℟. Aspice Domine, quia facta est desolata civitas plena divitiis, sedet in tristitia domina Gentium: * Non est qui consoletur eam, nisi tu Deus noster.
℣. Plorans ploravit in nocte, et lacrimae eius in maxillis eius.
℟. Non est qui consoletur eam, nisi tu Deus noster.
Regarde, Seigneur, la cité pleine de richesses est devenue une désolation, la maîtresse des nations se tient dans la tristesse. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu. Pleurant, elle pleure dans la nuit, et ses larmes coulent sur ses joues. Il n’est personne qui puisse la consoler, si ce n’est toi, notre Dieu.
Ce répons des matines (qui est bien d’actualité…) a pour origine le début des Lamentations de Jérémie, mais en est très différent, en dehors du verset et de « domina gentium », « non est qui consoletur ».
William Byrd le mit en musique : ce fut l’un des 17 motets qu’il publia en 1575 en l’honneur des 17 ans de règne d’Elizabeth I. C’est toujours un mystère que Byrd resta compositeur officiel de la reine alors qu’il était ouvertement catholique et qu’autour de lui les têtes tombaient…
Commentaires
Wikipédia, autorité immense s'il en est, semble dire- mais ce n'est pas très clair- que Byrd, né anglican apparemment- et qui n'a jamais cessé de l'être du temps qu'il était à la cour, n'est passé au catholicisme qu'après qu'il se fut retiré dans son village de province.
Byrd est né 4 ou 5 ans après le schisme, à une époque où beaucoup d'Anglais du peuple auraient été bien incapables de dire s'ils étaient "anglicans" ou "catholiques". On ne sait pas quelles étaient les opinions du jeune Byrd, mais il a commencé à se dire ouvertement catholique au début des années 70, c'est-à-dire précisément quand il a été nommé à la Chapelle royale. Puis il s'est manifesté de plus en plus comme catholique, jusqu'à être "récusant", ce qu'il n'était pas au tout début de sa carrière puisqu'il était organiste et chef de choeur de la cathédrale de Lincoln sous son premier évêque véritablement anglican.