranatha, c’est-à-dire : Viens, Seigneur, était le refrain de toutes ses prières.

    Tout autre est l’attitude du Moyen Age. Une crainte salutaire faisait trembler à la pensée du jugement dernier. Le « Dies irae » de la messe des morts nous donne une idée de l’intense émotion du Moyen Age. « Ah ! Que dirai-je, malheureux que je suis ? à quel défenseur me vouer, quand des justes eux-mêmes manquent d’assurance ?.. Je suis là en accusé ; la honte fait rougir mes joues... »

    Et nous ? L’antiquité avait le désir ; le Moyen Age, la crainte ; nous n’avons ni l’un ni l’autre. Nous ne parvenons pas à concevoir le désir ; la crainte ne remplit pas notre cœur. Nous n’avons plus l’enthousiasme de l’antique Église, mais nous n’avons pas non plus la foi naïve du Moyen Age. Que devons-nous faire ? Revenons à la pensée du Sauveur sur le jugement : Soyons toujours prêts ! La vie à la lumière du second avènement. Adaptons cette préoccupation à l’édifice divin de notre foi. Nous croyons au second avènement ; c’est aussi cette foi qui est l’objet des méditations de l’Église dans la liturgie. Comme elle nous rappelle ta possibilité de devenir, en considérant le second avènement, riches en fruits de bonnes œuvres, la possibilité de croître dans la patience et la persévérance (Ép.) ! En vérité, ce sont des pensées que nous ne pouvons jamais oublier ; l’Église fait succéder l’acte à la parole. Nous rappeler ces pensées était le but de l’avant-messe ; mais le Saint-Sacrifice met à notre portée, sous une forme mystique, le retour du Seigneur ; car le Saint-Sacrifice est déjà lui-même un retour du Seigneur ; à la vérité, sous une autre forme. C’est un retour par la grâce : « mes pensées sont des pensées de paix et non de châtiment. » Mais c’est aussi un jugement. Le jugement de punition, il l’a pris sur lui dans sa mort qui est maintenant commémorée. Pour lui l’arrêt de mort sur la croix ; pour nous cette parole : « Venez, les bénis de mon Père... »

    Dom Pius Parsch